Grotte Mandrin

La grotte Mandrin est un abri sous roche, situé dans la commune de Malataverne, dans la Drôme, en Auvergne-Rhône-Alpes, dans la région naturelle et historique du Tricastin. Elle a été occupée au Paléolithique moyen et supérieur,de 120 000 ans à 42 000 ans avant le présent[1]. Elle fait l'objet de fouilles archéologiques.

Situation

Cet abri sous roche est situé à environ 2,5 kilomètres au sud-est du centre-ville de Malataverne, au pied d'un rocher calcaire, à 245 mètres d'altitude.

Description

L'ouverture d'environ 12 mètres de large est orientée au nord. Le plafond de la grotte atteint une hauteur de 2,5 mètres dans la zone d'entrée puis se réduit à 1 mètre vers le fond de la cavité. En 2013, la zone située en face de l'abri est couverte et clôturée. Depuis 2016, le site est surveillé par vidéo.

Historique

La grotte est fouillée depuis 1991 sous la direction de Ludovic Slimak[Note 1].

En 2017, la grotte Mandrin a été l'objet d'une des premières études fuliginochronologiques en France[1]. L'étude a porté sur des échantillons de parois calcaires dans lesquels ont été piégées des traces de suie - échantillons prélevés dans plusieurs couches stratigraphiques de 2006 à 2017. Ces dépôts de suie proviennent des feux allumés par les habitants du Paléolithique.

Occupations humaines

Le site a été habité par des groupes d'Hommes de Néandertal et d'Homo sapiens ; l'intérêt que les archéologues portent à cette grotte tient notamment au fait que les installations de ces deux populations n'y sont séparées que de quelques années, ou peut-être d'un intervalle plus court ; il est même possible d'envisager que la grotte Mandrin ait été un lieu de rencontre des Néandertaliens et des Hommes modernes[1].

Assemblages archéologiques

Des similitudes rapprochent des assemblages archéologiques de la grotte Mandrin (couche E) et ceux trouvés dans un site levantin, Ksar Akil au Liban (couches XXV à XXI) ; les chercheurs supposent une origine externe à l'Europe des industries de la grotte rhodanienne, en accord avec l'hypothèse d'une dispersion de l'Homme moderne du Proche-Orient vers l'Europe dans la période initiale du Paléolithique supérieur[2],[3],[4].

Notes et références

Notes

  1. Ludovic Slimak est chargé de recherche au CNRS, UMR 5608, TRACES, Université de Toulouse le Mirail.

Références

  1. « Une nouvelle méthode pour dater la succession des occupations humaines en grotte : application à la question de la contemporanéité entre Néandertal et Homo sapiens sapiens | INEE », sur inee.cnrs.fr (consulté le )
  2. Ludovic Slimac, Le Troisième Homme, (lire en ligne), « Mosaïques culturelles des derniers Néandertaliens et des premiers Hommes modernes. Les données de la vallée du Rhône », p. 154
  3. (en) « Archaeological Evidence for Early Human Dispersals around the Mediterranean Basin », sur Radcliffe Institute for Advanced Study at Harvard University, (consulté le )
  4. Damien Flas, . La transition du Paléolithique moyen au supérieur dans la plaine septentrionale de l’Europe, Société royale belge d'Anthropologie et de Préhistoire, 2008, p.127-128

Voir aussi

Bibliographie

  • Laure Metz, Ludovic Slmak, « La Grotte Mandrin, derniers Néandertaliens et premiers Hommes modernes en vallée du Rhône », Archéologia, n°555, , pp.20 à 29.
  • P. Picq, Le retour de Madame Néandertal : comment être sapiens ?, Odile Jacob, 2015.
  • S. Pääbo, Néandertal, à la recherche des génomes perdus, Éditions LLL, 2015.

Filmographie

  • Rob Hope, Crépuscule néandertalien… Pour aube moderne, 2016, 52 minutes, Y. N. Productions, Ville de Malataverne, Montagne TV, avec Ludovic Slimak, Tom Higham, Eske Willerslev, Laure Metz, et Ségolène Vandevelde. Prix du jury et du public du festival de films d'archéologie à Narbonne en .

Article connexe

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