Gaston Lagaffe

Gaston Lagaffe est un personnage de fiction créé en 1957 par le dessinateur belge André Franquin.

Pour les articles homonymes, voir Lagaffe.

Cet article concerne le personnage Gaston Lagaffe. Pour la bande dessinée, voir Gaston (bande dessinée).

Gaston Lagaffe
Personnage de fiction apparaissant dans
Gaston ; Spirou et Fantasio.


Peinture murale de Gaston Lagaffe, rue des Wallons à Louvain-la-Neuve en Belgique.

Alias Gaston
Sexe Homme
Activité Employé de bureau au service Courrier, puis responsable du service Documentation du Journal de Spirou
Caractéristique
  • Indolent et rêveur
  • Inventeur de divers gadgets
  • Défenseur de la cause animale
  • Collectionneur émérite de gaffes
Phrase fétiche « M'enfin ! »[1],[2]
Famille Célibataire
Hortense (tante), Odilon Lagaffe (grand-oncle), un neveu qui partage ses traits, Jules (petit cousin)
Affiliation Le journal de Spirou (employeur)
Entourage Mademoiselle Jeanne ; le « chat dingue », la mouette rieuse et divers animaux ; le « Gang des gaffeurs »

Créé par André Franquin et Yvan Delporte
Interprété par Théo Fernandez
Films Gaston Lagaffe
Séries Gaston
Spirou et Fantasio
Première apparition Le Journal de Spirou no 985
()
Éditeurs Dupuis

Il est le protagoniste de la série Gaston, apparue dans le magazine de bande dessinée Le Journal de Spirou la même année[3] et publiée en albums à partir de 1960. Gaston est l'anti-héros par excellence, et le roi incontesté de la gaffe.

Création du personnage

Inspiration

Le personnage de Gaston Lagaffe est dérivé des stéréotypes du beatnik américain, médiatisés à partir de 1957. Le succès du livre On the Road (1957) de Jack Kerouac a fait connaître la Beat Generation, un mouvement radical d'émancipation inspiré par le mode de vie libre et non-conformiste des musiciens de jazz, qui a été brusquement vulgarisé et à la fois moqué par les médias de masse américains. Les stéréotypes beatniks incluaient le pacifisme, le refus de travailler, le non-conformisme voire l'excentricité, l'amour du jazz et de la vie de bohème ainsi que des stéréotypes vestimentaires comme les cheveux longs, le béret, les sandales, le duffel-coat, les blue jeans et les cols roulés.[réf. souhaitée]

Avec leurs attitudes « cool » et leurs « goof » (gaffes), les beatniks ont précédé, annoncé et inspiré la vague des freaks et des hippies des années 1960. Plongés malgré eux dans le monde conformiste et ennuyeux de l'après-guerre, les beatniks cherchaient à se libérer.[réf. souhaitée]

À sa manière enfantine, le dessinateur Franquin a participé à ouvrir les esprits de sa génération avec son populaire personnage de Gaston, analogue à celui du Grand Duduche de Cabu, qui sera lui aussi proche de l'esprit beatnik quelques années plus tard.[réf. souhaitée]

Biographie du personnage

Dessin mural figurant Gaston Lagaffe, à Bruxelles, Belgique.

Débuts

L'arrivée de Gaston dans Le journal de Spirou est annoncée mystérieusement par des traces de pas dans les marges des pages du journal, sans explications pour le lecteur dans un premier temps. Il apparaît pour la première fois à la rédaction du Journal de Spirou du , en costume et nœud papillon, deux semaines plus tard en jean noir, pull-over vert et espadrilles, assis sur une chaise, cigarette aux lèvres[4]. Entretemps, les lecteurs ont pu le découvrir dans Le Journal de Spirou du , dans lequel il porte toujours le costume, mais une cravate dénouée. Sans doute le premier pas vers la décontraction qui le caractérise.

