Géographie du genre

La géographie de genre (ou Gender Geography) est un courant pluridisciplinaire qui vise à apporter une nouvelle vision de la géographie en y introduisant la notion de genre et une diversité d'approches pour penser l'espace.

Définition et caractéristiques de la géographie de genre

Selon Susan Hanson, présidente de l'association américaine des géographes en 1992, le féminisme a été le principal investigateur de l'utilisation du terme « genre » au sein de la géographie anglo-saxonne en regardant le monde au travers du filtre du genre[1].

D'un point de vue francophone, Jacqueline Coutras avec ses travaux pionniers en géographie du genre dans les années 1980, reçoit peu d'acceptation dans la communauté géographique française[2]. Ses recherches ont été considérées comme particularisantes et limitées, ne respectant pas les caractéristiques d'universalité et de spatialité dédiées jusqu'alors aux études géographiques. Par conséquent ses travaux ont été sous estimés par ses pairs.

L'apparition de cette géographie a pour origine la prise de conscience de l'existence d'une science dominée par l'universalité masculine. La vision du Monde, du rapport Homme/Milieu, aurait donc été tronquée, dès lors que celle-ci fut centrée sur l'univers masculin.

Pour comprendre l'approche de la géographie de genre, il est nécessaire de différencier sexe et genre. Ainsi, la géographie de genre ne s'intéresse pas à la définition des individus par rapport à ses caractéristiques biologiques (sexe). Selon Claire Hancock, géographe culturelle et maître de conférences à l'Université Paris XII, la géographie du genre se focalise sur la construction sociale (genre) de ces différences « parce qu'elles appartiennent à un sexe donné, les personnes vont être soumises à des conditionnements sociaux les amenant à se construire une identité sexuée liée aux attentes qu'on a vis-à-vis d'elles, aux normes de conduite qui leur sont dictées »[3]. On peut dire que c'est une façon de penser qui s'appuie sur la célèbre assertion de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme mais on le devient. »

L'objet de la géographie de genre est d'analyser les rapports sociaux afin d'étudier dans leur ensemble les débats sur les inégalités matérielles et politiques construites socialement. Cette nouvelle vision propose un regard systémique des relations entre personnes de différents genres au-delà des études féministes qui centrent leur attention exclusivement sur les femmes. Par conséquent la géographie de genre dépasse l'analyse de la division genrée homme-femme ou la différenciation des espaces publics-privés dans les sphères économiques, sociales, et politiques. Elle analyse plutôt une nouvelle structure de l'occupation du territoire avec la reconnaissance d'espaces mixtes caractérisés par la complémentarité et l'expression des interrelations homme-femme.

Cette géographie trouve sa place dans la géographie sociale et culturelle. Elle combine différentes échelles spatiales et différents positionnements de recherche qui permettent, de considérer l'implication personnelle de l'auteur et les dynamiques de l'espace privé.

Cette nouvelle conception permet d'accéder aux représentations cachées du territoire. Cette relecture des processus socio-spatiaux permet de comprendre les pratiques territoriales ainsi que leur constitution.

Le concept « genre » permet une lecture transversale et englobante des dynamiques des individus dans un monde mobile où le système d'organisation en réseau est de plus en plus important et visible.

Histoire de la géographie de genre : de la géographie féministe à la géographie de genre

Pour un article plus général, voir Gender Studies.

La géographie de genre a vu sa construction s'effectuer en fonction de l'approche du genre. En effet la géographie traditionnelle a intégré au cours du temps le concept des Études femmes, des études féministes et des études genre dans l'analyse du territoire et des pratiques spatiales.

Le concept de genre en géographie est à l'origine d'une nouvelle façon de penser l'espace. Son émergence dans les années 1960 à 1970, dans le monde anglo-saxon[4] s'effectue dans un contexte constructiviste cherchant à questionner les vérités scientifiques et dans un contexte féministe contestant les inégalités de pouvoir entre les sexes. Ces nouveaux concepts scientifiques porteurs de contestations politisées dans le monde anglo-saxon, vont rencontrer peu de soutien dans le monde francophone du fait des valeurs universalistes et républicaines institutionnalisées.

