Gérard Prémel

Gérard Prémel est un sociologue, écrivain et poète breton né en 1932, directeur de l'Atelier de Recherche sur l'Environnement, l'Aménagement et la Régionalisation (AREAR). Il a été membre de la section d'art et d'architecture de l'Institut culturel de Bretagne (en 1995) et directeur de la revue Hopala ! (en 2002), revue culturelle et littéraire bretonne, fondée sur le modèle de la revue culturelle et littéraire galloise Planet. Il a publié de nombreux ouvrages de poésie, de Joie, Colère et Vérité en 1954 aux Éditions Seghers à Bretagnes, au propre et au figuré, en 2018, aux Éditions Hedna. Il a également collaboré à plusieurs livres d'artistes.

Biographie

  • 1932-1953. Naissance à Paris. Parents émigrés bretons de la misère. Enfance 3/4 parisienne 1/4 bretonne. 1937, séparation des parents.
  • Découverte de la violence SS et de celle des bombardements. 1944, les barricades à Paris et le sifflement des balles.
  • 1946, renvoi de l’école primaire, découverte simultanée de Jonathan Swift et de Edgar Allan Poe.
  • 1947, apprenti peintre en lettres, à Clichy. Adhésion au Parti Communiste Français « plus jeune adhérent de France » (l’Humanité, ). Rupture avec le père militant SFIO.
  • Premier Sanatorium, puis passage par l’École des Arts Appliqués : création de la revue de poésie militante Luttes avec Léon Gordon. Découverte du Blues et du Jazz. Quitte les Arts Appliqués au cours de la 2e année. Première grève aux usines Jaeger de Levallois-Perret. Puis petits boulots : forain, livreur, manœuvre, représentant, céramiste...
  • 1953-57. Premier recueil de poèmes : Joie Colère et Vérité, aux Éditions Seghers. Agitation révolutionnaire à l’armée : à l'issue du stage d'Élève Officier de Réserve (EOR) de Saint-Maixent-l'École, le grade d’Officier lui est refusé pour raison politique (relations conflictuelles avec son condisciple Jean-Marie Le Pen qui dénonce la présence des rouges à St Maixent). Découverte de la Série noire éditée par Marcel Duhamel. Premier mariage avec Michèle Léa Gilberte Marie et premier fils.
  • 1956. En avril, "Rappel des disponibles". Incorporé à Evreux ; organisation d'une manifestation de rappelés dans cette ville en même temps que rédaction et diffusion d'une pétition adressée au Président Mollet qui paraît dans quelques journaux, dont l'Humanité : interrogatoire par la sécurité militaire et arrêts de rigueur. Profitant du désordre régnant au sein de l’armée, il parvient à se faire muter à Berlin. Découverte éblouie de cette Ville en chantier : le Berliner ensemble, le Staatsoper, l’Île des Musées, Stravinsky, etc. Rencontre avec la germaniste Sabine Cornille. Rattrapé par la Sécurité militaire, il est envoyé aux arrêts en Forêt Noire.
  • 1957. Admission aux Beaux-Arts de Paris, section architecture.
  • 1959-61. Abandon des Beaux-Arts et Second mariage avec Aaroné Katzin, à St Thomas, Virgin Islands (W.I), qui donne lieu à une conversion au judaïsme. Autre découverte éblouie, celle de New-York. Puis sept mois au Mexique : peinture et gravure. Découverte de la littérature de Science-fiction. Accueil à Mexico par David Alfaro Siqueiros du "matrimonio Frances". Relations fraternelles du couple avec les membres du Taller de Gráfica Popular (es) et Elizabeth Catlett. Participation aux travaux du Taller de Gráfica Popular (es)puis voyage dans les états du Sud-est : Aaroné dessine, Gérard fait des relevés d’archéologie maya à Chichén Itzá, Uxmal et Dzibilchaltún.
  • 1961. Retour en France, second fils. Exposition à Paris des gravures du Taller de Grafica Popular à la galerie des Beaux Arts. Responsabilités de base au PCF et découverte que le mensonge est la clandestinité de la vérité.
  • 1964. Architecture et urbanisme en Côte d’Ivoire. Coup de foudre pour l'Afrique et les cultures africaines, Baoulées, Sénoufos, Guéré (peuple).
  • 1965. Peinture et participation au salon de la jeune peinture en compagnie d'Eduardo Arroyo, Jérôme Tisserand, Antonio Recalcati, etc. Période d'architecture alimentaire.
  • 1967-68. 2e sanatorium, 2e divorce, 2e recueil de poèmes : La chanson du mauvais pli, inédits dans le Pont-de-l’épée et Europe (revue). Longue liaison avec Armelle Diel, avec laquelle il vit douloureusement les jours Mai 68.
  • 1969. Invasion de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie. Accusé par la fédération de Seine-Saint-Denis du PCF d'être un « élément anti-parti : diffusant dans nos rangs l’idéologie du soi-disant printemps de Prague », décide de quitter le Parti. 3e recueil : Nous n’irons plus au ciel, chez Pierre-Jean Oswald.
