François d'Assise

François d'Assise (en italien : Francesco d'Assisi), né Giovanni di Pietro Bernardone à Assise (Italie) en 1181 ou 1182[1] et mort le , est un religieux catholique italien, diacre et fondateur de l'ordre des Frères mineurs (O.F.M.) en 1210, caractérisé par une sequela Christi dans la prière, la joie, la pauvreté, l'évangélisation et l'amour de la Création divine. Il est canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX et commémoré le 4 octobre dans le calendrier liturgique catholique. François d'Assise est considéré comme le précurseur du dialogue interreligieux.

Pour les articles homonymes, voir Saint François et François d'Assise de Bourbon.

François d’Assise
Saint chrétien

François d'Assise sur une fresque de Cimabue dans la basilique d'Assise.
Saint, fondateur
de l'ordre des Frères mineurs
Naissance 1181 ou 1182
Assise, Duché de Spolète, Saint-Empire romain germanique
Décès   (44 ans)
Assise, États pontificaux
Nom de naissance Giovanni di Pietro Bernardone
Nationalité Italien
Ordre religieux Ordre des Frères mineurs
Vénéré à Basilique Saint-François (tombeau de François), Basilique Sainte-Marie-des-Anges, Val di Spoleto, Vallée de Rieti (4 ermitages dont Greccio, Fonte Colombo)
Canonisation 1228 Rome
par Grégoire IX
Vénéré par Église catholique, Communion anglicane, Églises luthériennes
Fête 4 octobre
Attributs représenté en bure marron et portant les stigmates, ou parlant à des oiseaux
Saint patron Italie, animaux, cultivateurs de l'écologie, louveteaux

Biographie

François d'Assise par Orazio Gentileschi.

Fils d'une riche famille marchande, en Ombrie, François est né à Assise entre le mois de mai et septembre[2] 1181 ou 1182[3]. Il est l'aîné des sept enfants de Pietro Bernardone dei Moriconi, très riche drapier d'Assise, et de Dona Joanna Pica de Bourlémont, femme pieuse issue de la noblesse provençale (la Provence est de culture occitane bien que relevant du Saint-Empire romain germanique jusqu'en 1481) et que Pietro a épousée en secondes noces en 1180 après un veuvage[4]. Son père n'est pas producteur de drap, mais revendeur, dans son échoppe ainsi que sur les marchés et les foires, allant chercher ses étoffes dans les zones de production ou d'échange. Sa richesse est constituée d'argent en numéraire placé ou prêté à intérêt, et des revenus de terres situées dans le contado et surtout de maisons dans la ville même[5].

À sa naissance, alors que son père est en France pour négocier draps et étoffes dans les foires de Provence et de Champagne, sa mère le fait baptiser sous le nom de Giovanni (Jean en l'honneur de l'apôtre homonyme) dans la cathédrale d'Assise consacrée à Rufin, saint patron de la ville. De retour de son voyage en France où il a fait de très bonnes affaires et en hommage à ce pays, son père, lui donne le nom de Francesco (François = français), qu’il gardera et par lequel il sera mondialement connu[6],[7].

Jeunesse

Dans les années 1190, il suit des cours dans l'école de chanoines de l'église San Giorgio à Assise où il apprend le latin. Destiné à seconder son père et probablement à lui succéder, il quitte l'école à 14 ans et entre dans la corporation des marchands[8].

Francesco vit alors une jeunesse dissipée marquée par les aspirations de son époque. Il commet peut-être à cette époque le péché de chair comme le suggère son Testament[9]. À l'époque des révoltes communales avec leurs bourgeois aspirant à la noblesse, il fait la guerre à la noblesse d'Assise et de Pérouse. La défaite des Assisiates à Ponte San Giovanni, en sera pour lui suivie d'une année d'emprisonnement. Malade durant sa captivité (probablement un début de tuberculose), il est libéré à prix d’argent grâce à son père et doit, après son retour à Assise, calmer ses ardeurs[6]. Les maladies, contractées pendant ce séjour en prison, ébranlent sérieusement sa santé qui demeurera ensuite toujours fragile[10].

