Geneviève de Fontenay

Geneviève Mulmann, dite Geneviève de Fontenay, née le à Longwy, est l'ancienne présidente du Comité Miss France et du Comité Miss Prestige National.

Pour les articles homonymes, voir Fontenay.

Biographie

Geneviève Suzanne Marie Thérèse Mulmann naît le à Longwy, fille d'André Mulmann et de Marie-Thérèse Martin, son épouse. Aînée d'une fratrie de dix enfants, son père est ingénieur des Mines dans les aciéries de Hagondange. Elle entre d’abord à l'école hôtelière de Strasbourg puis suit une formation d'esthéticienne à Paris, à 17 ans[1].

En 1954, âgée de 22 ans, elle rencontre Louis Pierre Joseph Poirot, né le à Paris (13e), fils de Joseph Poirot, comptable, et de Marguerite Biéber, son épouse, téléphoniste. Divorcé en premières noces de Suzanne Pouleur (épousée le à la mairie du 13e arrondissement parisien) et remarié à Lyon le avec Marie Gauthier, ce dernier ne peut l'épouser puisqu'il ne divorcera à Versailles que le . Geneviève a avec lui un premier enfant.

Se présentant comme ancien résistant et journaliste-publiciste, Louis Poirot avait été arrêté avant la guerre dans une affaire d’escroquerie de grande envergure (plus de 200 000 francs de l’époque de préjudice[2]). Il sera à nouveau condamné, après guerre, pour faux[3].

Le couple s'établit à Saint-Cloud et Geneviève Mulmann, alors esthéticienne, devient modéliste et mannequin. Un second enfant naît de leur union libre en 1961. Louis Poirot, de 24 ans l'aîné de Geneviève de Fontenay, décède le . Le , leur fils aîné Ludovic se suicide dans son appartement.

Patronyme et pseudonyme

Xavier de Fontenay au Salon du livre de Paris ()

Le pseudonyme « de Fontenay » aurait été utilisé par Louis Poirot en tant que résistant durant l'Occupation. Son fils, Xavier Poirot, a été déclaré sous le patronyme « Poirot de Fontenay ».

Toutefois, à la demande du procureur de la République de Nanterre, les actes de naissance et de mariage de Xavier Poirot et de ses filles ont été rectifiés pour que leur état civil soit changé en Poirot, sans la particule ni le pseudonyme. Cette décision a été confirmée par les arrêts successifs de la cour d'appel de Versailles le , puis de la Cour de cassation le [4],[5].

Le Journal officiel du [6] publie la requête de M. Poirot (Xavier, Louis, André), né le à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) auprès du garde des Sceaux, « tant en son nom personnel qu'au nom de ses enfants mineurs Adèle […] et Agathe […] afin d'ajouter « de Fontenay » à leur nom patronymique, pour s'appeler dorénavant Poirot de Fontenay ».

Un décret de changement de nom, signé le par le Premier ministre Dominique de Villepin et publié le 25 au Journal officiel [7], a finalement autorisé le changement de nom en « Poirot de Fontenay » pour Xavier Poirot et ses deux filles mineures. Leurs actes de naissances ont été modifiés en ce sens en .

Geneviève Mulmann n'est pas concernée par ce décret et peut continuer d'user librement du pseudonyme « Geneviève de Fontenay ».

Au sein du comité Miss France

Geneviève de Fontenay et Élodie Gossuin au festival de Cannes 2002.

Geneviève de Fontenay intègre, comme secrétaire générale, l’association du comité Miss France, présidé par Guy Rinaldo, en 1954. Résidant toujours à Saint-Cloud, elle est élue miss élégance en 1957 alors qu'elle est mannequin chez Balenciaga. Louis Poirot devient au même moment délégué général du comité. Geneviève devient l'assistante de Louis en 1962.

