Garoua

Garoua est la capitale de la région du Nord du Cameroun et le chef-lieu du département de la Bénoué. Elle a été érigée en Communauté urbaine de Garoua en 2008[1]. La ville compte 900 000 habitants environ en 2018 et est la troisième ville du pays. Elle était l'une des premières villes du Cameroun avant la colonisation et était la capitale régionale du Grand-nord jusqu'en 1982. La langue principale d'échange de la ville est le Fulfuldé.

Garoua

Marché à Garoua
Administration
Pays Cameroun
Région Nord
Département Bénoué
Démographie
Population 1 750 000 hab. (est. 2020)
Géographie
Coordonnées 9° 18′ nord, 13° 24′ est
Altitude 249 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Garoua
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Garoua

    Géographie

    Chutes d'eau.

    Elle est située sur la route nationale 1 à 1 107 km au nord de la capitale camerounaise: Yaoundé. Oasis de verdure au cœur de la brousse, Garoua est la seule ville traversée par la rivière Bénoué au Cameroun. Une ville plaisante et bien équipée qui constitue une plaque tournante des mouvements touristiques dirigés, d'une part vers le nord, le parc national de Waza et la région des Kapsiki, d'autre part, vers le sud, les parcs de la Bénoué, de Bouba Ndjida et la réserve du Faro.

    Climat

    Vue panoramique de Garoua au Cameroun, ville au climat sahélien.

    Garoua est doté d'un climat tropical de type Aw selon la classification de Köppen, avec une température annuelle moyenne de 27,8 °C et des précipitations d'environ 1 005 mm par an, moins importantes en hiver qu'en été[2].

    Organisation administrative

    Outre les villes, la communauté urbaine comprend également les villages de Sanguéré (Garoua Ier[3]) et Pitoa (Garoua IIe[4]).

    Histoire

    Dès le XIVe siècle, en provenance de Fouta Toro dans la vallée du fleuve Sénégal, les pasteurs foulbé transitent par les différentes provinces de l'empire du Mali de l'époque, et notamment de la Macina puis le Niger, le pays Haoussa avant d'aboutir au lac Tchad. Ils assistent ainsi à la constitution du royaume du Kanem-Bornou par les kanouri.

    La ville a été fondée par l'émir Peul Modibbo Adama, qui a établi l'émirat d'Adamawa au XIXe siècle[5].

    Pendant la Première guerre mondiale, l'Allemagne livre d'importants combats pour défendre la ville qui appartient au Kamerun. Le siège de Garoua débute le et se termine le , après cinq mois de résistance allemande[6].

    La population de la ville était de 30 000 personnes en 1967[7].

    Garoua est la ville natale du premier président camerounais, Ahmadou Ahidjo. À ce titre, Garoua a bénéficié de beaucoup d'infrastructures parmi lesquelles un aéroport international[8].

    Le gouvernement a créé, le , une communauté urbaine à Garoua.

    Population

    L'évolution démogaphique est relevée par les recensements de la population[9].

    Évolution démographique
    1976 1987 2005
    68 800142 000356 900

    Consulats et représentations étrangères

    En 2021, trois pays sont représentés à Garoua, le Tchad par un consulat général, la République centrafricaine et la France par un consulat[10].

    Transports

    La ville possède un aéroport international d'une capacité de 1,5 million de passagers et 5 000 tonnes de fret par an, mais il n’est utilisé qu'à 4%[11].

    Garoua possède également un port sec sur la Bénoué aujourd'hui inutilisé.

    La ville est reliée à Ngaoundéré et à Maroua par la nationale n°1. Cette route est présentement en mauvais état, ce qui dédouble les temps de trajet.

    La voirie urbaine de Garoua est assez importante (bien qu'insuffisante). Elle présente un état variable en fonction de quartiers après des années de négligence. Si elle est assez satisfaisante en centre-ville, elle est en mauvais état dans une grande partie des quartiers de la ville.

    Le principal moyen de transport urbain à Garoua est la moto-taxi.

    Éducation

    L'arrondissement de Garoua I dispose de neuf établissements d'enseignement secondaire publics, dont 5 collèges et 4 lycées[12].
    Celui de Garoua II possède sept lycées[13].

    Médias

    Beaucoup de médias publics et privés cohabitent dans les villes du Cameroun, qu'il s'agisse de chaînes de télévision, de chaînes de radio ou de la presse écrite. Ainsi, quelques chaînes de télévision camerounaises sont recevables à Garoua : GalaxieTV, Camnews24, CRTV, Spectrum Télévision (STV 1 et STV 2), Canal 2 international et Équinoxe TV.[14]

    Quelques radios camerounaises sont recevables à Garoua ou émettent depuis Garoua : Galaxie FM ,CRTV radio, Fm bénoué, Fm Demsa , Fm tinguélin , Fm salaman, poste national, CRTV Nord...

    Quelques journaux écrits camerounais sont accessibles à la population de Garoua : Cameroon Tribune, Le Messager, Mutations, La Nouvelle Expression, Le Jour, Repères, L'Œil du Sahel...

    Philatélie

    En 1983, la République unie du Cameroun a émis un timbre de 70 F représentant l'hôtel de ville de Garoua[15].

    Lieux de culte

    Mosquée de Garoua

    Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmane. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Archidiocèse de Garoua (Église catholique), Église évangélique du Cameroun (Communion mondiale d'Églises réformées), Église presbytérienne camerounaise (Communion mondiale d'Églises réformées), Union des églises baptistes du Cameroun (Alliance baptiste mondiale), Mission du plein évangile Cameroun (Assemblées de Dieu) [16].