Aimant la geste des troubadours, il n'hésita pas à entonner des chansons provençales, aussi retrouvera-t-on dans les strophes de ses œuvres le travail rythmique de ces poètes et musiciens de langue d'oc[11].

Changement de vie

François d'Assise prêchant aux oiseaux (d'après les Fioretti) par Giotto.

Sa conversion, réalisée en plusieurs temps, s'est faite au cours d'une longue maladie qui l'immobilise une grande partie de l'année 1204[12].

En 1205, alors qu'il rêve toujours d'acquérir le rang de noblesse par de hauts faits d'armes et d'être adoubé chevalier à la manière d'un princeps juventutis, il s'apprête à rejoindre l'armée de Gauthier de Brienne mais, un songe fait à Spolète où il tombe malade, le pousse à abandonner tout espoir d'accomplir ce projet et refuse de prendre les armes[13]. De retour à Assise, percevant les limites de l'idéal chevaleresque qui l'avait jusque là animé[14], il abandonne peu à peu son style de vie et ses compagnons de fête et fréquente de plus en plus souvent les chapelles du Val di Spoleto[15].

Dans son Testament, François indique que la rencontre avec les lépreux est l'évènement qui détermine son retournement. Il est alors imprégné par la notion de miséricorde qu'il a reçu des mouvements religieux laïcs de son époque, nouvelle sensibilité à la souffrance et à la déchéance d'autrui. Avec la pénitence et la paix, la miséricorde va devenir l'un des maîtres mots de la prédiction franciscaine[16].

En 1205, il a vingt-trois ans. Alors qu'il est en prière devant le crucifix de la chapelle Saint-Damien, selon la légende[17] (« légende » s'entend ici dans son sens originel, c'est-à-dire une hagiographie lue dans les monastères, pendant les repas ; dans les églises, pour l’édification des fidèles lors de la fête d’un saint), Francesco entend une voix lui demandant de « réparer son Église en ruine »[18],[19]. Prenant l'ordre au pied de la lettre, il se rend à la ville voisine de Foligno y vendre des marchandises du commerce de son père pour pouvoir restaurer la vieille chapelle délabrée. Il dépense également beaucoup d'argent en aumônes[20].

Furieux des excentricités de son fils, Pietro Bernardone exige qu'il lui rende des comptes et ne craint pas de l'assigner en justice pour le déshériter. À l'issue de ce procès au tribunal de l'évêque d'Assise Guido, Francesco rompt la relation avec son père en lui laissant, symboliquement, ses habits[21]. Francesco, se réclamant d'un statut de pénitent qui le fait échapper à la justice laïque, sera alors convoqué par l'évêque d'Assise. Lors de son audition sur la place d'Assise, au printemps 1206, François rend alors l'argent qu'il lui reste, ainsi que ses vêtements et se retrouvant nu, il dit à son père et à la foule rassemblée :

« Jusqu'ici je t'ai appelé père sur la terre ; désormais je peux dire : Notre Père qui êtes aux cieux, puisque c'est à Lui que j'ai confié mon trésor et donné ma foi »

L'évêque Guido, l'enveloppant de sa cape, couvre sa nudité, non pas par pudeur, mais pour signifier que l'Église le prend sous sa protection[17].

Après avoir trouvé refuge comme serviteur chez les Bénédictins de l'abbaye de San Verecondo au nord d'Assise, qui le traitent particulièrement durement, François part pour Gubbio où il est employé à la léproserie de San Lazzaro[22]. Revenant à Assise vers l'été 1206, il mendie pour obtenir de la population des pierres nécessaires à la reconstruction et restaure successivement les chapelles de San Damiano, de San Pietro, et de la Portioncule. Le (fête de saint Luc) ou le (fête de saint Mathias)[23], dans la chapelle de la Portioncule (La Porziuncola), François comprend enfin le message de l'Évangile[24] et, de converti, devient missionnaire.

Pauvreté, première communauté

Il décide alors d'« épouser Dame Pauvreté », se consacrant à la prédication et gagnant son pain par le travail manuel ou l'aumône. Il change son habit d'ermite pour une tunique simple. La corde remplace sa ceinture de cuir. Il est probable que sa fréquentation des lépreux date de cette époque et de la stabilité qu'il pouvait trouver auprès de la léproserie voisine. Bernard de Quintavalle, et Pierre de Catane le rejoignent très vite, puis d'autres encore et François se retrouve à la tête d'une petite communauté.