Après le décès de son compagnon, elle reprend le comité Miss France, y associe son fils et transforme l’organisation en société. En 2002, ils vendent la partie commerciale et télévisuelle de leur entreprise à la société Endemol France, qui produit des émissions comme Star Academy. Son salaire, en tant que directrice adjointe de la société Miss France, était de 5 000 euros par mois[8].

Le , elle se voit décerner la médaille du Mérite et Dévouement français, récompensant « le bien et la valeur », au cours de l'élection de Miss Seine-et-Marne 2002 à Lizy-sur-Ourcq, ville où elle passait toutes ses vacances chez ses grands-parents lorsqu'elle était enfant. C'est Muriel Truéba, alors déléguée Paris-Île-de-France, qui en avait fait la demande.

Elle affirme qu'un « sénateur-maire de Savoie » lui a proposé la Légion d'honneur ; elle déclare s'y être opposée : « C’est vraiment désacraliser le ruban, s’était-elle exclamée, que de le distribuer à n’importe qui… comme des médailles en chocolat. »[9].

Tenue vestimentaire

Contrairement à d'autres ambassadrices de la mode française qui estiment que le chic et le bon goût passent par un renouvellement constant des tenues, Geneviève de Fontenay possède un unique style de chapeau dont elle ne change jamais en représentation.

Il constitue sa marque de fabrique et lui vaut le surnom de « la Dame au Chapeau ». Le répertoire de ses tenues, assorties et systématiquement noires et blanches, est lui aussi très limité et forme un look inchangé depuis 1957, année où il était à la mode.

Geneviève de Fontenay suit là les conseils de Louis Poirot, ce dernier jugeant alors que « sa tête est trop petite pour son corps » et lui ayant conseillé de porter un couvre-chef[10].

Séance de dédicace en 2011.

Prises de position

En 2002, elle soutient la candidature à l'élection présidentielle de la porte-parole de Lutte ouvrière, Arlette Laguiller. Pendant la campagne de 2007, elle se prononce pour la candidate du Parti socialiste, Ségolène Royal. Cinq ans plus tard, en 2012, elle appelle à voter pour le candidat du même parti, François Hollande[11].

En 2016, elle propose de changer l'appellation « mariage » (homosexuel) pour le remplacer par le mot-valise « gayriage », mais prend position contre l'« homoparentalité », la « gestation pour autrui » et la « procréation médicalement assistée » pour les lesbiennes. Elle rejoint alors La Manif pour tous[12].

Elle soutient le candidat En marche ! Emmanuel Macron pour l'élection présidentielle de 2017. Elle est également présente à son meeting à Lyon le [13], à l'invitation du sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb. En , toutefois, elle lance avec Florian Philippot une « initiative » contre « la politique antisociale » du président Emmanuel Macron. Elle précise cependant ne pas soutenir politiquement le président des Patriotes[14]. Cette annonce déclenche une polémique, du fait du passé frontiste de Florian Philippot. Geneviève de Fontenay déclare alors qu'elle n'apparaîtra plus à ses côtés[15] en indiquant : « J'ai toujours voté à gauche, sauf quand j'ai voté Jacques Chirac contre Le Pen[14]. »

Après avoir initialement soutenu le mouvement des Gilets jaunes, elle s'en désolidarise en déclarant : « Je n'admets pas qu'ils bloquent comme ça les ronds-points, les voitures, les livraisons pour les magasins... C'est complètement stupide ! Qu'ils ralentissent les voitures, qu'ils ne leur fassent pas payer le péage, très bien ! Mais là, c'est stupide. Il peut y avoir une femme qui accouche, quelqu'un qui meurt dans la voiture. C'est ridicule[16]. »

En 2019, alors que Sylvie Tellier avance qu'elle « ne s'opposera[it] pas » à ce qu'une femme transgenre soit candidate au titre de Miss France, Geneviève de Fontenay se déclare résolument hostile à cette idée, qu'elle juge « contre nature », « déshonorante » et « saliss[ante] [pour] le titre de Miss France[17] ».

