Hélène Bessette

Hélène Bessette, née le à Levallois-Perret et morte le au Mans, est une romancière et dramaturge française.

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Biographie

Hélène Bessette est institutrice, à Roubaix, à Saint-Prest et à Saint-Georges-sur-Eure, mais démissionne en 1962 pour se consacrer entièrement à l’écriture, après un séjour en Nouvelle-Calédonie, où elle est partie trois ans avec son mari pasteur. Raymond Queneau lui fait signer un contrat le chez Gallimard, pour dix livres à venir.

Hélène Bessette publie treize romans, et en écrit d'autres restés non-publiés. Elle obtient le prix Cazes de la brasserie Lipp pour son premier roman, Lili pleure, en 1954, et ses autres romans sont régulièrement retenus sur les listes du prix Goncourt. L'un des romans publiés, Les Petites Lilshart, est une version remaniée des Petites Lecocq qui a été retiré des ventes en 1956 après un procès pour outrage aux bonnes mœurs et diffamation[1]. Elle publie également une pièce de théâtre au Manteau d'Arlequin.

Elle peut être considérée comme l’une des pionnières du roman poétique[2].

Bien que soutenue et admirée par des écrivains comme Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Simone de Beauvoir ou Dominique Aury, et par les critiques Alain Bosquet et Claude Mauriac, elle reste cependant méconnue du grand public qui n'achète pas ses œuvres. Ida ou le délire, en 1973, est son dernier roman publié de son vivant. Dans les années 1990, elle écrit son autobiographie, On ne vit que deux fois, publiée de façon posthume en 2018[3].

En 2006, la collection Laureli (dirigée par Laure Limongi), aux Éditions Léo Scheer, réédite ses livres[4],[5],[6],[7],[8] jusqu'en 2011. Le flambeau est ensuite repris par Le Nouvel Attila qui réédite (ou édite) à partir de 2017 Vingt minutes de Silence (2017), Garance Rose (2017), On ne vit que deux fois (2018), Ida (2018), Histoire du chien (2018), La Grande Balade (2019), Lili pleure (2020), La Tour (2021).

Elle est également traduite en italien (Venti minuti di silenzio, Lili, Ida o il delirio, La rottura), allemand (Ist Ihnen nicht kalt, Ida oder das Delirium) et espagnol (Ida, Veinte minutos de silencio).

Œuvres

Romans

  • Lili pleure, Gallimard, 1953
  • maternA, Gallimard, 1954 ; rééd., Éditions Léo Scheer, coll. « Laureli », 2007[9]
  • Vingt minutes de silence, Gallimard, 1955 ; rééd. Le Nouvel Attila, coll. « Othello », 2017
  • Les Petites Lecocq, Gallimard, 1955.
  • La Tour, Gallimard, 1959 ; rééd. avec une postface de Noëlle Renaude, Éditions Léo Scheer, coll. « Laureli », 2010
  • La Route bleue, Gallimard, 1960
  • La Grande Balade, Gallimard, 1961
  • N'avez-vous pas froid, Gallimard, 1963. Réed, Editions Léo Scheer, coll. « Laureli », 2011
  • Si, Gallimard, 1964; réédition, Léo Scheer, coll. « Laureli », 2012
  • Suite suisse, Gallimard, 1965 ; rééd. avec une postface de Florence Giorgetti et Robert Cantarella, Éditions Léo Scheer, coll. « Laureli », 2008[10]
  • Garance Rose, Gallimard, 1965 ; rééd. Le Nouvel Attila, coll. «Othello», 2017
  • Les Petites Lilshart, Gallimard, 1967
  • Ida ou le Délire, Gallimard, 1973 ; rééd. suivie de Le Résumé, Éditions Léo Scheer, coll. « Laureli », 2009[11]
  • Le Bonheur de la nuit, avec une postface de Bernard Noël, Éditions Léo Scheer, coll. « Laureli », 2006[12]
  • On ne vit que deux fois, Le Nouvel Attila, coll. « Othello », 2018