En 1210 le pape Innocent III, qui l'a vu en rêve soutenant la basilique Saint-Jean-de-Latran, cathédrale de Rome en ruines, valide verbalement la première règle rédigée par François régissant la fraternité naissante.

En 1212 il accueille Claire Offreduccio parmi les siens et fonde avec elle l'Ordre des pauvres dames appelées plus tard « sœurs Clarisses » en référence à leur sainte patronne.

Rapidement, l'ordre franciscain tel que l'avait conçu François est dépassé par son succès et s'organise contre les vœux du fondateur, si bien qu'après un voyage en Égypte et une rencontre étonnante en septembre 1219 près de Damiette avec le sultan Al-Kamel qu'il tente vainement de convertir[25], François abdique en 1220 (alors que son humilité lui fait rejeter le principe même du pouvoir, il emploie à cette occasion le terme resignare et non renuntiare, la « renonciation » répondant à des critères précis selon le droit canon[26]) et confie la direction de l'ordre à Pierre de Catane puis à Élie d'Assise. Il désapprouve également le goût naissant des Franciscains pour l'étude et l'enseignement, si bien qu'il refuse un jour d'entrer dans une maison conventuelle à Bologne lorsqu'il apprend qu'elle est surnommée « Maison des frères » et qu'elle comporte une école. Il fonde en 1222 le couvent de Folloni à Montella.

Règles

En 1221, durant le chapitre général, il couche sur le papier la règle officielle qu'il veut donner à l'ordre. Ce texte, appelé aujourd'hui Regula prima, est jugé trop long et trop flou pour être praticable.

En fait, le caractère « vague » de cette règle, bien qu'enrichie tous les ans par un chapitre, offrait des inconvénients d'organisation dans le contexte de l'époque ; ainsi :

« Dans l'esprit du fondateur, les frères devaient être à la fois des mendiants et des prédicateurs, vivre de la pauvreté absolue sans former de communautés cloîtrées : idéal (…) qui tout de suite rencontra des oppositions »[27].

Il s'agissait donc plutôt d'une organisation de pure religiosité sans contrainte institutionnelle.

En 1222, François se rend à Bologne où, à la demande de laïcs, il crée un troisième Ordre après celui des Frères mineurs et des sœurs pauvres : le Tiers-Ordre (appelé aujourd'hui « Fraternité séculière ») auquel adhère notamment la jeune duchesse de Thuringe, Élisabeth de Hongrie (1207–1231).

En février 1223, François se retire dans l'ermitage de Fonte Colombo pour reprendre la rédaction de la règle[28].

Celle-ci sera discutée au chapitre de juin puis approuvée par la bulle Solet annuere du pape Honorius III, d'où son nom de Regula bullata.

Une légende tenace veut qu'il ait créé en 1223 la première crèche vivante à Greccio alors que ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs siècles par des comédiens dans les mystères de la Nativité sur les parvis des églises[29].

Stigmates, fin de vie

En , François se retire avec quelques frères au monastère de l'Alverne. Le (trois jours après la fête de la Croix glorieuse), il aurait reçu les stigmates[30],[19]. Il serait donc le premier stigmatisé de l'histoire[31]. Depuis, il est souvent malade et en proie à des crises d'angoisse, il se réfugie dans une hutte près de la chapelle San Damiano, où il avait commencé son itinéraire spirituel et où vit la communauté des sœurs pauvres inaugurée par Claire d'Assise. Il y écrit son « Cantique de frère soleil » (ou « Cantique des créatures », premier texte en italien moderne), célébration de Dieu en sa Création, et l'un des premiers grands poèmes italiens.

Il meurt le dans la petite église de la Portioncule, aujourd'hui incluse comme chapelle de la basilique Sainte-Marie-des-Anges d'Assise dans le Val di Spoleto non loin de la ville haute d'Assise. Il laisse un testament où il professe son attachement à la pauvreté évangélique et à la Règle.

À sa mort, l'ordre des Franciscains compte de 3 000 à 5 000 frères[17].

