Ghisonaccia

Ghisonaccia [ɡizɔnatʃ(j)a] est une commune française située dans la circonscription départementale de la Haute-Corse et le territoire de la collectivité de Corse. Elle appartient à l'ancienne piève d'Aléria.

Ghisonaccia
Administration
Pays France
Collectivité territoriale unique Corse
Circonscription départementale Haute-Corse
Arrondissement Corte
Intercommunalité Communauté de communes de Fium'orbu Castellu
(siège)
Maire
Mandat
Francis Giudici
2020-2026
Code postal 20240
Code commune 2B123
Démographie
Gentilé Ghisonacciais
Population
municipale
4 223 hab. (2018 )
Densité 62 hab./km2
Géographie
Coordonnées 42° 01′ 03″ nord, 9° 24′ 20″ est
Altitude 16 m
Min. 0 m
Max. 329 m
Superficie 68,25 km2
Type Commune rurale et littorale
Unité urbaine Ghisonaccia
(ville isolée)
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Ghisonaccia
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Corse
Ghisonaccia
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Ghisonaccia
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Ghisonaccia
Liens
Site web ghisonaccia.fr

    Géographie

    Ghisonaccia est située au sud de la plaine orientale corse, dans le bassin inférieur du fleuve Fiumorbo, qui borde la commune sur environ quinze kilomètres. Si on excepte une petite zone élevée au nord-ouest, la quasi-totalité du territoire de la commune est à moins de 100 mètres d'altitude, ce qui est exceptionnel en Corse. Le relief, légèrement modelé, s'incline du nord-ouest vers le sud-est.

    Le village, qui regroupe la majorité de la population de la commune, est situé au sud de la commune, à la jonction de la grand-route Bastia - Bonifacio et de la route départementale 344 Ghisonaccia - Ghisoni. C'est ici que se trouvent la quasi-totalité des commerces et services : deux Supermarchés (trois en été), la Gendarmerie, les Pompiers, un centre administratif départemental, plusieurs médecins, deux Pharmacies, une dizaine de bars, hôtels et restaurants, et une trentaine de commerces.

    Au nord-est de la commune se trouve l'étang d'Urbino, une lagune de 750 hectares, avec une île et une presqu'île très avancée, la plus importante de la plaine orientale et la seconde de Corse après l'étang de Biguglia ; le plan d'eau communique avec la mer par une passe de 10 mètres de large, entretenue régulièrement à cause de l'ensablement, où on y pratique la conchyliculture et l'ostréiculture. Au sud de l'étang s'étend le domaine de Pinia, une zone marécageuse, dont la frange littorale est boisée, classée réserve naturelle, et gérée par le conservatoire du littoral. Plus au sud, entre la plage de Vignale et l'embouchure du Fiumorbo, le bord de mer est occupé par quelques petites installations touristiques.

    Le nord-ouest de la commune est agricole, partiellement occupé par des vignobles. Deux hameaux jalonnent la route de Ghisoni :

    • Ghisonaccia-gare (a Gara en corse) : à cinq kilomètres du chef-lieu, là où fut installé en 1880 le terminus provisoire du chemin de fer de la côte orientale, quelques maisons peinent à avoir une vie de village autonome : un bar, un jeu de boules, une fromagerie industrielle, un groupement de taxis (A Nostra Gara).

    Tous les ans, pour redonner vie à ce lieu de rencontres et de commerce, le dernier week-end de novembre se déroulent les rencontres du savoir-faire insulaire qui réunissent de nombreux artisans: I Scontri di u Sapè fa.

    • Saint-Antoine (Sant' Antone ou San Anto en corse), quatre kilomètres plus loin, au débouché des gorges du Fiumorbo ; on y trouve une importante cave coopérative vinicole.