Le , un communiqué de Fantasio, autre personnage de Spirou, tente d'éclaircir la situation aux lecteurs : Gaston a été recruté par une personne dont il ne se rappelle pas le nom, mais il demeure persuadé qu'il a été embauché pour un travail de héros de bande dessinée. Ne pouvant être intégré dans une série du Journal de Spirou, il devient alors le premier « héros sans emploi[5] ». Il est par la suite représenté comme un employé de la rédaction.

Le personnage de Gaston est introduit par ce dialogue lors de sa rencontre avec Spirou[6] dans le Spirou no 990 :

— Qui êtes-vous ?
— Gaston.
— Qu'est-ce que vous faites ici ?
— J'attends.
— Vous attendez quoi ?
— J'sais pas… J'attends...
— Qui vous a envoyé ?
— On m'a dit de venir...
— Qui ?
— Sais plus...
— De venir pour faire quoi ?
— Pour travailler...
— Travailler comment ?
— Sais pas… On m'a engagé...
— Mais vous êtes bien sûr que c'est ici que vous devez venir ?
— Beuh...

Gaston est au début simplement indolent, paresseux et à l'occasion gaffeur (trouvant le moyen de « mettre le feu aux extincteurs », par exemple[7]). Ses gaffes lui donneront, bien après son apparition, un nom de famille et une fonction récurrente dans le journal : empêcher, bien malgré lui, de signer des contrats importants avec monsieur De Mesmaeker[alpha 1], inonder les locaux, etc.

Activité

Gaston passe la plus grande partie de son temps à essayer d'éviter de travailler (en se cachant dans une armoire, ou bien plus simplement en dormant sur son bureau…).

Malgré tous les problèmes parfois très graves qu'il occasionne, il ne se fera renvoyer qu'une fois, lorsque Monsieur Dupuis tombe nez à nez avec sa vache dans les locaux du journal. Gaston sera néanmoins réembauché très vite grâce au soutien des lecteurs.

La principale tâche que Gaston est censé faire au journal de Spirou est de trier le courrier des lecteurs, urgent ou en retard, ce qu'il déteste faire. Le plus souvent, il laisse le courrier s'accumuler pendant des semaines avant d'en faire un immense tas, ce qui irrite Fantasio et Prunelle. Plus tard, Gaston devient responsable de la documentation du journal et doit mettre en ordre les documents du local dont il a la charge ; mais il utilise celui-ci pour toutes autres choses : une cachette pour éviter les tâches fournies par la rédaction, un labyrinthe formé de piles de journaux pour en faire une attraction, un kiosque d'information, voire une voûte romane en plein cintre.

Gaston ne fait pas beaucoup de sport. Il est une fois gardien de but de football pour l'équipe du journal de Spirou, afin de remplacer un autre joueur blessé. Sa responsabilité est ainsi clairement engagée sur plusieurs buts durant un match contre le Sporting Olympic Racing Club, qui inflige à son équipe une sévère défaite 15 à 1. Le seul but de l'équipe du journal est marqué par Lebrac à la suite d'une crise de fou rire de l'équipe adverse, et ils terminent à dix, Prunelle étant expulsé car excédé, il a boxé son propre gardien ! Gaston est en revanche beaucoup plus efficace lors d'un autre match, au cours duquel il profite d'une attaque de son équipe pour se cuisiner un plat sur son réchaud, ce qui cause un écran de fumée dissimulant son but à l'équipe adverse. Hélas, l'arbitre considère cela comme une tricherie et l'expulse. Il joue aussi parfois au rugby et au basketball, mais il est toujours aussi nul qu'au foot.

Au fil des années, son caractère d'indolent est moins mis en avant, Gaston devenant un inventeur astucieux et inspiré qui conçoit de multiples objets et procédés, destinés principalement à faciliter son travail au bureau. On peut citer notamment son système de classement du courrier à base de micro-perforations qui laissera pantois d'admiration Prunelle et Lebrac), jusqu'à ce qu'ils découvrent l'origine des petits trous : Gaston classait les documents en accrochant le courrier sur son cactus géant...