Histoire de la géographie féministe

À l'origine la géographie féministe se focalise sur la démonstration des espaces de domination entre les sexes dans le système patriarcal. Ces études ont ensuite été transcrites sous la forme de configuration spatiale des rapports entre les hommes et les femmes. Dans un premier temps la géographie féministe a présenté une configuration des espaces opposés entre les sexes en ignorant les espaces qui les connectent. En tant que système social les femmes sont à l'origine de nouveaux espaces de socialisation. De par ce fait, la dichotomie des espaces associés aux hommes et aux femmes fait apparaître des pratiques différenciées sexuées.

Histoire de la géographie de genre

Le début des années 1970 voit la naissance de la géographie de genre. Elle envisage le sexe comme une construction sociale et non-biologique[5]. L'évolution du contexte économique mondial et la participation grandissante des femmes dans son développement a conduit des organismes internationaux (le Programme des Nations unies pour le Développement Humain) et les chercheurs (travaux de J.H. Momsen) à utiliser ce concept géographique. Il est prioritairement utilisé en géographie économique, notamment en géographie du développement et de la pauvreté. Ainsi il permet l'étude de l'appropriation de l'espace par les individus de genre féminin ainsi que d'envisager le territoire suivant un nouveau point de vue : la territorialité différenciée en fonction des genres.

Principales différences entre la géographie de genre anglo-saxonne et francophone

Le concept « genre » dans la géographie francophone n'a pas eu les mêmes échos que dans les pays anglophones. Bien qu'il tire ses racines de la French Theory et de dialogues transatlantiques, l'interprétation du concept ainsi que son analyse en géographie francophone débutent avec la vague post-moderniste et post-structuraliste dans les années 1980 avec Jacqueline Coutras, mais sa diffusion se produit tardivement dans les années 1990. « L'essentiel est dit : il faut partir de la vague post-moderniste pour comprendre les géographies anglo-saxonne actuelles. Les barrières disciplinaires y ont toujours été moins rigides qu'en France »[6]

La géographie francophone a introduit les nouvelles orientations genrées de la géographie anglo-saxonne d'une manière tardive en raison des valeurs universalistes présentes dans le système politique et dans les connaissances scientifiques mais aussi en raison de peur face à l'évolution épistémologique de la discipline.

Selon Christine Chivallon, la géographie de genre est interprétée dans les pays anglophones plus facilement car « c'est un mode de pensée fondé sur l'importance de l'appartenance communautaire et en contradiction directe avec la pensée française, universaliste qui a facilité l'affirmation de la Gender geography dans les pays de langue anglaise. Dans un contexte politique et culturel où la société est pensée de façon non-englobante, comme une multiplicité de communautés aux intérêts potentiellement divergents, la différence trouve un cadre plus propice à son expression »[7]

D'après cette interprétation, on observe encore actuellement à quel point le genre est peu appliqué dans la géographie politique, économique, urbaine, puisque leur construction francophone est toujours marquée par une pensée masculine qui interprète le monde de façon prétendument universelle. Selon Claire Hancock, le principal problème de la géographie francophone « est le biais « masculiniste » d'une large part de la discipline géographique pratiquée en majorité par des hommes, centrés sur des thématiques les concernant, et associée à des modes de pensée et de travail eux-mêmes conventionnellement connotés comme « masculins » »[8].

La géographie anglophone à la différence de la géographie francophone a ouvert depuis les années 1970 la possibilité d'analyser les différentes dimensions de la géographie traditionnelle comme les orientations sexuées qui marquent les pratiques de l'espace. De plus, la géographie anglophone montre une nouvelle façon de produire le savoir car selon elle, la connaissance est déterminée par la position de la personne qui le produit.

Critiques

D'après The feminist scholarschip, les études universitaires portant sur la géographie de genre seraient principalement issues de femmes « blanches, hétérosexuelles, et occidentales » et conduiraient à négliger les variétés de autres systèmes sociaux des femmes non-blanches, non-hétérosexuelles et non-occidentales[9]. Cependant les études récentes des rapports de genre commenceraient à prendre de façon croissante ces variables interculturelles en considération[10].