Œuvres

Bien qu'il se présente comme illettré, François a laissé de nombreux écrits de genres variés. Certains d'entre eux nous sont parvenus comme autographes, c’est-à-dire les originaux écrits par François lui-même (BLéon, LLéon). D'autres sont des copies incluses dans des collections, telles que le prestigieux manuscrit 338 de la Bibliothèque communale d'Assise. D'autres, enfin, sont tirés d'écrits divers dans lesquels ils avaient été cités (par exemple la Règle de sainte Claire).

Son œuvre, qui comprend les Statuts de son ordre, des Sermons, des Cantiques et des Lettres, a été publiée à Anvers, 1623, in-4.

Authenticité des écrits

Saint François, gravure de Wenceslas Hollar (XVIIe siècle).

Les études récentes ont permis de déterminer les écrits que l'on peut attribuer à François, et à quel titre on peut les lui attribuer.

Certains textes ont été éliminés des éditions récentes du fait de leur degré d'authenticité trop faible. Ainsi la célèbre Prière pour la paix, appelée aussi Prière simple ou encore Prière de saint François, ne fait partie d'aucune collection manuscrite. La trace la plus ancienne de ce texte ne remonte pas avant 1913. La prière fut imprimée au dos d’une image pieuse représentant François d'Assise. Ce n’est qu’à partir de 1936 qu’on l'attribua à saint François. Son succès mondial est dû au sénateur américain Tom Connally (en) qui en fit lecture en 1945 à la tribune de la conférence de San Francisco qui verra naître l'ONU, la ville de San Francisco ayant été placée dès sa création par les Espagnols sous le patronage du saint. D’autres prières, autrefois fameuses, ont récemment perdu du crédit auprès des chercheurs et ont disparu des éditions critiques des écrits de François.

Deux textes sont autographes (LLéon, LD-BLéon). Pour d'autres, on a un témoignage attestant que François en est l’auteur (CSol). Parfois, comme cela arrivait souvent au Moyen Âge, François a dicté un texte à un secrétaire, plus ou moins habile. Certains textes commencent en effet par « Écrit comme… » (JP, TestS, BBe). Ceux-ci sont qualifiés d’opera dictata. Certains textes (Adm) semblent être des notes prises pendant des entretiens. La règle (1Reg, 2Reg) est un écrit ayant évolué de 1208 à 1223, dans lequel François tient certes une grande part, cependant une étude précise montre que ce texte est l'œuvre de la communauté franciscaine réunie en chapitre.

La classification de l'œuvre de François est toujours artificielle. Les textes mélangent les genres littéraires, notamment la Première Règle, à caractère législatif qui contient des modèles d'exhortation (type Lettres) et des prières. La classification souvent admise est celle qui suit :

Législation

Saint François, fresque au Sacro Speco (Subiaco).
  • Admonitions (Adm)
  • Joie Parfaite (JP)
  • Règle de 1221 ou Première Règle (1Reg)
  • Règle de 1223 ou Deuxième Règle (2Reg)
  • Testament (Test)
  • Règle pour les ermitages (RegErm)
  • Exhortation aux sœurs de Saint-Damien (ExhPD)
  • Testament de Sienne (TestS)
  • Fragment de la règle de sainte Claire (FVie et DVol)

Lettres

  • Lettre aux chefs des peuples (LChe)
  • Lettre à tout l'Ordre (LOrd)
  • Bénédiction à Frère Bernard (BBe)
  • Lettre à tous les fidèles (rédaction I) (1LFid)
  • Lettres à tous les fidèles (rédaction II) (2LFid)
  • Lettre aux clercs (LCle)
  • Lettre aux custodes (LCus)
  • Lettre à Frère Léon (LLéon)
  • Lettre à un ministre (LMin)
  • Lettre à saint Antoine (LAnt)

Prières

Saint François en prière, Salzbourg, porte de Kapuzinerberg.
  • Salutations des vertus (SalV)
  • Oraison
  • Louanges pour toutes les heures (LH)
  • Notre Père paraphrasé (Pat)
  • Louange à Dieu (LD)
  • Cantique des créatures (CSol)
  • Bénédiction à frère Léon (BLéon)
  • Exhortation à la louange de Dieu (ExhLD)
  • Salutation des Vertus (SalV)
  • Prière de saint François passant devant une église
  • Salutation à la Vierge (SalM)
  • Antienne mariale (PsFant)
  • Prière de saint François devant le crucifix de saint Damien (PCru)
  • Prière d’intercession
  • Psautier de saint François (PsF)

