Gustave Cordon

Biographie

Le docteur Cordon est le fils unique de René-Félix Cordon et de Marie Maillet. Il est issu d'une famille de vignerons à Mûrs-Érigné[1]. Son arrière grand-père, François Cordon, fut un militaire de l'Armée catholique et royale. Il fut tué par les Républicains pendant la guerre de Vendée, à la Bataille des Ponts-de-Cé.

Jeune garçon de la campagne destiné à la viticulture, Gustave se révêle être très intelligent et doté d'une curiosité remarquable. Ainsi, il prendra pour modèle le médecin d'origine allemande, Jean-Chrétien Hœfer, dont il étudiera la quasi-totalité des ouvrages. C'est à Paris, plus précisément à la Sorbonne, qu'il a obtenu son doctorat en médecine en 1880.

Le 7 janvier 1884, il épouse Marie-Camille Gigault, issue d'une famille de riches marchands bourgeois de Beaufort-en-Vallée. Leur fille unique, Marie-Madeleine, née le 5 août 1888, épousera le 11 avril 1910, Eugène-Raphael Fontaine, un éminent industriel, propriétaire de la Maison Fontaine, une scierie mécanique à Alençon (Orne)[2]. Le couple Fontaine-Cordon a eu trois enfants, dont les descendants restent très attachés aux Pays de la Loire[3].

Son dévouement et son implication pour la Maine-et-Loire, notamment pour la ville des Ponts-de-Cé et ses habitants, lui ont permis de bâtir sa grande notoriété à travers le pays, jusqu'au sein du gouvernement français, où René Viviani était l'un de ses amis proches[4].

Mort subitement en pleine Première Guerre mondiale, il fut rapidement oublié et remplacé par d'autres jeunes médecins prometteurs.

Catastrophe ferroviaire du 4 août 1907

Le docteur Cordon s'était rendu hâtivement sur les lieux de l'accident, au pont Saint-Maurille des Ponts-de-Cé. Parmi les 280 voyageurs du train, 50 furent précipités dix mètres plus bas dans la Loire. On décompte 20 blessés et 27 morts. Il prodiguera les premiers soins et mettra à disposition 3.000 anciens francs au préfet, pour aider les secours. Il décidera que les funérailles des victimes seraient aux frais des Chemins de fer de l'État, déjà largement critiqués dans la presse pour le mauvais entretien du réseau ferré[5]. Selon le préfet Monsieur Bourdon, le docteur avait fait preuve d'un dévouement admirable[6].

Catastrophe ferroviaire du 14 février 1911

Le docteur Cordon, son épouse et sa fille, alors enceinte de huit mois, revenaient de Paris, où ils avaient fait des achats en préparation de l'accouchement. Le docteur et sa fille se trouvent dans la voiture-restaurant. Leur train, lancé à grande vitesse, en percute un autre, déjà à l'arrêt en gare de Courville[7]. le tamponnement causa treize morts, dont l'épouse du docteur, qui connut une fin tragique, bloquée dans l'incendie de la voiture de première classe. Gustave, projeté hors du train, aura le bras gauche brisé en trois endroits et deux côtes enfoncées. Malgré ses blessures, il s'empressera de prodiguer les premiers secours aux survivants, au beau milieu des flammes, des amas d'acier et des cris. Miraculeusement, sa fille unique et son futur petit-fils à naître étaient indemnes[8]. Eugène-Raphael Fontaine, gendre du docteur, viendra les soutenir et identifiera la dépouille de madame Cordon, grâce à sa bague.

Rapport sur Lourdes

Le 20 août 1897, le docteur Cordon se rend à Lourdes pour étudier les sanctuaires miraculeux. Selon lui, espérer y guérir est une mauvaise chose d'un point de vue médical. Pour les vrais malades, le voyage fatigue et aggrave les maux, l'eau très froide du bassin véhicule les maladies contagieuses et n'est renouvelée que deux ou trois fois par jour. Le long exode des trains de malades à travers la France favorise la propagation de la tuberculose et des autres maladies. L'hygiène y est relégué au second plan, le surnaturel primant sur tout. En résumé, médicalement, Lourdes est un danger[9].

