Force aérienne et spatiale israélienne

La Force aérienne et spatiale israélienne (en hébreu: חיל האוויר הישראלי ou 'H'eil Ha'Avir Ha'Israeli ; en anglais, Israeli Air Force ou IAF) est la composante aérienne de Tsahal. Elle aligne environ 400 avions et 215 hélicoptères ainsi que des drones, des satellites et des missiles balistiques.

Pour les articles homonymes, voir IAF.

Armée de l'air israélienne

Emblème de la force aérienne et spatiale israélienne

Création - Présent
Pays Israël
Type Armée de l'air
Effectif 34 000
Fait partie de Tsahal
Ancienne dénomination Sherut Avir (en)
Couleurs
Équipement Aéronefs, hélicoptères, drones
Guerres Guerre israélo-arabe de 1948-1949
Crise du canal de Suez
Guerre des Six Jours
Guerre du Kippour
Conflit israélo-libanais de 2006
Guerre de Gaza de 2008-2009
Batailles Raid d'Entebbe
Opération Litani
Opération Opéra
Intervention militaire israélienne au Liban de 1982
Opération Jambe de bois
Opération Raisins de la colère
Commandant Général Amikam Norkin

Les origines

Dès 1947 la Sherout Ha Avir, la branche aérienne de la Haganah, rechercha des moyens aériens afin de protéger le Yishouv et le cas échéant la création du nouvel État. Elle se mit à recruter des pilotes, dont la majeure partie avaient été formés par la RAF. Puis elle se mit à chercher des moyens d'acquérir des avions.

Au début de la guerre, la Sherout Ha Avir ne dispose que de quelques avions :

Tous ces avions ont été achetés en contrebande.

Le premier des 25 Avia S-199 n'arrive en Israël que début avril et n'est opérationnel que le 20 mai 1948. Le 22 mai 1948 la Heyl Ha Avir fut officiellement créée en tant qu'Arme indépendante.

La guerre d'indépendance (1948)

À la création de l'État d'Israël, l'Armée de l'air israélienne, alors appelée Force aérienne israélienne ou Heyl Ha Avir[1], mit en œuvre différents avions en provenance des différents surplus de la Seconde Guerre mondiale. Cette flotte hétéroclite devait être impérativement remplacée pour des raisons de coûts et de logistique.

Début 1948, deux P-51 Mustang furent introduit en Israël en contrebande, à cause de l'embargo imposé à l'époque par les États-Unis. Ces deux appareils effectuèrent plus de treize sorties lors de la première semaine de la guerre de Palestine de 1948. De 1948 à 1961, l'Armée de l'Air israélienne utilisa plus de 34 P-51 Mustang, surtout pendant la crise du canal de Suez en 1956.

Les premiers avions de combat israéliens, achetés officiellement, étaient des S.199, version tchécoslovaque fabriquée par Avia du Messerschmitt Bf 109 G-12, propulsée par un moteur en ligne Junkers Jumo 211F normalement destiné au bombardier Heinkel 111. Les grandes puissances avaient décrété un embargo sur les ventes d'armes au Moyen-Orient, mais la Tchécoslovaquie, qui avait besoin de devises étrangères, ne l'a pas respecté. Un contrat fut signé le 29 avril 1948 pour la livraison de 10 S.199, et plus tard 15 autres, soit un total de 25 avions.

Le S.199 n'était pas un appareil facile à piloter. Comme toutes les versions du Messerschmitt Bf 109, il était délicat au décollage et vicieux à l'atterrissage, à cause de son train d'atterrissage à voie étroite. Il nécessitait une concentration constante de la part du pilote, en particulier en raison du couple très important généré par le moteur Jumo 211 et son énorme hélice tripale. Son habitacle étroit posait des problèmes pour les pilotes trop grands ou trop gros. De plus, ces appareils, pourtant livrés quasiment neufs par les usines AVIA, présentaient de nombreux défauts de fabrication, et la synchronisation des mitrailleuses de capot laissait à désirer, les freins se bloquaient avec une déconcertante facilité, etc. Le futur Président d'Israël, Ezer Weizman, vola sur cet appareil.

Ces avions furent regroupés dans le Squadron 101. Un grand nombre des membres de la Haganah avaient servi dans l'armée britannique au Proche-Orient durant la Seconde Guerre mondiale, c'est pourquoi la Heyl Ha Avir adopta l'organisation en squadrons de la Royal Air Force.