Gaston n'est pas un fainéant sans qualité, c'est plutôt un innovateur génial que son employeur ne sait pas utiliser alors qu'il ne demande qu'à contribuer.

Description

Physique

Statue de Gaston Lagaffe et de son chat à Bruxelles, Belgique.

Gaston Lagaffe est employé de bureau au Journal de Spirou. Il apparaît pour la première fois dans un costume très sérieux avec un nœud papillon et des chaussures de ville. Mais dans les planches suivantes il adopte sa tenue définitive : un pull à col roulé vert trop court, un blue-jeans et des espadrilles bleues très usées.

Gaston est mince et sa tête est très ronde. Son nez imposant (gros nez qu'il hérite de l'école belge enfantine comme un certain nombre de héros contemporains tels qu'Astérix ou Achille Talon). Le reste de son apparence va beaucoup évoluer au fil du temps. À ses débuts, il a les cheveux coupés très ras, alors qu'il est connu aujourd'hui pour ses longs cheveux noirs. Son visage devient plus expressif. De simples points noirs façon Tintin dans les premiers gags, ses yeux s'agrandissent et deviennent blancs et noirs. Sa bouche minuscule devient beaucoup plus démonstrative, un large sourire jusqu'aux oreilles remplace le sourire crispé des débuts.

Gaston est dessiné en forme de S, ce qui lui donne un air nonchalant. Il est d'ailleurs capable de s'endormir debout. Il garde cette silhouette même lorsqu'il est parfaitement éveillé et dynamique.

Les espadrilles de Gaston étaient à l'origine orange, mais Franquin reçut un jour une lettre de Mauléon-Licharre, petite ville des Pyrénées réputée capitale de l'espadrille. L'auteur de cette lettre, estimant que l'état des espadrilles de Gaston leur faisait de la mauvaise publicité, avait décidé de lui en fournir des neuves. À cette fin, il avait joint deux paires, une noire et une bleue. Franquin opta pour la bleue, que Gaston ne quittera plus[8].

À ses débuts Gaston est âgé d'environ dix-huit ans[8]. Par la suite, il est sans doute un peu plus âgé, même si son apparence physique reste assez juvénile. Il a le permis de conduire et un travail de bureau, mais garde certains traits de caractère de l'adolescence : sa timidité dans ses amours avec Mademoiselle Jeanne, sa vision idéaliste du monde, son côté rêveur, son immaturité.

D'après Mickaël Dinomais, professeur de médecine en médecine physique et réadaptation à l'université d'Angers, Gaston présente des indices du syndrome d’Ehlers-Danlos ainsi qu'une narcolepsie[9].

Personnalité

Son arrivée dans le journal est annoncée mystérieusement par des traces de pas dans les marges des pages du journal, sans explication pour le lecteur dans un premier temps.

Il fumera du début de la série jusqu'à la planche 363[10]. Son expression favorite est « M'enfin » (abréviation de « Mais enfin… »)[11] inspiré d'un réel tic de langage de Jidéhem, alors collaborateur de Franquin, souvent associée plus tard au « Rogntudjuuuu » de Prunelle (déformation de l'expression « Nondidju », signifiant « Nom de Dieu » en wallon, dont la quantité de u est en adéquation avec l'incongruité de la scène et le niveau d'énervement de l'intéressé).

Dans le domaine alimentaire, Gaston affiche d'une part une attirance pour une série de produits populaires et peu élaborés (sardines à l'huile, pilchards, saucisses en boîte, crêpes…) dont la consommation ou la préparation s'effectue bien sûr au détriment de son travail de bureau, et parfois même au péril de son entourage (explosions et incendies divers). Là aussi, les tentatives réciproques de Gaston pour parvenir à ses fins, de Fantasio et plus tard Prunelle pour l'en empêcher, donneront lieu à de multiples variations.

