Framboisier

Rubus idaeus

Pour les articles homonymes, voir Framboisier (homonymie).

Fruits.
Fruits.
Fruit.

Le Framboisier ou la Ronce du mont Ida (Rubus idaeus L., 1753) est une espèce d'arbrisseaux de la famille des Rosacées (tribu des Rubae), couramment cultivée pour leurs petits fruits, les framboises.

Description

Le framboisier est un arbrisseau et aussi un arbre sous forme de plante à tiges dressées, cylindriques pouvant atteindre 1,5 à m de haut. Ces tiges sont bisannuelles et meurent la deuxième année après fructification. La souche drageonnante, vivace, émet de nouvelles tiges chaque année. Les tiges sont armées d'aiguillons peu piquants.

Les feuilles sont pennées, celles de la base comportent 5 à 7 folioles dentées, les feuilles supérieures sont trifoliolées. Elles sont tomenteuses, blanchâtres sur leur face inférieure[1].

Les fleurs blanches sont réunies par groupes de 5 à 10. Le pistil est formé de nombreux carpelles.

Les fruits sont composés, formés d'un ensemble de petites drupes. Non adhérentes au cône du réceptacle, elles s'en détachent facilement à maturité. Cette non-adhérence est d'ailleurs un critère distinguant les framboisiers au sens large par rapport aux ronces dont le réceptacle reste sur le fruit.

Mythologie

D'après la légende, la framboise proviendrait du Mont Ida en Crète (à ne pas confondre avec le Mont Ida de Turquie), où Zeus passa son enfance, élevé par la Nymphe Ida (avec l'aide des courètes et de la chèvre Amalthée). Cette dernière se serait écorchée au sein sur une épine de framboisier et son sang serait à l'origine de la couleur des framboises, qui étaient originellement blanches[2].

Origine et distribution

Le framboisier est une espèce originaire d'Europe et d'Asie tempérée et froide, (de la Turquie à la Sibérie, à la Chine et au Japon)[1]. D'autres espèces de Rubus originaires d'Europe, d'Asie, ou d'Amérique sont très proches de Rubus idaeus et sont couramment appelés framboisiers. Son habitat naturel se situe surtout dans les sous-bois montagneux, généralement en dessous de 1 500 m, mais on la trouve aussi en plaine.

Dans son milieu naturel, on observe que le framboisier est souvent associé à d'autres plantes telles que le hêtre, le sorbier ou le sureau. Ces plantes ont en commun un certain nombre de champignons mycorhiziens, de parasites et de faune auxiliaire qui leur permettent de se soutenir mutuellement. Les framboisiers poussant dans ces conditions montrent souvent une meilleures résistance aux maladies. En culture, il est possible que l'épandage de BRF incluant ces essences puisse renforcer leur résistance[réf. nécessaire].

Le framboisier est très cultivé et souvent naturalisé dans les pays tempérés.

La culture du framboisier semble remonter à la fin du Moyen Âge.

Culture

Espèce rustique (Zone USDA 4), indifférente au terrain pourvu qu'il soit frais et bien drainé. Résiste bien au froid mais craint les fortes chaleurs et la sécheresse sauf quelques rares variétés adapté au climat méditerranéen ('Capitou', 'Gradina', 'Magnific Delbard', 'September').

Il se trouve mieux à mi-ombre qu'en plein soleil.

La production atteint son niveau normal la troisième année. La plantation peut durer plusieurs années, environ 10 ans.

Les framboisiers ne se taillent que pour supprimer le bois mort. Les tiges, appelées « canes », ou les parties de tiges qui ont produit ne fructifient qu’une seule fois, ensuite elles se dessèchent et meurent. Lorsqu'elles sèchent, elles prennent une couleur foncée, il faut alors les tailler au ras du sol ; cela s'appelle les « rabattre ». Les jeunes pousses vertes qui sont des drageons sont amenées à fructifier dans l'année. Elles doivent être conservées intactes, éventuellement épointées à 0,80 m ou 1 mètre[3].