    Économie

    Les Zébus, base économique des populations de Garoua

    Située dans l'aire de production du coton, Garoua est le siège de la principale entreprise production cotonnière du pays: Sodecoton. La CICAM détient depuis 1965 une usine de filature et de tissage, unité de transformation du coton fibres en filés.

    Personnalités liées à la ville

    • Goggo Addi (1911-1999) conteuse notoire d'expression peule, ayant vécu et décédée à Garoua[17].
    • Ahmadou Ahidjo, (1924-1989) premier président de la république du Cameroun.
    • Eldridge Mohammadou[18], (1934-2004) historien, chercheur, enseignant.
    • Sadou Hayatou (1942-2020), Premier Ministre de la république du Cameroun (1991-1992)
    • Issa Hayatou (1946-), Président de la CAF et vice-président de la FIFA pour l'Afrique
    • Youssoufa Daoua (1947-2015), Sénateur, Politicien
    • Issa Tchiroma Bakary (vers 1949-), député, ministre
    • Patrick Fandio, (1975- ), journaliste
    • Osvalde Lewat (1976-), réalisatrice et photographe
    • Nicolas Alnoudji (1979-), footballeur international
    • Yann Gael (1986- ), acteur français
    • Henri Bienvenu, (1988- ), joueur de football
    • Aboubakar Vincent ( 2010-) lion indomptable ( valanciennes , porto fc )
    • Sali Edgard (2010-2020) lions indomptables ( Nice )
    • Aliyou Abdallah ( 2007-) journaliste
    • Iya Acham Alim ( 2006-) journaliste
    • Alnoudji Nicolas ( 2000-) footballeur , lions indomptables , coton sport de garoua
    • Ibrahim El Rachidini (2021-) Lamido de Garoua [19]
    • Samiratou Hamadou ( 2017-) journaliste

    Notes et références

    1. Décret no 2008/025 du 17 janvier 2008 portant création de la communauté urbaine de Garoua, in Cameroon Tribune, no 9018 du vendredi 18 janvier 2008, p. 5
    2. « Climat Garoua », climate-data.org
    3. Mapanet
    4. Mapanet
    5. Britannica, Garoua, britannica.com, USA, consulté le 8 septembre 2019
    6. Irène Otzmann, Julien Surgers et Loïc Gaudeau, Lycée français Dominique Savio (Douala), La Grande Guerre au Cameroun, Une conquête difficile pour les alliés (1914-1916)
    7. Mark Dike DeLancey, Rebecca Neh Mbuh, Mark W. Delancey, Historical Dictionary of the Republic of Cameroon, Scarecrow Press, USA, 2010, p. 189
    8. Alphonsine Bidja'a Engozo'o, Camer.be, 30 novembre 2015, 26 ans après le décès d'Ahmadou Ahidjo, que reste-t-il au cameroun ?, 30 novembre 2015
    9. Recensements de la population du Cameroun en 1976, 1987, 2005
    10. Embassy Pages, Garoua, 2021
    11. « Aéroport international de Garoua », sur ccaa.aero (consulté le ).
    12. « Arrondissement de Garoua I », Schoolmap Cameroon
    13. « Arrondissement de Garoua II », Schoolmap Cameroon
    14. « About CRTV » [archive du ], Cameroon Radio and Television (consulté le )
    15. Catalogue Yvert&Tellier, no 714
    16. J. Gordon Melton, Martin Baumann, ‘‘Religions of the World: A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices’’, ABC-CLIO, USA, 2010, p. 484-486
    17. Ursula Baumgardt, Une conteuse peule et son répertoire. Goggo Addi de Garoua, Cameroun, Éditions Karthala, , 548 p.
    18. Biographie sur le site de la Revue des Africanistes http://africanistes.revues.org/640?lang=en
    19. « Ibrahim El Rachidine Yérima, élu Lamido de Garoua », sur Actu Cameroun, (consulté le )

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Ursula Baumgardt, Une conteuse peule et son répertoire : Goggo Addi de Garoua, Cameroun : Textes et analyses, Karthala, Paris, 2000, 548 p. (texte remanié d'une thèse)
    • Moïse Bessong, Paléoenvironnements et diagenèse dans un réservoir gréseux d'âge crétacé du Fossé de la Bénoué au Nord Cameroun : les grès de Garoua, Université de Poitiers et Université de Yaoundé, 2012, 196 p. (thèse en cotutelle)
    • Yvan Crouzet, Les Hausa de Garoua (Nord-Cameroun) : identité et intégration d'une communauté immigrée, Institut national des langues et civilisations orientales, Paris, 1999, 2 vol., 734 p. (thèse)
    • Christian Epanya, Le petit camion de Garoua, EDICEF, 2001, 24 p. (ISBN 9782753106949) (littérature jeunesse)
    • Émilie Guitard, « Le grand chef doit être comme le grand tas d'ordures » : gestion des déchets et relations de pouvoir dans les villes de Garoua et Maroua (Cameroun), Université Paris Ouest Nanterre La Défense, 2014, 600 p. (thèse), [lire en ligne]
    • Anne Lebel (et Emmanuelle Pontié), « Garoua », in Le Cameroun aujourd'hui, Éditions du Jaguar, Paris, 2011, p. 152-154 (ISBN 978-2-86950-464-6)
    • Modibbo A. Bassoro et Eldridge Mohammadou, Garoua : tradition historique d'une cité peule du Nord-Cameroun, Éditions du Centre national de la recherche scientifique, Paris, 1980, 197 p. (ISBN 9782222026273)
    • P. Tjeega et H. Elingui, Dictionnaire des villages de la Bénoué, Institut des Sciences humaines, Centre géographique national, Yaoundé, 1981

    Articles connexes

    Liens externes

    • Portail du Cameroun
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.