D'autre part, il pratique en toute bonne foi une cuisine expérimentale et qui se voudrait gastronomique (morue aux fraises, cabillaud à l'ananas) mais qui ne parvient qu'à susciter le dégoût et entraîner divers états pathologiques dans son entourage, à l'exception de lui-même, de quelques amis et ouvriers de passage.

Passionné de musique, il pratiquera plusieurs instruments au cœur même du bureau, avec un succès variable, son instrument de prédilection étant un trombone à coulisse. Il inventera également un redoutable instrument à cordes dont l'utilisation provoque instantanément l'écroulement des murs et l'effondrement de la façade de l'immeuble du journal : le gaffophone, qui deviendra ultérieurement le gaffophone électrique.

Il a quelques amis, tels que Bertrand Labévue, Jules-de-chez-Smith-en-face, Gustave, Manu, et son ami dessinateur. Certains personnages ne l'aiment pas vraiment, comme Mélanie Molaire, la dame de ménage, M. Boulier, Ducran et Lapoigne ainsi que M. de Mesmaeker avec lequel il signera quelques contrats (Cosmo coucou et la soupe de poisson). Son plus grand ennemi, que l'on retrouve assez souvent, est le policier Longtarin.

Gaston ne cache pas les sentiments qu'il éprouve pour sa collègue Mademoiselle Jeanne, mais cet amour est totalement platonique... Du moins, dans les pages publiées du journal et dans les premiers albums. Laide et passablement cruche au départ, « M'oiselle Jeanne » (comme l’appelle Gaston) se transforme peu à peu en pin-up dégourdie et sûre d'elle, à partir de l'album no 10 et ne cache plus son attirance pour Gaston. Dans les albums no 12 et 13, des scènes  certes rêvées par Gaston  deviennent carrément suggestives. En outre, Franquin s'est amusé à faire des croquis bien plus coquins de ses personnages sur des supports non officiels[12].

Malgré la gravité des gaffes qu’il commet dans les locaux du journal de Spirou, Gaston n’a aucune conscience des risques et des conséquences de ses actes ; il a la mauvaise habitude de ne pas admettre ses fautes, ce qui déclenche les colères de Fantasio et Prunelle à son égard.

Gaston et la nature

Comme Franquin, Gaston est un fervent défenseur de la cause animale. Il est d'ailleurs entouré d'animaux : ses principaux compagnons sont un chat turbulent (le « chat dingue », inspiré du propre chat de Franquin) et une mouette rieuse (en fait assez sinistre et colérique), qui sont les personnages principaux de plusieurs gags. Son chat et sa mouette sont ingénieux dès qu'il s'agit de chaparder de la nourriture et sont de façon inattendue assez complices pour cela. À l'image de leur maître, ils savent également faire preuve d'imagination quand il s'agit de trouver un endroit confortable pour dormir. Lagaffe a également d'autres animaux plus discrets et épisodiques : son poisson rouge Bubulle, sa souris Cheese, son hérisson Kissifrott, et sa tortue Achille.

Au-delà de ces personnages récurrents, les animaux sont très présents dans les planches de Franquin, y compris les plus exotiques : éléphant, lion, tortue, perroquet... Gaston apparaît sensible, il adore les animaux et se porte régulièrement à leur secours. Il lui arrive ainsi de recueillir des chatons abandonnés, de sauver une dinde de Noël ou même de récupérer un homard dans un restaurant pour lui éviter de finir ébouillanté. Fort logiquement, il a une profonde aversion pour les chasseurs[13].

Globalement amoureux de la nature, Gaston est clairement partisan de l'écologie[13]. On le voit par exemple manifester avec ses amis pour empêcher l'agent Longtarin d'arracher le lierre qu'il a fait pousser sur un parcmètre (« Le lierre c'est comme l'amour : je meurs où je m'attache »). Il milite aussi régulièrement pour la protection des baleines, et l'organisation Greenpeace apparaît nommément dans certains gags, là où d'autres auteurs auraient choisi un nom d'association fictif.

Gaston, sa voiture et l'agent Longtarin

Une voiture Fiat 509 peinte des mêmes couleurs que celle de Gaston.