Les abréviations sont celle de l'édition bilingue latin français :

  • François d'Assise, Écrits, texte latin de l'édition K. Esser, introduction, traduction par T. Desbonnet, T. Matura, J-F. Godet, D. Vorreux, col. « Sources chrétiennes », Paris, Cerf, 1981 (ISBN 978-2-204-07235-9).

Divers

Fioretti.
  • Saint François d'Assise. Documents, Écrits de François et premières biographies rassemblés par les Pères Théophile Desbonnets et Damien Vorreux, OFM, Les Éditions Franciscaines, 1968; 3e éd. 2002, 1504 p. (ISBN 978-2-85020-113-4).
  • François d'Assise, La Joie parfaite, textes choisis et présentés par Stéphane Barsacq, Éditions Points-Sagesse, 2008 (ISBN 978-2-7578-0506-0).
  • François d'Assise. Écrits, Vies, témoignages. Édition du VIIIe centenaire, dir. Jacques Dalarun, Paris : Éditions du Cerf — Éditions franciscaines, 2010, t. I, p. 61-396 (ISBN 978-2-85020-250-6).
  • Les Fioretti de saint François d'Assise, datant de la fin du XIVe siècle, traduit dans toutes les langues importantes et constamment réédité.

Écrits perdus

Des cantiques composés, paroles et musique pour les Clarisses d'après Miroir de la perfection (SP 90). C'est peut-être de ces textes dont parle Claire d'Assise dans son testament.

Postérité

François est, fait inhabituel, rapidement canonisé le par le pape Grégoire IX, alors en exil face à l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen qui tente une invasion des États pontificaux[32]. Il fait partie des saints catholiques les plus populaires et sans doute celui qui est le mieux accueilli parmi les non catholiques ou non chrétiens.

À la suite de la nuit qu'il célébra dans une grotte à Greccio, l'usage de la crèche de Noël s'est répandu dans la famille franciscaine puis dans les foyers. Après sa rencontre avec le sultan à Damiette, l'annonce de la prière par les cloches, puis l'Angélus se sont répandus. François est le patron notamment des louveteaux (branche réservée aux jeunes enfants) au sein des mouvements de scoutisme catholiques, ainsi que celui des animaux, probablement par référence au miracle du « Loup de Gubbio » mais surtout pour le regard plein d'amour et de contemplation de l'œuvre de Dieu que portait saint François sur la nature (Cantique des créatures…). À son exemple, suivant l'article 6 de la loi scoute, les scouts sont invités à découvrir dans la nature « l'œuvre de Dieu » et à la considérer en conséquence (connaissance de la nature, respect…).

Considérant les animaux comme des créations vivantes de Dieu et les élevant au rang de frère de l'homme, il est devenu le saint patron des animaux et le jour de sa fête le a été instauré comme Journée mondiale des animaux lors d'une convention d'écologistes à Florence en 1931[33].

Le , le pape Jean-Paul II le proclame patron des cultivateurs de l'écologie[34],[35] par la lettre apostolique Inter sanctos praeclarosque viros[36].

Saint François d’Assise, statue d’Alonso Cano, Louvre, Paris.

En 2007, lors du troisième rassemblement œcuménique de Sibiu en Roumanie, le jour de la saint François d'Assise () a été choisi pour clore le Temps de la Création[37], devenu en 2019 « saison de la Création ».

Le pape Benoît XVI a déploré que la figure de François d'Assise ait subi les assauts de la sécularisation[38].

Le , le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio[39] est élu pape et prend le nom de François, en référence à François d'Assise selon ses propres dires rapportés par l'archevêque de New York Timothy Dolan[40]. Il est le premier de l'histoire et semble vouloir signifier par là sa volonté de voir l'Église retourner à sa mission première : être pauvre parmi les pauvres suivant ainsi le vieil adage ascétique médiéval « suivre nu le Christ nu »[41]. Le pape François s’est rendu le vendredi dans la cité du Poverello, dont il a pris le nom[42].