  • 1972. Mariage avec Armelle Diel.
  • 1973-1978. Enseignant à l’ICART (Institut des carrières artistiques). Puis travailleur émigré en Algérie : architecture et urbanisme à la CADAT (Caisse Algérienne d'Aménagement du Territoire) puis au cabinet d'architecture LHK à Alger. Armelle est coopérante dans l'enseignement agricole. Rencontre mémorable avec Per Folgalvez, ancien résistant, exclu du PCF, militant pro-FLN. Découverte que tout nationalisme est une perversion de l’idée de nation. Architecture en Normandie : construction à Carsix, dans l’Eure, de locaux pédagogiques pour enfants souffrant de troubles de la personnalité. Poèmes dans les revues Les Lettres nouvelles et Solaire. Charge de cours régulière à l'université Paris VIII (Vincennes), département Urbanisme à l'Institut français d'Urbanisme. Plusieurs articles et ouvrages divers sur l’aménagement.
  • 1980-85. Diplôme de l’EHESS puis création à Paris de l’Atelier de Recherche sur l’Environnement et l'Aménagement Régional. Études diverses pour les DDE d’Île-de-France (entre autres : enquête sur les pratiques sauvages du 2 roues motorisé). Contre-expertises associatives et militantes. Doctorat de sociologie (mention très bien) à l’EHESS, sous la direction de Placide Rambaud (dont il restera ami jusqu’à son décès). C’est Placide qui l'introduit à la direction d’un cycle de séminaires de sociologie de l'aménagement pour le Ministère de l’Équipement (Techniques et territoires : lieux et liens, 1989). Découverte tardive de l’enfer des Sciences dites Humaines.
  • 1987-91. Retour en Bretagne. Retrouvailles et réconciliation avec le père. Chargé de recherche au LARES, laboratoire de recherches et d'études sociologiques, à l’Université de Haute-Bretagne (Rennes II). Chargé de cours à l’École d’architecture de Rennes.
  • 1991-2012. Rapatriement à Rennes de l’Atelier de Recherche sur l’Environnement et l’Aménagement Régional (AREAR - Bretagne) : contrats divers sur un thème central : les constructions identitaires dans les choix politiques de développement et d'aménagement. Animation du Comité scientifique d'AREAR. Participations aux travaux de l'Institut Culturel de Bretagne, membre durant quelques années de son comité scientifique où il côtoiera Loeiz Laurent (auteur de Destins Bretons), directeur régional de l'INSEE, avec lequel il noue une amitié durable. Durant cette période, il est également formateur dans le champ des Sciences Humaines, tout en exerçant des responsabilités associatives.
  • 2002. Après quelques publications en 2001 et 2002 dans la revue bretonne Hopala !la Bretagne au Monde (3 numéros par an), il en devient le directeur de 2003 à 2009 et approfondit l'orientation donnée par son fondateur Jean-Yves Le Dissez. Parmi les numéros marquants qu'il a animés, ceux sur les cultures Palestiniennes, Kurdes, Tchétchènes-Ingouches, illustrent cette orientation. Il y a par ailleurs publié quelques articles notables : "De la singularité comme clé de l'universalité"; "Le monde comme je"; "Laïcité et hospitalité", etc. Au fil du temps, il est épaulé dans cette entreprise par divers acteurs du débat régional, entre autres Manuel Cortella, Anne-Marie Kervern, Nathalie Dugalès, et Yann Le Meur, qui deviendra un ami.
  • En 2004. il consacre un numéro spécial de la revue Hopala! au pèlerinage islamo-chrétien des Sept-Saints (Vieux-Marché) dans les Côtes d'Armor et à son fondateur l'orientaliste Louis Massignon, qu'il vénère, au même titre que Germaine Tillon. Il reste depuis cette date un artisan actif des rencontres transculturelles dont cette commune trégoroise est le lieu. Sa rencontre avec le responsable alors de cet évènement, le cinéaste Sébastien Le Guilloux, génère une amitié et une fraternité durables.
  • 2012. Rencontre de Toufik Hedna, le Président de l'association des Amis de l'Algérie à Rennes qui deviendra son éditeur et ami.
  • 2018. Publication de Bretagnes, au propre et au figuré aux éd. Hedna, dans lequel 15 poèmes rassemblés sous le titre Les ateliers, témoignent d'un long compagnonnage avec des artistes qu'il a côtoyés dont : Bertrand Bracaval, Nathalie Léonard, Constance Villeroy ou encore Catherine Denis , pour laquelle il a écrit Les Universaux (traduit en breton, en anglais et en chinois). À 86 ans, il milite dans un collectif rennais de défense des Sans Papiers.