Polémique autour de Miss France 2008

À la suite de la publication par le magazine Entrevue de photos suggestives de Valérie Bègue, Miss France 2008, Geneviève de Fontenay a souhaité que celle-ci restitue son titre, au motif qu'elle aurait enfreint le règlement du Comité Miss France.

Après des manifestations de soutien à Valérie Bègue à La Réunion de la part de la population, d'élus locaux et même de l'évêque de La Réunion Mgr Gilbert Aubry, et des pressions du secrétaire d’État à l’Outre-Mer Christian Estrosi, la société Miss France a décidé de ne pas lui retirer son titre. Toutefois, il a été également décidé qu'elle serait remplacée par une dauphine pour représenter la France dans les concours internationaux de Miss et certains galas régionaux. Ces photos de Valérie Bègue étaient déjà connues et lui avaient valu d'être destituée de son titre de Miss Réunion par le comité local. Elle a été réhabilitée dix jours plus tard par un agent inconnu ayant l'autorité requise pour annuler son invalidation. Cet épisode avait fait l'objet de discussions dans les médias à La Réunion[réf. nécessaire].

Au , Laura Tanguy, seconde dauphine de Miss France[note 1], est officiellement la remplaçante de Valérie Bègue aux élections de Miss Monde 2008, de Miss Univers 2008, ainsi qu'aux élections régionales aux côtés de la présidente du Comité Miss France.

Rupture avec Endemol et la Société Miss France

Le , plusieurs sources[18] indiquent que Geneviève de Fontenay a adressé le à Endemol et à la Société Miss France une lettre de récrimination, à la suite de plusieurs scandales qu'elle n'aurait pas supportés. Le même jour, Geneviève de Fontenay confirme son intention de quitter la Société Miss France et de créer un nouveau concours de Miss en [19].

Création d'un nouveau Comité de Miss

Parallèlement à la Société Miss France appartenant à Endemol France, Geneviève de Fontenay crée officiellement le un comité dissident dont le nom est le Comité Miss Nationale, qui élira la première Miss Nationale le dimanche , soit le lendemain de l'élection de Miss France 2011.

Geneviève de Fontenay et Miss Prestige National 2012 Christelle Roca lors de la demi-finale de l'élection de « Super Mamie » à Saint-Cyprien, le 15 avril 2012.

Barbara Morel, alias Miss Provence, est élue Miss Nationale 2011. Elle devient ainsi la première Miss Nationale.

Le 10 novembre 2011, la justice interdit à Geneviève de Fontenay d'organiser son concours pour 2012. Elle annonce cependant que le concours aura bien lieu, mais sans elle.

Le 17 novembre 2011, Geneviève de Fontenay confirme le maintien de l'élection, mais suite à l'assignation devant le tribunal de grande instance de Nanterre par Michel Le Parmentier détenteur de la marque « Miss Nationale » pour contrefaçon et usage illicite d'une marque déposée à l'Institut national de la propriété industrielle (INPI), Geneviève de Fontenay annonce que le concours est rebaptisé « Miss Prestige National » et qu'elle n'utilisera plus le logo qui s'inspire directement de son chapeau.

Depuis 2012, la dénomination « Miss Nationale » est utilisée par le Comité Miss Nationale de Michel Le Parmentier.

En , à 83 ans, elle annonce qu'elle se retire officiellement de tous les concours de beauté, déclarant qu'elle ne se sent plus dans son « élément » dans « cette société »[20]. De 2016 à 2020, elle marraine la finale du concours Reine de cœur France.

Depuis son retrait des concours de beauté

Geneviève de Fontenay se retire des concours de beauté le . Toutefois, elle continue de parcourir la France à la rencontre de son public dans des séances de dédicaces dans les supermarchés, dans les salons du mariage ou dans les foires.

