Heterokonta

Les Heterokonta[2],[3] sont un infra-règne d'organismes eucaryotes caractérisés par l'existence, au cours de leur cycle, d'une cellule biflagellée avec deux flagelles différents : un flagelle lisse et un flagelle plumeux à mastigonèmes tubulaires tripartites.

Heterokonta
Phytophthora porri sur une feuille
de poireau (Allium porrum)
Classification
Domaine Eukaryota
Règne Chromista
Sous-règne Harosa
Infra-règne Halvaria

Infra-règne

Heterokonta
Cav.-Sm., 1986[1]

Synonymes

  • Stramenopiles D.J.Patt., 1989
  • Stramenopila E.E.Ruppert et al., 2004
  • Straminopiles (forme corrigée)

Embranchements de rang inférieur

Les Hétérokontes, ou Hétérocontes, ont investi des niches écologiques très variées. Certaines sont des algues et pratiquent la photosynthèse, comme l'embranchement des Ochrophytes. D'autres, comme les Oomycètes, sont des champignons parasites ou saprophytes.

L'infra-règne des Heterokonta ne doit pas être confondu avec l’ancienne classe des Heterokonta ou Heterokontae (Luther 1899) qui désigne principalement les Xanthophyceae actuelles[4],[5]. C’est seulement à partir de 1995, que le terme désigne les Stramenopiles ou Heterokonta Cav.-Sm., 1995[6].

Dans la classification proposée par Thomas Cavalier-Smith, le taxon des Heterokonta forme un infra-règne dans le règne des Chromista[2]. Ils comprennent trois embranchements :

Cavalier-Smith (2010 dans son supplément[3]) indique que le taxon des Heterokonta Cavalier-Smith 1986 relève du CINZ (nomenclature zoologique) puisqu'il est majoritairement formé d'organismes qui n'ont traditionnellement pas été étudiés par les botanistes et les phycologues. Seuls les Ochrophytes et les Oomycètes relèvent du CIN (nomenclature botanique).

Variantes dans la classification

Selon Margulis & Chapman (2009)[7] :

  • Règne des Protoctista (Hogg 1860)
    • Sous-règne (Division) des Heterokonta (Stramenopiles)
      • Phylum des Bicosoedida
      • Phylum des Jakobida
      • Phylum des Proteromonadida
      • Phylum des Kinetoplastida
      • Phylum des Euglenida
      • Phylum des Hemimastigota
      • Phylum des Hyphochytriomycota
      • Phylum des Chrysomonada
      • Phylum des Xanthophyta
      • Phylum des Phaeophyta
      • Phylum des Bacillariophyta
      • Phylum des Labyrinthulata
      • Phylum des Plamodiophora
      • Phylum des Oomycota

Concernant les Protozoaires, Margulis et Chapman dans Kingdoms & Domains (2009) utilisent Heterokonta (Stramenopiles) en incluant, dans leur sous-règne ou division, les euglènes et les trypanosomes mais pas les opalines.

Selon ITIS (15 août 2017)[8] :

  • division des Bigyra
  • division des Ochrophyta
  • division des Pseudofungi

World Register of Marine Species (15 août 2017)[9] :

Controverse terminologique

Certains biologistes emploient le terme de « Straménopiles » pour désigner les Hétérocontes. Or stramenopiles n'était qu'un terme informel inventé par Patterson[10], c'est-à-dire un mot descriptif anglais ne pouvant pas servir comme nom scientifique latin d'un taxon. Il a ensuite été maladroitement latinisé en Stramenopiles par d'autres auteurs[11] mais, restant un synonyme taxinomique du terme originel Heterokonta il est donc formellement invalide aux regard des codes de nomenclature du fait du principe d'antériorité.

Notes et références

  1. Cavalier-Smith, T. 1986. The kingdom Chromista: origin and systematics. In: F. E. Round and D. J. Chapman, eds. Progress in Phycological Research. BioPress Ltd. Bristol, UK. vol. 4, 309–347.
  2. (en) Cavalier-Smith T, « Kingdoms Protozoa and Chromista and the eozoan root of the eukaryotic tree », Biol. Lett., vol. 6, no 3, , p. 342–5 (PMID 20031978, PMCID 2880060, DOI 10.1098/rsbl.2009.0948, lire en ligne)
  3. (en) Thomas Cavalier-Smith, « Supplementary material for : Kingdoms Protozoa and Chromista and the eozoan root of the eukaryotic tree », sur Biology Letters, (consulté le )
  4. Voir « Systématique / Procaryotes ; Plantes I : Phycobiontes », p. 549 dans Gunther Vogel et Hartmut Angermann, Atlas de la Biologie, « Encyclopédies d'aujourd'hui », La Pochothèque, Le Livre de poche, Librairie Générale Française, 1994, xiv + 641 p. (ISBN 2-2530-6451-3) [Édition originale (de) DTV Atlas zur Biologie, Deutscher Taschenbuch Verlag, GMBH & CO. KG, Munich, 1984. (OCLC 605921149)]
  5. J. Feldmann in H. des Abbayes, M. Chadefaud, Y. de Ferré, J. Feldmann, H. Gaussen, P.-P. Grassé, M.C. Leredde, P. Ozenda, A.R. Prévot, Botanique, anatomie - cycles évolutifs : systématique, Paris, Masson et Cie, coll. « Précis de Sciences Biologiques publiés sous la direction du Pr Pierre-P. Grassé », , 1039 p., Les algues, p. 83-249
  6. Voir en particulier les ouvrages :
    • Bruno de Reviers, Biologie et phylogénie des algues, vol. 1 : tome 1, Paris, Belin, coll. « Belin Sup Sciences / Biologie », , 352 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7011-3083-2, ISSN 1158-3762)
    • Bruno de Reviers, Biologie et phylogénie des algues, vol. 2 : tome 2, Paris, Belin, coll. « Belin Sup Sciences / Biologie », , 256 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7011-3512-5, ISSN 1158-3762)
  7. (en) Lynn Margulis & Michael J. Chapman, Kingdoms & Domains : An Illustrated Guide to the Phyla of Life on Earth, 4th edition, Academic Press, Boston, 2009, 731 p. (ISBN 978-0-12-373621-5)
  8. ITIS, consulté le 15 août 2017
  9. World Register of Marine Species, consulté le 15 août 2017
  10. Patterson DJ, « The Diversity of Eukaryotes », Am. Nat., vol. 154, no S4, , S96–S124 (PMID 10527921, DOI 10.1086/303287, lire en ligne)
  11. Adl SM, Simpson AG, Farmer MA, et al., « The new higher level classification of eukaryotes with emphasis on the taxonomy of protists », J. Eukaryot. Microbiol., vol. 52, no 5, , p. 399–451 (PMID 16248873, DOI 10.1111/j.1550-7408.2005.00053.x)

Références taxinomiques

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