Gertrude Fehr

Gertrude Fehr, née Fuld (Mayence, - Montreux, ) est une photographe et enseignante de la photographie allemande[1],[2] d'origine juive mayençaise.

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Biographie

Gertrude Fehr est la fille de Ludwig Fuld (conseiller de justice) et de Charlotte Cohen[3]. Avant de choisir la photographie, Gertrude Fehr, alors Fuld, souhaitait devenir juriste. Ce type de métier n'étant pas facilement accessible aux femmes de son époque, elle dut renoncer à ce choix de carrière.

Gertrude Fehr commence son apprentissage en 1918 auprès du portraitiste Edouard Wasow dans son atelier de Munich[4]. En 1922, elle ouvre son propre atelier de portraits dans la même ville[4], à la Französicherstrasse. Deux ans plus tard, elle tire le portrait de la fille d'un directeur de théâtre qui lui donne pour mission de photographier son théâtre ; elle devient la photographe préférée des théâtres de Munich.

De 1927 à 1933, Gertrude Fehr est à la tête d'une entreprise florissante, elle est réputée pour ses solarisations, portraits, ses nus, et ses photomontages. Elle rencontrera son futur mari, le peinture suisse Jules Fehr, qui étudiait alors à l'Académie. En 1933, la vie devenant difficile à l'orée de la Seconde Guerre mondiale, le couple quitte l'Allemagne[4]. Ce départ leur permet d'émigrer à Paris, où ils ouvrent leur première école de photographie, l'École Publiphot à la Rue Simon Dereure 15 à Montmartre. Gertrude Fehr en est la directrice[4].

À cette époque, elle reçoit la médaille d'or de la Triennale de Milan pour son portrait de Bertha Drews et Maria Schlotthaus[5].

La progression des troupes allemandes force le couple à fuir vers la Suisse et à fermer l'École Publiphot en 1939. En 1940, ils ouvrent à Lausanne l'École de photographie de Suisse romande[3]. Selon une source, l'école sera définitivement rattachée à l'École des arts et métiers de Vevey[6] en . Selon une autre source, l'Union suisse des photographes reprend l'École en 1944 puis l'incorpore à l'École des Arts et Métiers de Vevey[3]. À Lausanne puis à Vevey, Gertrude Fehr a notamment comme élève la photographe suisse Henriette Grindat, à qui elle transmet des techniques héritées des surréalistes, comme les montages, les solarisations et les expositions multiples[7].

Gertrude Fehr donnera des cours de portrait, de mode, de publicité et de reportage[3] dans son école jusqu'en 1960, où elle a formé des centaines de photographes, dont Jean-Loup Sieff, Luc Chessex, Yvan Dalain, Monique Jacot ou encore les cinéastes Yves Yersin et Francis Reusser[8]. Elle arrête d'enseigner en 1960 et se consacre à réaliser des portraits d'artistes célèbres et à des activités de journaliste[3].

Collections

Sources

Notes et références

  1. (en) « Discover photographer Gertrude Fehr », sur rkd.nl (consulté le )
  2. « Musée de l'Elysée: Gertrude Fehr (1895-1996), a woman photographer at the forefront », sur www.elysee.ch (consulté le )
  3. « Fehr, Gertrude », sur hls-dhs-dss.ch (consulté le )
  4. Christelle Michel, « Gertrude Fehr », dans Luce Lebart et Marie Robert (dir.), Une histoire mondiale des femmes photographes, Éditions Textuel, , p. 141
  5. Pascale et Jean-Marc Bonnard Yersin, Gertrude Fehr ou la naissance d'une école, Vevey, Vevey : Musée suisse de l'appareil photographique, (lire en ligne), Page 6
  6. Annika GIL, « IMAGES'95 », La Presse,
  7. « Henriette Grindat, le soleil pour postér... », sur notrehistoire.ch, (consulté le )
  8. Luc Debraine, « Disparition d'une pionnière de la photographie », Nouveau Quotidien,

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