Dans la culture

Notes et références

Notes

  1. La première dauphine, Miss Nouvelle-Calédonie, n’a pas souhaité occuper la fonction.

Références

  1. Biographie sur LCI
  2. L'Humanité, édition du 11 novembre 1938 (page 8) : Deux escrocs arrêtés par la Préfecture de police - La police met fin au trafic de deux escrocs. C'est à l'activité de deux escrocs particulièrement écœurante que la préfecture de police, à la suite d'une quantité de plaintes, a réussi à mettre un terme. L'Office des œuvres sociales était une entreprise d'escroquerie qui conduit ses fondateurs en prison : Louis Poirot, dit Piebert, 32 ans, demeurant 18 rue Wurtz (...)
  3. Paris-Jour (7 avril 1967) : Monsieur "Miss France" condamné pour faux
  4. Cass. civ 1re, , Xavier Poirot de Fontenay, (no de pourvoi : 03-10409)
  5. Cour de cassation, 1re chambre civile, « No de pourvoi: 03-10409 », sur Légifrance, (consulté le ).
  6. Demande no  24188. Source : L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, décembre 2006.
  7. Décret du 23 janvier 2007 (NOR : JUSN0620762D), signé par Dominique de Villepin, Premier ministre, et Pascal Clément, garde des Sceaux, ministre de la Justice, publié le 25 janvier 2007 dans le Journal officiel de la République française, page 1453. Ce décret n'est pas accessible sur Légifrance, en raison des règles sur les « informations nominatives à accès protégé » (INAP).
  8. Détails du contrat liant Geneviève de Fontenay et Endemol France
  9. genevievedefontenay, « Thomas Piketty a refusé la Légion d'honneur: moi aussi. Mimie Mathy aurait dû faire pareil », sur leplus.nouvelobs.com,
  10. Amel Brahmi, La Vie secrète de Geneviève, Éditions du Moment, , 182 p. (lire en ligne)
  11. Geneviève de Fontenay, « Moi, Geneviève de Fontenay, je voterai pour François Hollande à la présidentielle », propos recueillis par Melissa Bounoua, 8 février 2012, NouvelObs.com, consulté le 14 avril 2012.
  12. Geneviève de Fontenay : « Pourquoi j'ai rejoint la Manif pour tous »
  13. « Emmanuel Macron - Geneviève de Fontenay présente à son meeting ! (Vidéo) », non-stop-people.com, 4 février 2017.
  14. Geneviève de Fontenay, interviewée par Hugo Domenach, « Geneviève de Fontenay : "Florian Philippot a changé" », lepoint.fr, 23 avril 2018.
  15. « Geneviève de Fontenay n'apparaîtra plus aux côtés de Florian Philippot », 20minutes.fr, 24 avril 2018.
  16. Anais Moine, « Geneviève de Fontenay explique pourquoi elle trouve les Gilets Jaunes "stupides" et "ridicules" », sur aufeminin.com,
  17. « EXCLU - Geneviève de Fontenay: "Une Miss France transgenre ce serait contre nature et déshonorant. Je m'y opposerai jusqu'à ma mort" », sur jeanmarcmorandini.com, (avec vidéo)
  18. Bruno Revel, « Geneviève de Fontenay claque la porte d'Endemol », sur blogs.lexpress.fr,
  19. « Geneviève de Fontenay organisera ses propres concours de miss », Le Parisien, (lire en ligne)
  20. Le Monde avec AFP, « Geneviève de Fontenay quitte le monde des Miss », Le Monde, (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Xavier de Fontenay, L'Histoire secrète des Miss France, Flammarion, , 353 p.
  • Genevieve de Fontenay, Sans compromis, conversation avec Sylvie Tellier, Miss France 2002, Michel Lafon, 2005, 296 p.
  • Paul Mulmann, Geneviève et les siens : chronique d'une famille française, préf. de Geneviève de Fontenay, La Nuée bleue, Strasbourg, 1999, 142 p. (l'auteur est le frère de Geneviève de Fontenay)

Liens externes

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