George Herriman

George Joseph Herriman (né le à La Nouvelle-Orléans et mort le à Los Angeles) est un auteur de bande dessinée américain, créateur de Krazy Kat.

George Herriman
Autoportrait publié en 1922 dans le magazine Judge
Naissance
La Nouvelle-Orléans, Louisiane, États-Unis
Décès
Los Angeles, Californie, États-Unis
Nationalité Américain
Profession

Biographie

Herriman entouré d'admirateurs et d'admiratrices.

George Herriman est issu d'une famille « mulâtre » de La Nouvelle-Orléans. Son père George Herriman Jr. a des origines américaines et africaines-européennes (françaises) par son père et cubaines par sa mère[1]. Sa mère Clara Morel est également une créole de sang mêlé, d'ascendance française. Plus tard, ses collègues le croient d'origine grecque, ce qu'il ne nie pas. Selon ses amis proches, il portait en permanence un chapeau afin de dissimuler ses cheveux frisés. Son certificat de décès le définit comme « caucasien » né de parents français, sa fille cherchant à perpétuer la fiction[2].

À dix ans, Herriman suit ses parents à Los Angeles, comme le faisaient alors les créoles aisés fuyant les lois Jim Crow de Louisiane. À dix-sept ans, il débute au Los Angeles Herald comme illustrateur et graveur. Les années suivantes, il accumule les travaux alimentaires : illustrations, gags, et quelques premiers comic strips (Major Ozone, Musical Mose, Acrobatic Archie, Professer Otto and his Auto, Two Jolly Jackies, etc.) dont la qualité ne dépasse pas celles des autres productions moyennes de l'époque. Arrivé à New York il travaille au World de Pulitzer, puis après quelques mois au Daily News, il est recruté par Rudolph Block en tant que dessinateur sportif au New York Journal[3].

Gooseberry Sprig, en 1909, annonce la créativité et le sens de l'humour teinté de poésie qui rendront célèbre Herriman. L'année suivante, il commence The Dingbat Family, où se balade un chat qui ne se prénomme pas encore Krazy. Le , une souris apparaît en bas de case et lance un projectile au chat, inaugurant la future routine de Krazy et Ignatz. Le , après avoir remplacé à quelques occasions, sous ce nom, les Dingbat en vacance, les duettistes gagnent leur propre strip, titré, au grand dam de la souris, du seul nom de Krazy Kat. Herriman poursuit The Dingbat Family jusqu'en 1916 et dessine de 1916 à 1919 Baron Bean. Dans les années 1930, il illustre les recueils des Archy and Mehitabel de Don Marquis. Ce n'est qu'en 1932 qu'il se consacre exclusivement à sa série-phare.

Krazy Kat le rend célèbre. Dès les années 1920, le strip est très populaire : on en tire des produits dérivés (dont un ballet jazz en 1922[4]), la critique l'acclame. Avec le temps, cette popularité s'émousse, l'époque devenant moins sensible à ces histoires non-sensiques. Cependant, Krazy Kat garde des admirateurs inconditionnels parmi les esthètes, comme le critique Gilbert Seldes, le poète E. E. Cummings ou William Randolph Hearst, son éditeur, qui soutient Herriman jusqu'à sa mort. Après celle-ci, contrairement à la tradition, la série n'est reprise par aucun auteur, Hearst estimant que personne ne pouvait remplacer son créateur.

Postérité

L'œuvre de Herriman a une grande influence sur les auteurs de bande dessinée depuis l'époque de sa création. En 2000, Herriman a été ajouté à titre posthume au temple de la renommée Will Eisner.

Œuvre

Liste des comic strips

Titre Début de la publication Fin de la publication Durée de publication
Musical Mose (5 strips) [5] [6] 4 mois et 17 jours
Professor Otto and his Auto [7] [6] 8 mois et 29 jours
Acrobatic Archie [7] [6] 9 mois et 13 jours
Two Jollie Jackies [8] [9] 10 mois et 5 jours
Lariat Pete (reprise) [8] [9] 2 mois et 10 jours
Major Ozone's Fresh Air Crusade [10] [9] 2 ans, 9 mois et 19 jours
Home Sweet Home [11] [11] 12 jours
Bud Smith [9] [9] 11 mois et 22 jours
Mr. Proones the Plunger [12] [12] 20 jours
Rosy Posy, Mama's Girl [9] [9] 3 mois et 28 jours
Grandma's Girl [9] [9] 5 mois et 24 jours
Baron Mooch [13] [9] 2 mois et 8 jours
Mary's Home from College [13] 1 jour
Gooseberry Sprig [13] [13] 1 mois et 2 jours
Alexander the Cat [14] [9] 2 mois et 3 jours
Daniel and Pansy [14] [9] 14 jours
The Dingbat Family/The Family Upstairs [15] [16] 5 ans, 6 mois et 16 jours
Krazy Kat [16] [17] 30 ans, 7 mois et 29 jours
Baron Bean [16] [16] 3 ans et 18 jours
Now Listen Mabel [18] [18] 10 mois et 26 jours
Stumble Inn [19] [20] 3 ans et 1 jour
Us Husbands [21] [21] 11 mois et 10 jours
Mistakes Will Happen[22]
Embarrassing Moments/Bernie Burns (reprise) [15] [21] 4 ans, 7 mois et 6 jours

Traduction française

Krazy Kat est la seule œuvre de Herriman publiée en français. Les premiers strips, hormis quelques pages publiées en 1967 dans Les Chefs-d'œuvre de la bande dessinée aux éditions Planète[23], sont parus à partir de 1970 dans Charlie Mensuel. Futuropolis publie à trois reprises en 1981, 1985 et 1990 un album recueillant diverses planches de la série, mais le succès n'est pas au rendez-vous. En 2009, la maison d'édition de Manu Larcenet Les Rêveurs acquiert les droits français de l'édition intégrale des planches du dimanche réalisées par Fantagraphics, et en confie la traduction à Marc Voline. Quatre volumes, couvrant les années 1925 à 1944, sont publiés de 2012 à 2015, dans une présentation différente de l'édition américaine, et dotée de paratextes inédits. La qualité de cette édition a valu à son premier volume le Prix du patrimoine au festival d'Angoulême 2013.

Notes

Annexes

Bibliographie

  • (en) Patrick McDonnell, Karen O'Connell et Georgia Riley de Havenon, Krazy Kat : The Comic Art of George Herriman, New York, Abrams Books, , 224 p. (ISBN 978-0-8109-9185-9)
  • Thierry Groensteen, Krazy Herriman : [exposition, Angoulême], Musée de la bande dessinée, 22 janvier-27 avril 1997, Angoulême, CNBDI, , 34 p. (ISBN 2-907848-09-7).
  • (en) Jeet Heer, « Introduction », dans Krazy & Ignatz: 1935-1936, Seattle, Fantagraphics, .
  • (en) Michael Tisserand, « Preface », dans George Herriman's Krazy Kat: A Celebration of Sundays, Palo Alto, Sunday Press, .
  • (en) Michael Tisserand, Krazy : George Herriman, a Life in Black and White, Harper, , 560 p. (ISBN 978-0-06-173299-7)
    • Michael Tisserand (trad. de l'anglais par Marc Voline), Krazy : George Herriman, une vie en noir et blanc, Montreuil, Les Rêveurs, (1re éd. 2016), 532 p. (ISBN 979-10-91476-87-4)

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