Ganglion lymphatique

Les noeuds lymphatiques (dits « lymphonœuds » ou encore « ganglions lymphatiques » dans la nomenclature internationale, traduction du latin nodi lymphatici) sont des petits amas réniformes dont la taille varie de l'un à l'autre. On en dénombre chez l'humain environ 800, pour une masse totale de 500 à 800 g.

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Ganglion lymphatique
Schéma anatomique d'un ganglion lymphatique
Données
Nom latin nodus lymphaticus (TA +/-)
MeSH A10.549.400 et A15.382.520.604.412

Ils sont le lieu de prolifération et de différenciation des cellules immunitaires. Le premier rôle des vaisseaux lymphatiques est d’amener un antigène (dans la grande majorité des cas issu d’un pathogène) du tissu jusqu’aux ganglions, afin d’activer la réponse immunitaire spécifique des lymphocytes T et B.

Localisation des groupes ganglionnaires

Localisation

Les ganglions lymphatiques sont situés le long du réseau lymphatique, regroupés en certains points « stratégiques » :

  • les réseaux profonds : au niveau de l’abdomen, du thorax, du cou, etc. ;
  • les réseaux superficiels : aux niveaux inguinal, axillaire, occipital, cervical, etc.

Les ganglions font partie du tissu lymphoïde ; tissu important, structuré en réseau complexe et d'apparence morcelé en ce qui concerne les ganglions.

Description

Coupe d’un ganglion lymphatique
Préparation histologique d'un ganglion lymphatique montrant : (1) capsule, (2) sinus sous capsulaire (3) centre germinal (4) nodule lymphoïde (5) trabécules

Chacun des ganglions mesure normalement moins d’un centimètre chez l’humain, sauf en cas d’adénopathie. Les ganglions ont une structure plus ou moins globuleuse, et ils se décomposent en plusieurs zones (de la périphérie vers le centre) :

  • le sinus capsulaire, qui permet l’arrivée des antigènes par les vaisseaux lymphatiques et sanguins afférents ;
  • le cortex du ganglion, lieu de prolifération et de différenciation des lymphocytes B (qui y sont regroupées en amas nommés follicules, responsables du grossissement des ganglions en cas de stimulation antigénique) ;
  • le paracortex, qui abrite les lymphocytes T et les cellules dendritiques ;
  • le hile, au niveau duquel il y a autant de lymphocytes B que de lymphocytes T, et par lequel sort le vaisseau lymphatique efférent.

Globalement, un ganglion lymphatique se divise en trois compartiments fonctionnels :

  • un compartiment sinusal (ce sont les espaces de circulation propre à la lymphe) ;
  • un compartiment sanguin (qui permet de déplacer rapidement un maximum de cellules lymphoïdes de ganglion à ganglion ou de ganglion vers les tissus) ;
  • un compartiment parenchymateux (constitué de l’ensemble des cellules lymphoïdes).

Fonctions

Les ganglions lymphatiques ont pour fonction la production des acteurs du système immunitaire : production d’anticorps, de cellules effectrices (douées de phagocytose) et de cellules mémoires[1].

Pathologies

Les lymphonœuds (ganglions lymphatiques) prennent le nom d'adénome s'ils sont hypertrophiques (palpables, de taille supra-centimétrique) et on parle d'adénopathie pour décrire une augmentation de taille pathologique.

Les principales maladies pouvant être diagnostiquées via la présence d'adénopathies (par ordre de fréquence) :

  • maladies infectieuses avec présence d'adénome au niveau des lymphocentres (lieux regroupant plusieurs lymphonoeuds) drainant le système lymphatique de l'organe infecté (exemple maladie des griffes du chat). Parfois, le pathogène n'est pas détruit par le système immunitaire et le lymphonœud devient centre d'hébergement du pathogène (bactérie, virus, parasite…) comme dans le cas du trypanosome (maladie du sommeil, trypanosomiase, parasitose à trypanosome) qui va rester un certain temps dans les lymphonœuds, avant d’attaquer le cerveau ;
  • siège de métastases dans la grande majorité des cancers ;
  • cancers du système lymphatique (lymphome) qui se manifestent par la présence d’une polyadénopathie disséminée avec des lymphonœuds, indurés, fixes, et hypertrophiques (> cm) ou autres hémopathies ;
  • allergie sévère ;
  • maladie systémique.

Notes et références

  1. Baptiste Coustet, Sémiologie médicale, Vuibert, , 5e éd..

Voir aussi

Bibliographie

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Les ouvrages doivent être « de référence » dans le domaine du sujet de l'article dans lequel ils apparaissent. Il est souhaitable — si cela présente un intérêt — de les citer comme source et de les enlever de la section « bibliographie ».
  • (en) Adair TH, Moffatt DS, Paulsen AW et Guyton AC. « Quantitation of changes in lymph protein concentration during lymph node transit » Am J Physiol. 1982;243: H351: H359.
  • (en) Adair TH and Guyton AC.« Modification of lymph by lymph nodes. II. Effect of increased lymph node venous blood pressure » Am J Physiol. 1983;245: H616-H622. (Résumé, en anglais)
  • (en) Adair TH et Guyton AC. « Modification of lymph by lymph nodes. III. Effect of increased lymph hydrostatic pressure » Am J Physiol. 1985;249: H777-H782. (Résumé, en anglais)
  • (en) Angeli V, Ginhoux F, Llodra J, Quemeneur L, Frenette PS, Skobe M, Jessberger R, Merad M, and Randolph GJ. « B cell-driven lymphangiogenesis in inflamed lymph nodes enhances dendritic cell mobilization » Immunity 2006;24:203–215. DOI:10.1016/j.immuni.2006.01.003 (Résumé, en anglais)
  • (en) Dadras SS, Lange-Asschenfeldt B, Velasco P, Nguyen L, Vora A, Muzikansky A, Jahnke K, Hauschild A, Hirakawa S, Mihm MC et Detmar M. « Tumor lymphangiogenesis predicts melanoma metastasis to sentinel lymph nodes » Mod Pathol. 2005;18: 1232–1242. DOI:10.1038/modpathol.3800410 (Résumé, en anglais)
  • (en) Randolph GJ, Angeli V et Swartz MA. « Dendritic-cell trafficking to lymph nodes through lymphatic vessels » Nat Rev Immunol. 2005;5: 617–628. DOI:10.1038/nri1670 (Résumé, en anglais)
  • (en) Tomei AA, Siegert S, Britschgi MR, Luther SA, and Swartz MA. « Fluid Flow Regulates Stromal Cell Organization and CCL21 Expression in a Tissue-Engineered Lymph Node Microenvironment » J Immunol. 2009;183:4273–4283. DOI:10.4049/jimmunol.0900835 (Résumé, en anglais)

Articles connexes

Lien externe

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