Francaltroff

Francaltroff (Freialtdorf en allemand) est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.

Ne pas confondre l’ancien nom de Francaltroff avec l’ancienne commune de la Moselle Altroff.

Pour les articles homonymes, voir Altroff (homonymie).

Francaltroff

Étang de la Tensch.

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Arrondissement Sarrebourg-Château-Salins
Intercommunalité Communauté de communes du Saulnois
Maire
Mandat
Daniel Cufer
2020-2026
Code postal 57670
Code commune 57232
Démographie
Gentilé Francaltroffois, Francaltroffoises
Population
municipale
778 hab. (2018 )
Densité 62 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 57′ 48″ nord, 6° 47′ 53″ est
Altitude Min. 217 m
Max. 289 m
Superficie 12,46 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton du Saulnois
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Francaltroff
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Francaltroff
Géolocalisation sur la carte : France
Francaltroff
Géolocalisation sur la carte : France
Francaltroff
    Henriette de Lorraine, seigneur de Francaltroff en 1623 (Cornelis Galle II, 1635-70).

    Géographie

    Urbanisme

    Typologie

    Francaltroff est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (78,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (79,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (50,6 %), prairies (28,1 %), forêts (16,7 %), zones urbanisées (4,3 %), zones agricoles hétérogènes (0,2 %), eaux continentales[Note 2] (0,1 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Toponymie

    Du germanique alt « vieux » + dorf « village », au XVIIe siècle apparaît un deuxième adjectif : frei « libre », traduit ensuite par franc en français[8].

    Ancien noms[9]: Altorf (787 et 1476), Altorph et Altorff (1339), Altorff et Alstorff (1525), Altorff (1587), Freyaltroff (1590), Alstorf-lès-Leyningen (1594), Frey-Altroff (1628), Franc-Altorff (1630), Franc Altroff (1775), Altroff (1790), Freialtdorf (1871), Francaltroff (1919).

    Histoire

    Du Moyen Âge à la fin de l'indépendance lorraine

    La plus ancienne mention de Francaltroff se trouve dans une charte de l’évêque Enguerrand de Metz[10] datant de l’an 787. À la suite de Stoffel[11], la plupart des auteurs contemporains admettent que « Altorf juxta Tannae villam » fait référence à Francaltroff près de Grostenquin.

    Francaltroff semble avoir fait initialement partie du comté de Marimont[12] dont elle a été détachée dès le XIIIe siècle. Morcelée au gré des héritages, la petite seigneurie de Francaltroff fut possédée par diverses familles nobles de Lorraine allemande et des États voisins.

    En 1387, le chevalier Simund von Kastel engage la moitié des biens et revenus qu’il possède à « Altdorf près de Lendingen » à Simund Wecker von Zweibrücken-Bitsch jusqu’au remboursement de 180 Gulden d’or [13].

    Le plaid annal qui s’est tenu à Francaltroff en 1578[14] mentionne comme coseigneurs fonciers et haut-justiciers de Francaltroff : Alexandre de Braubach (1/6 ), Guillaume Kranz de Geispolsheim, bailli d’Allemagne (1/6), Catherine de Raville, veuve Pallant (1/3) et le comte Jean de Nassau-Sarrebruck (1/3).

    La seigneurie de Francaltroff était depuis des temps immémoriaux un franc-alleu du duché de Lorraine ce qui fut confirmé, à la faveur d'une requête des sieurs de Braubach et de Pallant, par une ordonnance[15] du duc Charles III datée du 18 décembre 1590. C’est là sans doute l’origine des noms « Frey Altroff » ou « Franc Altroff » souvent utilisés à partir du XVIIe siècle.

    Le duc Henri II de Lorraine réunit en 1623 ses fiefs lorrains de Francaltroff et Léning à la seigneurie de Lixheim qui fut érigée en 1629 en principauté immédiate du Saint-Empire romain germanique par Ferdinand II de Habsbourg en faveur de Louis de Guise, baron d'Ancerville et de son épouse Henriette de Lorraine, sœur du duc Charles IV de Lorraine[16]. À la suite du décès sans postérité d’Alexandre de Grimaldi, neveu par alliance et héritier du dernier époux d’Henriette de Lorraine, l’éphémère principauté de Lixing est réintégrée au duché de Lorraine en 1707[17].

