Gordion

Gordium (en grec : Gordion, en turc : Gordiyon) était la capitale de l'ancienne Phrygie. Elle était située dans la vallée du fleuve Sangarios, dans l'actuelle Turquie, près de l'actuel village de Yassıhüyük, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Polatlı et à 70 km au sud-ouest d'Ankara.

Plan général.
Table marquetée du tumulus MM.

Gordion

Les ruines de Gordium
Localisation
Pays Turquie
Région antique Phrygie
Province Ankara
District Polatlı
Coordonnées 39° 39′ 18″ nord, 31° 59′ 39″ est
Géolocalisation sur la carte : Turquie
Gordion
Internet
Site web ?

Situation

L'emplacement de Gordion au confluent des rivières Sakarya et Porsuk est une position stratégique permettant d'avoir la mainmise sur les terres fertiles environnantes. La cité était aussi située sur la voie de l'ancienne route commerciale qui traversait le cœur de l'Asie Mineure, qui deviendra la « route Royale » sous le roi perse Darius Ier et qui passait aussi par Pessinonte et Ancyre (Ankara). Le centre de Gordion, composé de la citadelle, de la ville basse et d'une forteresse (Küçük Hüyük), était situé sur la rive orientale de la rivière Sangarios (en grec: Σαγγάριος, aujourd'hui Sakarya), bien que plus tard de larges banlieues se soient développées sur l'autre rive.

Histoire

L'occupation humaine du site s'étend sur une très longue période, allant du début de l'âge du bronze au Moyen Âge.

Âge du bronze

Les niveaux les plus anciens du site datent de l'âge du bronze moyen (environ 1500 av. J.-C.). Au cours de cette période, Gordion subit l'influence des Hittites, attestée par des sceaux administratifs visibles sur le site. Par ailleurs, il existait des points communs entre l'artisanat s'y étant développé et celui de communautés lointaines, à l'ouest comme à l'est.

L'existence d'une nécropole étendue sur la crête nord-est, avec des sépultures édifiées durant l'âge du bronze tardif, indiquant que Gordion faisait partie de l'Empire hittite et était situé à son extrémité ouest[1].

Âge du fer

Un changement culturel a lieu à Gordion au début de l'âge du fer, avec des différences notables par rapport à l'âge du bronze tardif en ce qui concerne l'architecture et l'artisanat. Les liens céramiques et linguistiques avec le sud-est de l'Europe indiquent un afflux de migrants venus des Balkans à cette époque, qui pourrait marquer le début de la colonisation phrygienne sur le tertre de la citadelle à Gordion (vers 1200–950 avant notre ère).

Période phrygienne

La ville fut, semble-t-il, construite par un peuple indo-européen, les Phrygiens, probablement venus de Thrace pour s'installer en Anatolie. Au cours des IXe et VIIIe siècles av. J.-C. elle connut un essor important jusqu'à devenir la capitale d'un royaume qui s'étendait sur une bonne partie de l'Asie Mineure à l'ouest du Kızılırmak. Grâce à plusieurs programmes de construction successifs, Gordion est devenue une citadelle avec d'importants murs de fortification et des bâtiments monumentaux au cours de la période phrygienne primitive (vers 950-800), indiquant l'émergence d'un état phrygien.

Le roi de Phrygie le plus célèbre est le mythique roi Midas. Lors de son règne une tribu nomade, les Cimmériens, envahirent l'Asie Mineure. Midas dut aussi faire face aux attaques de son puissant voisin Sargon II le roi assyrien. Gordion fit ensuite partie des villes conquises par les Galates.

La présence culturelle phrygienne continue d'être forte jusqu'au IVe siècle av. J.-C. et les conquêtes d'Alexandre le Grand, qui vint à Gordion en 333 av. J.-C. Ce sont, en fait, les derniers historiens d'Alexandre qui relient le site au roi Midas et racontent le célèbre épisode du nœud gordien.

Fouilles archéologiques

Le Tumulus de Midas fut l'objet de fouilles archéologiques en 1957. Le tumulus d'un diamètre d'un peu moins de 300 mètres, est haut de 43 mètres. À l'intérieur de la chambre funéraire en bois on découvrit le cadavre d'un homme (le roi Midas ou son père ?) ainsi que des inscriptions parmi les plus anciennes exception faite des inscriptions phéniciennes.

Le royaume de Phrygie périclita suite aux invasions lydiennes, perses et macédoniennes, tout en conservant un rôle de pôle commercial prééminent jusque l'ère romaine.

Le site a été proposé en 2012 pour une inscription au patrimoine mondial et figure sur la « liste indicative » de l’UNESCO dans la catégorie patrimoine culturel[2].

Références

  1. (en) J. M. Melling, A Hittite Cemetery at Gordion, Philadelphie, Université de Pennsylavanie, , 60 p. (ISBN 9780934718059, lire en ligne)
  2. (en) UNESCO World Heritage Centre, « Gordion - UNESCO World Heritage Centre », sur whc.unesco.org (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • (en) Keith DeVries, From Athens to Gordion, Philadelphia: University Museum,
  • (en) Ann C. Gunter, Gordion Excavations Final Reports Vol. III: The Bronze Age, Philadelphia: University Museum,
  • (de) Gustav Körte et Alfred Körte, Gordion: Ergebnisse der Ausgrabung im Jahre 1900, Berlin, Jährliches Ergänzungsheft 5, (lire en ligne)
  • (en) Ellen L. Kohler, The Gordion Excavations (1950-1973) Final Reports, Vol. II: The Lesser Phrygian Tumuli, Part 1, The Inhumations, Philadelphia,
  • (en) Machteld Mellink, A Hittite Cemetery at Gordion, Philadelphia: University Museum,
  • (en) Lynn Roller, Gordion Special Studies, Vol. I: Nonverbal Graffiti, Dipinti, and Stamps, Philadelphia: University Museum,
  • (en) Irene Romano, Gordion Special Studies Vol. II: The Terracotta Figurines and Related Vessels, Philadelphia: University Museum,
  • (en) G. Kenneth Sams, The Gordion Excavations, 1950-1973: Final Reports, Vol. IV: The Early Phrygian Pottery, Philadelphia: University Museum,
  • (en) Rodney Young, Gordion Excavations Reports, Vol. I: Three Great Early Tumuli [P, MM, W], Philadelphia: University Museum,

Liens externes

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