    Communes limitrophes

    • Aléria, sur km au nord-est, rive nord de l'étang d'Urbino, ruisseau de Frassone et punta di Paldomo
    • Aghione, sur km au nord, de Paldomo à Aristone et d'Aristone à Vergajola
    • Pietroso, sur km au nord, de Vergajola à la pointe de Corbara
    • Ghisoni, sur 1,2 km au nord-ouest, de Corbara au fleuve Fiumorbo
    • Lugo-di-Nazza, sur km à l'ouest, le long du Fiumorbo, jusqu'au ruisseau de Saltarucco
    • Poggio-di-Nazza, sur km à l'ouest, le long du Fiumorbo, jusqu'au ruisseau de Varagno
    • Prunelli-di-Fiumorbo, sur 8,5 km au sud, le long du Fiumorbo, jusqu'à son embouchure.

    Communications

    Ghisonaccia est situé à l'intersection de la grande route de la côte orientale (Bastia - Bonifacio) et d'une pénétrante vers Ghisoni (D 343). Aucune autre route importante ne dessert la commune.

    Aucun pont ne permet de traverser le Fiumorbo entre la sortie de l'Inzecca (Pinzalone) et le pont de la RT 10 (ex-RN 198), sur 15 kilomètres. Pour aller à Poggio-di-Nazza2,5 km à vol d'oiseau), il faut faire un détour par Migliacciaro et Abbazia, soit un trajet de 17 kilomètres.

    Pour aller à Corte, il faut passer par Aléria. Pour aller à Ajaccio, il faut passer par les gorges du Fiumorbo, Ghisoni et le col de Sorba (altitude 1 311 mètres).

    Sur la côte elle-même, la circulation sur la RT 10 (ex-RN 198) est dense, et on joint difficilement Bastia ou Bonifacio (85 km) en moins de 1 heure 30, surtout en été ou le dimanche. La route est officiellement dangereuse : les accidents mortels sont nombreux, notamment dans le secteur de Moriani-plage. Les inondations ne sont pas rares : en , la route a été coupée entre Aléria et Solenzara pendant près de 20 heures à la suite d'un gros orage.

    Urbanisme

    Typologie

    Ghisonaccia est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3].Elle appartient à l'unité urbaine de Ghisonaccia, une unité urbaine monocommunale[4] de 4 225 habitants en 2017, constituant une ville isolée[5],[6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7],[8].

    La commune, bordée par la mer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[9]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[10],[11].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (68,7 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (70,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (32,5 %), cultures permanentes (20,8 %), forêts (11,2 %), eaux maritimes (9,9 %), prairies (8,2 %), terres arables (7,2 %), zones urbanisées (3,3 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,6 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,4 %), zones humides intérieures (1,1 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,8 %)[12].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[13].

    Histoire

    La commune de Ghisonaccia a été créée en 1845 par démembrement de la commune de Lugo-di-Nazza. Autrefois, Ghisonaccia n'était qu'un simple lieu de transhumance pour les bergers. Dans les années 1960, le boom de l'agriculture permet à la commune de devenir une petite cité prospère. À partir des années 1980, plusieurs agriculteurs lancent le pari fou de créer une activité touristique à la belle saison avec la construction de différentes structures comme le Village de Vacances "Marina d'Oru" au bord de la plage ou encore de nombreux campings aménagés le long du bord de mer.

    Au fil des années, l'afflux de milliers de touristes a permis à la commune de Ghisonaccia un essor important pour devenir le village que nous connaissons aujourd'hui.

    Politique et administration

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
     ? septembre 1941 Pierre-François Paolini  ? Révoqué par le Gouvernement de Vichy[14]
    Les données manquantes sont à compléter.
    1962 juin 1995 Dominique Gambini DVD puis RPR Conseiller général du canton de Ghisoni (1976 → 1994)
    juin 1995 2003 Pierre-Jean Paolini UDF puis DVD Agriculteur
    Conseiller général du canton de Ghisoni (1994 → 2003)
    2003 mars 2008 Marie-Ange Paolini DVD  
    mars 2008 en cours Francis Giudici DVD
    (Giacobbiste)
    Exploitant agricole
    Conseiller territorial de l'Assemblée de Corse (2018 → )
    Conseiller départemental du canton de Ghisonaccia (2015 → )
    Conseiller général du canton de Ghisoni (2004 → 2015)
    Maire de Poggio-di-Nazza (1993 → 2008)
    Les données manquantes sont à compléter.