    Les cinq sixièmes de la seigneurie de Francaltroff ont été acquis en 1711 à la barre de la cour souveraine de Lorraine par François Bleickhard baron d’Helmstatt, seigneur d’Hingsange et de Bischoffsheim, capitaine au service du roi de France[18] de la succession vacante du prince de Lixing. Un sixième de la seigneurie de Francaltroff appartenait en 1775 à monsieur de Gallonnier de Varize.

    Vers 1740 la famille d'Helmstatt fit construire à Francaltroff un nouveau château « couvert d’ardoises avec un corps de logis double de 100 pieds de face, précédé d’une très vaste et grande cour » [19] afin de remplacer l’ancien château ruiné. La famille d’Helmstatt n’y résidait semble-t-il pas souvent. Après l’acquisition du comté de Morhange en 1742, ils y firent construire vers 1769 un nouveau château qui devint leur principal lieu de résidence au détriment d’Hingsange et de Francaltroff. À la veille de la Révolution, le château était « tenu à ferme d’un anabaptiste » [20].

    Conformément aux dispositions du Traité de Vienne (1738), le duché de Lorraine perd son indépendance en 1766 à la suite du décès du duc Stanislas Leszczyński. Le village de Francaltroff est alors rattaché à la province de Lorraine placée sous la souveraineté du roi de France.

    De la Révolution française aux guerres du XXe siècle

    Les cahiers de doléances d’Altroff[21] rédigés le 16 mars 1789, témoignent de l’injustice du système féodal et des nombreux litiges entre les villageois et le comte d’Helmstatt qui semble avoir été âpre au gain et fort peu conciliant. En 1790 la province de Lorraine est divisée en départements. Francaltroff est rattachée sous le toponyme d’ « Altroff » au département de la Meurthe et devint même pour quelque temps chef-lieu d’un canton du district de Dieuze avant d’être rattachée au canton d’Albestroff[22].

    Carte postale de Francaltroff (« Freialtdorf») en 1915.

    À l’issue de la guerre franco-prussienne de 1870, « Altroff » est annexé à l'Empire allemand en vertu du traité de Francfort. La commune prend le nom de « Freialtdorf» et est rattachée au district de Lorraine, l’un des trois districts administratifs de l'Alsace-Lorraine.

    Conformément à l’article 27 du Traité de Versailles, la commune redevient française en 1919. Elle prend alors le nom actuel de Francaltroff et est rattachée au nouveau département de la Moselle qui adopte les limites administratives du district de Lorraine. De 1940 à 1945, le village est occupé par l’Allemagne et annexé de facto au troisième Reich qui l’incorpore au Gau Westmark. La commune subit d’importantes destructions lors des combats de 1944.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1989 mars 1995 Jean-Marie Zimmermann    
    mars 1995 mars 2008 René Rueff    
    mars 2008  ? Bruno Bintz    
    mai 2020 En cours Daniel Cufer    

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].

    En 2018, la commune comptait 778 habitants[Note 3], en augmentation de 4,71 % par rapport à 2013 (Moselle : −0,32 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    7268348869731 1891 2081 1781 1571 067
    1856 1861 1871 1875 1880 1885 1890 1895 1900
    1 0071 0411 009947912797782780727
    1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    716716600601595611552517582
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012 2017
    563558564615678739748742771
    2018 - - - - - - - -
    778--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Culture locale et patrimoine

    Héraldique

    Blason
    D'argent à la fasce de gueules, au rencontre de cerf crucifère d'or brochant sur le tout.
    Détails

    Édifices civils

    Château des comtes d'Helmstatt en 1905.
    • Passage au nord de la commune d'une voie romaine venant du vicus de Grostenquin[27].
    • Vestiges du château de Francaltroff construit vers 1740 par la famille d’Helmstatt. De plan rectangulaire il était couvert d'un toit d'ardoises à croupes. Il présentait une façade à trois niveaux de sept travées, soulignés par des bandeaux de grès. La porte d'entrée était surmontée d'armoiries[28]. Vendu comme bien national à la Révolution le château a été laissé à l’abandon par ses divers propriétaires, ses ruines ont été vendues dans les années 1970 à la commune pour le franc symbolique puis rasées. Il n’en subsiste que les communs.

