Francisco I. Madero

Francisco Ignacio Madero González[1],[2], né le à Parras de la Fuente (Coahuila) et mort assassiné le à Mexico, est un homme d'État mexicain qui fut président de la République de 1911 à 1913.

Francisco I. Madero
Fonctions
Président des États-Unis mexicains

(1 an, 3 mois et 13 jours)
Vice-président José María Pino Suárez
Prédécesseur Francisco León de la Barra
Successeur Pedro Lascuráin Paredes
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Parras de la Fuente (Mexique)
Date de décès
Lieu de décès Mexico (Mexique)
Nationalité Mexicain
Parti politique Parti national anti-réélectionniste
Parti constitutionnel progressiste
Conjoint Sara Pérez Romero (es) (1870-1952)
Diplômé de Université de Californie à Berkeley
École des hautes études commerciales de Paris

Présidents des États-Unis mexicains

Il est connu au Mexique comme el Apóstol de la Democracia, l'apôtre de la démocratie.

Biographie

Premières années

Il est le fils de Francisco Ignacio Madero Hernández et de Mercedes González Treviño.

Il reçut une éducation soignée chez les jésuites, puis partit étudier à Baltimore, à HEC à Paris, après avoir effectué son cycle secondaire au lycée Hoche à Versailles. Il étudie aussi l'agriculture à l'université de Californie à Berkeley et la banque à la Culver Academies en Indiana.

Issu d'une famille de richissimes entrepreneurs proches des dignitaires du régime de Porfirio Díaz[3] il voulait apporter la démocratie au Mexique, mais sans bouleverser les cadres de la société ; il pensait que la démocratie apporterait par elle-même et au fil du temps l'amélioration des conditions de vie pour l'ensemble des Mexicains.

Madero pendant sa campagne électorale en 1910.

En 1905, il présenta sans succès sa candidature au poste de gouverneur de l'État de Coahuila. En janvier 1909, après avoir surmonté la désapprobation initiale de son père, il publia un livre intitulé : La sucesión présidencial en 1910, qui connut un retentissement inattendu. Son slogan était le même que celui de Díaz à ses débuts : sufragio efectivo, no reelección (suffrage effectif et pas de réélection). Luttant contre le gouvernement de Porfirio Díaz, qui, sans cesse réélu, gouvernait le pays depuis 1876, il créa le Parti national anti-réélectionniste le 22 mai 1909[4] et présenta sa candidature aux élections de 1910. Accusé de fomenter une insurrection armée, il fut arrêté le et emprisonné à San Luis Potosí. Après s'être échappé de la prison, il se réfugia aux États-Unis[5] et y proclama le plan de San Luis qui déclencha la révolution mexicaine.

La révolution

Il appela à une insurrection, dont la date était fixée au . À la date prévue, le soulèvement fut un fiasco. Ce n'est que dans l'État de Chihuahua, dominé par un grand propriétaire terrien, Luis Terrazas, et son gendre Enrique Creel, que Pascual Orozco prit les armes avec un groupe principalement formé de mineurs, tandis que Francisco Villa, un voleur de bétail et chef de bandits recherché par la police, rejoignit un groupe de madéristes dirigés par Castulo Herrera. Le matin du 20 novembre, Madero lui-même, qui avait traversé le Rio Grande, s'attendant à être accueilli par plusieurs centaines d'hommes, ne fut rejoint que par une poignée de partisans et retourna bredouille aux États-Unis. Alors que, désespéré, il s'apprêtait à partir pour l'Europe, l'annonce des événements du Chihuahua lui redonna espoir.

Présidence

Après la chute de Ciudad Juárez et le départ en exil de Porfirio Díaz qui voulait empêcher une guerre civile, Madero, bénéficiant alors du soutien des États-Unis, remporta l'élection présidentielle d'octobre 1911 (es) en obtenant 18826 voix [6] et accéda au pouvoir le 6 novembre.

Madero dut faire face à la désillusion de certains de ses propres partisans mais aussi à l'opposition des partisans de l'ancien régime, qui occupaient encore de nombreux postes. Issu de la bourgeoisie, il connait peu les conditions de vie et revendications des classes populaires et se préoccupe avant tout de rétablir la stabilité du pays. Emiliano Zapata lui réclame une réforme agraire, mais bien que compréhensif à son égard, il lui répond qu'une réforme agraire ne s’improvise pas et que les revendications des paysans sont trop radicales. Il opère une réforme administrative, mais elle est partielle. Il annonce également une réforme de l'armée que ne touchera cependant pas à la puissance et à l'influence des généraux porfiristes, tels que Bernardo Reyes et Felix Diaz (le neveu de Diaz), qui lui sont pourtant violemment hostiles[7].