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1846. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[15]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[16].

    En 2018, la commune comptait 4 223 habitants[Note 2], en augmentation de 6,37 % par rapport à 2013 (Haute-Corse : +5,69 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1846 1851 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886
    608633713889680777787818776
    1891 1896 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936
    8641 0341 1571 1241 0881 0461 1771 2321 191
    1946 1954 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005
    9831 0151 5402 4733 2403 2973 2703 1683 279
    2010 2015 2018 - - - - - -
    3 8234 1284 223------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[18].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    L'église de Ghisonaccia, moderne, est remarquable par sa décoration intérieure d'inspiration byzantine (fresques de N. Giannakakis, 1980-1983), notamment sur toute la voûte de la nef.

    La plage de Vignale, immense plage de sable fin auprès de laquelle se sont progressivement installées des « marinas », qui abritent en saison une population équivalente à celle du reste de la commune.

    Le domaine de Pinia, vaste étendue partiellement marécageuse située entre le bourg de Ghisonaccia et la mer au nord de la route de la mer, est une zone de nature protégée, propriété du conservatoire du littoral. On y accède, à pied ou en véhicule tout-terrain, depuis Vignale.

    L'étang d'Urbino, le plus grand de la plaine orientale et le second de l'île par son étendue, n'est malheureusement accessible que par une route en cul de sac aboutissant à un restaurant et une boutique de souvenirs. Les amateurs de nature peuvent parvenir au « grau » de communication entre l'étang et la mer en marchant le long de la plage de sable qui borde le domaine de Pinia sur environ cinq kilomètres depuis Vignale.

    Les deux arbres remarquables de la commune :

    • Le pistachier lentisque, élu « arbre de l'année 2011 » par un jury présidé par l’écrivain Didier van Cauwelaert, auteur du Journal intime d’un arbre. Environ 1 000 ans. Certaines de ses branches atteignent 1,50 m de circonférence, presque autant que le tronc (1,90 m), et son houppier couvre une surface de près de 80 m2.
    • L'« Arburacellu » (littéralement « arbre-oiseau »), un chêne-liège d'un âge modeste (200 ans), sculpté par la nature : les excroissances de son tronc lui donnent selon l'angle de vue le profil d'un gigantesque oiseau. Il a été lauréat du concours de l'« arbre de l’année 2018 » en France[19] (3 053 votes sur 12 000 votes), et 4e finaliste du concours « Arbre européen de l'année 2019 »[20] ( 29 140 voix sur 311 772 ). Un arbre

    L'aérodrome de Ghisonaccia Alzitone, peu fréquenté, est le siège d'une fête aérienne annuelle.

    Le petit oratoire champêtre dédié à Saint Antoine, proche du hameau du même nom sur la route de Ghisoni, où se tient une cérémonie chaque année le .

    Personnalités liées à la commune

    • Le footballeur international Sébastien Squillaci est originaire de Ghisonaccia.[réf. nécessaire]
    • Toussaint Griffi y est né le (héros de la Résistance en 1942-43, de la mission secrète Pearl Harbour comme son cousin germain Pierre Griffi)
    • Le comédien et musicien Cartman (Sébastien Patoche) y est né le .
    • Le haut fonctionnaire Jean Paolini y est né en 1921 et mort en 2015.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Unité urbaine 2020 de Ghisonaccia », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    5. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    6. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    8. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    9. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
    10. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
    11. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    13. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    14. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, .
    15. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    16. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    17. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    18. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    19. « Concours de L’Arbre de l’Année 2018 », sur www.arbredelannee.com (consulté le ).
    20. « European Tree of the Year », sur www.treeoftheyear.org (consulté le ).

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

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