Gaston se déplace dans un vieux tacot jaune et noir délabré. Franquin s'est inspiré de la Fiat 509[14], une voiture de 1925, donc déjà antédiluvienne dans les années 1960. Elle donne lieu à de nombreux gags, soit par son délabrement (pannes à répétition, lenteur, pollution…), soit par les améliorations que Gaston tente de lui apporter: un tuyau de poêle pour évacuer la fumée, un aspirateur à neige, un ballon pour récupérer les gaz d'échappement… Comme beaucoup des inventions de Lagaffe, elles finissent souvent en catastrophe, et Prunelle comme Fantasio se jurent à chaque fois qu'ils ne mettront plus jamais les pieds dans ce « tas de ferraille ».

La voiture intervient également dans les gags avec l'agent Longtarin. Longtarin signifie en argot « long nez » (tarin), ce qui correspond au physique de l'agent. C'est un personnage récurrent qui est obsédé par sa volonté de verbaliser Gaston, souvent pour stationnement interdit mais parfois pour non-conformité de sa voiture aux normes. De son côté, Gaston déploie une grande énergie pour stationner sans payer. La « guerre des parcmètres » donne lieu à de nombreux gags, où Gaston sabote ce qu'il appelle « les affreux mange-fric », souvent de façon loufoque (les transformer en machines à sous, les scier avec un robot téléguidé…).

Gaston apparaît comme un anarchiste rêveur, pacifique et non violent.

Entourage

Collègues et connaissances

En tant qu'employé au Journal de Spirou, Gaston travaille au départ avec Fantasio. Le personnage de Spirou fait également quelques apparitions épisodiques. Mais, à partir de 1968, Franquin, qui a confié la série Spirou et Fantasio à son successeur, va les remplacer par des personnages propres à l'univers de Lagaffe.

C'est désormais Léon Prunelle qui va subir les gaffes de Gaston. Barbu, portant de grosses lunettes et fumant la pipe, il devient célèbre avec son juron « rogntudjuuuuu ! ». Franquin inventa cette exclamation en raison de l'impossibilité à l'époque d'utiliser un vrai juron dans une bande dessinée destinée à la jeunesse.

Le bureau va ensuite s'enrichir d'autres personnages : Lebrac le dessinateur, Monsieur Boulier le comptable, Mademoiselle Jeanne et Monsieur De Mesmaeker, l'homme d'affaires aux mystérieux contrats…

Famille

Gaston a une famille, notamment sa tante Hortense que l'on ne voit jamais mais à qui il rend service. Elle lui tricote des habits et est propriétaire d'un jardin (c'est notamment de chez elle que Gaston rapporta son cactus ainsi qu'une dinde)[15] et a des goûts musicaux aux antipodes de ceux de Prunelle[16]… Il a également un grand-oncle, Odilon Lagaffe, ancien conducteur de bus[17] dont il héritera d'une propriété en banlieue (en fait un autobus) ; un neveu qui partage ses traits et qui donnera la série Gastoon (ce qui laisse supposer qu'il a un frère ou une sœur)[18] ; un petit cousin se nommant Jules qui aime tirer sur les canards en plastique[19].

Inventions

Doté d'un esprit presque scientifique, Gaston s'adonne à la « chimie amusante »[alpha 2], à l'aide de kits destinés aux enfants et de divers produits trouvés par-ci par-là. Évidemment, il pratique cette activité dans le bâtiment de la rédaction de Spirou, au plus grand désespoir de Fantasio, puis de Prunelle. Gaffeur de nature, Gaston, ne lisant bien sûr pas le mode d'emploi, réussira plusieurs fois à faire exploser une partie de l'immeuble avec ses nombreuses expériences et à provoquer la diffusion de gaz à effets divers (état d'euphorie, de somnolence).

