Guy Nantel

Guy Nantel, né le [1] à Montréal, est un humoriste québécois. Humoriste politique, social et engagé, il donne régulièrement dans la provocation particulièrement en ce qui concerne les sujets politiques. Il fait carrière depuis 1988 au Québec et joue sporadiquement en France et au Canada français. Il est connu pour réaliser des vox pop humoristiques.

Biographie

Guy Nantel est né dans le nord de Montréal[2]. Il est le dernier d'une famille de 5 enfants[2],[1]. Durant son enfance, son père, alors chauffeur de taxi[2],[1], tente sa chance à la collaboration de textes humoristiques dans des émissions de télé et de radio durant les années 1960 et 70 (Les Couche-tard, Le Festival de l'humour) mais sans trop de résultats. C'est toutefois la bougie d'allumage de la future carrière de son fils, qui lit secrètement les textes de son père et s'imagine lui aussi scripteur pour des humoristes.

Guy Nantel développe un goût pour la scène, alors qu'il entre au Cégep de Saint-Laurent, et se joint à la troupe de théâtre locale. C'est le coup de foudre. En 1988, il se présente aux auditions des Lundis Juste pour rire au Club soda. Bien que non choisi, il s'acharne à apprendre le métier, en jouant bénévolement les vendredis soirs dans un petit bar de la rue Saint-Denis, le Salon des Cent. Il se promet qu'un jour il présentera ses monologues de l'autre côté de la rue, au Théâtre Saint-Denis.

En 1988, il crée sa propre émission de télévision sur une chaîne communautaire : L'humour en coulisses. Il écrit et joue des sketches, les coréalise, interviewe les humoristes vedettes, organise la logistique des tournages : bref, il fait tout et apprend son métier en accéléré. Quelques mois plus tard, il entend parler de la création d'une toute nouvelle école pour les humoristes. Il s'y inscrit, mais n'y est pas accepté d'emblée. Le départ d'un étudiant ouvre une place à Nantel, qui termine son stage en 1989, diplôme en main[2],[1].

À sa sortie de l'école, il fonde le quatuor humoristique Césars et ces salades (sic), en compagnie de trois autres finissants. Nantel écrit la majorité des textes et trouve un producteur majeur qui présentera le premier et dernier spectacle du groupe, disparu en 1991.

Entre 1991 et 1993, Guy Nantel fait le tour des bars du Québec en solo et donne des spectacles, dans des conditions souvent minables.

En 1993-94, il participe à La Course destination monde à la Télévision de Radio-Canada[3]. Nantel remporte cette compétition de réalisation de documentaires tournés à travers le monde[2],[1]. Cela change radicalement sa carrière. Il y obtient plusieurs prix, en plus de se voir offrir des emplois, notamment à l'Office national du film et à Radio-Canada. Guy Nantel accepte de réaliser deux films, mais écrit, simultanément, son premier spectacle humoristique solo, qu'il produit en compagnie de sa sœur et d'un ami.

Ce spectacle donne une grande visibilité à Nantel : il passe à la télévision puis est invité à faire des spectacles corporatifs, lui permettant de gagner sa vie convenablement. Malgré les moyens limités de la production, les critiques sont élogieuses. Même Claude Meunier, l'humoriste phare des années 1990, parle de Guy Nantel comme d'un des artistes les plus originaux de sa génération. À cette époque, le grand patron du Festival juste pour rire, Gilbert Rozon, entend parler de Guy Nantel et décide de se rendre au théâtre Gesù pour assister à son spectacle, puis l'invite à participer aux Galas Juste pour rire, au Théâtre Saint-Denis. Nantel y décroche le prix de la révélation de l'année.

L'organisme Juste pour rire décide ensuite de produire le second spectacle de Nantel ; Les vraies affaires. Ce spectacle remporte lui aussi un grand succès. Durant plus de deux ans, Nantel fait le tour des grandes salles québécoises. Au même moment, Télé-Québec lui offre un contrat à l'émission Il va y avoir du sport[1] : Nantel doit y présenter un monologue, chaque semaine, sur deux sujets sociaux. C'est un succès, tant pour la carrière de l'humoriste que pour les cotes d'écoute de l'émission. Il s'attaque à divers sujets sociaux et politiques : la tragédie du , les accommodements raisonnables, la rectitude politique, la guerre, le suicide, la pédophilie, les Jeux olympiques pour handicapés, etc. Pour Nantel, aucun sujet n'est tabou et c'est justement là qu'il forge sa réputation particulière, qui est de porter un regard drôle sur des sujets sensibles.