Le 29 mai 1948, les 5 premiers S.199 sont prêts au combat sur le terrain d'Ekron, rapidement abandonné pour celui de Herzliya, près de Tel-Aviv. Dans l'après-midi, les pilotes effectuent leur première mission de combat. Ils attaquent une colonne égyptienne à 30 kilomètres au sud de Tel-Aviv. Un avion est abattu et un autre endommagé, mais les Égyptiens se replient.

Le 3 juin 1948, le pilote Moddi Allon remporte la première victoire de la force aérienne israélienne. Il intercepte au-dessus de Tel-Aviv deux avions de transport C-47 "Dakota" transformés en bombardiers par les Égyptiens. Il met en fuite l'escorte de Supermarine Spitfire et abat les deux C-47, le premier près de Holon et le second près de Rishon Le Zion.

Une poignée de bimoteurs anglais Bristol Beaufighter servit pour l'attaque au sol.

Le transport logistique était assuré par quelques bimoteurs de transport Curtiss C46 "Commando" achetés aux États-Unis et ramenés en Israël sous l'identité d'une pseudo compagnie aérienne panaméenne (LAPSA). Ce sont ces avions qui ont acheminé clandestinement depuis la Tchécoslovaquie les chasseurs Avia S199.

Quatre B-17 Flying Fortress furent également achetés dans la même période (début 1948) aux surplus de l'USAF mais toujours en contrebande. Ces avions décollèrent des États-Unis, passèrent par Porto Rico pour s'envoler vers la Tchécoslovaquie en juin 1948. Trois avions arrivèrent en Israël, en ayant auparavant bombardés le Caire, le quatrième ayant été saisi par des agents fédéraux américains en Tchécoslovaquie. La plupart des avions introduits en contrebande, furent achetés par les différentes compagnies créées pour cette occasion par Al Schwimmer.

Des Supermarine Spitfire furent aussi employés par la Heyl Ha Avir. Les deux premiers exemplaires furent reconstruits à partir de Spitfire abandonnés par la RAF. Les deux premiers exemplaires participèrent également au conflit de 1948 avec les trois Spitfires acquis également en Tchécoslovaquie. 47 autres Spitfires furent également réceptionnés avant la fin de la Guerre et remplacèrent les S.199. 39 autres Spitfires furent également achetés en 1949 en provenance d'Italie et de la Tchécoslovaquie. Deux exemplaires sont exposés au Israeli Air Force Museum, dont 1 est en parfait état de vol.

Au cours de cette guerre, beaucoup d'étrangers servirent au sein de l'armée israélienne et notamment de l'armée de l'air, au sein du programme Mahal : volontaires américains, britanniques, canadiens, sud-africains, la plupart vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

L'après-guerre (1948)

L'armistice étant signé en 1949, la Heyl Ha Avir va se consacrer à la formation de ces pilotes et l'acquisition d'appareils plus modernes.

En 1951 la France et Israël signent un contrat portant sur l'acquisition de 67 Mosquitos, de différentes versions. Dès lors, la France devient le premier fournisseur d'avion militaire de la Heyl Ha Avir.

L'ère du jet

Début des années 1950, la Heyl Ha Avir veut passer à l'ère du jet.

Ses premiers avions à réaction sont 12 Gloster Meteors. Suivant la signature du contrat la première escadrille d'avion de chasse est formée le 7 juin 1953 à Ramat-David.

Un de ces appareils abat deux Vampires égyptiens au-dessus du Néguev le .

L'Armée de l'air israélienne cherche toujours de nouveaux avions. Son choix se porte sur la version canadienne du F-86 et le Mystère IIC. À la suite de l'embargo imposé par les Canadiens, elle se tourne vers la France et Marcel Dassault et évalua le Mystère IIC. Mais ces avions ne sont pas prêts par suite de problèmes techniques, et le Mystère IV est en cours de développement. La commande initiale de Mystère II est changée en Mystère IV. En attendant Heyl Ha Avir commande 24 MD-450 Ouragan, qui restent des avions de transition. Ces Ouragans sont utilisés pendant la Crise du canal de Suez et abattent un Vampire égyptien. 18 exemplaires de ces Ouragans sont ensuite revendus en 1975 au Salvador.