Recherches et études

  • Expérimentations pour la mission de reconstitution des vignobles du département de Maine-et-Loire. Adaptation, culture, greffage et pépinières de Rupestris américaines à Soulaines et Mûrs-Érigné (Anjou)[10].
  • Membre du Congrès international de la tuberculose tenu à Paris, du 2 au 7 octobre 1905[11].
  • Membre de la commission de la protection infantile, en 1909[12].

Échecs

Découvertes et avancées

  • Élaboration de nouveaux vins rouges et blancs, grâce à la création de vignes hybrides de types Rupestris-Cordifoliés et Rupestris-Riparia.
  • Exposé sur les bienfaits de l'aération et de toutes les mesures de salubrité nécessaires à prendre dans toutes les écoles, pour assurer la santé des enfants en 1893[14].
  • Première guérison en Anjou d'un cas sévère de la maladie de croup, traité par la sérothérapie, selon la méthode de Roux, en 1894[15].
  • Réalisation d'un projet d'éclairage électrique public pour les habitants des Ponts-de-Cé avec la participation du maire de la commune, Monsieur Boutton, en 1895[16].
  • Nouvelle méthode bien plus simple et ingénieuse pour la guérison de la tarsalgie : l'exercice de la bicyclette, en 1902[17].

Œuvres littéraires

  • Étude sur le diagnostic des fièvres typhoïdes anormales et des fièvres continues simples, Paris, 1880[18].
  • Le sucrage et la mévente des vins en Anjou, Angers, 1895[19].
  • De l'ignorance des causes morbides et de ses conséquences, Paris, 1913[20].

Notes et références

  1. « Filae.com : La généalogie : Etat-civil, faire son arbre généalogique rapidement en ligne, archives départementales, science héraldique, patronyme », sur Filae (consulté le )
  2. France Comité d'action économique de la 4e région, L'Orne. Étude économique: Enquête du sous-comité d'action économique départemental ...., Impr. Alençonnaise, (lire en ligne)
  3. « Geneanet - Réinventons la Généalogie », sur Geneanet (consulté le )
  4. France Assemblée nationale (1871-1942) Sénat, Annales du Sénat: Débats parlementaires, Imprimerie des Journaux officiels, (lire en ligne)
  5. « Journal des débats politiques et littéraires », sur Gallica, (consulté le )
  6. « Figaro : journal non politique », sur Gallica, (consulté le )
  7. Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, Bulletin, (lire en ligne)
  8. France Assemblée nationale (1871-1942) Sénat, Annales du Sénat: Débats parlementaires, Imprimerie des Journaux officiels, (lire en ligne)
  9. « Paroles françaises et romaines / recueillies par M. Jean de Bonnefon », sur Gallica, (consulté le )
  10. Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, Bulletin, (lire en ligne)
  11. Congrès international de la tuberculose: tenu à Paris, du 2 au 7 octubre 1905 ..., Masson et cie, (lire en ligne)
  12. Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, Bulletin, (lire en ligne)
  13. Société industrielle et agricole d'Angers et du département de Maine-et-Loire, Bulletin, (lire en ligne)
  14. La Presse médicale, Masson et Cie., (lire en ligne)
  15. Dr A. Monprofit, Titres et travaux, Inst. intern. de Bibl. sc., (lire en ligne)
  16. Industrie Électrique, (lire en ligne)
  17. Annales de médecine et chirurgie infantiles, (lire en ligne)
  18. National Library of Medicine (U.S.), Index-catalogue of the Library of the Surgeon-General's Office, United States Army: Authors and Subjects, U.S. Government Printing Office, (lire en ligne)
  19. Journal général de l'imprimerie et de la librairie, Cercle de l'imprimerie, de la librairie et de la papeterie, (lire en ligne)
  20. Polybiblion: Revue bibliographique universelle, Aux bureaux de la revue., (lire en ligne)
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