Grégoire Berg

Grégoire Berg, né le à Rouen[1] et mort le [2], était un footballeur français des années 1920, évoluant au poste de défenseur.

Grégoire Berg
Biographie
Nationalité Français
Naissance
Décès (à 48 ans)
Sélections en équipe nationale2
AnnéesSélectionM (B.)
France 1 (0)
2 Matchs officiels (amicaux validés par la FIFA compris).
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Biographie

Il fut international français contre l'Espagne à Bordeaux, le , en tant que titulaire. Ce match se solda par une défaite (0-4).

Il évolua dans le club alsacien du Red Star Strasbourg dans les années 1920.

Berg était d’une famille juive mais non pratiquante ; lui-même avait épousé une chrétienne (prénommée Marie), et leurs enfants avaient été baptisés, ce qui les sauva du reste de la déportation vers Auschwitz, comme on le verra plus loin.

Un « Ausweis » (passeport) d’août 1940 permet à Grégoire Berg de se réfugier avec sa famille mais en abandonnant tous ses biens, à Moussey dans les Vosges ; il y trouve un emploi d’électricien dans une blanchisserie dépendant de l’abbaye de Senones, qu’il occupera jusqu’à la fin de l’année 1942. Mais il est arrêté par la Gestapo fin août 1943. Pourquoi ? On l’ignore exactement, mais on sait que Moussey était la plaque tournante d’un réseau de résistance, celui de la vallée du Rabodeau. S’agit-il là du maquis auquel la FFF fait allusion en rendant hommage à Berg en 1948 ? D’autre part, on sait que les nazis commencent à déporter massivement les juifs vers les camps de concentration à partir de la mi-1942. Berg a-t-il été dénoncé ?

Quoi qu’il en soit, il est d’abord dirigé avec sa famille vers le camp d’Ecrouves près de Toul, qui fonctionne comme centre de tri : sa femme parviendra à prouver qu’elle n’est pas juive, à produire les certificats de baptême de ses enfants qui leur sauveront la vie ; pas Berg lui-même. Il est alors envoyé au camp de Drancy, antichambre de la déportation vers Auschwitz. Il y est admis le 12 octobre 1943. Mais il n’est pas déporté.

Sauvé de la déportation, piégé dans l’insurrection

Pourquoi ? un autre interné, Adolphe Altman, témoignera avoir croisé dans une annexe de Drancy, quai d’Austerlitz (qui fonctionnait comme entrepôt où étaient stockés les biens spoliés des juifs parisiens) « un juif strasbourgeois , Grégoire Berg , ingénieur, (qui) installe un monte-charge ». En clair : Berg a été gardé parce que ses compétences pouvaient être utilisées...

Mais Paris se soulève en août 1944, et le colonel FFI Henri Rol-Tanguy lance, le 18, un appel à l’insurrection. Berg profite alors des désordres provoqués par cette insurrection généralisée pour s’évader. Le 24 août, alors que Paris est libéré (Von Choltitz signe sa reddition le 25, à la fureur d’Hitler), le cadavre de Grégoire Berg est retrouvé dans le bois de Vincennes. Il a été fusillé par les Allemands, comme 55 autres, entre le 19 et le 23 août par la division « Das Reich ». Oui, la même division SS qui, à Oradour-sur-Glane...

Affreuse ironie du sort, cette division comprend de nombreux jeunes alsaciens, des « malgré-nous » mobilisés de force par les Allemands, qui n’osent pas désobéir aux ordres de leurs officiers Allemands, et tirent...

La dépouille de Grégoire Berg n’a pas été immédiatement identifiée, et c’est la raison pour laquelle son nom ne figure pas sur la plaque commémorative apposée au fort de Vincennes ; elle ne le sera que plus tard, et sera rapatriée en Alsace de nouveau réunie à la France, et c’est à cette occasion que la FFF a honoré sa mémoire, au siège de la Ligue d’Alsace.

Clubs

Notes et références

  1. « GRÉGOIRE BERG », sur fff.fr (consulté le )
  2. (en) « Fiche de Grégoire Berg », sur eu-football.info

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