Godfred de Frise

Godfred, Godefrid ou Godfried (mort en mai-juin 885) est un chef viking danois de la fin du IXe siècle. Il a fait probablement partie de la Grande Armée qui a envahi l'Angleterre en 865, puis il s'est rendu sur le continent après 878 et est devenu un vassal de l'empereur Charles le Gros, contrôlant la plus grande partie de la Frise occidentale entre 882 et 885.

Biographie

En novembre 879, des Normands, dont la troupe de Godfred, remontent l'Escaut jusqu’à Gand après avoir ravagé la Flandre et utilisent la ville comme base. Les années suivantes, ils pillent les régions d'Arras, de Cambrai et de Péronne puis avancent jusqu'à Noyon et Reims.

Le , ils sont battus à la bataille de Saucourt-en-Vimeu par le roi de Francie occidentale Louis III. 8 000 d'entre eux auraient été tués dans cette bataille[1]. En novembre, après avoir attaqué de nouveau la Flandre, ils refluent sur Gand puis installent leur camp d’hiver à Esloo, près de Maastricht[2].

Dès le mois de janvier suivant, les bandes des trois chefs Godfred, Sigfred et Vurm ravagent l'abbaye de Prüm, puis brûlent Cologne et le palais d'Aix-la-Chapelle en Lotharingie[3]. Le c'est le tour de Trèves[1]. Les pillards remontent le Rhin et la Moselle et s'approchent de Metz, où l'évêque Wala est vaincu et tué à la bataille de Remich le [4]. Charles le Gros, rentré d'Italie, convoque une forte armée à Worms en mai pour combattre les Vikings qui se sont repliés à Ascaloha (Elsloo ou Asselt, dans le Limbourg). Il les y assiège et négocie leur retrait. Godfred se fait baptiser, se voit donner comme épouse Guisla, fille du roi Lothaire II et reçoit en compensation le Kennemerland, en Frise occidentale et plusieurs milliers de livres d'argent et d'or prélevées sur le trésor de Saint-Étienne de Metz ; l'empereur achète également le départ de Sigfred et Vurm qui se retirent à Condé en octobre pour se tourner contre la Francie occidentale[5].

Godfred n'intervient pas contre un raid danois contre Deventer en 882, ni contre une autre bande qui remonte le Rhin en 883[6]. En 885, il réclame à l'empereur la concession de Coblence, d'Andernach et de Sinsich, sous prétexte que ces localités produisent du vin, tandis qu'on ne peut pas cultiver la vigne dans les contrées qu'il habite. Il est convoqué à Herispich (Lobith près de Spijk) après avoir été accusé de complicité dans la révolte de Hugues, duc d'Alsace, son beau-frère, qui revendique toute la Lotharingie, pour rencontrer les envoyés de l'empereur, Henri de Franconie et l'archevêque de Cologne Willibert. Là, à l'issue de plusieurs conférences, il est assassiné traîtreusement par un groupe de nobles saxons et frisons, le premier coup étant porté par le comte Everhard, qu'il avait spolié de ses propriétés[7]. Le comte Gerulf prend alors le contrôle de la Frise occidentale sur les Danois[8].

Godfred est parfois confondu avec Godfried Haraldsson, fils d'Harald Klak.

Notes et références

  1. Ferdinand Lot, Naissance de la France, Librairie Arthème Fayard,, , 864 p. (lire en ligne)
  2. Revue trimestrielle, Volume 7 1860
  3. René François Rohrbacher,Auguste-Henri Dufour Histoire universelle de l'Église catholique, volume 12 Gaume frères, 1857
  4. Philippe Vandermaelen, François-Joseph Meisser Dictionnaire géographique : Province du Luxembourg
  5. Édouard Favré Eudes, comte de Paris et roi de France, (882-898) É. Bouillon, 1893
  6. Heinrich Luden Histoire d'Allemagne, volume 3 Impr. de Béthune et Plon, 1844
  7. Revue trimestrielle, volume 7, 1860
  8. Timothy Reuter The Annals of Fulda Manchester University Press ND, 1992 (ISBN 0719034582 et 9780719034589)
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