Gerald Basil Edwards

Gerald Basil Edwards ou G.B. Edwards, né à Guernesey en 1899 et mort en Angleterre à Weymouth en 1976, est un auteur britannique à qui l'on doit un seul livre, son roman Sarnia, publié en 1981 en Angleterre cinq ans après sa mort sous le titre The Book of Ebenezer Le Page[1].

Biographie

Lié au milieu littéraire dans les années 1920, G.B. Edwards n'a cependant pas entrepris de vrais projets d'écriture à cette époque.

En 1933, il abandonne femme et enfants et mène une vie de reclus tout en étant professeur itinérant de théâtre. Il travaille ensuite pendant des décennies à ce qui deviendra The Book of Ebenezer Le Page / Sarnia dans l'édition en français.

À la fin de sa vie il s'installe chez une logeuse à Veymouth dans le sud de l'Angleterre et se lie avec un couple d'étudiants, Eward Charney et sa femme, qui assureront la publication de Sarnia après sa mort puisque G.B. Edwards n'a pas réussi à le faire publier de son vivant. Il meurt à 77 ans en 1976 et on ne connaît aucun autre texte de lui car il a fait brûler tous ses manuscrits par sa logeuse.

Sarnia

L'œuvre unique de G.B. Edwards est une vaste autobiographie fictionnelle de plus de 600 pages dans lesquelles Ebenezer Le Page note ses observations et ses réflexions en regardant vivre et changer l'île de Guernesey de la fin du XIXe siècle au début des années 1960. Il y raconte aussi sa vie modeste et sans histoire, dévoilant son caractère indépendant et nostalgique, attaché à ses racines et à sa famille, mais ayant échoué dans sa vie sentimentale.

Sarnia est donc le roman d'une île : « Guernesey, Guernesey, Garnsai, Sarnia, qu’ils disent. Enfin, moi, je ne sais pas trop. Plus je vieillis et plus j’apprends, plus je sais que je ne sais rien, moi. » L'éditeur français a ainsi mis l'accent sur l'objet du livre à la différence du titre original The Book of Ebenezer Le Page qui privilégie le narrateur/chroniqueur qui prétend être le plus vieil habitant de l'île et en quelque sorte sa mémoire.

L'ouvrage a été admiré par John Fowles qui a écrit une préface à l'édition anglaise et salué par William Golding comme « une œuvre de génie ». Maurice Nadeau, quant à lui, dans sa présentation de l'édition en français de 1982 parle d'une « exceptionnelle réussite », d'« un subtil, complexe et magique composé d'espace, de temps, de souffrances et de joies humaines, se tient ainsi entre terre et ciel pour une éternité de lectures. »

Une adaptation radiophonique a été réalisée en Angleterre ainsi qu'une adaptation théâtrale[2].

Citation

Edwards explique son projet en faisant parler le narrateur :

« Je voudrais pouvoir écrire l'histoire de cette île telle que je l'ai connue et vécue pendant près d'un siècle. Je ne pense pas avoir beaucoup changé ; mais, à mon avis, tous les autres, eux, ont changé. Les jeunes d'aujourd'hui ne savent pas et ne peuvent même pas imaginer à quel point la vie à Guernesey autrefois était différente de ce qu'elle est maintenant. Un grand fossé s'est creusé entre la génération actuelle et la mienne. Je voudrais pouvoir le combler ; mais c'est trop espérer. Les seuls qui pourraient partager ma façon de voir sont morts, ou alors ce sont des vieux comme moi, qui n'ont plus les idées très claires ni une mémoire très sûre.

Remarquez bien, ça n'est pas moi qui irai prétendre que la vie à Guernesey du bon vieux temps était un vrai lit de roses. Je trouve que la vie en ce bas monde, c'est l'enfer sur terre la plupart du temps pour la plupart d'entre nous... »

 Gerald Basil Edwards, Sarnia[3]

Notes et références

  1. La traduction en français par Jeanine Hérisson a été publiée en 1982 aux Éditions du Seuil sous le titre le même titre.
  2. The Book of Ebenezer Le Page (en)
  3. Coll. « Points », 2006, p. 286

Liens externes

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