Gouvernement Schüssel I

Le gouvernement Schüssel I (en allemand : Bundesregierung Schüssel I) est le gouvernement fédéral de la République d'Autriche entre le et le , durant la vingt-et-unième législature du Conseil national.

Gouvernement Schüssel I
(de) Bundesregierung Schüssel I

IIe République

Président fédéral Thomas Klestil
Chancelier fédéral Wolfgang Schüssel
Élection
Législature XXIe
Formation
Fin
Durée 3 ans et 24 jours
Composition initiale
Coalition ÖVP-FPÖ
Ministres 11
Femmes 4
Hommes 7
Représentation
Conseil national
104  /  183

Historique du mandat

Dirigé par le nouveau chancelier fédéral conservateur Wolfgang Schüssel, précédemment vice-chancelier, ce gouvernement est formé et soutenu par une « coalition noire-bleue » entre le Parti populaire autrichien (ÖVP) et le Parti libéral d'Autriche (FPÖ). Ensemble, ils disposent de 104 députés sur 183, soit 56,8 % des sièges au Conseil national.

Il est formé à la suite des élections législatives du .

Il succède donc au gouvernement du social-démocrate Viktor Klima, constitué et soutenu par une « grande coalition » entre le Parti social-démocrate d'Autriche (SPÖ) et l'ÖVP.

Au cours du scrutin, les deux partis au pouvoir essuient des pertes importantes, le FPÖ devenant même le deuxième parti autrichien en dépassant les conservateurs de 415 voix. Cependant, la coalition sortante, formée en 1987, dispose encore d'une solide majorité absolue. Après l'échec des négociations entre le SPÖ et l'ÖVP, conservateurs et nationalistes négocient directement, sans que le chef de l'État ait invité Schüssel à le faire, et parviennent rapidement à un accord.

Le cabinet prête serment le , après avoir dû entrer dans le palais présidentiel par un tunnel. C'est alors la première fois depuis 1945 que l'extrême droite participe au gouvernement, que le chancelier n'est pas issu du premier parti du pays. Il faut en outre remonter à 1966 pour trouver un cabinet dirigé par un membre de l'ÖVP.

Les fortes dissensions internes au sein du FPÖ, parti populiste d'extrême-droite de nature contestataire, conduisent le chef du gouvernement fédéral à convoquer les élections législatives anticipées du . Lors de ce scrutin, les nationalistes s'effondrent et les conservateurs s'envolent, redevenant la première force politique d'Autriche, une première depuis 1966. Malgré ces deux éléments, Schüssel écarte le retour d'une grande coalition et choisit de maintenir son alliance avec le FPÖ en constituant son second gouvernement.

À la suite de l'entrée au gouvernement du parti libéral autrichien (FPÖ), les quatorze autres États membres de l'Union européenne cessent toute rencontre bilatérale avec le gouvernement autrichien pendant sept mois, imposent des limitations à ses ambassadeurs et ôtent tout soutien à des candidats autrichiens à des postes dans les organisations internationales[1],[N 1].

Composition

  • Les nouveaux ministres sont indiqués en gras, ceux ayant changé d'attributions en italique.
Fonction Nom Parti
Chancelier fédéral Wolfgang Schüssel ÖVP
Vice-chancelière
Ministre fédérale de la Fonction publique et des Sports
Susanne Riess-Passer FPÖ
Ministre fédérale des Affaires étrangères Benita Ferrero-Waldner ÖVP
Ministre fédérale de l'Éducation, de la Science et de la Culture Elisabeth Gehrer ÖVP
Ministre fédéral des Finances Karl-Heinz Grasser FPÖ
Ministre fédéral de l'Intérieur Ernst Strasser ÖVP
Ministre fédéral de la Justice Michael Krüger (jusqu'au 02/03/2000) FPÖ
Dieter Böhmdorfer Sans
Ministre fédéral de la Défense nationale Herbert Scheibner FPÖ
Ministre fédéral de l'Agriculture, des Forêts, de l'Environnement et des Eaux Wilhelm Molterer ÖVP
Ministre fédéral de la Sécurité sociale et des Générations Elisabeth Sickl (jusqu'au 24/10/2000)
Herbert Haupt
FPÖ
Ministre fédéral des Transports, de l'Innovation et de la Technologie Michael Schmid (jusqu'au 13/11/2000)
Monika Forstinger (jusqu'au 18/02/2001)
Mathias Reichhold
FPÖ
Ministre fédéral de l'Économie et du Travail Martin Bartenstein ÖVP

Notes et références

Notes

  1. Certaines sources désignent à tort ces mesures comme des « sanctions » de l'Union européenne[2],[3]. Il s'agit seulement de « mesures inamicales « quatorze fois bilatérales », « au sens où il ne s'agissait pas de mesures de sanction de la violation d'un droit, mais d'une réplique politique à une attitude politique »[1].

Références

  1. Tanguy de Wilde d'Estmael, « Les sanctions contre l'Autriche : motifs, objectifs, issues », Critique internationale, vol. 8, no 1, , p. 6-12 (lire en ligne, consulté le )
  2. « Le précédent des sanctions contre l'Autriche », sur Les Échos.fr, (consulté le ).
  3. Amélie Poinssot, « En Autriche, une présidentielle à haut risque (bis) », sur Mediapart, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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