Gaston s'est régulièrement essayé à la pratique de la musique, chantant parfois, utilisant des instruments conventionnels (guitare, trombone, tuba, batterie) mais surtout des instruments dont il est le créateur, le plus emblématique étant le gaffophone, apparenté à la harpe africaine, mais de plus grande taille, muni d'un pavillon, et doté d'une sonorité aux effets dévastateurs et inattendus. Dans une série de gags récurrents, on voit ainsi le gaffophone causer la destruction de divers immeubles (dont le sixième étage de la rédaction), équipements et véhicules (camion de déménagement, avion de chasse… ) mais également déclencher la panique ou l'exode massif de divers animaux.

Publications du personnage

Série principale

Logo de la série Gaston dans Le journal de Spirou.
Dos des bandes dessinées de la collection Gaston (dos carrés).

Gaston est le héros de la série de bande dessinée Gaston créée par Franquin et publiée de 1957 à 1991.

Apparitions

Gaston fait également des apparitions, plus ou moins longues, dans des épisodes de la bande dessinée Spirou et Fantasio réalisés par Franquin entre 1959 et 1967 :

Gaston fait une courte apparition. À la dernière case de la page 41 de l'album, on le voit brûler un feu rouge, se faisant alors siffler par un agent de police. À la deuxième case de la page suivante, il est couvert de pansements et son vélo est démoli ;
il apparaît trois fois sur un vélo aux planches 2, 18 et 19 ;
il apparaît à la fête foraine dans les planches 11 et 12, puis plus tard dans les planches 19 et 21 ;
cette histoire se déroule dans l'univers de la série Gaston Lagaffe. On y voit quasiment tous les principaux personnages de la rédaction[20] ; Gaston apparaît au début de l'histoire. Il est la cause du surmenage de Fantasio et de son départ pour Champignac-en-Cambrousse ;
le Comte de Champignac se remémore une des recettes de cuisine de Gaston ;
Fantasio parle d’une anecdote concernant Gaston ;
il apparaît derrière Prunelle lors d’une visioconférence entre Fantasio et ce dernier.

Autres apparitions

Cinéma

Jeux vidéo

  • 1987 : M'enfin, jeu édité par Ubisoft et sorti sur Amstrad CPC. Il s'agit d'un jeu proche du Cluedo, basé sur l'univers de la bande dessinée Gaston.
  • 2010 : Gaston n°1 - La Superballe, sorti sur iOS[22].
  • 2011 : Gaston n°2 - Chamboule-tout, sorti sur iOS.

Série télévisée d'animation

  • 2009 : Gaston, une série d'animation française en 78 épisodes de 7 minutes, adaptée d'après la bande-dessinée et produite par le studio Normaal. Diffusée sur France 3 à compter du .

Postérité et hommages

Rue Gaston Lagaffe à Bruxelles.

En 2001, La Poste française émet un timbre à l'effigie de Gaston Lagaffe à l'occasion de la Fête du timbre[23].

Le , Gaston apparaît sur la page d'accueil du moteur de recherche Google en tant que « Doodle », au volant de l'une de ses inventions et accompagné de ses animaux, son chat et la mouette rieuse[24].

Du au , la bibliothèque publique d'information du centre Georges-Pompidou organise une exposition intitulée « Gaston, au-delà de Lagaffe »[13],[25].

Autour du personnage

L'humoriste et animateur français Vincent Lagaf' s'est inspiré du nom de Gaston Lagaffe pour créer son pseudonyme.[réf. souhaitée]

Notes et références

Notes

  1. Précisons que De Mesmaeker est le nom, dans le civil, du dessinateur Jidéhem, dont le père a servi de modèle au célèbre homme d'affaires malchanceux : « Jidéhem est arrivé un jour en riant et disant : Il ressemble à mon père […] Si vous me donnez votre permission je l'appelle De Mesmaeker ! Il était d'accord et on l'a fait. » (Et Franquin créa la Gaffe, p. 166).
  2. … qui n'amuse d'ailleurs personne d'autre au sein de l'immeuble !