Différents espaces et échelles d'expression de la géographie de genre

Différents espaces de la géographie de genre

Contrairement à la géographie féministe, la géographie de genre envisage la singularité des actions des femmes dans un système créé par l'homme. Les relations de genre sont définies par les activités des hommes et des femmes dans des espaces distincts mais présentant des espaces de complémentarité permettant aux sociétés d'agir collectivement. Cependant les espaces différenciés et d'interrelations ne s'expriment pas à la même échelle géographique. Les espaces propres aux hommes et aux femmes s'expriment à l'échelle du micro-socio-spatiale (l'espace domestique) et les espaces d'interrelations s'expriment prioritairement à l'échelle du méso-socio-spatiale. Ces espaces d'interrelations séparent les genres autant qu'ils permettent les échanges grâce à des caractéristiques de complémentarité et de mixité. Lors de travaux concernant le « tourisme sexuel » la complémentarité a été observée lors de la transaction monétaire et la mixité spatiale présente lors de la négociation homme-femme dans la prostitution[11].

Différentes échelles d'expression de la géographie

Le genre participe à la construction et à la reconstruction des territoires. Il permet d'en révéler des aspects masqués notamment lors de l'étude des pratiques genrées appliquées au territoire. La géographie de genre est utilisée à trois différentes échelles .

Échelle micro-socio-spatiale

L'échelle micro est privilégiée par l'analyse de genre en raison de son intérêt pour la connaissance de l'individu. Traditionnellement investi par le masculin, l'espace du domestique est progressivement réinvesti par le féminin. Il est marqué par la visibilité homme-femme. Les nouvelles pratiques spatiales féminines conduisent à augmenter la visibilité quotidienne des femmes grâce à une augmentation de leur mobilité liée à leurs activités économiques. Les femmes investissent de nouveaux territoires et acquièrent de nouveaux savoir-faire. Les femmes présentent des pratiques spatiales quotidiennes de proximité avec une forte fréquentation de ces lieux alors que les hommes présentent des pratiques spatiales quotidiennes éloignées avec une faible fréquentation de ces lieux[12]. L'accroissement progressif de la mobilité des femmes fait apparaître une identification symbolique progressive des femmes aux lieux qu'elles fréquentent contrairement aux hommes pour qui ce processus d'appropriation est implicite[10].

Échelle méso-socio-spatiale

L'échelle méso s'intéresse aux groupes sociaux genrés en relation avec le territoire. Les catégories sociales sont empreintes de codes et de normes qui permettent de comprendre les rapports sociaux genrés au territoire. La diversification des activités économiques a permis une mise en relation des groupes sociaux féminins et des institutions politiques. Le principe genré "d'égalité des chances" est appliquée. Il permet un développement des activités communautaires féminines et l'amélioration de la représentation des femmes dans les lieux de pouvoir de niveau régional[12].

Échelle macro-socio-spatiale

L'échelle macro est largement destinée aux institutions et aux sociétés d'ordre mondiale et nationale. Elles intègrent de façon volontariste les discours de genre au sein des organisations et des projets territoriaux. Leurs effets se manifestent par un aplanissement des relations de pouvoir entre les hommes et les femmes et oblige à une redéfinition des pratiques, des rôles et de la hiérarchisation des rapports sociaux entre les sexes[12].

Principaux domaines d'utilisation de la géographie de genre

Le genre est abordé à travers différents champs de la géographie avec une grande diversité de thèmes surtout dans la géographie anglophone telles que : l’État, les universités, la marginalisation, les enfants, la technologie de l'information et leur impact, le développement, le handicap, la mobilité, la croissance urbaine, les religions, le syndicalisme, le tourisme, les activités rurales[13]...

Géographie sociale et culturelle

Géographie économique

  • géographie rurale : la géographie de genre souhaite rendre compte des dynamiques spatiales et sociales féminines dans un territoire local spécifique. Ces études rencontrent des difficultés dans la délimitation de leurs travaux en raison d'une grande mixité socio-culturelle et économique en zone rurale[14].
  • géographie du travail et de l'espace: cette géographie analyse les pratiques et les espaces genrés dans de cadre du développement économique.

Géographie post-coloniale

Cette géographie s'attache à rendre compte de la diversité du monde et remet en question une vision du monde orientée du point de vue européen.

