Grande île de la Terre de Feu

La Grande île de la Terre de Feu (en espagnol : Isla Grande de Tierra del Fuego), anciennement nommée Isla de Xativa[1], est une île proche de l'extrémité sud de l'Amérique du Sud dont elle est séparée par le détroit de Magellan et qui constitue la plus grande partie de l'archipel de la Terre de Feu.

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Grande île de la Terre de Feu
Isla Grande de Tierra del Fuego (es)

Carte de la Grande île de la Terre de Feu.
Géographie
Pays Argentine
Chili
Archipel Terre de Feu
Localisation Océan Atlantique, océan Pacifique
Coordonnées 54° S, 69° O
Superficie 47 992 km2
Point culminant Mont Shipton (2 469 m)
Géologie Île continentale
Administration
Argentine
Province Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud
Départements Ushuaïa, Río Grande

Chili
Région Magallanes et Antarctique chilien
Province Tierra del Fuego
Démographie
Plus grande ville Ushuaïa
Autres informations
Fuseau horaire UTC-3 pour l'Argentine
UTC-4 pour le Chili
Géolocalisation sur la carte : Amérique du Sud
Grande île de la Terre de Feu
Géolocalisation sur la carte : Terre de Feu
Grande île de la Terre de Feu
Îles en Argentine - Îles au Chili

Elle est partagée en deux par la frontière entre l'Argentine et le Chili qui court le long du 70e méridien ouest. Sa partie occidentale, 29 484,7 km2, soit 61,43 % de la superficie de l'île, appartient au Chili (Région de Magallanes et de l'Antarctique chilien) ; tandis que sa partie orientale, 18 507,3 km2, soit 38,57 % de la superficie de l'île appartient à l'Argentine (province de Terre de Feu, Antarctique et Îles de l'Atlantique Sud).

La superficie totale de l'île est de 47 992 km2, ce qui en fait la 30e plus grande île du monde. Ses villes principales sont Ushuaïa et Rio Grande, toutes les deux en Argentine, tandis que son point culminant, le mont Shipton (2 469 m), est situé dans la partie chilienne. Le parc naturel de Karukinka se trouve dans la partie chilienne.

Géographie

La Grande île de la Terre de Feu est entourée au nord-est par l'Atlantique Sud, au nord par le détroit de Magellan et au sud et à l'ouest par un ensemble de fjords et de canaux reliés à l'océan Pacifique. Sur la côte nord-ouest de l'île se détache la baie San Sebastián. Au sud, l'île est délimitée par le canal Beagle, au sud duquel se trouvent un ensemble d'îles appartenant au Chili. À l'ouest de l'île, deux bras de mer s'enfoncent dans l'île, la baie Inútil et le fjord Almirantazgo. Ce dernier s'écoule le long de la faille Magallanes-Fagnano et a pour origine le lac Fagnano, qui est lui-même le résultat d'une dépression au sud de la Terre de Feu.

La partie sud-ouest de l'île, entre le fjord Almirantazgo et le canal Beagle s'étendant à l'ouest jusqu'à la péninsule Brecknock et à l'océan Pacifique, est montagneuses avec une côte très découpée, dominée par la cordillère Darwin. Une grande partie de l'île appartient au parc national Alberto de Agostini, du nom du missionnaire italien Alberto María De Agostini qui explora la Patagonie dans la première moitié du XXe siècle.

Histoire

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Avant l'arrivée des Européens, la région était habitée par des Amérindiens depuis près de 12 000 ans. Les Selknams étaient essentiellement des chasseurs-cueilleurs, alors que les Yagans et Alakalufs étaient des pêcheurs nomades vivant dans les nombreux canaux. C'est d'ailleurs les feux allumés par ceux-ci, et qui étaient visibles depuis l'océan, qui donnèrent son nom à l'archipel. Ce nom fut choisi par Fernand de Magellan, premier Européen à atteindre les îles et à traverser le détroit qui porte son nom, en 1520.

Carte de l'« île de Xativa », nom donné à la Grande île de la Terre de Feu jusqu'au début du XVIIe siècle.

Les navigateurs supposèrent que la Terre de Feu était un continent jusqu'en 1578, quand Sir Francis Drake remonta suffisamment au sud pour être convaincu qu'elle était entourée d'eau mais la première circumnavigation de la Terre de Feu fut effectuée par l'expédition Garcia de Nodal en 1619.

Lors du premier voyage du HMS Beagle en 1830, quatre indigènes de la Terre de Feu furent capturés pour être présentés devant le Roi et la Reine du Royaume-Uni, où ils accédèrent d'ailleurs à une relative célébrité. Les trois survivants retournèrent en Terre de Feu avec le Beagle en compagnie de Charles Darwin.

Au XIXe siècle, les contacts augmentèrent avec les Européens, surtout britanniques: scientifiques, baleiniers et chasseurs de phoques, missionnaires, sociétés culturelles qui pratiquèrent des enlèvements pour alimenter les zoos humains en Europe. La chasse intensive des phoques et baleines, principales sources d'alimentation des autochtones, des affrontements ponctuels et les épidémies (tuberculose, variole, fièvre typhoïde, toux convulsive, rougeole) diminuèrent fortement les populations Yakan, Onas et Manekenk. Au cours des années 1880, poursuivis et chassés par des mercenaires au services des propriétaires terriens anglais, les indigènes Yamanas et Onas sont abattus par ces chasseurs qui étaient rémunérés en fonction du nombre de testicules, de seins (une livre) ou de paires d'oreilles (une demi-livre) qu'ils rapportaient.

En 1881, l'île est divisée entre le Chili et l'Argentine, ces deux pays revendiquant l'île dans son intégralité. En 1884, la ville d'Ushuaïa est officiellement fondée au sud de l'île.

Distribution des populations pré-hispaniques au Chili.

Climat

Le climat de la région est un climat subpolaire océanique (Cfc dans la classification de Köppen) avec des étés courts et frais et des hivers longs et humides. Le nord-est de l'île connait des vents forts et de faibles précipitations, alors que le sud et l'ouest subissent également des vents forts, avec un brouillard et un fort taux d'humidité toute l'année. Les jours sans pluie, névasse, grêle ou neige sont rares. La limite pluie/neige se trouve à une altitude de 700 mètres.

Littérature

  • Saint-Loup, La nuit commence au cap Horn : un génocide de droit divin, Avalon, Paris, 1986 [1re éd. 1953], 314 p. (ISBN 2-906316-01-6) (Roman qui traite des tentatives d'évangélisation des peuplades par des missionnaires anglais, et de leurs conséquences, entraînant la quasi disparition des autochtones, de 1850 à 1912).

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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