Georges Valois

Georges Valois, de son vrai nom Alfred-Georges Gressent (1878-1945), était un homme politique français. Recherchant une nouvelle forme d'organisation économique et sociale ainsi que la synthèse du national et du social, il a oscillé entre les radicalités de gauche et de droite.

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Biographie

Issu d'une famille paysanne et ouvrière, Georges Valois est né le à Paris[1]. Son père est un Normand venu s'installer à Montrouge exercer la profession de boucher. Il meurt cependant accidentellement peu après la naissance de son fils[2].

Débuts à gauche

Georges Valois milite d'abord dans des mouvements anarchistes, et collabore au journal L'Humanité nouvelle. Il devient le disciple de Georges Sorel, théoricien du syndicalisme révolutionnaire, et se lie d'amitié avec le jeune Henri Lagrange.

Convergences entre Action française et syndicalisme

Ayant découvert seul la monarchie et le catholicisme, Georges Valois adhère à l'été 1906 au mouvement de Charles Maurras dans lequel il voit une arme révolutionnaire contre le capitalisme. Il suit à l'Action française les questions ouvrières, et est le maître d'œuvre du Cercle Proudhon (1911), qui croit mettre en œuvre la politique de Georges Sorel en unissant maurrassiens et syndicalistes révolutionnaires, mais aboutit à une impasse. On a pu dire que ses idées furent une préfiguration du fascisme, qui se concrétisera en Italie. Georges Valois faisait partie de ceux qui veulent pousser au bout la voie sociale ouverte par l'Action française. Il fut une des chevilles ouvrières de la Revue critique des idées et des livres, qui regroupa jusqu'à la guerre la fine fleur des intellectuels maurrassiens.

Le duc Jean de Guise, prétendant à la couronne de France de 1926 à 1940, fit appel à Valois, « ancien anarchiste converti au royalisme, qui avait rompu avec l'Action française en 1925 », pour servir de conseiller à son fils Henri (1908-1999), titré comte de Paris en [3].

De 1923 à 1925, il dirige le mensuel Les Cahiers des États généraux[4].

Création du premier parti fasciste français

En 1925 avec les capitaux de deux industriels milliardaires, le parfumeur Francois Coty (1874-1934) et le producteur de cognac Hennessy (Jean Hennessy)[3], Georges Valois fonde un nouveau mouvement, le Faisceau, premier mouvement fasciste non italien, et un organe de presse, Le Nouveau Siècle.

Il s'y oppose au journaliste Léon Chavenon, directeur de L'Information, qui dans un article du suggère une augmentation rationnelle de la circulation monétaire, pour susciter une inflation contrôlée, gagée sur la production future[5].

Malgré l'adhésion de Hubert Lagardelle (venu de la gauche) ou de Marcel Bucard (issu lui aussi de l'AF, et futur fondateur du Parti franciste, ouvertement fasciste), le Faisceau disparaît en 1928 après de graves dissensions internes.

Nouvel Âge et Seconde Guerre mondiale

Par la suite, Georges Valois crée le Parti républicain syndicaliste.

Il change de disposition en 1934, en lançant le quotidien Nouvel Âge, journal à caractère corporatiste qui circule dans les milieux non conformistes des années 1930. Il demande même, en 1935, l'adhésion à la SFIO ; malgré le parrainage de Marceau Pivert, l'adhésion lui est refusée.

Proche du courant distributiste, il s'engage dans la Résistance. Arrêté à l'hôtel d'Ardières, aux Ardillats, par la Gestapo le , il meurt du typhus, en déportation, à Bergen-Belsen, en .

Publications

  • L'Homme qui vient : philosophie de l'autorité, 1906.
  • La Monarchie et la classe ouvrière, 1909 ; rééd. Ars Magna Éditions, coll. Le Lys Rouge, préface de Stéphane Blanchonnet, 500 p., 2017.
  • L'Économie nouvelle, 1919, prix Fabien de l'Académie française en 1920.
  • La Révolution nationale : philosophie de la victoire, 1924 ; rééd. La Nouvelle Librairie, coll. Éternel Retour, préface de Guillaume Travers, 196 p., 2019.
  • La Religion de la laïcité : l'enseignement de la morale à l'école laïque, 1925.
  • La Politique de la victoire, 1925.
  • Le Fascisme, 1927 ; rééd. Ars Magna Éditions, coll. Le devoir de mémoire, 190 p., 2018.
  • Basile ou la politique de la calomnie, 1927.
  • L'Homme contre l'argent : souvenirs de dix ans (1918-1928), 1928 ; rééd. Presses universitaires du Septentrion, édition présentée par Olivier Dard, 384 p., 2012.
  • Un Nouvel Âge de l'humanité, 1929.
  • Finances italiennes, 1930.
  • Économique, 1931.
  • Guerre ou révolution, 1931.
  • Journée d'Europe, 1932.
  • Prométhée vainqueur ou Explication de la guerre, 1940.
  • 1917-1941 : fin du bolchevisme (conséquences européennes de l'événement), 1941.
  • L'Homme devant l'éternel (posthume), 1947.
  • Les Cahiers du Cercle Proudhon, avec Édouard Berth, 1912 ; rééd. Avatar, coll. Les Inactuels, préface d'Alain de Benoist, 2008 ; rééd. Kontre Kulture, préface de Pierre de Brague, 2014.

Bibliographie

Notes et références

  1. Jean Norton Cru, Témoins, PUN, 1993, p. 478 (article « Georges Valois »).
  2. Jean-Maurice Duval, Le Faisceau de Georges Valois, La Librairie française, 1979, p. 22.
  3. François Broche, Le comte de Paris, l'ultime prétendant, Perrin, 2001, p. 55 et 56.
  4. Notice bibliographique de Cahier des États généraux sur le site de la BnF.
  5. Yves Guchet, « Georges Valois : L'Action française, Le Faisceau, La République syndicale », Éditions L'Harmattan, 2001 [lire en ligne].

Articles connexes

Liens externes

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