Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand

L'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand est le site d'un ancien établissement hospitalier remontant au XVIIIe siècle, situé dans la partie sud du centre historique de Clermont-Ferrand, en Auvergne, sur le rebord du « plateau central ». Le site a une superficie de 4,5 hectares. Il est inscrit aux monuments historiques depuis 2004. Le site possède, comme plusieurs autres îlots de Clermont-Ferrand, des caves et souterrains.

Actuellement, un grand ensemble des édifices servent à des manifestations culturelles de la ville de Clermont-Ferrand, et plus particulièrement le festival Effervescences. Un projet d'espace culturel est prévu pour 2025, dont notamment l'installation d'une nouvelle médiathèque dès 2022.

Espace culturel

Allée de l'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand, entre les cours inférieure et supérieure. Octobre 2017, Festival Effervescences.

L'Hôtel-Dieu et ses quatorze bâtiments et ouvrages d'arts inscrits aux titre des monuments historiques[1] se voient être des lieux désormais consacrés à la culture au sein de la métropole clermontoise[2].

L'organisation en du festival européen Effervescences a permis d'attirer dans le lieu en question plus de 20.000 personnes en l'espace de deux jours[3], soit environ 10.000 par jour[4].

La réalisation des espaces culturels de l'Hôtel-Dieu sera terminée en 2025. L'ensemble se verra devenir un quartier vert en centre ville à vocation culturelle. La plus grande bibliothèque de la métropole clermontoise sera présente dès 2022 et connexe à un jardin de lecture. Ce nouveau quartier au centre de la ville verra également la présence de commerces et de logements[5].

Histoire

Hôtel-Dieu, façade septentrionale ; état du bâtiment en 2011.

L'Hôtel-Dieu est situé sur le site de l’ancien hôpital de la Charité[6]. L'actuel Hôtel-Dieu a été créé via toute une série de constructions qui vont de 1767 à 1933[7]. Le couvent des Cordeliers fut vendu comme bien national pendant la Révolution, il ne resta des destructions successives que la chapelle[7]. Le premier bâtiment date de 1767 à 1773, conçu probablement par l'architecte Dijon. Il possède une capacité de 500 lits[8]. Il est agrandi entre 1808 et 1815 par une conception dirigée par l'architecte Rousseau. Pendant la Révolution, il est renommé grand hospice de l’humanité. En 1892, est construite l'école de sage-femmes par Jean Teillard. En 1920, la polyclinique et 3 pavillons sont construits, avec l'architecte Jean Amadon aux commandes, puis en 1938, c'est l'école d'infirmières qui est construite[8]. Enfin, Albéric Aubert a conçu les deux pavillons à l'est de l'Hôtel-Dieu. Gustave Gournier et Émile Mery sont les deux artistes principaux qui se sont exprimés sur le site[7].

Histoire récente

Ancien bâtiment de l'école des sages-femmes ; état du bâtiment en 2011.

Les activités hospitalières sur le site de l'Hôtel-Dieu ont eu lieu sur une période particulièrement longue, avec près de 230 ans d'activités[9]. Le dernier occupant hospitalier des lieux, le centre hospitalier universitaire de Clermont-Ferrand, ne décide de quitter l'Hôtel-Dieu, qu'après la construction de l'hôpital d'Estaing (NHE), qui a été décidé en , sur un ancien site de Michelin, acheté en 2003. Le CHU se décide ainsi à vendre l'Hôtel-Dieu pour une somme estimée à 30 millions d'euros, en vue de permettre la construction de l'hôpital d'Estaing estimé à 245 millions d'euros[9]. Le site de l'Hôtel-Dieu ayant de plus été estimé environ à 30 millions d'euros en 2008 et 2012 par les services des domaines.

Il est inscrit aux monuments historiques le . L'inscription concerne les bâtiments initiaux construit entre 1767 et 1773 et ceux entre 1808 et 1815, mais aussi l'école de sage-femmes, les pavillons Hacquart et Tixier, la polyclinique et les pavillons en brique. En revanche, le bâtiment le plus ancien du site, le pavillon du Refuge, occupé en dernier lieu par la morgue, n'a pas été inscrit à la suite d'une erreur de la commission d'inscription.

Un concours appelé EuroPAN est organisé pour réfléchir à l'aménagement du site, sans qu'un choix particulier soit retenu[8].