En 2014, la troisième et dernière version de sa biographie (après la Vita prima de 1228 et la secunda près de vingt ans plus tard) rédigée par Thomas de Celano a été retrouvée dans un fonds privé, acquise pour 60 000 euros par la Bibliothèque nationale de France[43] et publiée en français[44], italien et latin[45]. Dans cette version, l'accent est mis sur la réalité de la pauvreté matérielle de François ainsi que sur sa fraternité envers les créatures en leur qualité d'enfants du même Père plutôt qu'entendue comme un hymne à la nature.

En 2015, le pape François mentionne saint François d'Assise, dans son encyclique Laudato si' « sur la sauvegarde de la maison commune » (c'est-à-dire la sauvegarde de la Création), comme « l'exemple par excellence de la protection de ce qui est faible et d'une écologie intégrale »[46]. Le pape François a pris le nom de François en signe de pauvreté et d'espérance. [47]. En , Il place sa nouvelle encyclique, intitulée « Fratelli tutti »[48] sous le patronage de Saint François d'Assise, et la consacre « à la fraternité et à l'amitié sociale »[49].

Considéré comme le précurseur du dialogue interreligieux, sa ville natale a été choisie par Jean-Paul II comme siège de la journée mondiale de prière en 1986. Cette journée a été suivie d'autres journées de prière connues sous le nom de rencontres d'Assise.

Plusieurs églises de par le monde sont nommées en son honneur [50].

Dans la culture

Peinture

Films

Nazario Gerardi dans le rôle de Saint François dirigé par Roberto Rossellini.

Théâtre

  • 1926 : La Vie profonde de saint François d’Assise de Henri Ghéon
  • 1944 : Le Petit Pauvre de Jacques Copeau, Gallimard, 1946. Créée en 1988, la pièce est reprise diverses fois, notamment en 2016/2017 à la chapelle de la Pitié-Salpêtrière à Paris, mise en scène de Djamel Guesmi.
  • 1994 : François d'Assise, d'après l'œuvre de Joseph Delteil (1960), adaptation d'Adel Hakim et Robert Bouvier

Musique

  • Légende n°1 : Saint François d’Assise, La prédication aux oiseaux, Franz Liszt, 1863
  • Saint François d'Assise, diptyque musical, livret et musique de Charles Gounod, 1891.
  • L'infinitamente piccolo (des versions éditées hors de l'Italie incluent un ou plusieurs titres en français, allemand, grec ou flamand) composé et interprété par Angelo Branduardi, 2000.

Arts graphiques

  • Illustrations de Maurice Denis pour l’édition des petites fleurs de Saint François d’Assise, 1911, traduite par André Pératé
  • Illustrations d’Émile Bernard pour l’édition des petites fleurs de Saint François d’Assise, édition Ambroise Vollard, 1928
  • Illustration d’Umberto Brunelleschi, traduit par Frédéric Ozanam, Les petites fleurs de Saint François d'Assise, librairie d'amateurs, 1942
  • Illustrations de Bernard Boutet de Monvel pour Saint François d’Assise, 1921, éditions Plon, Paris
  • Trente Illustrations en couleur pour les petites fleurs de Saint François d'Assise d’Eugène Burnand, 1919, éditions Sand &Co, Londres.