Assassinat

Au début de l'année 1913, Huerta conspira avec Bernardo Reyes, Félix Díaz, le neveu de Porfirio, et l'ambassadeur américain Henry Lane Wilson (en) qui craignait que l'arrivée au pouvoir de Madero n'ouvrît une période d'instabilité. Le coup d'État fut fixé au . Il fut convenu que Madero serait destitué et que Reyes lui succèderait jusqu'à ce que des élections permettent à Díaz d'accéder au pouvoir[8]. Le coup d'État fut le début d'une période confuse et sanglante qui dura dix jours. Cette période est connue en espagnol sous le nom de « Decena Trágica » (la décade tragique). Madero, qui ne soupçonnait rien de la trahison de Huerta, prit une série de décisions qui lui furent fatales. Il confia à Huerta le commandement des troupes chargées de mater les rebelles menés par Díaz après la mort de Reyes.

Le 17 février, le frère du président, Gustavo A. Madero (qui avait négocié l'appui de financiers américains, notamment de la Standard Oil pour la révolution contre Díaz), fit arrêter Huerta. Le président, pour des raisons inexplicables, le fit libérer.

Le 18 février, Francisco Madero fut arrêté par le général Aureliano Blanquet et emprisonné. Huerta s'empara du pouvoir, après avoir convaincu Madero de démissionner et lui avoir donné sa parole qu'il aurait la vie sauve.

Le 19 février, Gustavo Adolfo Madero (es) fut assassiné dans des conditions particulièrement atroces.

Le 21 février, Madero fut assassiné en même temps que son vice-président Pino Suárez par des militaires chargés de les transférer du Palais national à un pénitencier, sous prétexte de tentative d'évasion. L'opération fut supervisée par le général Aureliano Blanquet et Cecilio Ocón[9]. Le major Francisco Cárdenas[10] qui commandait le détachement, fit descendre Madero et l'abattit de deux balles dans la tête. Le vice-président fut fusillé le long du mur du pénitencier[11].

Personnalité

Madero était un adepte du spiritisme[12],[13] et un membre important de la franc-maçonnerie[14]. Il était végétarien et non violent[15].

Le 30 novembre 1911, il fut le premier président en exercice au monde à prendre l'avion[16] durant un vol de 12 minutes sur un Deperdussin piloté par George Miller Dyott.

Madero a figuré sur de nombreuses monnaies et billets de banque mexicains. Son effigie apparaît sur les nouvelles pièces de 5 pesos de circulation courante de 2009, commémorant le 100e anniversaire de la Révolution.

Il figure désormais sur les nouveaux billets de 1000 pesos, en compagnie de Carmen Serdán Alatriste (es) et de Hermila Galindo mis en circulation le 20 novembre 2020[17].

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Charles C. Cumberland, Mexican Revolution : Gensis under Madero, vol. 1, University of Texas Press, .
  • (en) Alan Knight, The Mexican Revolution : Porfirians, Liberals and Peasants, vol. 1, University of Nebraska Press, .
  • (es) Enrique Krauze, Biografia del poder : Caudillos de la Revolucion mexicana, TusQuets Editores, coll. « Coleccion andanzas », .
  • Americo Nunes, Les révolutions du Mexique, 1, .
  • Manuel Plana, Pancho Villa et la révolution mexicaine, Casterman - Giunti, .
  • (en) Frank McLynn, Villa and Zapata. A Biography of the Mexican revolution, Pimlico, .

Notes et références

  1. .
  2. .
  3. Cumberland 1972.
  4. Nunes 1975, p. 70
  5. Plana 1993, p. 27
  6. John Womack, Emiliano Zapata et la révolution mexicaine, La Découverte,
  7. McLynn 2001, p. 152.
  8. Knight 1990, p. 489.
  9. .
  10. Krauze 1997, p. 73-74.
  11. Rosales Hernán, Madero y el espirítismo, Editorial Posada, Mexico D.F., 1973.
  12. Ferre de Mendioles Gabriel, Vida de Francisco I. Madero, Secretaría de Educación Pública, 1945.
  13. Robert A. Minder, Freimaurer Politiker Lexikon, Zum Rauhen Stein. ISBN et PARKES H. B., Histoire du Mexique, trad. SOUSTELLE J., Paris, 1939, p. 326.
  14. Éric Jauffret, Révolution et sacrifice au Mexique, Les éditions du Cerf, Paris, 1986, p. 12.

Voir aussi

Liens externes

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