Références

  1. « Gaston Lagaffe : comment prononce-t-on le fameux "M'enfin" ? », Thomas Imbert, Allociné.fr, 4 avril 2018.
  2. « Lagaffe nous gâte (Édition 2018) », gastonlagaffe.com (consulté le 9 décembre 2019).
  3. « Gaston Lagaffe, roi de Google. M'enfin ! », sur Le Point, .
  4. « Les Débuts de Gaston dans le Journal de Spirou no 987 », Lagaffe me gâte (consulté le )
  5. « Communiqué de Fantasio dans le Journal de Spirou no 989 », Lagaffe me gâte (consulté le )
  6. Dialogue entre Gaston et Spirou dans le Journal de Spirou no 990.
  7. « Dessin du Journal de Spirou no 997 », Lagaffe me gâte (consulté le )
  8. Franquin, Et Franquin créa la gaffe : entretiens avec Numa Sadoul, Dargaud, , 207 p. (ISBN 978-2-87178-000-7), p. 163.
  9. Mickaël Dinomais, « Gaston Lagaffe a-t-il un syndrome d’Elhers-Danlos ? », sur The Conversation, .
  10. « Galerie des personnages du site « Tout sur Gaston » » (consulté le )
  11. « Quelques exclamations classiques de Gaston », Bdenvrac (consulté le )
  12. Voir Et Franquin créa la Gaffe, Distri BD, 1986, Sadoul/Franquin.
  13. Potet 2016.
  14. « La Fiat à Lagaffe » (consulté le )
  15. « Fiche de tante Hortense sur le site « Tout sur Gaston » » (consulté le )
  16. Le géant de la gaffe (album no 10), p. 50
  17. Gaffe à Lagaffe (album no 15), p. 47
  18. Gaston 19, p. 25
  19. Gala de gaffes à gogo (album R1), p. 47
  20. « Gaston dans la série Spirou et Fantasio », lagaffemegate.free.fr (consulté le ).
  21. « Fais gaffe à La Gaffe, la première adaptation de Gaston au cinéma ! », sur Le Suricate Magazine, .
  22. Fiche du jeu sur jeuxvideo.com (consulté le 9 décembre 2019).
  23. « Gaston Lagaffe », sur laposte.fr (consulté le ).
  24. (en) « André Franquin's 57th Anniversary of Gaston Lagaffe », sur www.google.com (consulté le )
  25. « Gaston, au-delà de Lagaffe », sur bpi.fr, .

Voir aussi

Bibliographie

  • Biographie d'un gaffeur, 1965, coll. Gag de Poche, éd. Dupuis, rééd. 2017 (André Franquin et Jidéhem) (ASIN B004G1GI7I) (ISBN 978-2800157085).
  • Et Franquin créa Lagaffe, 1997, éd. Dargaud (André Franquin et Numa Sadoul) (ISBN 978-2871780007).
  • Gaston, le gaffeur qui avait du nez, 2018, éd. Dupuis (ISBN 979-1034731664).
  • Pierre Popovic, « Un héros écologique : Gaston Lagaffe d'André Franquin », dans Isabelle Boof-Vermesse et Jean-François Chassay (dir.), L'Âge des postmachines, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, coll. « Cavales », , 306 p. (ISBN 978-2-7606-4171-6, lire en ligne), p. 171-186.

Articles de presse

  • Frédéric Potet, « Gaston Lagaffe, icône antimilitariste, antiflics et écolo avant l’heure », Le Monde.fr, (lire en ligne).
  • Pierre Jullien, « Un garçon de bureau idéal », Le Monde, (lire en ligne).
  • Philippe Belhache, « Gaston Lagaffe, héros malgré lui », Sud Ouest, .
  • « Expo "Gaston au-delà de Lagaffe" : portrait d'un subversif en espadrilles », 20 minutes.fr, (lire en ligne).
  • Romain Brethes, « André Franquin : Gaston Lagaffe », Beaux-Arts Magazine, hors série : Les secrets des chefs-d'œuvre de la BD d'humour, , p. 56-67.

Articles connexes

Liens externes

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