La capacité de drageonnement, autrement dit le nombre de cannes apparaissant sur une touffe, est différente d'une variété à l'autre et peut augmenter avec l'ancienneté de l'implantation sur le terrain. Il n'est pas toujours souhaitable d'obtenir un grand nombre de cannes. Il vaut même mieux éclaircir les plus faibles au cours de l'hiver pour conserver une densité qui ne nuise pas à la qualité des fruits.

La récolte se fait lorsque les fruits sont bien mûrs. Ceux-ci ne se conservent pas et doivent être consommés ou transformés très rapidement.

Multiplication par séparation de drageons ou de morceaux de racines (en novembre) ou par bouture de pousses de l'année (en début d'été).

Une espèce de mouche, la cécidomyie Lasiopera rubi peut déposer ses œufs en mai sur les petites pousses, et provoquer l'apparition d'une grosse galle et de vers dans les fruits. Pour éviter cela on recommande de planter des plants de myosotis au pied des framboisiers. En effet, ceux-ci font fuir la mouche.

Variétés

Les variétés de framboisiers se classent en deux groupes selon leurs mode de floraison :

  • Non-remontants dits aussi unifères ou de jours courts. Ils produisent une seule fois en juin-juillet sur les rameaux ayant poussé l'année précédente. La première année, les tiges sont feuillées mais non ramifiées. La deuxième année, les bourgeons axillaires donnent des pousses feuillées, terminées par une grappe pouvant fructifier. Après la fructification, les cannes se dessèchent. La taille de ces variétés s'effectue en août en coupant les cannes sèches.
  • Remontants dits aussi bifères ou de jours longs. Ils produisent en automne (septembre-octobre) puis une seconde fois en juin-juillet. La première année, les tiges feuilles ne sont pas ramifiées mais se terminent par une grappe pouvant fructifier puis la partie supérieure se dessèche. La deuxième année, les bourgeons axillaires de la partie basse des tiges fructifient en début d’été puis les tiges se dessèchent entièrement. La taille consiste alors à couper l’extrémité desséchée des cannes d'un an et les cannes de deux ans complètement desséchées.
  • Continus dits aussi de jours neutres. Ils produisent en continu de juillet jusqu'au premier gel. Ils peuvent être considérés comme une variante de remontants et la taille en est identique.

Les premiers sont préférés pour les plantations commerciales car la récolte est concentrée sur une courte période, les seconds conviennent bien aux jardins familiaux où la récolte peut être étalée dans le temps.

à fruits rouge

  • Capitou
  • Espéranza
  • Eva 2
  • Falstoff
  • Faro
  • Frida
  • Goliath
  • Gradina
  • Haida
  • Hornet
  • Llyodd Georges
  • Lulu La Sucrée
  • Magnific Delbard
  • Malahat
  • Malborough
  • Malling Exploit
  • Malling promise
  • Meco
  • Meeker
  • Niagara°
  • Parc Lane
  • Pilate
  • Pynes Royal
  • Puyallup
  • Radboud
  • Rose De Côte D'Or
  • Rouge De Sauron
  • Rumilo
  • Schoenemann
  • Topla
  • Tulameen
  • Violette
  • Violette De Plombières
  • Wawi
  • Willamette

à fruits jaunes

  • Sucrée de Metz

à fruits rouges

Fruit.
  • Améliorée De Congy
  • Autumn Bliss
  • Baron De Wavre
  • Belle De Fontenay
  • Belle De Malicorne
  • Berbéranza
  • Bois Blanc
  • Comtesse
  • Feldbrunnen
  • Galante
  • Héritage
  • Heytor
  • Honorine
  • Joan Squire
  • Merveille Des Quatre Saisons
  • Montrésor
  • Perpétuelle De Billard
  • Polana
  • Prussen
  • Romy-Miracle
  • Scepter
  • September
  • Souvenir De Désiré Bruneau
  • Summit
  • Sumo

à fruits orange

  • Valentina

à fruits jaunes

  • Fallgold
  • Golden Everest
  • Sucrée De Metz
  • Surprise D'Automne
  • Golden Bliss

