Forsythia

Le genre Forsythia (prononcé en français [fɔ ʀsitja]) est un genre d'arbustes rustiques de la famille des Oleaceae[2], reconnus en général par leur abondante floraison ornementale jaune d'or, qui se produit parmi les premières de l'année en fin d'hiver et début de printemps de l'hémisphère nord. Leur limbe est dit composé de plusieurs folioles, ovale, doublement denté et alterne.

Forsythia

Le genre compte une dizaine d'espèces, essentiellement d'Asie orientale tempérée (Chine orientale, Corée, Japon). Une espèce sans usage horticole est originaire d'Albanie.

Martin Vahl, professeur de botanique à Copenhague, a découvert ce genre début 1804, à partir des travaux d'observation de la flore japonaise du naturaliste suédois Carl Peter Thunberg[Note 1],[3]. Il le nomme en l'honneur du botaniste, horticulteur et arboriculteur William Forsyth, surintendant des jardins de Sa Majesté britannique, un des cofondateurs de la Royal Horticultural Society. William Forsyth et Martin Val sont tous deux décédés cette même année 1804, et le nom du genre a été publié en 1805 à titre posthume.

Le premier plant vivant de Forsythia suspensa, originaire des jardins du Japon, aurait été introduit aux Pays-Bas par Verkerk Pistorius en 1833[Note 2],[4]. La culture de cet arbuste décoratif à port rampant, réintroduit et répandu par les pépinières Veitch en Angleterre, aurait permis de former les premiers hybrides.

Les Forsythia sont les hôtes de chenilles de quelques lépidoptères dont Euproctis chrysorrhoea et Naenia typica.

Espèces

Sources : Université d'Oxford (« Forsythia », sur Oleaceae information).

Une étude génétique[5] n'a pas tout à fait confirmé la classification traditionnellement acceptée (ci-dessus) et a groupé les espèces en 4 clades :

  1. F. suspensa.
  2. F. europaea — F. giraldiana.
  3. F. ovata — F. japonica — F. viridissima.
  4. F. koreana — F. mandschurica — F. saxatilis.

F. koreana est souvent cité comme variété de F. viridissima, et F. saxatilis comme variété de F. japonica[6] mais des indices génétiques suggèrent qu'il s'agirait d'espèces distinctes.

Histoire et description de l'arbuste décoratif

Détail des fleurs d'un Forsythia Lynwood.

Le (genre) forsythia, arbuste décoratif des jardins urbains ou des zones pavillonnaires de la fin du XXe siècle en Europe occidentale, provient d'hybridation de plantes originaires de Chine et des jardins du Japon, voire de Corée ou de Mandchourie. Ces plants d'arbrisseaux à feuilles caduques et à fleurs jaunes, atteignant deux à quatre mètres de hauteur, parfois moins, ont été acclimatés dans les jardins botaniques européens au début du XIXe siècle.

Les rameaux se couvrent de fleurs jaunes hétérostylées qui sortent avant les feuilles. Cette longue floraison dont la couleur est influencée par les caroténoïdes accessoires des chromoplastes se place très tôt dans l'année, parfois en février à Paris, le plus souvent en mars, en tous les cas quelques semaines avant l'apparition printanière des feuilles des arbustes ou arbres dans les espaces jardinés où il est présent. Le forsythia dont les fleurs jaunes très nombreuses persistent jusqu'en avril est bien souvent le premier arbuste fleuri de l'année dans les jardins particuliers du Nord-Est de la France. Les feuilles caduques, vert sombre, sont en forme de fer de lance.

Les variétés cultivées sont des plantes rustiques, résistantes aux grands froids secs (−25 °C). Elles s'accommodent de la plupart des terrains, mais le bon horticulteur évite les sols trop secs et trop compacts. Elles profitent des situations ensoleillées ou mi-ombragées. Elles peuvent se multiplier par bouturage ou marcottage.

Deux substances chimiques naturelles, rutine et quercétine, sont contenues dans le pollen. Elles peuvent être détruites si besoin par le stigmate. Ces productions chimiques alliées aux dispositifs de protections anatomiques interdisent la fécondation entre fleurs du même type.

Le mot féminin forsythie apparaît en 1823 en français. Il est employé, semble-t-il moins rarement, après 1840. Le dictionnaire Larousse universel de 1923 rappelle la prononciation finale en [tî], soit tie. Seuls les horticulteurs anglophiles prononcent encore correctement le radical issu du nom propre Forsyth. À noter que la prononciation reste multiple dans les principales langues européennes. La langue allemande actuelle préserve le mot féminin cousin die Forsythie, affecté d'au moins trois prononciations types. Le nom anglais forsythia possède deux prononciations communes (en dehors du latin savant) : une première qualifiée de « forte » basée sur le nom propre générique écossais, une seconde « faible » qui est, probablement par le prestige outre-manche de l'horticulture anglaise, à l'origine du mot français actuel.