À partir de la fin 2009, le CHU quitte l'Hôtel-Dieu, sans que celui-ci n'ait encore trouvé de repreneur pour le site. Les intérêts et le gardiennage auraient coûté en 2014 près de 10 millions d'euros au CHU[9]. La collectivité publique souhaite racheter des lots de l'Hôtel-Dieu sur le long terme, ce qui ne convient pas au CHU. En , le CHU choisit finalement un acheteur (après avoir prospecté 80 acheteurs potentiels) pour 25 millions d'euros (déduction des 5 millions de coûts de fouilles archéologiques) qui reste inconnu, comme son projet pour le site, tout en permettant la création de la bibliothèque communautaire et universitaire sur le site[8],[9]. En 2011, le Conseil Municipal crée une ZAC sur le site[8]. La même année, 9 permis de démolir sont délivrés, concernant la maternité, le bâillent du Refuge, les ateliers techniques, etc., en conformité avec les demandes de la mairie et de la DRAC[8].

Le , une déclaration d'intention d'aliéner est faite, le site se situe sur une zone de préemption, mais la collectivité renonce à son droit de préemption[8]. La mairie aurait eu l'intention d'acquérir le site pour 20 millions nets, alors que l'agence régionale de santé déclare qu'aucune proposition n'a été faite[8].

En , la mairie de Clermont-Ferrand modifie son plan d'occupation des sols, à 46 voix contre 7, modification qui concerne exclusivement l'Hôtel-Dieu[10],[11]. La modification réduit la hauteur maximale autorisée pour les nouvelles constructions sur l'emprise de l'Hôtel-Dieu, introduit des servitudes d'équipements publics (pour des bibliothèques communautaires et universitaires) et augmente l'emprise des espaces verts. Toute modification importante d'un PLU ou d'un POS induit obligatoirement une enquête publique ; elle est réalisée entre le et le , et elle émet un avis favorable à la modification du POS[12]. Le CHU reste hostile à la modification du POS, et certains élus municipaux mettent en avant que cette modification est faite pour empêcher la vente[10].

Le , s'ouvre à la mairie de Clermont-Ferrand, jusqu'au , la procédure d'utilité publique concernant le permis d'aménager le site, sur la base du nouveau POS, un compromis ayant été trouvé entre les promoteurs acquéreurs et la municipalité du nouveau maire Olivier Bianchi[13].

Notes et références

  1. « Hôtel-Dieu à Clermont-Ferrand », sur http://www.monumentum.fr/ ; Carte et liste officielle des monuments historique français
  2. Patrice Campo, « 2017, une année charnière pour l'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand », La Montagne, (ISSN 0767-4007, lire en ligne)
  3. Fred Marquet, « Effervescences a rassemblé 50.000 personnes à Clermont-Ferrand ! », La Montagne, (ISSN 0767-4007, lire en ligne)
  4. Fred Marquet, Thierry Lindauer, Hervé Chelle, « 10.000 personnes à l'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand pour Effervescences. », La Montagne, (ISSN 0767-4007, lire en ligne)
  5. « Clermont : à quoi ressemblera le site de l’Hôtel-Dieu en 2025 ? », La Montagne, (ISSN 0767-4007, lire en ligne)
  6. L’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand, 1er novembre 1999
  7. « Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand », notice no PA63000072, base Mérimée, ministère français de la Culture
  8. L’Hôtel-Dieu : l’histoire d’un échec, Le Clermontois
  9. Hôtel Dieu : La genèse de l’imbroglio, Bertrand, Cyberbougnat, 16 août 2012
  10. Les acquéreurs de l'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand pas "ravis" par la modification du POS, Stéphane Moccozet, France 3 Auvergne, 1er juillet 2013
  11. Hôtel-Dieu : un nouvel épisode s’ouvre, La Montagne, 29 juin 2013
  12. Hôtel Dieu : La genèse de l’imbroglio, Bertrand, Cyberbougnat, 29 avril 2013
  13. Philippe Cros, « Clermont-Ferrand : Ce qu'il faut retenir de la vente du site de l'Hôtel-Dieu », La Montagne, (ISSN 0767-4007, lire en ligne)

    Bibliographie

    • Jean Belin, L'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand, Un, Deux, Quatre Éditions, 1999, Clermont-Ferrand, 208 p.
    • Jean Belin, Combats pour la vie : L'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand, Un, Deux... Quatre Éditions, 2005.
    • Jean Belin, Bernard Belaigues, L'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand : Son histoire, ses médecins, Centre hospitalier universitaire, 1995, 383 p.
    • Bernard Dompnier dir., L’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand. Histoire d’un établissement hospitalier, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise-Pascal, 2014, 240 p., ill. (ISBN 978-2-84516-677-6)
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