Géographie du pouvoir

La géographie de genre permet de réétudier la géographie du pouvoir à travers l'étude du rapport de pouvoir entre hommes et femmes localisé dans de nouveaux espaces : les espaces en dehors de l'État, dans la société, et au sein de la vie privée[15].

Méthodologies de recherche-action

La particularité des recherches sur le genre est d'être particulier développées sous la forme de recherche-action participative, mêlant différentes formes d'écritures. D'autre part les études des genres s'occupant de l'espace, si elles sont souvent menées par des géographes sont souvent transdisciplinaires.

Elise Vinet, maîtresse de conférences en psychologie sociale, à Lyon est l'auteure d'une recherche-action. Une autre recherche-action participative est menée par la troupe théâtrale, les Urbain.e.s à Gennevilliers[16] coordonnée par Corinne Luxembourg (géographe), Emmanuelle Faure (géographe) et Edna Hernandez-Gonzalez (architecte-urbaniste). Ces deux programmes ont pour point commun de s'appuyer sur la création théâtrale, avec le Théâtre du Grabuge à Lyon.

La confrontation au terrain et la production de connaissances est également le fait de mouvement associatif opérationnel comme Genre et Ville, créée en 2012 par Pascale Lapalud, urbaniste designer et Chris Blache, anthropologue urbaine.

Principaux auteurs anglophones et francophones de la géographie de genre

Auteurs francophones en lien avec la géographie de genre

Par ordre alphabétique :

  • Marianne Blidon : géographe, maîtresse de conférences à l'Institut de démographie de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elle a été membre fondateur et codirectrice de la revue Genre, sexualité et société, et membre du comité de Gender, Place and Culture[17]. Elle a aussi créé et codirigé le certificat d'études genre à l'université Paris 1 et elle est membre de la commission genre et géographie de l'UGI[18]. Elle a soutenu la première thèse française en géographie des sexualités et son habilitation à diriger des recherches sur la géographie féministe.
  • Rachele Borghi : maîtresse de conférences en géographie à l'Université Paris-Sorbonne (Paris IV). Spécialiste du post-porn et du pornactivisme, elle inscrit son travail dans une géographie queer et post-coloniale.
  • Nadine Cattan : directrice de recherche au CNRS (Laboratoire : Géographie-Cités). Ses travaux portent notamment sur la manière dont le genre et la sexualité organisent l'espace et produisent des territorialités spécifiques (en particulier urbaines).
  • Amandine Chapuis : maîtresse de conférences en géographie à l'Université Paris Est Marne-la-Vallée (Laboratoire : ACP). Elle aborde la question du tourisme urbain à partir d'une approche de genre.
  • Karine Duplan : maître-assistante (senior lecturer) à l'Université de Genève. Spécialiste de l'hétéro-normativité des espaces du quotidien, en particulier dans le contexte de villes mondialisées.
  • Gaëlle Gillot : maîtresse de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Laboratoire : DEVSOC). Spécialiste des pratiques des espaces publics au Maghreb et Moyen-Orient. Elle travaille aujourd'hui sur les pratiques spatiales des ouvrières du textile au Maroc.
  • Claire Hancock : professeure des universités en Géographie à l'Université Paris-Est Créteil (Laboratoire : Lab'URBA). Elle est depuis 1995 membre du comité de rédaction de la Revue Géographie et Culture et est depuis 2009 rédactrice en chef adjointe de la revue Justice Spatiale.
  • Emmanuel Jaurand, professeur de géographie àl'Université d’Angers (Laboratoire ESO)
  • Joanne Le Bars : maîtresse de conférences en géographie à l'Université Paris Est Marne-la-Vallée (Laboratoire : ACP). Ses travaux portent sur les pratiques et les stratégies spatiales des femmes migrantes SDF.
  • Antoine Le Blanc : professeur de géographie à l'université du Littoral à Dunkerque. Travaille sur les pratiques spatiales du sport LGBT. Président du Comité National Français de Géographie.
  • Stéphane Leroy : professeur de géographie à l'Université d'Angers
  • Sophie Louargant : maîtresse de conférence en Géographie à l'université de Grenoble Alpes (Laboratoire : PACTE).
  • Corinne Luxembourg : maîtresse de conférences en géographie à l'université d'Artois (Laboratoire : Discontinuités)
  • Édith Maruéjouls : maîtresse de conférence en géographie à l'Université Bordeaux-Montaigne, elle a créé le bureau d’études L’ARObE (Atelier recherche observatoire égalité).
  • Cha Prieur : docteure en géographie. Elle a soutenu en 2015 une thèse à l'Université Paris 4 sur la géographie des milieux queers à Paris et Montreal, sous la direction de Louis Dupont.
  • Evangelina San Martin Zapatero : docteure en géographie. Elle a soutenu en 2019 une thèse à l'Université Bordeaux-Montaigne sur la dimension spatiale des violences conjugales, sous la direction d'Yves Raibaud.
  • Yves Raibaud : maître de conférences émérite de l'Université Bordeaux Montaigne.
  • Mina Saïdi-Sharouz : architecte et docteure en géographie. Enseignante en SHS à l'ENSA Paris La Villette. Elle est spécialiste des pratiques spatiales des femmes dans les espaces publics iraniens.
  • Camille Schmoll : maîtresse de conférences à l’université Paris 7 Denis Diderot (Laboratoire : USPC). Ses travaux portent sur les dynamiques migratoires dans l’espace euro-méditerranéen, avec une attention spécifique portée aux vécus des femmes migrantes.
  • Raymonde Séchet : professeure émérite de l'Université Rennes 2.
  • Jean-François Staszak : professeur en géographie à l'université de Genève. Il étudie la géographie de genre à travers le biais des discours culturellement dominant et notamment l'altérité et l'exotisme[19].
  • Marion Tillous : maîtresse de conférences en géographie et études de genre à l'Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis (Laboratoire : LEGS). Elle a travaillé sur le harcèlement sexuel dans les espaces de mobilité ; ses travaux portent aujourd'hui sur le contrôle spatial au sein du couple et ses conséquences sur la mobilité des femmes.
  • Anne Volvey : professeur en géographie à l'université d'Artois (Laboratoire : Textes et Cultures)
  • Djemila Zeneidi : directrice de recherche au CNRS (Laboratoire : Passages). Elle s'est intéressée aux vécus et aux pratiques spatiales des ouvrières agricoles saisonnières en Espagne.

