Gare de Lausanne-Flon

La gare de Lausanne-Flon ou gare du Flon est une gare ferroviaire de Suisse. Elle se situe dans le secteur du Flon, quartier du centre de la commune de Lausanne, dans le canton de Vaud.

Pour un article plus général, voir Le Flon (Lausanne).

Lausanne-Flon

LEB RBe 4/8 à quai attendant son départ pour Bercher.
Localisation
Pays Suisse
Commune Lausanne
Quartier Flon
Adresse Place de l'Europe
1003 Lausanne
Coordonnées géographiques 46° 31′ 14″ nord, 6° 37′ 49″ est
Gestion et exploitation
Propriétaire LEB
Exploitant LEB
Code UIC 85011817
Services D, R
Caractéristiques
Ligne(s) 101 Lausanne - Bercher
Voies 2
Quais 1
Transit annuel 29,2 millions
Zone 11 (Mobilis)
Altitude 479 m
Historique
Mise en service 2000
Correspondances
Métro
(Lausanne-Flon)
Bus TL 18 22 60
Géolocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : canton de Vaud
Géolocalisation sur la carte : Lausanne

C'est un nœud ferroviaire important pour le trafic voyageurs, en relation directe avec la station Lausanne-Flon des lignes M1 et M2 du métro de Lausanne.

Situation ferroviaire

Établie à 479 m d'altitude, la gare de Lausanne-Flon est située au point kilométrique −0,80 de la ligne Lausanne – Bercher (101).

Histoire

L'histoire de la gare est imbriquée avec celle de la station de métro Lausanne-Flon. L'historique présenté dans cet article se concentre essentiellement sur la station du LEB ainsi que sur l'ancienne gare marchandises. Pour toutes les autres lignes, se référer à l'article de la station de métro.

La compagnie du Lausanne-Ouchy (abr. L-O) ayant pour but de réaliser une ligne reliant la commune libre d'Ouchy au centre-ville, entame les travaux dès 1874[A 1]. Le terminus nord de la ligne se situe dans le quartier du Flon récemment au cœur de l'industrialisation de la ville. Il est inaugurée le avec la mise en service de la ligne Ouchy − Lausanne-Flon. Deux ans plus tard, en 1879 la seconde ligne du L-O, Lausanne-Gare − Lausanne-Flon, est aussi inaugurée et mise en service[A 1].

Le , pour le trafic marchandises, le L-O met en service la ligne Lausanne-Flon − Lausanne-Sébeillon. Toutefois, à la suite du départ progressif des industries du quartier du Flon, cette dernière ligne sera supprimée tout à la fin de l'année 1979[A 1], le 27 décembre[D 1]. Ainsi, à cette date, le transport de marchandises cesse et dès lors la « gare » sert exclusivement au trafic de voyageurs à travers la station terminus du chemin de fer à crémaillère Lausanne-Ouchy.

Le , le Tramways du Sud-Ouest Lausannois (abr. TSOL), actuel métro M1, est mis en service et a pour terminus la station Lausanne-Flon, située sur le côté sud de la place de l'Europe[A 2].

Le , la ligne du LEB arrive, elle aussi, enfin au Flon[B 1], ce qui renforce encore la position centrale du pôle de cette gare. Cette connexion avec le L-O était prévue dès 1873, mais pour diverses raisons propres à la compagnie, il aura fallu attendre 127 ans pour que cela se réalise[Note 1]. Cette nouvelle gare est située à 1 200 mètres de l'ancienne gare de Chauderon, soit au point kilométrique 0,00 de la ligne. Les coûts des travaux se sont élevés à 115 millions de francs répartis entre la Confédération suisse, le canton de Vaud et 38 communes[Ref 1]. La gare est réalisée par les architectes Bernard Tschumi, Luca Merlini et Emmanuel Ventura (M + V), qui réalisent aussi l'interface avec la ligne M1 puis la nouvelle station du M2[1].

Le , le L-O vit sa dernière course[B 2]. La ligne est démontée pour faire place au métro M2, mis en service le . Depuis lors, la gare voit transiter quotidiennement 80 000 voyageurs[Ref 2].

Infrastructures

Gare marchandises

Vestige d'une ancienne voie d'accès aux entrepôts.

Jusqu'en 1979, la gare du Flon est aussi une gare marchandises. Le frêt est acheminé depuis la gare centrale par le LG jusqu'en 1953 avant d'arriver par l'ouest depuis la gare de Lausanne-Sébeillon[A 1]. L'intégralité des voies est à écartement normal.