Notes et références

  1. Suivant les sources citées dans la page (l'année commençant vers avril à cette époque).
  2. Ces mois correspondant à la période à laquelle son père voyage en France pour ses affaires, les foires se déroulant à la belle saison.
  3. (en) Gilbert Keith Chesterton, St. Francis of Assisi, Garden City, , p. 126.
  4. Claude Frassen, La règle du tiers-ordre de la pénitence, paris, 1680, p. 272.
  5. André Vauchez, pp. 30-31.
  6. Charles Berthoud, François d'Assise : étude historique d'après le Dr Karl Hase, Michel Lévy frères, , 207 p. (lire en ligne).
  7. Voir sur eglise.catholique.fr.
  8. Anthony Mockler, François d'Assise : Les années d'errance, Éditions L'Harmattan, , p. 53.
  9. Testamentum sancti Francisci in Écrits, p. 204.
  10. André Vauchez, p. 38.
  11. Robert Briffault, Les troubadours et le sentiment romanesque, Éd. du Chêne, , p. 142.
  12. Jacques Le Goff, Saint François d'Assise, Éditions Gallimard, , p. 53.
  13. François, artisan de Paix
  14. André Vauchez, p. 47.
  15. Mitchiko Ishigami-Iagolnitzer, Saint François d'Assise et Maître Dôgen. L'esprit franciscain et le Zen : étude comparative sur quelques aspects du christianisme et du bouddhisme, Éditions L'Harmattan, , p. 26.
  16. André Vauchez, pp. 53-55.
  17. Jacques Dalarun, « Le dossier franciscain : François, Claire et les autres », émission La Marche de l'Histoire sur France Inter, 7 octobre 2013.
  18. Julien Green, Frère François, France Loisirs, p. 87.
  19. « La messe, Saint François d'Assise », Magnificat, no 239, , p. 65.
  20. Éphrem Longpré, François d'Assise et son expérience spirituelle, Beauchesne, , p. 21.
  21. Marie Allain, Saint François d'Assise : Prêcheur pour un monde bienheureux, Fernand Lanore, , p. 24-25.
  22. André Vauchez, p. 61.
  23. Reinhold Schneider, François d'Assise, Editions Beauchesne, , p. 32.
  24. « Dans votre ceinture, ne glissez ni pièce d'or ou d'argent, ni piécette de cuivre. En chemin, n'emportez ni besace, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. » Matthieu 10,9.
  25. François d’Assise et la rencontre avec le Sultan.
  26. Alain Boureau et Corinne Péneau, Le deuil du pouvoir. Essais sur l'abdication, Paris, Les Belles Lettres, , 196 p. (ISBN 978-2-251-38121-3), p. 22.
  27. Grand Larousse encyclopédique, tome 5°, page 238, by Augé, Gillon, Hollier-Larousse, Moreau et cie, 1962.
  28. André Vauchez, François d'Assise. Entre histoire et mémoire, Albin Fayard, , p. 193.
  29. Françoise Lautman, Crèches et traditions de Noël, Ed. de la Réunion des Musées nationaux, , p. 39.
  30. Qu'il n'a jamais révélées de son vivant.
  31. Jacques Le Goff, « Saint François d'Assise », CD Gallimard, collection « À voix haute », 1998, piste 8 : Deux manifestations de Dieu.
  32. Paul Sabatier, Vie de S. François d'Assise, Fischbacher, , p. 183.
  33. (en) Mission statement — World Animal Day, site officiel du World Animal Day.
  34. Philippe Roch et Dominique Bourg (éds.), Crise écologique, crise des valeurs ? : Défis pour l'anthropologie et la spiritualité, éd. Labor et Fides, 2010, p. 64, extrait en ligne.
  35. « François d'Assise, saint patron de l'écologie : vrai ou faux ? », sur www.larminat.fr (consulté le )
  36. (la) Lettre apostolique sur le site du Vatican.
  37. Du 1er septembre au 4 octobre 2019 : saison de la Création
  38. Voir sur eucharistiemisericor.free.fr.
  39. Prononcer : « Bergolio » (car nom d'origine italienne).
  40. « Pourquoi Jorge Bergoglio a-t-il choisi le nom de “François ” ? », sur Le Point.fr, .
  41. André Vauchez, « Les Ordres mendiants et la reconquête religieuse de la société urbaine », in Histoire du Christianisme, vol. V, Desclée, 1993, p. 770.
  42. Voir sur la-croix.com.
  43. Catherine Vincent, « La Vie retrouvée de François d'Assise », supplément « Culture et Idées » du Monde, 24 janvier 2015, p. 3.
  44. Jacques Dalarun, La Vie retrouvée de François d'Assise, éd. du Cerf, coll. « Sources franciscaines », 2015.
  45. « La Vie retrouvée de François d'Assise », La Croix, 25 janvier 2015.
  46. Laudato si', n° 10.
  47. Jacques Dalarun, François d'Assise en questions, CNRS éditions, 2016
  48. « L'encyclique "Fratelli Tutti" », sur Église catholique en France (consulté le )
  49. « Avec l’encyclique « Fratelli tutti », le pape François passe au crible la mondialisation », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
  50. François-d'Assise