à fruits rouges

  • Autumn Bliss
  • Heritage

À fruits noirs ou pourpres

en réalité Rubus occidentalis purs ou hybridés

  • Dundee
  • Jewel' ('N.Y. 29773' (=R. occidentalis 'Bristol' (=R. occidentalis 'Watson Prolific' x R. occidentalis 'Honeysweet') x R. occidentalis 'Dundee') x 'Dundee')
  • Royalty' ('N. Y. 253' (=R. occidentalis 'Cumberland' × R. strigosus 'Newburgh') × N. Y. 17861 (=R. strigosus 'Newburgh' × R. idaeus 'Indian Summer'))

Attribuer le nom botanique Rubus idaeus en général aux framboisiers cultivés n'est plus vrai au sens strictement botanique car certains cultivars présentent une anatomie pratiquement identique à Rubus idaeus mais sont issus d'hybridations parfois complexes incluant plusieurs autres espèces bien que la base principale reste Rubus idaeus. On a des exemples comme Jaclyn dont la lignée inclut R. pileatus, R. stellarcticus, R. parvifolius ou comme Malling Minerva incluant, R. strigosus, occidentalis, crataegifolius et, phoenicolasius ou bien encoreMalahat incluant des gènes R. occidentalis et phoenicoliasus.

Autres hybrides

  • Loganberry (Rubus ursinus × Rubus 'Auginbaugh × Rubus ideaus 'Red Antwerp)
  • Phénomenal Berry F2 de (Rubus ursinus 'Auginbaugh × Rubus ideaus 'Cuthbert)
  • Veitchberry (Rubus rusticanus × Rubus ideaus 'November Abundance)
  • Tayberry
  • Tummelberry

Cueillette de framboises sauvages

Cinq à dix ans après une coupe de bois, de hêtres en particulier, des framboisiers poussent à cet emplacement et produisent des fruits pendant trois à quatre ans.[réf. nécessaire]

La cueillette doit tenir compte des précautions légales, sanitaires et écologiques.

Ennemis

Byturus tomentosus.

Le ver des framboises est la larve d'un petit coléoptère, Byturus tomentosus qui parasite les fruits, cependant ses dégâts sont très rares. Les fruits peuvent aussi être atteints par la pourriture grise en périodes pluvieuses. En règle générale les plus importants dégâts observés en culture sont dus aux sautes de climats, surtout lors des printemps froids qui endommagent les tissus, permettant alors à de micro-champignons pathogènes du sol d'infester tiges et racines. La meilleure protection revient à alimenter les plantations avec des engrais organiques favorisant la multiplication d'éléments vivants, bactéries aérobies et autres défenseurs microscopiques, en mesure d'exploiter la capacité des sols à renforcer le système immunitaire des plantes.

Les chenilles des lépidoptères suivants se nourrissent de framboisier :

Utilisation

Sorbet à la framboise.

Les fruits frais, les framboises, se consomment nature, au sucre, en salade de fruits, ou donnent lieu à des transformations en confiture, gelée, sirops, coulis, glace... Ils peuvent se congeler.

Ces fruits contiennent surtout du lévulose et du fructose, et très peu de saccharose. C'est une plante mellifère, très visitée par les abeilles.

Aspects économiques

La production mondiale s'élève à environ 360 000 tonnes. La Russie est le premier producteur. Le Canada produit 12 000 tonnes[4] et la France produit environ 7 000 tonnes commercialisées. La production réelle est cependant difficile à estimer étant donnée l'importance des plantations familiales, principalement destinées à l'autoconsommation.

La traduction du nom Rubus idaeus est Ronce du Mont Ida qui est le nom parfois utilisé pour désigner la plante en français.

Notes et références

  1. Konrad Lauber, Ernest Gfeller et Andreas Gygax, Flora Helvetica : flore illustrée de Suisse, P. Haupt, (ISBN 978-3-258-07206-7 et 3-258-07206-X, OCLC 717930974, lire en ligne)
  2. Jean-Pierre Coffe, Le verger gourmand, Plon, (ISBN 2-259-18977-6 et 978-2-259-18977-4, OCLC 412207435, lire en ligne)
  3. Paul Brelaz, professeur émérite de jardinage de la Société Centrale d'Agriculture et d'Horticulture de Nice et des Alpes-Maritimes (SCAH) sur le forum de la SCAH, automne 2008
  4. Profil sectoriel de l'industrie horticole au Québec, édition 2009 (p.95)
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