Autrices anglophones en lien avec la géographie de genre

  • Mona Domosh[20], professeure à Dartmouth College, elle a créé la revue Gender, Place and Culture avec Liz Bondi. Elle a publié plusieurs ouvrages de références notamment Putting Women in Place: Feminist Geographers Make Sense of the World avec Joni Seager.
  • Janice Monk a joué un rôle central dans l'institutionnalisation de la géographie du genre aux Etats-Unis et dans le monde notamment par son implication dans les associations professionnelles (AAG et UGI) mais aussi par le mentorat qu'elle a réalisé tout au long de sa carrière.
  • Janet Momsen montre la validité de l'utilisation de critères genrés dans le cadre de ses travaux en géographie du développement et de la pauvreté pour prendre en considération la place des femmes dans le développement économique mondial[21].
  • Doreen Massey utilise les courants communautaires et féministes pour étudier les divisions de l'espace. Elle a défini des espaces différenciés en fonction des sexes et de mixités notamment dans le cadre de la division du travail hommes-femmes dans les usines londoniennes[22].
  • Susan Hanson montre le lien entre la spatialisation et les trajectoires en étudiant l'évolution du travail des femmes dans le secteur industriel de la région de Worcester (Massachusetts-États-Unis). Il apparaît que les lieux de « ghettoisation » seraient dominés par les femmes et leurs activités économiques[23].
  • Saraswati Raju, professeure à l'Université Jawaharlal Nehru, analyse la marginalisation des femmes dans le marché du travail et dans l'éducation en Inde[24].

Dans d'autres langues

  • Maria Dolors García Ramón est une pionnière de la géographie du genre. Elle a introduit la perspective de genre dans la géographie sociale et culturelle[25].

Prix internationaux

Le Janice Monk Service Award est décerné chaque année par le groupe Geographic Perspectives on Women de l'American Association of Geographers depuis 2000.

