Guy-Olivier Segond

Guy-Olivier Segond, né le à Genève et mort le dans la même ville, est une personnalité politique suisse, membre du Parti libéral-radical.

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Guy-Olivier Segond

Guy-Olivier Segond en 1991.
Fonctions
Conseiller d'État du canton de Genève

(11 ans, 11 mois et 22 jours)
Élection 12 novembre 1989
Réélection 14 novembre 1993
Prédécesseur Jaques Vernet
Successeur Pierre-François Unger
Président du Conseil d'État du canton de Genève

(11 mois et 28 jours)
Législature 54e (1997-2001)
Prédécesseur Martine Brunschwig Graf
Successeur Carlo Lamprecht

(1 an)
Législature 53e (1993-1997)
Prédécesseur Olivier Vodoz
Successeur Jean-Philippe Maitre
Conseiller national

(2 ans, 11 mois et 26 jours)
Législature 43e (1987-1991)
Successeur Jean Revaclier
Conseiller administratif de Genève

(10 ans, 6 mois et 1 jour)
Élection 6 mai 1979
Réélection 24 avril 1983
Prédécesseur Lise Girardin
Successeur Michel Rossetti
Maire de Genève

(11 mois et 30 jours)
Prédécesseur Claude Haegi
Successeur René Emmenegger

(11 mois et 30 jours)
Prédécesseur Pierre Marcel Raisin
Successeur Roger Dafflon
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Genève (Suisse)
Date de décès
Lieu de décès Genève (Suisse)
Nationalité Suisse
Parti politique PRD (jusqu'en 2011)
PLR (2011-2020)
Diplômé de Université de Genève
Profession Conseiller juridique
Haut fonctionnaire

Études et vie professionnelle

Né en à Genève, il fait une maturité classique et obtient une licence en droit à l'Université de Genève.

De 1970 à 1979, il est conseiller juridique du Département de l'instruction publique et de 1970 à 1975, il préside l'Église nationale protestante de Genève[1]. Dans les années 1980, il est opéré et reçoit un rein qui lui sauve la vie[2].

Carrière politique

Membre du parti radical genevois, sa carrière politique débute en 1979 où il reprend le siège radical laissant vacant par Lise Girardin au Conseil administratif de la ville de Genève ; il s’occupe du Département des affaires sociales, des écoles et des parcs[3].

Il est réélu en 1983 et 1987. Il est maire de Genève en 1983-1984 et 1988-1989. Le , il est élu avec son collègue Claude Haegi au conseil d'État genevois et quitte alors sa fonction de conseiller administratif. Michel Rossetti, également membre du parti radical genevois, lui succède à son poste d'exécutif de la ville et reprend aussi son département[4]. Sur son bilan à l'exécutif de la ville, on peut noter par exemple la création de 100 places de jeux dans les parcs et préaux ainsi que l'installation du téléréseau durant les années 1980.

Parallèlement, il est conseiller national de 1987 à 1990[5]. Il en démissionne en 1990 pour des raisons de cumul de mandats, mais aussi pour un certain désintérêt de la politique fédérale. Il dira plus tard que « les problèmes zurichois sont des problèmes suisses, les problèmes vaudois sont romands et les problèmes genevois sont genevois ».

Au conseil d'État, il succède à Jaques Vernet en prenant la direction du Département de l'action sociale et de la santé. Il choisira comme proche collaborateur le futur conseiller d'État François Longchamp. Il est réélu en 1993 et en 1997 (à chaque fois en tête des suffrages) et préside le conseil d'État en 1995-1996 et 1999-2000[6].

Il est aussi président de la Commission fédérale pour la jeunesse de 1980 à 1990.

Européen convaincu et fervent défenseur du référendum sur l'adhésion de la Suisse à l'Espace économique européen, il est président central de l'Union européenne suisse de 1988 à 1993.

En 2001, il renonce à se présenter pour un quatrième mandat et met à un terme à sa longue carrière politique « mais pas à une retraite », précise-t-il.

On le qualifie de grand serviteur de l'État et se battant en faveur des plus défavorisés toujours dans l'intérêt général ainsi que d'une forte personnalité et de convictions fortes et franches[7].

En ce qui concerne son bilan, sa magistrature à la tête de la santé sera marquée par des réformes dans divers établissements publics qui en dépendent. Il loue les réformes menées en concertation avec les syndicats comme la réforme hospitalière et la mise en place des Hôpitaux universitaires de Genève. Il se bat aussi pour un référendum sur le revenu minimum de réinsertion, le RMR. Il a rendu possible l'accès aux trithérapies, une mesure qui a permis de sauver directement des vies. Il s'investit dans le domaine des télécommunications. En lançant par exemple le projet Smart Geneva en 1998, qui prévoyait la création d'un vaste réseau cantonal en fibre optique, mais ce projet n'a pas réussi à obtenir le financement espéré. Enfin, il est à l'origine du Fonds suisse de transplantation grâce auquel 3 120 greffes d'organes ont pu être effectuées. Parmi les points noirs de son bilan figure l'échec du projet de collaboration entre les hôpitaux universitaires vaudois et genevois.

