Guerre d'Anastase

La guerre d'Anastase est un conflit qui opposa de 502 à 506 l'Empire romain d'Orient et l'Empire sassanide. Il fut le premier grand conflit entre les deux puissances depuis 440, et le prélude à une longue série d'autres conflits destructeurs au cours du siècle suivant.

Guerre d'Anastase
La frontière perso-romaine était restée stable depuis 384, lorsque les deux puissances se partagèrent l'Arménie. Malgré les guerres successives, la frontière ne change sensiblement jusqu'à la guerre lazique.
Informations générales
Date 502 - 506
Lieu Frontière orientale de l'Empire byzantin (Osroène, Mésopotamie, Arménie, Région de l'Anatolie du Sud-Est)
Issue Paiement d'un tribut de 1 000 livres d'or par l'Empire byzantin à l'Empire sassanide.
Belligérants
Empire sassanide Empire byzantin
Commandants
Kavadh Ier
Adhurgunbadh
Al-Mundhir III ibn al-Nu'man
Bawi
Anastase Ier
Areobindus
Patricius
Vitalien
Hypace
Celer

Guerres perso-byzantines

Batailles

Guerre d'Anastase

Guerre d'Ibérie

Guerre lazique

Guerre pour le Caucase

Guerre de 602 - 628

Prélude

Plusieurs facteurs expliquent la fin en 502 de la longue période de paix entre l'Empire byzantin et l'Empire sassanide. Cette année-là, le roi perse Kavadh Ier a terriblement besoin d'argent afin de pouvoir régler ses dettes envers les Hephthalites qui l'ont aidé à retrouver son trône en 498/499. La situation est exacerbée par des changements récents dans le flux du Tigre en Mésopotamie inférieure, qui provoquent famines et inondations. Lorsque l'empereur romain Anastase refuse de lui apporter son aide, Kavadh Ier choisit d'obtenir gain de cause par la force[1].

Déroulement

Au cours de l'été 502, Kavadh envahit l'Arménie romaine et la Mésopotamie. Il capture rapidement la ville de Theodosiopolis, insuffisamment préparée. La ville est en effet faiblement fortifiée et ne dispose pas d'une garnison de troupes[1]. Il assiège ensuite la ville-forteresse d'Amida au cours de l'automne puis de l'hiver 502-503. Le siège de la ville s'avère néanmoins beaucoup plus difficile que prévu par Kavadh. Les défenseurs, bien qu'ils ne puissent compter sur aucune troupe de garnison, repoussent les assauts des Perses pendant trois mois, La ville tombe finalement après 80 jours de siège[2],[3].

L'empereur Anastase réagit en envoyant une force de 60 000 hommes à l'Est pour contrer la menace perse. La guerre se poursuit durant toute l'année mais aucun camp ne parvient à remporter de victoire décisive. Les Byzantins tentent de reconquérir la ville d'Amida mais sans succès. De son côté, Kavadh envahit la région d'Osroène, et met le siège devant Édesse avec le même résultat[4].

Carte des Empires byzantin et perse et de leurs voisins en 500. Beaucoup de nations voisines ont été entraînées dans la guerre entre les grandes puissances.

Enfin, en 504, les Byzantins prennent le dessus en reprenant la ville d'Amida. Cette année-là, un armistice est signé à la suite de l'invasion de l'Arménie par les Huns provenant du Caucase. Des négociations ont lieu entre les deux parties, mais la méfiance est telle, qu'en 506, les Romains, suspectant une trahison, arrêtent les officiels perses. Une fois relâchés, ceux-ci choisiront ensuite de rester à Nusaybin[5]. En , un traité est finalement signé, bien qu'on en sache peu sur les clauses qu'il contient. Procope indique qu'une paix est signée pour une durée de sept ans. Il est également probable que les Byzantins aient versé un tribut aux Perses[6].

Conséquences

Les généraux romains souffrirent de nombreuses difficultés pendant la guerre. L'absence de base importante dans le voisinage immédiat de la frontière avec les perses fit cruellement défaut. Contrairement aux Byzantins, les Perses disposaient eux de la base de Nisibis (qui avait été une base romaine jusqu'à ce qu'elle soit cédée en 363). En 505, l'empereur Anastase ordonna donc la construction de la forteresse de Dara. Les fortifications des villes d'Édesse, de Batnae et d'Amida ont également été renforcées[7].

Bien qu'aucun autre conflit d'importance majeure n'eut lieu durant le règne d'Anastase, les tensions continuèrent, en particulier au moment de la construction de la forteresse de Dara. Celle-ci allait être par la suite un élément clé des défenses byzantines, et une source durable de litige avec les Perses. D'après eux, la construction de la forteresse violait le traité convenu entre les deux parties en 422, par lequel les deux empires s'étaient engagés à ne pas établir de nouvelles fortifications dans la zone frontalière. Anastase poursuivit néanmoins le projet de construction, tout en versant des tribus à Kavadh pour donner le change face aux plaintes répétées des Perses. Ceux-ci étaient de toute façon incapable de stopper la construction, si bien que les murs furent achevés en 507-508[5].

Voir aussi

Références

  1. Procope, Histoire de la guerre contre les Perses, I.7.1-2; Greatrex & Lieu 2002, p. 62.
  2. Procope, Histoire de la guerre contre les Perses, I.7.1-2; Greatrex & Lieu 2002, p. 63.
  3. Greatrex & Lieu 2002, p. 63
  4. Greatrex & Lieu 2002, p. 69–71.
  5. Greatrex et Lieu 2002, p. 77.
  6. Procope. Histoire de la guerre contre les Perses, I.9.24; Greatrex & Lieu 2002, p. 77.
  7. Greatrex et Lieu 2002, p. 74.
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