En 2006, le Festival juste pour rire décide de présenter à Nantes (France) des galas hors du Québec, pour la toute première fois. C'est Guy Nantel qui anime ces galas. Durant 3 ans, Nantel anime ces galas, en compagnie d'humoristes vedettes du Québec, qui y débarquent pour une dizaine de jours.

En 2008, le Festival Juste pour rire offre à l'humoriste l'occasion d'animer son propre gala. Guy Nantel choisit pour thème le bilan de l'actualité des derniers mois.

L'année 2010 marque le lancement du troisième spectacle solo de l'artiste La réforme Nantel[4], mis en scène par Denise Filiatrault. Bien que ces deux artistes fréquentent des univers assez différents, leur union porte ses fruits. La critique reçoit ce spectacle de façon élogieuse. La réforme remporte un billet d'or ainsi que le Félix du meilleur spectacle d'humour[5],[1], tout en étant mis en nomination à quatre reprises au Gala des Oliviers.

En 2016, un numéro devant être présenté par Mike Ward et Guy Nantel est retiré de la programmation du gala des Oliviers sous la recommandation des avocats de la chaîne Radio-Canada. Les humoristes présentent leur numéro au Bordel comédie club, le diffusent sur YouTube et boycottent le gala [6].

Il écrit un premier livre, un essai politique Je me souviens... de rien, en 2017[1].

En 2020, il est candidat à la chefferie du Parti québécois[7]. Il termine en 3e place sur les 4 candidats, avec 21,55 % du vote des membres[8].

Carrière

Spectacles

Participation à des galas d'humour

  • Animateur des galas Juste pour rire (2008, 2009, 2010, 2011, 2015, 2016)
  • Animateur des galas Juste pour rire à Nantes en France (2006, 2007, 2008)
  • Invité aux galas Juste pour rire (1997, 1998, 2003 à 2011, 2013 à 2016)
  • Invité au gala Juste pour rire avec Québec (2011)
  • Invité aux Parlementeries (2008)[1]
  • Invité aux galas du Grand rire de Québec (2001, 2002, 2003, 2007)

Réalisateur

Radio

  • 2007-2008 : Collaborateur occasionnel à l'émission Christiane Charette (SRC)
  • 2008-2009 : Collaborateur à l'émission Juste pour le fun à CKOI-FM

Collaborations aux textes

Prix et trophées

  • Prix de la meilleure émission de divertissement remis par l'association des cablo-distributeurs au Canada (1989)
  • Grand gagnant de la Course destination monde (1994)
  • Prix du public La Presse (1994)
  • Prix ouverture sur le monde (1994)
  • Prix du CRDI (1994)
  • Révélation du Festival Juste Pour Rire (1997)
  • Prix Gémeaux pour le film Référendum, Prise 2 (1997)
  • Félix du meilleur spectacle d'humour (2010)

Autres réalisations

  • Guy Nantel a tourné et voyagé à travers les cinq continents dans plus de 50 pays[2],[1].
  • Il est le porte-parole de l'organisme Terre sans frontières depuis 2011.
  • Il serait membre de Mensa[réf. nécessaire].
  • Pendant sept ans, il a représenté l'Union des artistes (UDA) dans la négociation de la toute première convention collective entre l'UDA et l'ADISQ : il a ainsi contribué à l'avancement de la cause des artistes québécois notamment au niveau des cachets.
  • Il a fait de l'accompagnement à l'unité des soins palliatifs de l'Hôpital Notre-Dame de Montréal (CHUM) durant deux ans.
  • Il est un joueur de hockey, a couru le Marathon de Montréal en 2006 et pratique le karaté ainsi que l'aïkido (ceinture noire deuxième dan)[1].

Voir aussi

Article connexe

Références

  1. (en) « Tout ce qu'il faut savoir sur Guy Nantel », msn.com, (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Marie-Claude Lortie, « À table avec… Guy Nantel Le rire, pas le silence », La presse, (lire en ligne, consulté le )
  3. Christine Fortier, « Guy Nantel : La vérité-choc », Le voir, (lire en ligne, consulté le )
  4. Kevin Laforest, « Guy Nantel : À voir », le voir, (lire en ligne, consulté le )
  5. Raphaël Gendron-Martin, « Faire rire et réfléchir », Le Journal de Montréal, (lire en ligne, consulté le )
  6. Raphaël Gendron-Martin, « Guy Nantel et Mike Ward en colère contre Les Olivier », Le Journal de Montréal, (lire en ligne, consulté le )
  7. Jeanne Corriveau et Mylène Crête, « Guy Nantel entre en scène », Le Devoir, (lire en ligne, consulté le )
  8. « Le Parti Québécois a un nouveau chef! », sur pq.org,

Liens externes

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