La plante ornementale semble être commune dans les jardins des villes à la Belle Époque ou dans l'entre-deux-guerres, en tous cas aussi commune que les lilas. L'adoption du latin botanique source forsythia fait disparaître le mot féminin, et la prononciation pseudo-savante du terme masculinisé qui s'impose désormais s'éloigne du latin classique. L'écrivain Colette mentionne tardivement en 1941 par ce terme la plante arbustive fleurie, suspectant ses faibles capacités mellifères.

Présentation horticole d'un forsythia hybride

Forsythia dans le Nord-Isère.
Branche et fleurs.

L'arbuste représenté est un hybride de Forsythia suspensa (Thunb.) Vahl et de Forsythia viridissima Lindl.

Principales caractéristiques

  • Période de floraison : mars à mai.
  • Couleur des fleurs : jaune.
  • Exposition : plein soleil ou ombre légère.
  • Type de sol : sol peu fertile frais et bien drainé.
  • Utilisation : massif d'arbustes, talus, sujets isolés.
  • Hauteur : 1, 50 à m.
  • Catégorie : arbuste à fleurs.
  • Plantation : printemps ou automne.
  • Rusticité : excellente.
  • Multiplication : par bouture de tiges ligneuses.
  • Ennemis et maladie : galle du forsythia et pourridié.

Culture

Tailler juste après la floraison, que ce soit pour rajeunir une touffe âgée, ou pour provoquer des ramifications et assurer un développement harmonieux. Rabattez sévèrement votre forsythia après sa floraison. Rajeunissez-le et aérez-le en supprimant les plus vieilles branches.

Taille horticole

Il faut noter que les « arbustes à port souple », cultivars ou hybrides, proches sur ce point des variétés de Forsythia suspensa, n'appellent aucune consigne de taille régulière des rameaux suffisamment âgés (en particulier au-delà de trois années). Une taille sélective éventuellement après la floraison qui se clôt normalement fin avril suit d'abord un dessein esthétique d'ensemble.

Galles sur Forsythia.

Des galles verruqueuses déforment parfois les tiges. Elles sont dues à des bactéries associées à des champignons : on cite les bactéries Corynebacterium fascians et Agrobacterium tumefaciens[7] et les champignons Gibberalla baccata et Phomopsis dominici[8]. Il faut alors rabattre les tiges atteintes jusqu'au bois sain et brûler les déchets de taille.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Le guide du jardinier : Arbustes à fleurs, Köneman, Paris, 2000, 96 pages. (ISBN 3-8290-1398-1) . Aspect horticole page 43.
  • Histoire et amélioration de 50 plantes cultivées, C.Doré et F.Varoquaux, INRA, collection Savoir faire , 2006, 812 p, (ISBN 2-7380-1215-9), le forsythia p 313.

Notes

  1. Ce sont deux anciens élèves de Linné, et tous deux appréciaient le travail d'acclimatation d'espèces lointaines de William Forsyth à Londres.
  2. Thunberg découvre cette espèce en 1780 dans les jardins nippons, car elle n'existe à l'état sauvage qu'en Chine orientale.

Références

  1. IPNI. International Plant Names Index. Published on the Internet http://www.ipni.org, The Royal Botanic Gardens, Kew, Harvard University Herbaria & Libraries and Australian National Botanic Gardens., consulté le 13 juillet 2020
  2. « Forsythia (genre) », sur Télébotanica, le réseau francophone de la botanique.
  3. Jacques Brosse, « Forsythia  », dans Larousse des arbres et des arbustes, Paris, Larousse-Bordas, , p. 185.
  4. Jacques Brosse, « Forsythia suspensa  », dans Larousse des arbres et des arbustes, Paris, Larousse-Bordas, , p. 186.
  5. (en) K.-J. Kim, « Molecular phylogeny of Forsythia (Oleaceae) based on chloroplast DNA variation », P. Syst. Evol, no 218, 1999), p. 113-123 (lire en ligne).
  6. (en) « Germplasm Resources Information Network », sur ars-grin.gov.
  7. (en) « Forsythia x intermedia », sur https://bladmineerders.nl/, Plant Parasites of Europe, leafminers, galls and fungi (consulté le )
  8. Christophe Ghesquiere, « Maladie du forsythia », sur Jardinier Pro, (consulté le )
  • Portail de la botanique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.