Guerre d'usure dans le conflit israélo-arabe

La Guerre d'usure dans le conflit israélo-arabe est une transposition de la terminologie de « guerre d'usure » utilisée dans le cadre des conflits israélo-arabes. Elle correspond à une fixation des éléments engagés le long de la ligne de cessez-le-feu, principalement le long du canal de Suez. Son nom est prononcé pour la première fois par le président égyptien Gamal Abdel Nasser dans une déclaration qu'il fait le  : « Je ne peux envahir le Sinaï, mais je peux casser le moral d'Israël par l'usure. » Nasser compte sur la poursuite de l'approvisionnement en armes par l'Union soviétique, et espère ainsi contrecarrer une contre-offensive massive israélienne, afin d'obliger en fin de compte Israël à évacuer le canal de Suez. Lorsqu'en octobre 1968, la guerre d'usure arrive à son niveau de tensions maximum sur la frontière égyptienne, Israël construit la ligne Bar-Lev.

Guerre d'usure dans le conflit israélo-arabe
Carte montrant la frontière de l'Égypte et de Suez
Informations générales
Date juillet 1967 - août 1970
Lieu La péninsule du Sinaï (contrôle israélien) et les frontières jordaniennes
Issue Les deux camps revendiquent la victoire, poursuite de l'occupation israélienne du Sinaï
Belligérants
Israël République arabe unie
Union soviétique
OLP
Cuba
Jordanie
Commandants
Haim Bar-Lev
Mordechai Hod
Uzi Narkiss
Ahmad Ismail Ali
Saad El Shazly
Abdul Munim Riad
Forces en présence

275 000 hommes

200 000 hommes


15 000 hommes
Pertes

594 à 1 424 soldats tués
127 civils tués
3000 blessés
14 à 30 avions perdus
1 destroyer

2 882 soldats tués
10 000 civils tués
6 285 blessés
60 à 120 avions perdus


58 soldats tués
5 avions perdus

180 soldats tués
250 blessés


84 tués
250 blessés
4 capturés
30 chars perdus
2 avions perdus

Conflit israélo-arabe

Batailles

Opération Bulmus 6 - Bataille de Karameh

Soldats israéliens célébrant leur victoire après un engagement contre la marine égyptienne près de Rumani, juillet 1967.
Ancien radar égyptien P-12 conservé au Musée de la force aérienne israélienne.
Le président égyptien Gamal Abdel Nasser lors d'une revue de troupes sur le front au Sinaï, janvier 1968.

Le , l'armée israélienne organise une attaque sur la partie Nord de la frontière avec l'Égypte, et détruit ainsi la position de Banaj Hamadi. La proposition faite d'envahir les territoires situés sur l'autre rive du canal est alors rejetée, du fait du manque de matériel à la disposition de Tsahal pour traverser le canal, mais aussi pour des raisons politiques. Après quelques mois d'accalmie, en , l'artillerie égyptienne entame des tirs intensifs contre les positions israéliennes le long du canal. Le , Israël riposte en attaquant, par les airs, les villes égyptiennes situées le long du canal. Cette attaque fait fuir de la région 750 000 habitants égyptiens. Fin janvier, début , l'URSS fait parvenir à l'Égypte des cargaisons d'armes en quantité impressionnante. Ces dernières comprennent entre autres des missiles SAM-3 (sol-air), des canons Nun-Mem (terre-air, c'est-à-dire contre les avions), des appareils de communication-radio accompagnés de nombreux techniciens soviétiques, des avions Yirot pilotés également par des pilotes soviétiques. 15 000 militaires soviétiques sont en outre envoyés en Égypte. Le a lieu le premier combat entre l'aviation israélienne et des avions MiG pilotés par les Soviétiques. Le 30 juillet, cinq avions MiG sont abattus par les forces israéliennes. À la suite de ce combat, Moscou fait alors pression sur les Égyptiens afin d'accepter un cessez-le-feu.

Opération Tarnegol 53

L’opération Tarnegol 53 (מבצע תרנגול 53, littéralement « Coq 53 ») est une opération militaire israélienne menée pendant la guerre avec pour objectif de capturer un radar égyptien P-12. La mission est lancée le à 21 h. Des A-4 Skyhawk et F-4 Phantom commencent à attaquer les forces égyptiennes le long de la rive ouest du canal de Suez et la mer Rouge. Cachés par le bruit des avions d'attaque, 3 SA321 Super Frelon transportant des parachutistes israéliens, ont fait leur chemin à l'ouest vers leur cible. Pour soigner leur approche afin de ne pas être repérés à l'avance, les parachutistes submergent le contingent de sécurité égyptien à l'installation radar et ont rapidement pris le contrôle du site. À 2 h le , lorsque les parachutistes avaient pris la station de radar et préparé les différentes parties pour les CH-53, deux hélicoptères sont appelés à travers la mer Rouge. Un CH-53 transporte la caravane de communication et l'antenne radar, tandis que l'autre a pris la partie plus lourde, le radar en lui-même de quatre tonnes. Les deux hélicoptères ont fait leur chemin du retour à travers la mer Rouge et sont revenus en territoire israélien[1]. Durant l'opération, un soldat israélien a été blessé tandis que deux soldats égyptiens ont été tués et quatre autres capturés.

L'opération a permis aux Américains et aux Israéliens d'étudier la dernière technologie de radar soviétique, et a causé un impact majeur sur le moral des Égyptiens.

Après-guerre

Après la signature, sous contrôle américain, du cessez-le-feu du , les Égyptiens concentrent sur les bords du canal de nombreux lanceurs de missiles, et ce, contrairement aux accords conclus.

Bibliographie

  • (en) Yaacov Bar-Simon Tov, The Israeli-Egyptian War of Attrition, 1969–70. New York: Columbia University Press, 1980.
  • (en) Lawrence L. Whetten, The Canal War: Four-Power Conflict in the Middle East. Cambridge, Mass: MIT Press, 1974. (ISBN 978-0-262-23069-8).

Notes et références

Articles connexes

Liens externes

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