Fraternité de Tibériade

La Fraternité de Tibériade est une communauté religieuse catholique d'inspiration franciscaine dont la maison-mère est à Lavaux-Sainte-Anne en Belgique. Elle a obtenu une reconnaissance canonique dans le diocèse de Namur.

Histoire de la Fondation

À la fin des années 1970, le jeune Marc Piret-Gérard s’était retiré dans le “Bois du Charnet”, un lieu-dit non loin du village de Lavaux-Sainte-Anne. Avec plusieurs amis, ils y menèrent une vie communautaire faite de simplicité et de travail manuel. Une nuit de Pâques, Marc Piret-Gérard reçoit l’appel du Christ à le suivre et aimer l’Église, son Corps. Le , le trentenaire faisait ses vœux dans les mains de Mgr Robert Mathen, l'évêque de Namur.

Devenu désormais Frère Marc, il brûlait à l'idée de donner vie à une petite fraternité vivant dans la prière, le travail, la vie fraternelle et l'évangélisation. Très vite, le nom de la communauté naissante s’impose à fr. Marc: le récit de la marche de Pierre sur les eaux touche fortement fr. Marc qui perçoit la suite du Christ comme un appel à marcher dans la foi, à avancer dans la confiance. L'évêque de Namur lui demande de donner une règle de vie à sa future communauté : c'est ce qui donnera naissance à "Jésus Notre Fondateur", nom de la Règle que suivent les frères et sœurs de Tibériade.

Le nom « Fraternité de Tibériade »

Le récit de la marche de Pierre sur les eaux du lac de Tibériade (Mt 14, 22-33) a guidé frère Marc dans le choix de ce nom : « Pour moi, suivre le Christ est un appel à marcher dans la foi. Bien souvent, j'avale quelques tasses d'eau bien salées, mais sans cesse, le Christ ressuscité me tire des profondeurs de la mer. En méditant l'évangile, j'ai perçu combien ce lac et ses rives étaient riches de la présence de Jésus : réponse des premiers disciples à son appel, témoignage de confiance de Jésus qui dort dans la barque malgré la tempête et qui répond à la détresse de ses frères, ... »[1].

Les premiers frères

Fr. Marc demeura longtemps seul dans le Bois du Charnet. Les visiteurs d'un jour, retraitants, pèlerins et autres personnes à la dérive venaient régulièrement passer un temps auprès de lui, mais pas de frères pour vivre le projet d'une Fraternité avec lui. Un jour, une religieuse de passage lui conseille de "prier St. Joseph, car il est le gardien de tout ce qui commence", lui dit-elle. Un peu plus tard, alors que fr. Marc était en train de construire la charpente de la grande chapelle actuelle, un jeune se présenta. Son nom était Joseph, il était menuisier charpentier et il venait car il rêvait de construire la charpente d'une église[2]. Quelque temps plus tard, il demanda à être reçu comme frère dans la Fraternité.

À partir de 1991, d'autres frères rejoignent fr. Marc et en 1995, la branche des sœurs commence.

Vie et charisme de la Fraternité

Depuis cet engagement de fr. Marc, 32 frères « moineaux » et dix sœurs « mésanges » l'ont rejoint. Le nom de « moineau » vient de ce qu'il évoque des moines-apôtres: les frères et sœurs prennent de manière régulière leur envol pour évangéliser le plus directement possible en tout lieu. Cette vie religieuse est donc toute imprégnée par la contemplation, la vie fraternelle et la mission. Les journées des frères et sœurs sont rythmées par la prière, l'accueil et le travail manuel qu'ils essayent de favoriser. Les personnes en visite ou en retraite sont invitées à partager le travail avec les frères et sœurs. Le travail des mains enracine dans le réel et ouvre à l'émerveillement de la création. Par l'étude, ils tiennent à recevoir une formation solide et spirituelle pour former des petits frères « tout terrain » dont certains pourraient devenir prêtres selon l'appel et les besoins de la mission.

L’Église à aimer

Une intuition très chère à fr. Marc est celle d'annoncer la beauté du Christ dans son Église. La mission des frères et sœurs est d'annoncer Jésus et de faire aimer son Église en accueillant l’Évangile dans le concret et la simplicité, en suivant l'exemple vigoureux de saint François et la petite voie de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus qui les aident à vivre dans un abandon à la Providence.

Des disciples ardents

Cette évangélisation, ils l'accomplissent spécialement auprès des jeunes et des familles afin que l'Esprit donne à l’Église de jeunes saints, des disciples ardents. Régulièrement, ils vivent des temps d'itinérance dans les villages, les écoles et les paroisses, là où ils sont appelés. Ils vont aussi visiter les familles ; c'est une mission qui les tient fort à cœur pour donner à l’Église de saintes familles. Parfois, des missions paroissiales sont organisées en collaboration avec les équipes pastorales sur place.

Caractéristiques

La Fraternité de Tibériade se caractérise par :

  • le choix d'une simplicité de vie, une sobriété qui laisse un espace à la Providence ;
  • l'attention à la qualité de la vie fraternelle : lieu de conversion pour que l'amour circule comme dans la Trinité ;
  • se laisser simplifier par l'Évangile et la confiance ;
  •  l'unité par la charité, l'humilité et la fidélité crée beaucoup de possibilités. Humblement, ils veulent aussi se mettre au service de l'unité là où le Seigneur les envoie. Ce qui leur importe, ce n'est pas d'être de telle ou telle tendance, mais de vivre l'Évangile et l'amour de l’Église avec audace, et de ne pas perdre son temps dans des querelles inutiles, afin que « l'Amour soit aimé ».