L'actuel secteur du Flon garde encore des traces de son passé. Si toutes les voies de cette ancienne gare ont été déferrées, les anciens entrepôts demeurent et rappellent au quartier son ancienne activité. Les anciens bâtiments de la Société des Entrepôts de Lausanne sont équipés de quais à hauteur qui ont servi à accéder de plain pied aux wagons rangés sur les voies de garage. Il reste néanmoins quelques vestiges des rails çà et là dans le quartier.

Les infrastructures de la gare aux marchandises du Flon sont propres à elle. En effet, la gare n'est équipée d'aucun système d'aiguillage à l'exception de la seule aiguille du raccordement à la liaison vers la gare de Lausanne-Sébeillon[C 1]. Trois voies provenant de la liaison depuis Sébeillon arrivent sur un pont tournant donnant accès au chariot transbordeur. L'atelier du LO dispose lui aussi de deux petites plaques tournantes pour déposer les voitures dans une remise. Hormis ces dispositifs, tous les accès aux voies donnant sur les entrepôts et hangars se font par un chariot transbordeur qui est orienté perpendiculairement à toutes les autres voies et parcourt toute la longueur de la gare en son centre[C 2],[C 3].

Chariot transbordeur

Vestige des voies du chariot transbordeur.

Le chariot transbordeur du Flon sert à toutes les opérations de manœuvre dans la gare. Au début et à la fin du service voyageurs, il sort et rentre, respectivement, les voitures du LO et du LG des remises. Toutefois, son activité principale consiste à acheminer les wagons provenant des trains de marchandises vers les différents entrepôts et hangars et, inversement, à reformer des trains de marchandises à partir de ces mêmes wagons.

Le chariot transbordeur roule sur quatre rails. Les deux rails centraux sont écartés de 1,64 m et chaque rail extérieur est distant de 1,70 m du rail central. L'écartement total est donc de 5,04 m[C 3]. Ce véhicule est composé d'un plateau sur lequel peut être chargé un wagon et d'un poste de commande, ou de contrôle.

Plusieurs versions du chariot transbordeur se sont succédé. La première est utilisée jusqu'en 1908[C 4] et n'est pas motorisée. Le chariot est fixé à un câble disposé entre les rails. Une turbine disposée à l'extrémité est de la gare, du côté du Grand-Pont, permet de mouvoir le chariot. De l'autre côté, tout à l'ouest, se trouve une poulie de renvoi[C 4].

La seconde version du chariot transbordeur, utilisée jusqu'à la fin du service marchandises au Flon, est équipée d'un moteur électrique fonctionnant sous une tension de 600 V à courant continu[C 5]. Le câble est ainsi supprimé. Le système de captage, de par sa forme, est surnommé la tour Eiffel[C 5]. Dans la toute dernière version du chariot transbordeur, ce système est remplacé par deux pantographes[C 6].

Entrepôts

Ancien quai de chargement des entrepôts de Port Franc.
Ancien entrepôt de Port Franc de la Société des Entrepôts de Lausanne marquant le style architectural du secteur du Flon, actuellement transformé en commerces.

Avec les voies appartenant au chemin de fer Lausanne-Ouchy, il y a en tout 44 voies desservies par le chariot transbordeur. La plupart mènent à des entrepôts et hangars. Ces derniers appartiennent à la Société des Entrepôts de Lausanne. Entreprise fondée le et dont les activités marchandes débutent le à la suite de l'octroi d'une concession fédérale accordée le [C 7].

Le terrain sur lequel sont bâtis les entrepôts et la gare, d'une surface totale de 2 310 m2 est acquis par la compagnie du chemin de fer de Ouchy à Lausanne pour 75 000 CHF[C 7].

Un entrepôt particulier de la gare est celui nommé la banane. Construit en 1900 entre la route de Bel-Air et celle de Genève, il présente la particularité de posséder un ascenseur à wagons afin de connecter les voies normales du L-O aux voies métriques du LEB via celles des tramways lausannois assurant ainsi un transfert du frêt, par le biais de trucks, avant que le LEB et les CFF n'utilise les installations de transfert de frêt à la gare de Lausanne-Sébeillon. Le bâtiment est démoli à la fin du XXe siècle pour être remplacé par des commerces[Ref 3].

Situation actuelle

Partie émergente de la partie LEB de la gare.

Dans sa forme actuelle, la gare, située au centre de la place de l'Europe, est directement connectée à la station Lausanne-Flon et aux quais du métro M2 situés à l'est, ceux du métro M1 étant au sud, mais nécessitent d'emprunter un couloir de correspondance et des escalators. Les deux voies du LEB sont numérotées Voie 1 et Voie 2 mais chaque ligne de métro a ses propres numéros de voies  qui sont donc aussi Voie 1 et Voie 2 pour chacune d'entre elles . Ainsi, pour des déplacements dans la gare et la station de métro par exemple, il faut toujours préciser la ligne en plus de la voie pour indiquer correctement le lieu où se rendre.