En aout 1956, elle reçut les premiers Mystère IV qui reçoivent le baptême du feu pendant la crise du canal de Suez, où ils abattent un MiG-15 et plus tard 4 De Havilland Vampire. Tous les Mystère IV participent également à la Guerre des Six Jours mais en tant qu'appareils d'appui sol.

En 1957, Israël passe une commande auprès de la SNCASO de 31 SO-4050 Vautour, 19 appareils d'attaque au sol (Vautour II A), 4 Chasseurs tous temps (Vautour II N) et 8 bombardiers (Vautour II B). Certains de ces appareils sont modifiés afin de pouvoir effectuer des missions de reconnaissances. Tous les appareils participèrent à la Guerre des Six Jours (1967). Les Vautours seront retirés du service entre 1971 et 1972.

En 1958, l'État d'Israël commande 24 Super-Mystère B 2. Ils participent aux guerres des Six-Jours en 1967 et du Kippour en 1973. En 1977, 18 exemplaires d'occasion israéliens, remotorisés avec des réacteurs américains Pratt & Whitney J52 sans postcombustion, sont revendus au Honduras.

Début des années 1960, la Heyl Ha Avir recherche maintenant des appareils de classe Mach2, capable de rivaliser avec le Mig-21. AMD-BA propose le Mirage III. Cet avion piloté des militaires israéliens connaîtra de nombreux succès, jusqu'à l'embargo décrété par le Général de Gaulle. À la suite de cet embargo, le gouvernement israélien et la Hey Ha Havir pressent IAI de lancer un projet de construction qu’un chasseur. Ce fut le début des projets Ra’am A (qui deviendra le Nesher) et Ra’am B (qui deviendra le Kfir). En parallèle début 1969 l’armée de l’air israélienne se tourne vers les États-Unis, qui fournit alors les A-4 Skyhawk, F-4E Phantom II et autres F-15.

Les États-Unis remplacent la France en approvisionnant l’Armée de l’air Israélienne en avions de combats et deviendront (jusqu'à ce jour) le premier fournisseur d’avions de combat de la Hey Ha Havir. Selon le général Moshé Dayan Israël a pu constituer la plus grande armée de l'air occidentale au Moyen-Orient (en 1972)[2].

Le magazine Défense & Sécurité Internationale (DSI) no 49 de juin 2009, en page de couverture, pose la question Heyl Ha'avir la meilleure force aérienne au monde ? et y consacre un dossier de dix pages[3]. Selon le commandant de l'armée de l'air israélienne, Amir Eshel, Israël possède la deuxième puissance aérienne du monde (déclaration publiée en mai 2014)[4].

L'aviation israélienne survole presque quotidiennement les territoires libanais, en violation de la souveraineté du Liban[5] .

Les engagements

Les Guerres

Les opérations

Personnels et les As

Trente-neuf pilotes israéliens ont été crédités du statut d’As, après avoir abattu au moins 5 avions ennemis. Parmi ceux-ci, 10 ont abattu au moins huit avions à réaction. Le titre d'As des As revenant au colonel Giora Epstein qui a abattu dix-sept avions ennemis. Il détient, à ce jour, le record du monde d’avions à réaction abattu, depuis la guerre de Corée[6].

Appareils militaires en service

Les appareils en service en 2021 sont les suivants[7],[8] :

Chasseurs

Un F-16 arborant 6 marques de victoires en combat aérien.
Aéronefs Origine Type En service Versions Total
Lockheed Martin F-35 États-Unis Avion de combat multirôle 27 F-35I Adir 27
McDonnell Douglas F-15 Eagle États-Unis Avion de combat multirôle
16

6

17

19

25
F-15A

F-15B

F-15C

F-15D

F-15I Ra’am
83
General Dynamics F-16 Fighting Falcon États-Unis Avion de combat multirôle
49

29

21

27

98
F-16C Block 30

F-16C Block 40 Night Falcon

F-16D Block 30

F-16D Block 40

F-16I Sufa
224

Plus de 200 appareils sont également en stockage de longue durée (A-4N Skyhawk/F-4 Phantom II/F15A Eagle/F-16A/B Fighting Falcon/Kfir C-7)

Avions de transport & ravitailleur

Aéronefs Origine Type En service Versions
Lockheed C-130 Hercules États-Unis Avion de transport tactique
Avion ravitailleur
6