Théâtre

  • Le Divorce interrompu, Gallimard, coll. « Le manteau d'Arlequin », 1968

Bibliographie

  • Luc Bronner, « Hélène Bessette, écrivaine, novatrice, dévorée par ses démons », Le Monde, 24 aout 2021 [lire en ligne]
  • « Hélène Bessette. Cycle autrices oubliées », BnF, avril 2021 [lire en ligne]
  • Julien Doussinault, Bessette. Biographie, Éditions Léo Scheer, 2008[13].
  • Revue IF no 30 consacrée à Hélène Bessette, avec des inédits (2007).
  • Dossier consacré à Hélène Bessette dans La Revue Littéraire no 28 (Éditions Léo Scheer, 2006)[14].
  • Marianne Desroziers, « Hélène Bessette ou l'indifférence persistante », Tombeau pour les rares, no 1, éd. La Clé sous la porte, .

Notes et références

  1. Luc Bronner, « Hélène Bessette, écrivaine avant-gardiste dévorée par ses démons », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  2. Hélène Bessette, Le Résumé, Édité à compte d'auteur, réédité par Les éditions Léo Scheer, 1960 pour la première édition, 2009 pour léo scheer
  3. Bibliothèque nationale de France BnF, « Autrices oubliées de l'histoire littéraire – Hélène Bessette », sur YouTube, (consulté le )
  4. « Hélène Bessette, furieusement moderne », Claire Paulhan, Le Monde, .
  5. « Une écriture extraordinairement singulière et libre. (…) Hélène Bessette brise le récit, invente des formes, jette les phrases, les mots, sur les pages dans de savants arrangements : et toujours l’essentiel est dit, de la nature humaine, de ses vices, de ses vertus, de sa drôlerie, de son ordinaire ». Martine Lecoeur, Télérama, .
  6. « Découverte grâce à Michel Leiris et Jean Paulhan, publiée grâce à Queneau (…) Hélène Bessette fut considérée de son vivant par ses pairs les plus illustres comme une écrivaine de tout premier plan ». Jean-Claude Perrier, Livres-Hebdo, .
  7. « L’œuvre d’Hélène Bessette est fort, novatrice, originale, cohérente. (…) Il suffit de laisser au vestiaire le lecteur de littérature de confort que nous sommes et de se laisser guider. Comme au théâtre. Embarqués avec Bessette, nous ne pouvons pas plus nous arrêter sur le toboggan des mots que le spectateur de Phèdre ou Hamlet ». Alain Nicolas, L’Humanité, septembre 2006.
  8. « Neuf ans après la mort d’Hélène Bessette, la réédition de ses livres permet de découvrir l’une des écrivains françaises les plus excitantes de la seconde moitié du XXe siècle ». Raphaëlle Leyris, Les Inrockuptibles, .
  9. « [maternA] est l’histoire d’une révolte, celle de l’employée contre la direction, de la femme libre contre la femme du siècle. (…) Son œuvre, étonnamment moderne, ne ressemble à rien de connu, et ceux qui l’ont lu s’en souviennent. Alors reprenons : lisez Hélène Bessette, voilà enfin du nouveau. » Jean Perrier, Standard magazine, été 2007.
  10. «Dans la veine de l’autofiction mélancolique, Suite suisse se présente comme un constat de ce statut marginal auquel l’écrivain est réduit. » Emily Barnett, Les Inrockuptibles, 10 juin 2008.
  11. « La voix caustique d’Hélène Bessette prend le relais de cette de Gertrude (triste) ou de Madame Besson (épouvantée), ce qui fait d’Ida ou le délire un réjouissant roman de satire sociale, où des dames papotent autour d’un mystère : le vol plané de huit mètres d’une vieille domestique épuisée heurtée par un camion ». Claire Devarrieux, dans Libération, .
  12. « Voilà un “olni” nerveux et saccadé, qui met en pièces une certaine idée du récit et démembre ses personnages, façon cut-up, en ricanant. (…) Pas de leurre sentimental, ni même de psychologie, mais le théâtre sans syntaxe d’une société à nu ». Fabrice Gabriel, dans Les Inrockuptibles, .
  13. «Dans cette biographie indépassable côté doc, Julien Doussinault tente de contrebalancer le mouvement d’oubli de l’auteur en citant abondamment l’œuvre et en analysant son esthétique. » Éric Loret, Libération, 20 novembre 2008.
  14. http://www.leoscheer.com/spip.php?article481

Sources

Liens externes

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