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie Allain, Saint-François d'Assise, Prêcheur pour un monde bienheureux, éditions Fernand Lanore, 2010.
  • Barthélemy de Pise, De conformitate vitae Beati Francisci ad vitam Domini Iesu (Conformités de S. François avec Jésus-Christ), Tome I , Tome II .
  • Christian Bobin, Le Très-Bas, Folio ou Gallimard, 1992.
  • Abel Bonnard, Saint François d'Assise, Ernest Flammarion, Paris, 1929 ; rééd. Paris, Éditions du Trident, 1992 (ISBN 978-2-87690-088-2).
  • François-Émile Chavin de Malan, Histoire de saint François d'Assise, 1841.
  • François Cheng, Assise. Une rencontre inattendue, Albin Michel, Paris, 2014, 50 pages (ISBN 978-2-226-25192-3).
  • G. K. Chesterton, Saint François d'Assise, Librairie Plon, 1925.
  • Jacques Dalarun, Le Cantique de frère Soleil. François d'Assise réconcilié. Alma éditeur.
  • Joseph Delteil
    • Le Discours aux oiseaux par saint François d'Assise, 1925
    • François d'Assise, 1960 ; rééd. 2009
  • Frère Théophile Desbonnets, Assise et les ermitages. Sur les pas de saint François : Guide spirituel, Les Éditions franciscaines, 1994 (4e éd.), 159 p. (ISBN 978-2-85020-046-5) .Guide des lieux visités par saint François à travers les témoignages d'époque.
  • Omer Englebert, Vie de saint François d'Assise, biographie, éd. Albin Michel, Paris, 1946, coll. « Les grands spirituels » ; nouvelle éd. revue et corrigée, 1957 ; rééd. 1982.
  • Pascal Frey, Saint François d'Assise, une pensée par jour, Mediapaul, Paris, 2015.
  • Chiara Frugoni, Saint François d'Assise. La vie d'un homme, Éditions Noêsis, 1997.
  • Julien Green, Frère François, Éditions du Seuil, 1983 ; rééd. 2005 (ISBN 978-2-02-084318-8).
  • Hermann Hesse, François d'Assise, Salvator, 2015, 176 pages.
  • Johannes Joergensen, Saint François d'Assise , Tallandier, 1979.
  • Nikos Kazantzakis, Le pauvre d'Assise, Plon, 1957.
  • Éloi Leclerc, Sagesse d'un pauvre, Desclée de Brouwer, Paris, 1959 (ISBN 978-2-220-05838-2).
  • Jacques Le Goff, Saint François d'Assise, Galimard, 1999 (ISBN 978-2-07-075624-7).
  • Raoul Manselli, François d'Assise, Le Cerf-Les Éditions Franciscaines, 2004.
  • (it) Chiara Mercuri, Francesco d'Assisi : La storia negata, Gius.Laterza & Figli Spa, , 232 p. (lire en ligne).
  • Claude-Henri Rocquet, Saint François parle aux oiseaux, Les Éditions Franciscaines, 2005, 52 p.
  • Stan Rougier, Saint François d'Assise ou la puissance de l'amour, biographie, Éd. A. Michel, Paris, 2009.
  • Érik Sablé, Le Livre du détachement et de la paix : petite introduction à la spiritualité de saint François d'Assise ; suivie de La vie de saint François, 2006.
  • André Suarès, Les bourdons sont en fleur, Emile-Paul, 1917.
  • Félix Timmermans, La Harpe de saint François, Bloud et Gay, 1933.
  • André Vauchez, François d'Assise, Fayard, , 548 p. (ISBN 978-2-213-61886-9).
  • Salomon Reinach, Cultes, Mythes et Religions, Robert Laffont collection Bouquins, La conversion de saint François pages 993 à 1008, (ISBN 2-221-07348-7)
  • François d’Assise à l’écran, numéro spécial de la revue Double jeu : théâtre/cinéma, 2016

Articles connexes

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