Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement

La Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement (ou FNUOD) a été établie par la Résolution 350 en date du 31 mai 1974 pour mettre en œuvre la Résolution 338 en date du 22 octobre 1973, par le Conseil de sécurité de l'ONU, afin de contrôler l'application du cessez-le-feu entre les forces israéliennes et syriennes dans le No Man's Land situé sur le plateau du Golan, né à la suite de la guerre du Kippour en 1973.

Force des Nations unies chargée d'observer le désengagement

Carte du plateau du Golan (en beige) avec à l'ouest, Israël (en brun), au nord, le Liban (grisé) et au sud la Jordanie (grisé). La zone grisée au centre marque la zone démilitarisée entre le territoire occupé et annexé par Israël (à l'ouest) et le reste du territoire syrien (à l'est).
Abréviation FNUOD
Type Opération de maintien de la paix
Résolution(s) 350
Adoption 31 mai 1974
Siège Camp Faouar, Plateau du Golan
Commandement de la force Général de division Jai Shanker Menon (en)[1]
Financement 57 653 700 $
(juillet 2017 – juin 2018)[2]
Contribution et personnel
Contributeurs
Troupe 1105[2]
Civils locaux 85[2]
Civils internationaux 125[2]
Pertes 52 pertes

Organisation

Le Quartier général de la FNUOD est situé à Camp Faouar[3]. En tout, les effectifs atteignent 961 personnes au 31 août 2017, réparties entre soldats (830) et personnel civil international (46) et local (85). Au 31 août 2017, 45 militaires, 1 civil étranger et 2 civils locaux avaient perdu la vie au cours de cette mission[4].

La majorité des soldats du bataillon de logistique de la FNUOD sont des Canadiens et le reste, des Japonais. Les pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies ne peuvent participer[5].

L'Autriche et la Pologne ont chacune affecté un bataillon d'infanterie pour exécuter des patrouilles et observer la zone de séparation entre les deux pays en conflit en 2008. La Croatie participe également à la mission, sa compagnie de soldats faisant partie du bataillon autrichien. En 2012, c'est un bataillon des Philippines qui a remplacé l'unité polonaise.

Commandement

Le commandement de la FNUOD a été assuré par :

  • 17 janvier 2007: Général-Major Wolfgang Jilke ( Autriche)
  • Général Natalio C. Ecarma ( Philippines)
  • 13 août 2012 : Général de division Iqbal Singh Singha ( Inde)
  • 19 janvier 2015 : Général de division Purna Chandra Thapa (en) ( Népal)[6]
  • depuis le 2 février 2016 : Général de division Jai Shanker Menon (en) ( Inde)[7]

Pays participants

Ruban de la Médaille de FNUOD
Pays contributeurs à la FNUOD, au 30 août 2017[8].
Pays Soldats Officiers d'État-major Total
Bhoutan 0 3 3
Fidji 285 16 301
Finlande 0 2 2
Inde 192 12 204
Irlande 130 6 136
Népal 169 11 180
Pays-Bas 0 2 2
République tchèque 0 2 2
Total 776 54 830

Historique

Patrouille polonaise de la FNUOD.

Israël et la Syrie s'étaient engagés à démilitariser le plateau du Golan par l'Accord sur le dégagement des forces israéliennes et syriennes. Par sa Résolution 350 (1974), le Conseil de sécurité des Nations unies entend faire respecter cet accord ainsi que la zone de séparation et de limitation d'armes située sur les hauteurs du Golan.

Guerre de Syrie

La guerre civile en Syrie fait du plateau du Golan une zone dangereuse. La partie syrienne (ni sous contrôle d'Israël ni de l'ONU) est régulièrement reconquise par les forces loyalistes ou les rebelles. Les hommes de la FNUOD ont plusieurs fois été pris en otage par des forces rebelles puis libérés, mais ne déplorent aucune perte.

Le Canada, le Japon, puis l'Autriche retirent leurs soldats durant l'année 2013[9]. Le retrait des troupes autrichiennes a pour cause le danger que la guerre syrienne leur fait courir, et à plus faible raison son désaccord avec les projets de la France et du Royaume-Uni d'armer les rebelles syriens[10].

La Russie a proposé d'envoyer 300 soldats pour les remplacer, mais cette proposition a été refusée. Le mandat de la FNUOD établit en effet que les pays participants ne puissent être membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU[5].