Publications

Ouvrages poétiques ou littéraires

  • 1954 Joie colère et vérité, poèmes, Éditions Seghers
  • 1968 La chanson du mauvais pli, poèmes, Éditions Guy Chambelland
  • 1969 Nous n'irons plus au ciel, poèmes, Éditions Pierre-Jean Oswald
  • 1996 Un chemin de traverse, poèmes, auto-édition
  • 2000 Scènes de la vie hasardeuse de Ludovic Brôme, Editions Rafael de Surtis
  • 2003 Vues imprenables ou le livre des fenêtres, éd. Sens et Tonka
  • 2004 Parfois depuis peu, éd. l'Autre rive et fibres libres
  • 2005 Le pont est toujours intact, éd. Sens et Tonka
  • 2006 Le grand train des écoles, éd. Ville du Grand-Quévilly, avec la photographe Laurence Garcette
  • 2007 Petit dictionnaire portatif des prénoms en A, Ed Mona Kerloff
  • 2007 S'ils te mordent Morlaix, polar, éd Gisserot
  • 2011 Je vivrai sans temps, poèmes, Éditions L'Harmattan
  • 2011 À la frontière, poèmes, éd. Intervention à haute voix
  • 2012 Le salon du lisier, satire, éd. Elle et Lui
  • 2013 Petit dictionnaire portatif des prénoms en A, Ed Mona Kerloff, éd. revue et augmentée
  • 2014 Nouveau regard sur la littérature algérienne de langue française essai, éd. J.-M. Goater
  • 2014 Cantos et cantilènes, poèmes, éd. Intervention à haute voix
  • 2015 Le caillou fleuri, ou Rennes dans l'arène, thriller de politique-fiction, éd Yoran Embanner
  • 2015 L'été de l’exode, roman, éd Diabase, Grand prix du roman de l'AEB (Association des Écrivains Bretons)
  • 2016 Éloge de l'incertitude, digression philosophique, éd Diabase
  • 2018 Bretagnes, au propre et au figuré, Hedna éditions

Livres d'artistes et Revues

  • 1995 Les empreintes faîtières, avec Maya Mémin
  • 1997 Plume épi feuille, avec Maya Mémin
  • 2003 Petits trésors restés dehors, Factory éd, avec Constance Villeroy
  • 2004 Les trois vents, avec Bertrand Bracaval
  • 2005 La consultation du matin, avec Constance Villeroy
  • 2008 Yoni mouharabieh, avec Liliane Riou
  • 1949-1952 Création de la revue Luttes, avec Léon Gordon puis Christian Chevalier
  • 2003-2009 Direction de la revue Hopala ! la Bretagne au monde

De 1972 à 2015 : Nombreux textes et articles dans diverses revues dont Europe, Solaire, Lettres nouvelles, Le pont de l'épée, Rimbaud-revue, Passage d'encres, Littérale, Interventions à haute voix

Principaux travaux sociologiques

  • 1982 Enfants bâtisseurs, éd. du Scarabée, avec le photographe Yves Flatard
  • 1984 Bourgs et banlieues, éd CAUE 94, avec la photographe Chantal Pellée
  • 1991 Bretagne contribution au débat sur l'Europe des régions, éd. UBACS
  • 1993 Des nouvelles représentations aux nouveaux usages du littoral in Les annales du Conservatoire du littoral
  • 1995 Architecture et identité régionale, le paradoxe breton, éd. Institut Culturel de Bretagne
  • 1995 (avec Geneviève Delbos) La Bretagne et ses pêcheurs, in Sociétés Contemporaines n° 22/23
  • 1995 Anamnèse d'un dommage ou comment le français est venu aux Bretons, in Langage et Société n° 72
  • 1998 Dénomination et culture dominée. Quelques interrogations sur le non-dit le non-sens et le contre-sens, in Lengas n° 43
  • 2005 Enquête sur des mutants - comment repenser l'accueil collectif des 11-14 ans, éd. de l'INJEP
  • 2011 La grande perte et le bond en avant, in Revue internationale d'ethnographie n°1

Sources, presses, articles

Liens externes

  • Portail de la Bretagne
  • Portail de la poésie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.