5

7

4
C-130E

C-130H

C-130J-30 Super Hercules

KC-130H
Beechcraft King Air États-Unis Avion de transport
9

8

5
Beech 200 King Air

Beech 200T King Air

Beech 200CT King Air
Beechcraft Bonanza États-Unis Avion de transport léger 22 Beech A36 Bonanza
Boeing 707 États-Unis Avion ravitailleur 7 KC-707
Air Tractor AT-802 États-Unis Avion utilitaire léger 3

Avions de surveillance & de patrouille maritime

Aéronefs Origine Type En service Versions
Boeing 707 États-Unis AWACS
Avion de surveillance (ELINT)
2

1
Phalcon

EC-707
Gulfstream G550 États-Unis AWACS
Avion de surveillance (ELINT)
2+1

3
Eitam

Shavit
Beech C-12 Huron États-Unis Avion de surveillance (ISR) 6 RC-12D Guardrail
IAI Westwind Israël Avion de patrouille maritime 3 IAI-1124 Seascan

Avions d'entrainement

Aéronefs Origine Type En service Versions
Aermacchi M-346 Italie Avion d'entrainement avancé 30 Lavi
Grob G 120A Allemagne Avion d'entrainement 17
Beechcraft T-6 Texan II États-Unis Avion d'entrainement 20 T-6A

Hélicoptères

Un AH-64 Apache en vol.
Aéronefs Origine Type En service Versions
Bell OH-58 Kiowa États-Unis Hélicoptères de reconnaissance 12 OH-58B
Bell AH-1 Cobra États-Unis Hélicoptères de combat 33 AH-1E/F
Boeing AH-64 Apache États-Unis Hélicoptères de combat
27

17
AH-64A

AH64D (Sarat)
Sikorsky UH-60 Black Hawk États-Unis Hélicoptères de transport 10 UH-60A
Sikorsky S-70 États-Unis Hélicoptères de transport 39 S-70A
Sikorsky CH-53 Sea Stallion États-Unis Hélicoptères de transport lourd 26 CH-53D
Bell 206 États-Unis Hélicoptères utilitaire 6
Aérospatiale AS565 Panther France Hélicoptères de lutte ASM 7 AS565SA

Drones

Aéronefs Origine Type En service Versions
IAI Heron Israël Drone de reconnaissance 3+ Shoval
IAI Eitan Israël Drone de reconnaissance 3 Eitan
IAI RQ-5 Hunter (en) Israël Drone de reconnaissance N/C
Hermes 450 Israël Drone de reconnaissance N/C
Hermes 900 Israël Drone de reconnaissance N/C
IAI Searcher Israël Drone de reconnaissance 22
IAI Harpy Israël Drone de reconnaissance N/C

Anecdotes

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  • Elle est la seule force aérienne à avoir mené une opération réussie de bombardement d'un réacteur nucléaire, lors de l'opération Opéra.

Notes et références

  1. La notion de force spatiale étant intégrée dans les années 1980.
  2. Jerusalem Post, 22 août 1972. [Israël] possède 374 avions, la Turquie 360, l'Italie 300, la Grèce 216 et la sixième flotte 200, selon les chiffres du Ministre de la défense israélien. Aucune de ces forces "occidentales" n'avait encore reçu en 1972, les "Phantom" envoyés à Israël , cité par Jacques Coubard, La guerre des 6 jours, 1973, Éditions sociales, Paris, p. 90.
  3. DSI, no 49 - juin 2009
  4. https://www.tsahal.fr/minisites/arm%C3%A9e-de-lair/l-arm%C3%A9e-de-l-air-isra%C3%A9lienne-2%C3%A8me-puissance-a%C3%A9rienne-du-monde/
  5. « Survols israéliens à moyenne altitude du Sud, du Metn et du Kesrouan », sur L'Orient-Le Jour,
  6. Desert Aces, dans la série Dogfights épisode 5, History Channel
  7. https://www.flightglobal.com/download?ac=75345
  8. Matthieu GALLET, « Armée de l'air israélienne », sur AviationsMilitaires.net (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Pilotes sans visas, par Harold Livingston, éditions Jean Froissart, 1951
  • Destination Israël par Harold Livingston, Gazelle Books , 1994
  • Le Ciel t'aidera, par Gordon Levett, Éditions Créaphis , 1992

Liens externes

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