Il dit, concernant la politique, que « pour être gouvernée, une République, même petite, doit avoir de fortes personnalités politiques. Mais pour être administrée, elle doit disposer de grands commis »[8].

Lorsqu'il quitte la scène politique active, le parti radical est au plus bas puisqu'il ne possède plus un seul siège à l'exécutif du canton alors qu'il en possédait deux en 1993 et que la totalité (7) des sièges était occupée par la droite. Quand on lui demande si cela l'affecte, il répond : « C'est une grande erreur de voir les événements politiques à travers la grille de l'affectif. La politique, c'est un rapport de force, des conflits d'intérêts et des combats d'idées, pas une histoire d'amour. Si la grille de lecture est affective, les ennuis sont programmés »[9]. Il se montre aussi critique envers son parti dont « les errements à droite ont conduit hors du chemin ».

Retraite

En , il est nommé ambassadeur spécial auprès du secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications (UIT), Yoshio Utsumi. Il était chargé de la préparation politique du sommet mondial de la télécommunication (SMSI 2003) qui se tenait à Genève[10].

En 2011, il comparaît comme témoin au procès de la Banque cantonale de Genève. Bien qu'il n'ait pas été au premier plan dans cette affaire, il était membre et président à deux reprises du gouvernement genevois à cette époque ; il s'était expliqué longuement à ce sujet lors de son audition. Lors de cette affaire, les créances à risque étaient de 5 à 6 milliards de francs, soit à peu près le budget annuel de l’État de Genève[11]. Il expliquera qu'avant 1999, le canton n'était pas inquiété par les comptes de la banque. Ce n'était qu'en 2000 que tout va s'enchaîner lorsque Micheline Calmy-Rey demandera un éclaircissement et que le canton se rendra compte que les pertes s'élevaient à deux milliards de francs. D'autres personnalités politiques sont entendues, dont François Longchamp.

Il est engagé dans plusieurs associations, dont l’Association pour l’Amitié Suisse-Chine[12] et l’Association mondiale pour l'École instrument de paix (EIP).

D'un point de vue politique, bien que retraité, Guy-Olivier Segond continue à être présent. Il donne par exemple son opinion sur la nouvelle constitution genevoise de 2012, qu'il juge décevante[13]. Il continue à être actif dans les organes de son parti, le parti libéral-radical, notamment dans des processus d'évaluations de candidatures.

Enfin, il est l'une des rares personnalités politiques à afficher publiquement son soutien à Pierre Maudet, lorsque celui se trouve dans la tourmente à cause de mensonges autour d'un voyage à Abou Dabi[14],[15].

Il décède le [16].

Filmographie

En 1993, il participe au film L'État c'est quoi ? I : Élire de Patrick Conscience. Le film a pour but de sensibiliser les jeunes au civisme et à la politique[17].

Notes et références

  1. https://www2.unil.ch/elitessuisses/index.php?page=detailPerso&idIdentite=69365
  2. Nicolas Merckling, « L'au revoir du Conseil d'Etat à Guy-Olivier Segond, son plus ancien magistrat », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
  3. https://w3public.ville-ge.ch/seg/xmlarchives.nsf/Attachments/departement_affaires_socialesISAARframeset.htm/$file/departement_affaires_socialesISAAR.pdf
  4. http://w3public.ville-ge.ch/seg/xmlarchives.nsf/ParametreDesc/PDFListeCA/$File/listeCA.pdf
  5. https://www.parlament.ch/fr/biografie/guy-olivier-segond/767
  6. https://www.ge.ch/document/membres-du-gouvernement-genevois-1846/telecharger
  7. https://ge.ch/grandconseil/memorial/seances/550102/6/11/
  8. « Grand Conseil de Genève - Mémorial », sur ge.ch (consulté le )
  9. Stéphane Bussard et Yves Petignat, « Guy-Olivier Segond aux Genevois : «Je m'en vais, mais vous me reverrez» », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
  10. Stéphane Bussard, « Reconversion express pour Guy-Olivier Segond », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
  11. Fati Mansour, « Le vertige du président Guy-Olivier Segond », Le Temps, (lire en ligne, consulté le ).
  12. https://www.tiantan.ch/fr/about/team
  13. « La déception de Guy-Olivier Segond - Le Courrier », Le Courrier, (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Guy-Olivier Segond : "Avec ses aveux, Pierre Maudet a gagné une bataille" », sur rts.ch, Radio Télévision Suisse, (consulté le ).
  15. Sophie Davaris, « Guy Olivier Segond: «Pierre Maudet a fait une grosse bêtise» », 24 heures, (lire en ligne , consulté le ).
  16. « L’ancien conseiller d’État Guy-Olivier Segond est mort », Tribune de Genève, (lire en ligne)
  17. « L'État c'est quoi ? I : Élire - ARCHIPROD », sur ARCHIPROD, (consulté le ).

Liens externes

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