    Édifices religieux

    Église Saint-Hubert
    Chapelle Sainte-Barbe au cimetière.
    • Francaltroff demeura une annexe de la paroisse catholique de Léning jusqu’à la Révolution. Une chapelle dédiée à saint Hubert y fut construite au XVIIIe siècle et desservie par un vicaire résidant. Ce n’est qu’à partir de 1750 que Francaltroff eu ses propres registres paroissiaux[29].
    • L'église Saint-Hubert actuelle a été reconstruite après les destructions de 1944.
    • Vitraux de Baccarat.
    • Chapelle Sainte-Barbe XVIIIe siècle, au cimetière.

    Personnalités liées à la commune

    Pour approfondir

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Toponymie générale de la France: Tome 2 - Ernest Nègre
    9. Dictionnaire topographique du département de la Meurthe - Henri Lepage (1862)
    10. Dom CALMET : Histoire de Lorraine, preuves, tome I, col. 293, première édition
    11. J. G. STOFFEL : De l’ancienneté du château de Morimont (Mörsperg), en Alsace. Le Bibliographe alsacien : gazette littéraire, historique, artistique, 1869 (4) p. 204-207, éditions Berger-Levrault, Strasbourg, (ISSN 2015-2027).
    12. Die Alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Jan. 1648. II. Theil, Straßburg 1909 p 315-323
    13. Archives Départementales du Bas-Rhin, Strasbourg, E4390 /3
    14. Irmtraut EDER : Die saarländischen Weistümer, Dokumente der Territorialpolitik. Minerva-Verlag Thinnes u. Nolte, Saarbrücken 1978
    15. Die Reichs-Unmittelbarkeit der Herrschaften Hinsingen, Lenning, Frey Altroff, Mörchingen, Berendorf, Estroff und Kinger in Lothringen, p. 79-81, 1792. Generallandesarchiv Karlsruhe - Archivalieneinheit 69 von Helmstatt A 1361
    16. Henri HIEGEL : Le bailliage d'Allemagne de 1600 à 1632. Tome 1 : L'administration, la justice, les finances et l'organisation militaire, Sarreguemines, Éditions Pierron, 1961 p. 113-116
    17. Die Alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Jan. 1648. II. Theil, Straßburg 1909 p. 184
    18. Jacques CHOUX : Dictionnaire des Châteaux de France – Lorraine, Berger-Levrault 1978 (ISBN 2-7013-0229-3).
    19. États de consistances des terres et seigneuries de Franc Altroff, Léning, Montdidier, Val de Kinger et Baronville. Landesarchiv Saarbrücken, Bestand Helmstatt A2
    20. Charles ETIENNE : Cahiers de doléances des bailliages des généralités de Metz et de Nancy pour les États généraux de 1789. Première série, Département de Meurthe-et-Moselle. Tome 2, Cahiers du bailliage de Dieuze, Imprimerie Berger-Levrault, Nancy 1912 p. 13
    21. Charles ETIENNE : Cahiers de doléances des bailliages des généralités de Metz et de Nancy pour les États généraux de 1789. Première série, Département de Meurthe-et-Moselle. Tome 2, Cahiers du bailliage de Dieuze, Imprimerie Berger-Levrault, Nancy 1912 p. 6-14
    22. Henri LEPAGE : Dictionnaire topographique du département de la Meurthe. Société d'Archéologie Lorraine et du Musée Historique Lorrain. Publié par l’imprimerie impériale, Paris,1862 p. 4
    23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    27. Marcel LUTZ, Maurice TOUSSAINT: La Moselle gallo-romaine. Société d'Histoire et d'Archéologie de la Lorraine, section de Sarrebourg, 1991
    28. Jacques CHOUX: Dictionnaire des châteaux de France - Lorraine. Éditions Berger-Levrault, 1978. (ISBN 2-7013-0229-3).
    29. Jean HOUPERT: La Prévôté d'Insming : repeuplement et restauration d'un canton lorrain après la guerre de Trente ans, Éditions Naaman, Sherbrooke, 1975 p. 74
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