Glasnost

La glasnost (/ɡlasnɔst/[alpha 1] ; en russe : гласность /ˈɡɫasnəsʲtʲ/[alpha 2] litt. « publicité [des débats] », traditionnellement traduit par « transparence ») est une politique de liberté d'expression et de la publication d'informations qui s'amorça par l'accident nucléaire de Tchernobyl[1] puis fut portée en URSS par Mikhaïl Gorbatchev à partir de 1986.

Mikhaïl Gorbatchev et son épouse Raïssa, en 1988.

Avec la glasnost, le but du numéro 1 soviétique était notamment de mettre la pression sur les conservateurs du parti qui étaient opposés à sa politique de restructuration économique (la perestroïka). Cependant, cette dernière va échouer devant la résistance passive de l'administration et des décideurs qui avaient beaucoup à y perdre, accentuant la crise économique de l'URSS, ce qui va provoquer une montée des contestations.

À travers cette politique, Gorbatchev approfondit la déstalinisation, politique mise en place en 1956 par Khrouchtchev au XXe congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, et renoue avec les principes jadis défendus par Lénine avec sa nouvelle politique économique, par l'économiste soviétique Evseï Liberman et par le socialisme à visage humain. Gorbatchev dénonce également les crimes de Staline, mais cette fois-ci, ce n'est pas sous forme de rapport secret publié à l'intérieur du PCUS, mais bien publiquement que ses crimes sont reconnus au grand jour.

La glasnost donna de nouvelles libertés au peuple, comme la liberté d'expression et d'association, ce qui signifiait un changement important dans la mesure où le contrôle des idées et des citoyens avait été la « colonne vertébrale » du système soviétique. Des milliers de prisonniers politiques et beaucoup de dissidents furent également libérés du goulag et de nombreux camps fermèrent.

La glasnost va permettre ce qui était auparavant impensable : des manifestations massives ainsi que le début des grèves. Elle contribuera aussi au réveil des identités nationales des peuples non-russes de la fédération soviétique, jusque-là soumis à la russification.

Cependant, le but essentiel de Gorbatchev, qui était de moderniser l'Union soviétique via la glasnost et la perestroïka, ne fut pas atteint, et l'Union, largement basée sur la contrainte étatique, s'effondra en hiver 1991, plus précisément le lors de la démission de Mikhaïl Gorbatchev.

Notes et références

Notes

  1. Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.
  2. Prononciation en russe retranscrite selon la norme API.

Références

  1. (en) Annie Maccoby Berglof, « Hans Blix – the diplomat with a disarming nature », Financial Times, (ISSN 0307-1766, lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Stephen F. Cohen et Katrina Vanden Heuvel, Voices of Glasnost : Interviews With Gorbachev's Reformers, W. W. Norton & Company, , 339 p. (ISBN 0-393-30735-2)
  • (en) Joseph Gibbs, Gorbachev's glasnost : the Soviet media in the first phase of Perestroika, College Station (Tex.), Texas A&M University Press, , 147 p. (ISBN 0-89096-892-6, lire en ligne)
  • (en) Robert Horvath, The Legacy of Soviet Dissent : Dissidents, democratisation and radical nationalism in Russia, London & New York, Routledge Curzon, , 293 p. (ISBN 0-415-33320-2)

Articles connexes

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