La journée du 28 août

Le 28 août 2014, le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, parvint à repousser l'armée loyaliste du Golan. 45 Casques bleus fidjiens, ayant reçu l'ordre de ne pas opposer de résistance, sont alors capturés. Les soldats philippins refusèrent cependant cet ordre et combattirent pour maintenir les islamistes à distance. Ce comportement leur vaudra des reproches de l'ONU mais un statut de héros dans leur propre pays. Les tensions qui en découlèrent aboutirent plus tard au retrait des Philippins[11].

L'évacuation de tous les soldats hors des zones sous contrôle du Front al-Nosra réclama des opérations de sauvetage extrêmement risquées. Les soldats irlandais réussirent à rejoindre les Philippins pour les évacuer[12]. Pour ce faire, ils reçurent l'aide de soldats israéliens venus à leur rencontre pour les guider, du fait de leur meilleure connaissance des positions islamistes[13]. Commentary magazine relève l'ironie de cette intervention : l'Irlande fait en effet partie des pays les plus critiques envers Israël, et le rôle de la FNUOD est justement d'empêcher l'intrusion des forces syriennes ou israéliennes dans la zone gardée[14].

La Syrie contribua également à l'évacuation des casques bleus[15].

Les Casques bleus fidjiens ont quant à eux été libérés après négociations avec l'ONU. Dans un premier temps, le Front al-Nosra avait réclamé en contrepartie une aide humanitaire et son retrait de la liste des organisations terroristes de l'ONU[16].

Retrait

Le 15 septembre 2014, le personnel de la FNUOD a quitté ses positions et s'est rendu en Israël bien que son mandat venait d'être renouvelé pour six mois, jusqu'au 31 décembre 2014.

La raison du départ n'a pas été communiquée par les Nations unies, mais le but évident est de s’éloigner de la zone des combats qui opposent les soldats de l'armée régulière syrienne et les rebelles. Le danger est d'autant plus important que les rebelles islamistes, dont ceux du Front al-Nosra, sont en passe de prendre le contrôle de la province de Kuneitra, dans la partie du Golan non occupée par Israël.

Malgré cela, l'Irlande a confirmé que ses troupes resteraient sur le Golan[17].

Depuis le Golan sous contrôle israélien, la FNUOD continue de jouer son rôle d'observateur et a dénoncé à ce titre des échanges entre Israël et les rebelles syriens[18]. En 2015 le ministère de la défense israélien reconnaît finalement cette aide, expliquant obtenir en contrepartie la promesse d'une tenue des combats à l'écart de la frontière, et celle de la non-agression des Druzes[19].

Notes et références

  1. « Équipe d'encadrement », sur FNUOD (consulté le ).
  2. « Fiche d'information sur les opérations de maintien de la paix en cours », sur Organisation des Nations unies (consulté le ).
  3. (en) « UN peacekeepers return to Syrian side of Golan Heights », The Times of Israel, (lire en ligne, consulté le ).
  4. Russia ready to join UN peacekeeping mission on Israel-Syria border
  5. « M. Ban Ki-moon nomme le général de division Purna Chandra Thapa, du Népal, Commandant de la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement », sur Organisation des Nations unies, (consulté le ).
  6. « Le Secrétaire général nomme le général de division Jai Shanker Menon, de l’Inde, à la tête de la FNUOD », sur Organisation des Nations unies, (consulté le ).
  7. (en) « Summary of Contributions to UN Peacekeeping by Country, Mission and Post », sur Organisation des Nations unies, (consulté le ).
  8. Golan : deux Casques bleus blessés, l'Autriche retire ses soldats du Golan
  9. Austria to quit Golan after Syria clashes, in blow to U.N
  10. ‘7 hours of fighting enemy is cowardice?’
  11. http://www.irishmirror.ie/news/irish-news/heroic-irish-troops-rescue-filipino-4131748
  12. Israeli Defense Force rescues Irish troops from Islamist extremists
  13. IDF Saves Irish Troops from Jihadists
  14. Israel, Syria jointly assist rescue of UN observers from Golan Heights
  15. Retrait de membres de l'ONU sur le Golan, sur Le Monde 15 septembre 2014 (consulté le 16 septembre 2014)
  16. Irish peacekeepers to continue in Golan Heights
  17. New Evidence Suggests Israel Is Helping Syrian Rebels in the Golan Heights
  18. Israel acknowledges it is helping Syrian rebel fighters

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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