Gaspard Ier de Montmayeur

Gaspard Ier de Montmayeur, mort le à Albenga (Ligurie), est un noble de la maison de Montmayeur, seigneur de Montmayeur, baron de Villarsalet (Villard-Sallet), maréchal de Savoie.

Biographie

Origine et famille

Issu d'une puissante famille de Savoie, les Montmayeur, Gaspard de Montmayeur serait, pour l'historien le chanoine Joseph Garin (1876-1947), le fils d'Hugues II (Hugon) de Montmayeur et de Léonette d'Aigueblanche[1]. Son père serait mort le et il ne semble pas encore majeur pour prendre la tête de la famille[1]. Il faut attendre l'année 1353 pour que son nom apparaisse dans des actes publics[1].

Il semble voir eu deux épouses, Aynarde de Clermont et Marie de Miribel[1],[2].

De cette dernière, il a deux fils, dont Gaspard (II)[2], qui lui succède et sera également maréchal de Savoie, et Jean, à l'origine d'une branche cadette dite de Bellecombe[1]. Les abbés et historiens Saturnin Truchet (1828-1904) puis Félix Bernard (1883-1972) précisent le premier que Gaspard (II) était le frère de l'évêque Amédée de Montmayeur[3], et le second que cet évêque serait le fils de Gaspard (I)[4].

Au service de la maison de Savoie

Son rang lui permet d'obtenir des charges dans la gestion du comté de Savoie. Il serait ainsi châtelain en 1353, puis de 1355 à 1358 du Châtelard[1],[5].

Au service de son prince, Amédée VI de Savoie, il engage sa lance et ses hommes en Piémont, entre 1355 et 1360, contre Jacques de Savoie-Achaïe[1]. Il est entre temps nommer châtelain de La Rochette, entre 1358 et 1360[6]. En 1359, il est envoyé comme ambassadeur auprès du comte de Namur avec pour objectif de récupérer les terres outre Rhône que le comte de Savoie avaient perdu[1].

Il est l'un des quinze premiers chevalier de l'ordre du Collier, créé par Amédée VI en 1363[7]. Certains historiens ne le mentionnent maréchal qu'à partir de 1366[1]. Il devient son chef militaire, en devenant maréchal de Savoie en 1363, rejoint plus tard par Étienne de La Baume[6]. Ces deux nobles sont les premiers du genre dans l'organisation militaire du comté de Savoie, ayant un rôle tant de conseilleur auprès de leur souverain, militaire, d'intendance mais aussi diplomatique[6]. Il redevient châtelain de La Rochette pour la période allant de 1364 à 1368[8], puis plus tard pour la Tarentaise, entre 1369 à 1383[6],[9].

Entre temps, il a participé à la croisade contre les Turcs de 1366, menée par Amédée VI[6], où il participe à la libération de Jean V Paléologue, empereur de Constantinople[1].

Il effectue d'autres ambassades, notamment à Avignon ou à Naples[6].

Dernière campagne militaire et mort

Le comte Amédée VI de Savoie se lance dans une campagne napolitaine (1382-1383) afin de soutenir Louis Ier d'Anjou[1],[6]. Le comte meurt des suites de la peste, le 1er mars[1]. Il désigne le maréchal comme tuteur de son fils, le futur Amédée VII[6],[10]. Il lui remet notamment l’anneau de saint Maurice, l'insigne du pouvoir comtal, afin qu'il le transmette à son héritier[6],[10].

Sur le chemin du retour par voie maritime, Gaspard de Montmayeur est touché également par la maladie[11],[1]. Le convoi doit débarquer à Albenga, en Ligurie, où le maréchal meurt à son tour, le [6],[10],[1].

Son corps est ramené jusqu'en Savoie, aux côtés de son seigneur[1]. Il est inhumé dans l'église de l'abbaye du Betton[1].

Titres

Gaspard de Montmayeur porterait, selon les auteurs anciens, les titres de seigneur de Montmayeur, baron de Villarsalet, de Sillans, de Cusy et Brandis au pays de Vaud, seigneur de Bauge, de l'Estoile, d'Apremont, Briançon, les Marches, Lullie, Saint-Pierre de Soucy, Montagny, Candie et Déserts[12].

Références

  1. Joseph Garin, Histoire féodale des seigneurs de Briançon, Savoie (996-1530), t. XII, Besançon, Imprimerie de l'Est, coll. « Recueil des mémoires et documents de l'Académie de la Val d'Isère », (lire en ligne), p. 191-192
  2. Nadia Pollini, « Gaspard de Montmayeur » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  3. Saturnin Truchet, « La cathédrale Saint-Jean-Baptiste et ses dépendances à Saint-Jean-de-Maurienne », Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, no série 4, tome X, , p. 591 (lire en ligne).
  4. Félix Bernard, Les Origines féodales en Savoie-Dauphiné : la vie et les rapports sociaux d'alors, Imprimerie Guirimand, , 596 p., p. 354.
  5. Série : Comptes des châtellenies (1272-1511). Fonds : Comptes de châtellenie et de subsides; Cote : SA 8656-8835. Chambéry : Archives départementales de la Savoie (présentation en ligne).
    « Le Châtelard »
  6. Guido Castelnuovo, « Les maréchaux de Savoie au bas Moyen Âge », dans XXXVIe Congrès des Sociétés Savantes de Savoie, La société savoyarde et la guerre. Huit siècles d'histoire, XIIIe – XXe siècles, Mémoires et Documents de la Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, (lire en ligne), chap. 100, p. 91-99.
  7. Amédée de Foras, Chevaliers de l'ordre du Collier de Savoie, dit de l'Annonciade, appartenant au duché de Savoie, de 1362 à 1860, Grenoble, Impr. de E. Allier, , 42 p. (lire en ligne), p. 8-10.
  8. Série : Comptes des châtellenies (1290-1438). Fonds : Comptes de châtellenie et de subsides; Cote : SA 9791-9895. Chambéry : Archives départementales de la Savoie (présentation en ligne).
    « La Rochette »
  9. Série : Comptes des châtellenies (1275-1565). Fonds : Comptes de châtellenie et de subsides; Cote : SA 16621-16936. Chambéry : Archives départementales de la Savoie (présentation en ligne).
    « Briançon et Salins »
  10. Jehan d'Orieville, dit Cabaret (traduction de Daniel Chaubet), La Chronique de Savoye, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 297 p. (ISBN 978-2-908697-95-7, lire en ligne), p. 259.
  11. Nadia Pollini, La mort du prince, rituels funéraires de la maison de Savoie, 1343-1451, vol. 9, Université de Lausanne, Faculté des lettres, Section d'histoire, coll. « Cahiers lausannois d'histoire médiévale », , 286 p. (ISSN 1661-965X), p. 36.
  12. Timoléon Chapperon, « Jacques de Montmayeur. Étude historique », Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, t. 8, , p. 246 (lire en ligne).
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