En voie 1 (droite), automotrice LEB RBe 4/8 43. En voie 2 (gauche), automotrice LEB Be 4/8 33 Bercher.

Terminus de la ligne Lausanne - Bercher, la gare de Lausanne-Flon comporte un quai et deux voies. Étant donné les infrastructures offertes par les TL pour les services à la clientèle, il n'y a pas de guichets spécifiques à la compagnie. La gare comporte néanmoins une salle d'attente fermée et deux automates à billets CFF. Il y a aussi un petit poste de contrôle d'où il est possible de contrôler visuellement l'ensemble de la gare, grâce à un système de vidéosurveillance.

En 2013, la gare compte une moyenne de 6 437 passagers par jour, soit 30,48 % des mouvements journaliers de la ligne[Ref 4].

D'ici 2025, elle sera en correspondance avec deux nouvelles lignes des TL à la station Lausanne-Flon : la ligne M3 du métro et la ligne T1 du tramway.

Commerces

Quelques commerces sont implantés dans la gare. Dans l'enceinte centrale de la gare se trouve une pharmacie ainsi qu'un kiosque à journaux jumelé avec une petite épicerie. Sont aussi implantés dans la gare des cabines automatiques de photographie, des distributeurs automatiques de produits alimentaires ainsi que des guichets automatiques bancaires.

Desserte

Gare terminus de la ligne du LEB, la gare de Lausanne-Flon est desservie par des trains régionaux et directs à destination de Bercher et d'Échallens.


Origine Arrêt précédent Train Arrêt suivant Destination
Terminus Terminus R Lausanne-Chauderon Cheseaux
ou Échallens
ou Bercher
Terminus Terminus D Lausanne-Chauderon Échallens
ou Bercher

Notes et références

Notes

Références

  • ROCH00 : Chemins de fer privés vaudois 1873 - 2000
  1. ROCH00, p. 253
  2. ROCH00, p. 377
  • ROCH09 : Chemins de fer privés vaudois 2000 - 2009 : 10 ans de modernisation
  1. ROCH09, p. 111
  2. ROCH09, p. 130
  • PAIL87 : La compagnie du chemin de fer Lausanne-Ouchy : Épopée lausannoise
  1. PAIL87, p. 141
  2. PAIL87, p. 76
  3. PAIL87, p. 116
  4. PAIL87, p. 113
  5. PAIL87, p. 117
  6. PAIL87, p. 119
  7. PAIL87, p. 61
  • DIET11 : Le paradis perdu : Le démantèlement du trafic régional ferroviaire à voie normale en Suisse
  • Autres références
  1. Caroline Zuercher, « Le Flon enfin sur les rails », Le matin, no 147, , p. 5
  2. [(fr) Le Flon, c'est le cœur de ma ville! (page consultée le 22 janvier 2012)]
  3. Rémy-Pierre Berra, « La «Banane» prend l'ascenseur », 24 heures, no 60, , p. 21
  4. Observatoire de la mobilité, « Indicateurs de suivi de la mobilité lausannoise » [PDF], sur ville de Lausanne, Service des routes et de la mobilité, (consulté le ), p. 13
  1. « Quartier du Flon », sur http://www.lausanne.ch (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Encyclopédies spécialisées

  • [ROCH00] Michel Dehanne, Michel Grandguillaume, Gérald Hadorn, Sébastien Jarne, Anette Rochaix et Jean-Louis Rochaix, Chemins de fer privés vaudois 1873 - 2000, Belmont, La Raillère (anciennement BVA), (ISBN 978-2-88125-011-8)
  • [ROCH09] Jean-Louis Rochaix, Sébastien Jarne, Gérald Hadorn, Michel Grandguillaume, Michel Dehanne et Anette Rochaix, Chemins de fer privés vaudois 2000 - 2009 : 10 ans de modernisation, Belmont, La Raillère, , 420 p. (ISBN 978-2-88125-012-5)
  • [PAIL87] Jean Paillard, Roger Kaller, Gaston Fornerod, Michel Dehanne et Jean-Éric Seewer, La compagnie du chemin de fer Lausanne-Ouchy : Épopée lausannoise, Lausanne, BVA, (ISBN 2-88125-005-X)
  • [DIET11] Marc Dietschy, Le paradis perdu : Le démantèlement du trafic régional ferroviaire à voie normale en Suisse, Genève, Slatkine, , 213 p. (ISBN 978-2-8321-0439-2)

Autre ressource bibliographique

Articles connexes

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