Germain Delavigne

Louis Marie Germain Delavigne, né le à Giverny et mort le à Montmorency, est un dramaturge français.

Pour les articles homonymes, voir Delavigne.

Biographie

À sa sortie du collège Sainte-Barbe, Delavigne[1] fut employé au ministère de l’Intérieur en qualité de rédacteur, et plus tard de sous-chef dans la direction de la police générale. Privé de cet emploi, alors qu’il comptait déjà neuf années de service, à l’époque de la RestaurationFrançois Franchet d'Esperey avait été appelé à la tête de son administration[2], il occupa, sous le règne de Louis-Philippe Ier, le poste de garde du mobilier de la couronne[3].

Stimulé par les succès littéraires de son frère cadet, le poète Casimir Delavigne, il entama une carrière dramatique. Pendant que son frère adressait ses premiers vers au roi de Rome, il fit ses premiers essais au théâtre du Vaudeville, en 1811, avec les Dervis, écrit en collaboration avec Eugène Scribe[4]. Cette collaboration avec celui qui avait été son camarade d'études au collège[5] donna lieu à un grand nombre de pièces de théâtre et de livrets d'opéras. Il prit part aux pièces les plus applaudies de ce dernier : la Somnambule, le Mariage enfantin, le Vieux Garçon, l’Héritière, le Diplomate, la Muette de Portici, etc. Il écrivit avec son frère le livret pour l’opéra Charles VI, etc[6].

Le , à minuit, à Saint-Vincent-de-Paul, il épousa la musicienne Jenny Letourneur (d), en même temps que son frère épousait Élisa de Courtin, fille d’adoption de la reine Hortense.

— Nous nous marions tous les deux jeudi soir, dirent-ils au roi.
— Ah !
— À la même heure.
— Ah !
— Dans la même église.
— Ah ! et avec la même femme[7] ?

On disait à Germain Delavigne : « Vous êtes un girondin de l’art, vous n’avez pas la grandeur d’un révolutionnaire véritable, vous pactisez avec Racine et Boileau, vous n’êtes rien et ne serez rien[8]. » Il aurait plus de réputation encore que celle dont il a joui, si l’illustration de son frère n’était venue absorber la sienne[9]. Il utilisa également le pseudonyme de « Saint-Germain »[10]. Outre ses propres œuvres, on lui doit aussi une édition des Œuvres complètes de son frère en 4 tomes en 5 volumes, augmentée d’une préface[11] et d’une notice pour les Derniers chants. Poèmes et ballades sur l’Italie[12].

Il fut élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur, le [13], pour ses services au mobilier de la couronne[2]. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise[14].

Œuvres

  • Les Dervis, vaudeville en un acte, Vaudeville, .
  • Le Vieux Garçon et la Petite Fille, Gymnase, .
  • Thibault, comte de Champagne, vaudeville historique en un acte, Vaudeville, .
  • Le Bachelier de Salamanque, comédie-vaudeville en deux actes, Vaudeville, .
  • Le Valet de son rival, comédie en un acte, Odéon, .
  • La Somnambule, comédie vaudeville en deux actes, Vaudeville, .
  • Le Colonel, comédie-vaudeville en un acte, Gymnase, .
  • Le Mariage enfantin, Gymnase, .
  • La Neige ou le Nouvel Éginhard, opéra-comique en quatre actes de Daniel-François-Esprit Auber, Opéra-Comique, .
  • L’Avare en goguette, Gymnase, .
  • L’Héritière, Gymnase, .
  • Le Maçon, opéra-comique en trois actes de Daniel-François-Esprit Auber, Opéra-Comique, .
  • La Vieille, opéra-comique en un acte de François-Joseph Fétis, Opéra-Comique, .
  • Le Diplomate, comédie-vaudeville en deux actes, Gymnase, .
  • La Muette de Portici, opéra en cinq actes de Daniel-François-Esprit Auber, Opéra de Paris, .
  • Le Baron de Trenck, Gymnase, .
  • Les Nouveaux Jeux de l’amour et du hasard, comédie-vaudeville en un acte, Gymnase, .
  • Robert le Diable, opéra en cinq actes de Giacomo Meyerbeer, Opéra de Paris, .
  • Charles VI, opéra en cinq actes de Jacques Fromental Halévy, en collaboration avec son frère Casimir, Opéra de Paris, .
  • La Nonne sanglante, opéra en cinq actes de Charles Gounod, Opéra de Paris, .

Notes et références

  1. Celui-ci portait usuellement en famille le prénom de Louis, et en littérature, celui de Germain. Voir Société havraise d’études diverses, t. 82, Paris, La Société, (lire en ligne), p. 124.
  2. Germain Sarrut et Théodore Bourg, Biographie des hommes du jour : industriels, conseillers d’État, artistes, chambellans, députés, prêtres, militaires, écrivains, rois, diplomates…, t. 6, Paris, H. Krabe, , 539 p. (lire en ligne), p. 230.
  3. Ferdinand Höfer (dir.), Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, avec les renseignements bibliographiques et l’indication des sources à consulter, t. 13 Dans-Dewlet, Paris, Firmin Didot Frères, , 959 p. (lire en ligne), p. 439.
  4. Louis-Étienne Charpillon, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure - histoire, géographie, statistique, Les Andelys, Delcroix, , 1005 p. (lire en ligne), p. 285.
  5. Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, avec leurs noms, prénoms, surnoms et pseudonymes, Paris, L. Hachette, , 2e éd., 1840 p. (lire en ligne), p. 491.
  6. Louis Grégoire, Dictionnaire encyclopédique d’histoire, de biographie, de mythologie et de géographie, t. K-Z, Paris, Garnier frères, , IV-2074-41 p., 1 tome en 2 vol. ; gr. in-8° (lire en ligne), p. 13.
  7. Marcelle Fauchier-Delavigne, Casimir Delavigne intime : d’après des documents inédits, Paris, Société française d’imprimerie & de librairie, , 204 p. (lire en ligne), p. 149.
  8. Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d’histoire : errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques d’après des documents authentiques inédits, Paris, Plon, , 2e éd., 1357 p. (lire en ligne), p. 484.
  9. William Duckett (dir.), Dictionnaire de la conversation et de la lecture : Supplément, t. 6, Paris, Garnier, (lire en ligne), p. 345.
  10. L. Bilodeau, Dictionnaire de la musique en France au XIXe siècle, Joël-Marie Fauquet (dir.), Fayard, 2003, p. 369.
  11. Œuvres complètes de Casimir Delavigne : précédées d'une notice par M. Germain Delavigne, Paris, Firmin-Didot, (lire en ligne).
  12. Paris, Didier , 1855, xxxviii-312 p.
  13. Archives nationales, « Dossier LH/706/72 », sur Base Léonore, (consulté le ).
  14. 31e division. Voir « Père-Lachaise - Division 31 - Delavigne 01 », sur Commons (consulté le ).

Liens externes

  • Portail du théâtre
  • Portail de l’opéra
  • Portail de la France au XIXe siècle
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.