Depuis 2009, un Susan Hanson Dissertation Proposal Award est également attribué par ce même groupe[26].

Notes et références

  1. (en) Susan Hanson, « Geography and Feminism: Worlds in Collision? », Annals of the Association of American Geographers, vol. 82, no 4, , p. 569–586 (ISSN 1467-8306, DOI 10.1111/j.1467-8306.1992.tb01718.x, lire en ligne, consulté le )
  2. Lucia Direnberger et Camille Schmoll, « Ce que le genre fait à l’espace… et inversement », Les cahiers du CEDREF. Centre d’enseignement, d’études et de recherches pour les études féministes, no 21, (ISSN 1146-6472, DOI 10.4000/cedref.953, lire en ligne, consulté le )
  3. Hancock Claire, « Genre et géographie : les apports des géographies de langue anglaise », Espaces, Populations, Sociétés, no 3, numéro spécial « Question de genre », , p. 257-264.
  4. Seager, J., & Nelson, L. (Eds.). (2004). Companion to Feminist Geography. Williston, VT, USA: Blackwell Publishing.
  5. (en) Ann M. Oberhauser, « SAGE Reference - Encyclopedia of Geography », sur sk.sagepub.com (consulté le )
  6. Claval Paul et Staszak J.-F, « Géographies anglo-saxonnes. Tendances contemporaines. », Géocarrefour, vol. 76, no 2, , p. 132.
  7. C. Chivallon, « Les géographies féministes : un plaidoyer convaincant pour la constitution de connaissances 'situées' », dans J.F. Staszak (dir), Géographies anglo-saxonnes. Tendances contemporaines., Berlin, , p. 57-62.
  8. C. Hancock et F. Barthe, « Introduction : le genre, constructions spatiales et culturelles », Géographie et Cultures, no 54, , p. 3-9.
  9. S. Louargant, De la géographie féministe à la « gender géographie » : une lecture francophone d'un concept anglophone, 2002, p. 397-410.
  10. J. Levy et M. Lussault, Dictionnaire de la géographie et de l'espace es sociétés, 2004, p. 395.
  11. Sophie Louargant, « De la géographie féministe à la « gender géographie » : une lecture francophone d'un concept anglophone », Espace, Population, Société, no 3, , p. 397-410 (lire en ligne).
  12. .S. Louargant, Des territorialités de genre aux territorialités de projet dans le bassin méditerranéen, 2004.
  13. Claire Hancock, « Genre et géographie : les apports des géographie de langue anglaise », Espaces, Populations, Sociétés, no 3, , p. 257-264.
  14. S. Louargant, De la Géographie féministe à la "gender geography": une lecture francophone d'un concept anglophone, 2004, p. 395.
  15. J. Levy et M. Lussault, Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés, 2003, p. 395.
  16. Faure, Emmanuelle (19..-....; géographe)., Hernández González, Edna (1977-....). et Luxembourg, Corinne (1979-....)., La ville, quel genre ? : l'espace public à l'épreuvre du genre, Montreuil, le Temps des cerises, 300 p. (ISBN 978-2-37071-109-0, OCLC 980876250, lire en ligne)
  17. (en) « Gender, Place and Culture: A Journal of Feminist Geography », sur Gender, Place and Culture: A Journal of Feminist Geography (consulté le )
  18. (en) « STEERING COMMITTEE », sur igugender (consulté le )
  19. J-F Staszak, Georaphies anglo-saxonnes. Tendances contemporaines, 2001, p. 10-18.
  20. (en) « Mona Domosh | Faculty Directory », sur faculty-directory.dartmouth.edu (consulté le )
  21. J.H. Momsen et V. Kinnard, Different places, different voices, Gender and developpement in Africa, Asia and Latin America.
  22. D. Massey, Spatial Divisions of labour, Social structures and the geography of production, 1995, p. 379.
  23. S. Hanson, Gender work and space, 1995, p. 271.
  24. « Saraswati Raju - Dictionnaire universel des créatrices »
  25. (es) « María Dolors García Ramón »
  26. (en) « Previous Award Winners », sur http://feministgeographies.org/aag
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