Les frères sont vêtus d'un habit bleu à capuchon sans scapulaire avec une ceinture de cuir et une croix de bois latine trilobée (symbole de la Trinité) et chaussés de sandales. Les sœurs ajoutent un scapulaire et un voile blanc sur la tête.


Fondations

La fraternité de Tibériade ne s'arrête pas aux frontières belges. Nous pouvons la retrouver en Lituanie, au Congo (près de Kikwit) et aux Philippines.

La fraternité en Lituanie

Communauté de Lituanie à Baltriškės (municipalité du district de Zarasai).

Diverses rencontres et anecdotes conduisirent le frère Joseph à participer au camp de Vytautas Toleikis, un professeur de Vilnius. Peu de temps après ces rencontres, deux jeunes invitaient le frère à y retourner.

À partir de 1991 et à l’occasion des JMJ de Czestochowa en Pologne, la Fraternité de Tibériade a commencé à recevoir des invitations de la part de jeunes lituaniens pour visiter des écoles, des paroisses et organiser des camps-retraites. Dès lors, le , Frères Joseph, Marc et Benoît s'embarquent dans une mission invraisemblable car, en Belgique, la fraternité croît petitement. Pourtant ce séjour fut déterminant.

Au fil des années, une petite antenne missionnaire s’est établie dans le village de Baltriskes, au nord de Vilnius, la capitale. Depuis 2001, une fraternité de frères y vit la vie religieuse, missionnaire et fraternelle.

L’accueil est abondant , surtout l’accueil de jeunes, et les demandes de missions a grandi au fil des années. Aujourd’hui, ce sont 7 frères qui vivent dans cette petite fraternité. Après plus de 15 ans de service, fr. François a passé le relais en 2018 à fr. Ivan comme serviteur de la fraternité de Baltriskes.

La fraternité au Congo

Les premiers contact missionnaires avec le Congo (RDC) remontent aux JMJ de Manille, aux Philippines, en 1995 et la rencontre de jeunes congolais qui invitent les frères à les soutenir spirituellement. Des visites sont organisées, et en 2004, une première équipe de frères, composée de fr. Benoît, fr. Cyrille, fr. Joseph et fr. Pascal vont fonder une Fraternité dans le diocèse de Kikwit. Ils seront rejoint par deux jeunes congolais, fr. Roger et fr. Jerry.

Mais en 2017, la chapitre de la Fraternité vote le retour des frères en Belgique et la transformation du lieu en un projet de développement et de soutien à la population locale. Le , la Fraternité de Tibériade lance donc le projet d’un « Foyer Évangile et Développement » (FED) en RDC dans la zone rurale de la périphérie de Kikwit.

C’est un projet spirituel et social pour donner espérance et confiance à la population. Bien-Aimé, jeune médecin, et l’abbé Sébastien, aumônier, vivent au service de ce mouvement évangélique. Des frères et sœurs accompagnent plusieurs fois par an les jeunes qui ont choisi de vivre sur place pendant un an.

La fraternité aux Philippines

En 1995, à la suite des JMJ aux Philippines, Fr. Emmanuel rencontre Kuya Nick, un jeune Philippin qui a le désire de créer un groupe de prière aux Philippines et sortir les gens de son village de la pauvreté. Fr. Emmanuel se rendit sur place pour se rendre compte de la situation, il y découvrit une grande pauvreté spirituelle et matérielle. À la suite de cette rencontre, la Fraternité fonda avec Nick et quelques volontaires, la fondation d’action sociale et spirituelle du village de Sapang. Ils mirent donc sur pied le premier groupe de prière saint Damien en 2001.

En 2003, deux jeunes médecins belges partirent comme volontaires pour fonder la première clinique dans le village.  Les médecins volontaires se succéderont ensuite pour former des médecins Philippins qui pratiquent aujourd’hui dans une nouvelle clinique construite à Sapang en 2013 par la fondation de Tibériade.

Les frères et sœurs visitent régulièrement le projet missionnaire et social de Sapang et donnent du soutien spirituel à la petite communauté de laïcs qui vit sur place.

Nouvelle étape

En , le frère Marc démissionne de sa charge de supérieur et il se retire pour vivre un temps de repos sabbatique à l'écart de la communauté. Frère Bart Verhack[3] lui succède comme supérieur général pour une période de six ans. Frère Bart a rejoint la communauté en 1999 à l'âge de vingt ans[4]. Il a passé une licence de sciences religieuses à la faculté de théologie de l'université catholique de Louvain. Il a prononcé ses vœux perpétuels en 2005 et le il a été ordonné prêtre[5]à la cathédrale Saint-Aubain de Namur par Mgr Léonard, pour le diocèse de Namur. 

Notes et références

  1. Frère Marc, fondateur de la Fraternité de Tibériade
  2. Fr. Marc, Histoire d’un appel (Emmanuel/Tibériade, 2010), p. 120
  3. Article du 9 mars 2012
  4. Né dans une famille de quatre enfants, il est le fils d'Ignace Verhack, professeur de philosophie à Louvain
  5. (nl) Article du 7 septembre 2015

Liens externes

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