Guido Nincheri

Guido Nincheri (né le à Prato, en Italie – mort le à Providence, Rhode Island, États-Unis) est un artiste du vitrail religieux et un fresquiste canadien d'origine italienne[1]. Il a peut-être été l'artiste qui a produit le plus grand nombre d'œuvres religieuses au Canada durant le XXe siècle, plus de 3000. Ses vitraux et œuvres décoratives ornent environ 200 bâtiments, surtout des églises partout au Canada ainsi que dans nombre d'États de la Nouvelle-Angleterre.

Biographie

Studio Nincheri à Montréal

Après avoir étudié à l'Académie des beaux-arts de Florence entre 1907 et 1911, il se rend à Boston en avec son épouse Giulia Bandinelli (1897-1986), puis déménage à Montréal l'année suivante. Percevant son talent, le décorateur Henri Perdriau (1877-1950), un maître verrier français installé à Montréal en 1896, le prend sous son aile et lui enseigne l'art du vitrail. Son premier défi consiste à décorer l'église Saint-Viateur d'Outremont, une tâche qui lui vaudra rapidement une grande renommée. D'autre réalisations comme les verrières de la bibliothèque Saint-Sulpice et celles de la bibliothèque de l'Assemblée nationale attirent l'attention sur lui et lui permettent d'établir une clientèle.

En 1940, Nincheri est arrêté et détenu en vertu de la Loi des mesures de guerre. On lui reproche par ses origines italiennes d'être un sympathisant de Mussolini, en raison également d'un portrait du dictateur italien peint dans l'église Madonna Della Difesa (Notre-Dame de la Défense) construite à Montréal en 1927. Cette commande provenait des autorités religieuses catholiques qui l'avaient imposée pour commémorer les accords du Latran. Nincheri réussit cependant à prouver son innocence en déposant les plans et les contrats de la fresque.

Son atelier de Montréal a produit environ deux mille vitraux, certains dans des séries pouvant comporter jusqu'à 125 fenêtres. On considère que son chef-d'œuvre est l'église Saint-Léon de Westmount (décorée entre et ) dont l'intérieur impressionnant, constitué de fresques, de peintures à l'huile, de sculptures et de mobilier original, a été désigné lieu historique national du Canada en .

Une importante collection de documents portant sur Nincheri et son œuvre est encore gardée dans l'ancien atelier de l'artiste à Montréal.

À Montréal, le parc Guido-Nincheri est situé à l'angle de la rue Rachel et du boulevard Pie-IX, en face du Château Dufresne et près de l'ancien studio de l'artiste[2]. En , la volonté du maire de Montréal Denis Coderre de débaptiser le parc Guido-Nincheri et de le renommer en « parc de la Ville-de-Québec » pour le 375e anniversaire de Montréal[3] mène à une levée de boucliers et à une pétition pour défendre le parc Guido-Nincheri et conserver son nom[2],[4].

Œuvres


Notes et références

Bibliographie

  • Dino Fruchi, Hommage à Nincheri à l'occasion du XXe anniversaire de sa mort : Guido Nincheri : architecte, peintre, maître-verrier, Montréal, Centre culturel italien du Québec, , 20 p.
  • Paul Labonne (dir.), Guido Nincheri : un artiste florentin en Amérique, Montréal, Atelier d'histoire d'Hochelaga-Maisonneuve, , 56 p. (ISBN 2-89191-036-2)
  • (en) Mélanie Grondin, The Art and Passion of Guido Nincheri, Montréal, Véhicule Press, , 240 p. (ISBN 978-1-55065-485-1)
  • Sylvana Micillo, Guido Nincheri, maître-verrier : les vitraux des églises montréalaises, Montréal, Société de diffusion du patrimoine artistique et culturel des Italo-Canadiens, , 79 p.
  • Laurent Busseau, « Guido Nincheri : le savoir-faire de la Renaissance italienne à Montréal », Histoire Québec, Vol. 22, No 4, , p. 14-16 (ISSN 1201-4710)

Liens externes

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