Gilles de Bretagne

Gilles de Bretagne (ca. 1420[1] - 1450) est un prince breton, seigneur de Chantocé. Il est le fils du duc de Bretagne Jean V et de Jeanne de France, ainsi que frère des ducs François Ier et Pierre II.

Biographie

Fils de Jean V, duc de Bretagne et de Jeanne de France, elle-même fille du roi de France Charles VI, il était Prince de Bretagne, mais ne reçut de son père qu'un maigre apanage. À son avènement en 1442, son frère François Ier de Bretagne l'envoie en ambassade auprès du roi Henri VI d'Angleterre, qui lui octroie une pension. De retour en Bretagne, Gilles enlève en 1444 la jeune Françoise de Dinan, riche héritière âgée de huit ans, qu'il épousera. Il obtient ainsi la baronnie de Châteaubriant, et de nombreuses places en Bretagne dont le château du GuildoCréhen dans les Côtes-d'Armor actuellement).

Devenu plus puissant, Gilles réclame à son frère une part plus importante de l'héritage. Devant son refus, il se rapproche du roi d'Angleterre et lui offre ses services et la mise à disposition de toutes les places qu'il tient en Bretagne. Une lettre du est intercepté par les agents du duc, qui ne pardonne à son jeune frère qu'après l'intervention de leur oncle le connétable de Richemont.

L'arrivée d'archers anglais de Normandie au Guildo déclenche la colère du « parti français » mené par Arthur de Montauban à la cour de son frère le duc, puis son arrestation sur ordre du roi de France par l'amiral Prigent de Coëtivy le . Il est amené à Dinan, puis à Rennes où le duc refuse de le voir, enfin à Châteaubriant. Ses biens et ceux de Françoise de Dinan, placée auprès de la duchesse de Bretagne, sont confisqués au profit de François II.

Malgré l'intervention du connétable de Richemont, le procès pour trahison et lèse-majesté, instruit par le procureur général de Bretagne Olivier du Breil, commence à Redon le devant Jean V les États de Bretagne. Ils refusent de juger Gilles, qui reste cependant en prison sur ordre de son frère le duc. En 1447, Olivier du Breil refuse d'instruire un nouveau procès, pendant qu'Henri VI d'Angleterre menace d'intervenir militairement en Bretagne pour sa libération.

Gilles est transféré au château de Moncontour en octobre 1448, sous la garde d'Olivier de Méel. Maltraité, il écrit en décembre au roi Charles VII de France, qui dépêche l'amiral Prigent de Coëtivy auprès du duc de Bretagne pour demander la libération de Gilles. Coëtivy arrive à Vannes en mai 1449 et obtient la remise en liberté de Gilles, quand François Ier reçoit une fausse lettre du roi d'Angleterre, écrite par un certain Pierre La Rose, le sommant de lui rendre Gilles. La libération du prince est suspendue par le duc, mis en fureur par la missive.

Gilles est ensuite transféré à Touffou, puis au château de la Hardouinaye. Ses geôliers (Olivier de Méel, Jean Rageart, Roussel Malestouche, Jean de la Chèze, Oreille-Pelue...) tentent de le faire mourir de faim, mais il reçoit le secours d'une pauvre femme. Le , ses geôliers l'étranglent dans sa cellule. Olivier de Méel et ses complices sont exécutés sur ordre de Pierre II de Bretagne à Vannes le .

La dépouille mortelle de Gilles fut transportée à Boquen et inhumée dans le chœur de l'abbatiale[2]. Un gisant à son effigie, sculpté dans du chêne, est conservé au musée d'art et d'histoire de Saint-Brieuc[3].

Galerie

Annexes

Bibliographie

Notes et références

  1. Arthur de la Borderie, Histoire de la Bretagne, 1896-1914, p 166  ; p306 ; p313
    D'après Arthur de la Borderie, Gilles de Bretagne serait né entre fin 1424 ou début 1425.
  2. « Abbaye_de_Boquen »
  3. https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/joconde/01960001885

Liens externes

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