Grotte de glace de la Mer de Glace

La grotte de glace de Chamonix est une grotte creusée chaque année dans la Mer de Glace depuis le milieu du XIXe siècle. Le renouvellement annuel est rendu nécessaire par l'écoulement du glacier qui est d'environ 70 mètres par an. Elle accueille 350 000 visiteurs par an[1] ce qui en fait un des sites les plus visités du département.

L'intérieur de la grotte

Précurseurs

À l'origine, l'une des principales attractions pour les touristes se rendant dans la vallée de Chamonix était de visiter la grande voute d'une hauteur de 20 à 30 m formée par l'Arveyron à sa sortie du glacier. Cependant, comme elle était créée par la nature, il arrivait qu'elle ne se forme pas ou qu'elle s'effondre[2].

En 1862, un entrepreneur étranger propose de créer une grotte artistique sur le modèle de la galerie creusée pour les visiteurs dans le glacier inférieur de Grindelwald. Toutefois, les Chamoniards préfèrent réaliser le projet eux-mêmes. Après avoir envisagé d'aménager la voute de l'Arveyron, ils optent finalement pour une solution moins dangereuse, le creusement intégral sur son flanc droit d'une galerie de 25 mètres menant à une rotonde. À l'entrée, un chalet fait office de crèmerie pour ravitailler les touristes et vendre des souvenirs[2].

La première grotte est creusée d' à la fin juin et connaît immédiatement un grand succès. Elle est alors appelée grotte de cristal ou même palais de cristal. À cette époque, la mer de Glace descendait jusqu'au fond de la vallée et s'appelait le glacier des Bois, du nom du village où elle se terminait et où se trouvait la grotte. Néanmoins, le glacier était dans une phase de recul rapide et, à partir de 1870-71, sa pointe se trouve dans une zone plus accidentée où même l'arche naturelle de la source ne se forme plus[2].

À partir de 1872, la grotte est alors creusée au glacier des Bossons sous le nom de grotte du Mont-Blanc[2].

Grotte actuelle

Machine utilisée pour le creusement

Actuellement, la grotte de glace est creusée dans la mer de Glace en dessous de la gare panoramique du Montenvers, c’est-à-dire à près de 2 kilomètres au-dessus de la première grotte. C'est le cas depuis 1946 sous l'impulsion de Geogres Claret. Creusée à la pioche, son plan se stabilise à partir de 1953 avec des galeries ramifiées menant à des salles abritant des meubles et des sculptures de glace[3]. Comme le sentier menant à la grotte est étroit et que l'afflux de visiteurs devient trop important, un téléphérique est construit en 1960 pour sécuriser l'accès depuis la gare. D'un débit initial de 450 passagers/heure, sa capacité insuffisante est portée à 700 passagers/heure en 1972 par la suppression des sièges. Il est remplacé en 1988 par une télécabine pouvant débiter 1200 personnes par heure[4]. Peu avant, le 19 aout 1987, les mouvements du glacier avaient provoqué la chute de la passerelle d'accès à la grotte et d'une trentaine de personnes, causant trois morts[5] et entrainant la décision de placer la gare aval sur un site plus sûr[4].

Alors que le niveau de la glace avait été assez stable pendant les 40 premières années d'exploitation, le glacier s'est remis à fondre rapidement à partir de 1983, essentiellement en raison d'un accroissement de 1,5 °C des températures estivales. Il a depuis lors perdu une centaine de mètres d'épaisseur et rendu nécessaire la construction de 420 marches. Comme il est prévu que le mouvement se poursuive et que le front du glacier recule encore de 1 000 à 1 400 mètres d'ici à 2040, un nouvel emplacement est maintenant recherché pour la grotte[1].

Pour approfondir

Articles connexes

Les grottes de glace creusées dans :

Liens externes

Notes et références

  1. A la Mer de Glace, les touristes constatent les effets du réchauffement », Sciences et Avenir, le 17 juillet 2015.
  2. Yves Abraham, « La grotte de cristal », dans Nature et patrimoine en pays de Savoie, pages 4-6, n° 37, juin 2012.
  3. André Fournier, « Mer de Glace : Montenvers », pages 14-15, La Fontaine de Siloé, coll. « Voyage de l'œil », 2005. (ISBN 978-2-8420-6256-9)).
  4. Laurent Berne, « TCP de la Mer de Glace : Chamonix-Mont-Blanc - Montenvers (Vallée de Chamonix) », remontees-mecaniques.net.
  5. Incidents – Accidents, novembre 2004.
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