Gérard Théodore

Gérard Théodore, né le à Paris et mort le dans la même ville[1], compagnon de la Libération, est un statisticien français, inspecteur général de l'Insee.

Biographie

La Résistance

Originaire d'une famille de commerçants, Gérard Théodore poursuit un cursus scientifique aux lycées Michelet et Saint-Louis. En 1939, il est sous admissible à Polytechnique et admissible à l'École de l'air ; il entre en classe préparatoire, en , au lycée de Coutances. Mais il refuse l'armistice, et, après avoir entendu l'appel du général de Gaulle, il gagne Granville à bicyclette. De là, le , il embarque sur un bateau de pêche et, via Chausey et Jersey, rejoint l'Angleterre sur un navire de commerce.

Engagé dans les Forces françaises libres dès le , il est affecté à une des sections de l’artillerie des FFL. Il participe aux premières campagnes de son unité : Dakar, Érythrée, Syrie et Libye. Il est cité à l'ordre de la Brigade d'Orient le , en Érythrée, comme canonnier pointeur. Après le regroupement des FFL en Palestine, il participe à la campagne de Syrie et aux combats de Kissoué et de Damas face aux troupes de Vichy.

Après avoir suivi les cours d'élève aspirant à Damas, il prend part à la campagne de Libye à la 1re Brigade française libre du général Kœnig. Officier de tir à Bir-Hakeim, bien que légèrement blessé par l'exécution d'un tir le , il reste à son poste. Une heure plus tard, il a la jambe gauche arrachée. Il quitte la position de Bir-Hakeim avec l'ensemble de la Brigade dans la nuit du 10 au . Évacué sur Tobrouk, soigné et amputé à l’Hôpital de Beyrouth (où il est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle), Gérard Théodore rejoint le 1er Régiment d'Artillerie en à Sabratha en Tripolitaine. Il est ensuite affecté à l'État-major du général Kœnig en Angleterre, de à . Promu lieutenant, il est envoyé en mission en France (Bayeux et Saint-Lô) fin juillet 1944 puis arrive à Paris avec Leclerc, le .

Il est président de la Société d'Entraide des Compagnons de la Libération (SECL) de 1983 à 2006.

Il est membre du Conseil de l'Ordre de la Libération de à son décès.

Déjà très affaibli, il a témoigné dans le film Bir Hakeim 1942, quand la France renaît diffusé le sur France 3[2]. Il meurt quatre jours après, le , et est inhumé au cimetière communal de Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne).

Le statisticien

Après la guerre, Gérard Théodore passe les certificats de mécanographie et de statistique à l’Université de Paris et devient administrateur de l'Insee. Il effectue des missions d'expertise et de mise en place d'enquêtes par sondage en AOF, AEF et Extrême-Orient. Il exerce dans les territoires d’Outre-mer, comme chef de service statistique au Cameroun (Yaoundé) puis en AEF (Brazzaville). De 1951 à 1961, il est Directeur adjoint du service central des statistiques du Ministère de la France d’Outre-mer. Professeur au centre FAO de statistique agricole à Ibadan (Nigeria) en 1953 puis chef de la mission démographique de Guinée (1954-1955), Gérard Théodore dirige ensuite le centre FAO de statistique agricole à Bingerville en Côte d’Ivoire (1957). Il est membre du Comité Consultatif de Statistique Agricole de la FAO (1957-1971) et de la Royal Statistical Society.

Revenu en France métropolitaine, Gérard Théodore dirige le Service Central d'Enquêtes et d'Études Statistiques (SCEES) au Ministère de l'Agriculture de 1961 à 1971, puis la Direction de la Production à l’Insee de 1972 à 1983.

Inspecteur Général de l'Insee, il est aussi conseiller scientifique à la Cité des sciences et de l'industrie de 1984 à 1989, membre de la Société de statistique de Paris et Président de l’Association Internationale des Statisticiens d’Enquêtes (Institut International de Statistique) de 1981 à 1983.

Décorations

  • Grand Officier de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du
  • Grand Officier de l'Ordre National du Mérite
  • Croix de Guerre 39/45 (3 citations)
  • Commandeur du Mérite agricole[3]

Notes et références

Lien externe

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