Fort Paté

Le fort Paté est un fort militaire construit sur l'une des îles de l'estuaire de la Gironde, l'île Paté. Il se trouve sur le territoire de la commune de Blaye.

Fort Paté

Le fort vu dans l'axe de sa porte d'entrée.
Type Fort
Architecte Vauban
Fin construction 1693
Propriétaire actuel Privé[1]
Protection  Patrimoine mondial (2008, Fortifications de Vauban)
 Classé MH (2013)[1]
Site web http://www.sites-vauban.org
Coordonnées 45° 07′ 04″ nord, 0° 40′ 43″ ouest
Pays France
Anciennes provinces de France Guyenne
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Gironde
Commune Blaye
Géolocalisation sur la carte : Gironde
Géolocalisation sur la carte : France

Historique

Fort Paté constitue avec fort Médoc et la citadelle de Blaye le triptyque défensif mis en place par Vauban sur l'estuaire de la Gironde dans le but de protéger Bordeaux et son port[2],[3].

Ce triptyque permet d'éviter que Bordeaux ne fasse « la gueuse » (pour reprendre l'expression de Vauban) c'est-à-dire qu'elle cesse de se vendre à l'ennemi, de lui tendre la main, qu'il soit Anglais pendant la guerre de Cent ans ou encore Espagnol pendant les périodes de Fronde et de Ligue.

En 1690, Louis XIV valide la construction du fort. Le banc de sable non stabilisé qui s'est créé quelques dizaines d'années avant la construction du fort ne constitue pas un terrain stable et un double grillage de bois doit être mis en place sur toute la surface du fort pour assurer l'assise du bâtiment. Sa construction s'achève en 1693. De forme ovale, le fort mesure 12 mètres de haut. Il se trouve dans l'alignement de fort Médoc et de la citadelle de Blaye.

En 1948, le fort est acheté aux Domaines par un notaire médocain[4].

Le fort Paté est inscrit aux monuments historiques le , avant d'être classé par arrêté le [1].

Le , le fort Paté (avec la citadelle de Blaye et le fort Médoc) est l'un des douze sites intégrés au Réseau des sites majeurs de Vauban, nouvellement promu au patrimoine mondial de l'UNESCO[5].

En 2014, les quatre descendants de la famille propriétaire décident de mettre en vente le fort[4].

Architecture

Le fort est de forme très ramassée. Il est constitué en pierre de taille pour l'essentiel de la maçonnerie mais aussi en brique, notamment sur la face extérieure des créneaux (face exposée aux tirs). Les 32 meurtrières se trouvent dans les salles du rez-de-chaussée qui entourent le magasin à poudre. Un escalier à vis permet d'accéder à l'étage. Au sommet du fort on retrouve le corps de garde, contenu entre la cuisine et deux salles aux dimensions plus petites, l'ensemble protégé par des embrasures de tir. Deux guérites en pierre dont une située au sud et présentant un assommoir surmontant l'entrée principale du fort servaient à l'observation. Des gargouilles permettaient l'évacuation des eaux de pluie de la terrasse vers l'extérieur du fort et l'eau de la toiture était recueillie vers la citerne située sous la grande galerie voûtée du rez-de-chaussée. L'architecture est très minimaliste loin du projet le plus ambitieux envisagé avec un fort et quatre bastions, non réalisé à cause de l'état des sols.

Le fort Paté constituait au fond une architecture plus dissuasive que défensive.

Armement et rôle défensif

Avec la citadelle de Blaye et le fort Médoc, le fort Paté constitue l'élément central du triptyque permettant aux secteurs de tirs de se recouper et d'empêcher ainsi le passage des navires ennemis. La carte du Sir Bellin, ingénieur de la marine en 1759 mentionne pour Fort Paté l'armement suivant : 8 pièces de 36 livres, 10 pièces de 24 livres et 2 pièces de 12 livres.

Les pièces d'artillerie les plus lourdes (36 livres) étaient probablement placées sur la batterie basse située au pied du fort et aujourd'hui encore perceptible dans les mouvements du terrain. Depuis cette dernière, on effectuait le tir à « couler bas », dans la ligne de flottaison du navire ennemi. Cette batterie basse était défendue par la galerie de tir rythmée par les 32 meurtrières depuis laquelle la mousqueterie protégeait les artilleurs manipulant les pièces au pied du fort.

Sur la terrasse, on pratiquait le tir à démâter : deux demi-balles reliées entre elles par une chaîne et orientées vers la mature et les voiles du navire.

Sur place, l'évolution des embrasures de tir de la terrasse laissent présager celle de l'artillerie. Leur état actuel (embrasures occultées) atteste du passage d'une fonction défensive liée au tir à une fonction strictement liée à l'observation depuis ce nouveau chemin de ronde ; le tir se faisant désormais depuis les quatre casemates situées au pied du fort, probablement construites dans la deuxième moitié du XIXe siècle.

Avec l'évolution de l'artillerie et notamment de la portée des canons, le verrou verra sa situation géographique évoluer au XIXe siècle, plus en amont de l'estuaire.

Consolidation des berges

Lorsque l'on envisage la construction du fort Paté, on pense tirer profit de « ce présent que la nature nous a fait », à savoir un banc de sable non stabilisé formé seulement quelques dizaines d'années avant la réalisation du fort. Ce phénomène d'apparition et de disparition de banc de sable est d'ailleurs encore aujourd'hui perceptible sur l'estuaire, aux abords de l'île Paté.

Assez rapidement, on se rend compte que l'île « se mange » et cela particulièrement sur le côté donnant sur le Médoc, comme le constate l'intendant Bazin de Bezons lors de son passage sur l'île en . Rapidement, on entame une campagne de consolidation des berges. La première est probablement faite vers 1727, date à partir de laquelle on ne cessera de renforcer et de créer de nouvelles consolidations.

Galerie

Notes et références

  1. « Inscription du fort Paté », notice no PA00083153, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 4 septembre 2014
  2. in Revue archéologique de Bordeaux, volumes 82-83, Société archéologique de Bordeaux, année 1991, pages 138-140
  3. http://whc.unesco.org/document/101078
  4. Michel Monteil, « fort Pâté, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, mis en vente », Sud Ouest, (lire en ligne)
  5. (fr) « Listes des fortifications de Vauban classées Patrimoine Mondial », sur whc.unesco.org (consulté le )

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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