Finale de la Coupe des clubs champions européens 1975-1976

La finale de la Coupe des clubs champions européens 1975-1976 voit le Bayern Munich remporter sa troisième Coupe des clubs champions consécutive dans la stade d'Hampden Park à Glasgow (Écosse). Les Bavarois s'imposent sur le score de 1-0 face aux joueurs de l'AS Saint-Étienne, au terme d'une rencontre qui marqua la mémoire collective des supporters de football français.

Finale de la Coupe des clubs champions 1975-1976

Le stade Hampden Park en 1971, hôte de la finale de l'édition 1976 de la Coupe des clubs champions européens.
Contexte
Compétition Coupe des clubs champions 1975-1976
Date
Stade Hampden Park
Lieu Glasgow, Écosse
Affluence 54 864 spectateurs
Résultat
Bayern Munich 1 – 0 AS Saint-Étienne
Mi-temps 0 – 0 0
Acteurs majeurs
Arbitrage Károly Palotai
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Parcours des finalistes

Note : dans les résultats ci-dessous, le score du finaliste est toujours donné en premier (D : domicile ; E : extérieur).

Bayern Munich AS Saint-Étienne
Adversaire Total Aller Retour Tour Adversaire Total Aller Retour
AS La Jeunesse d'Esch 8 - 1 5 - 0 (E) 3 - 1 (D) Seizièmes de finale KB Copenhague 5 - 1 2 - 0 (E) 3 - 1 (D)
Malmö FF 2 - 1 0 - 1 (E) 2 - 0 (D) Huitièmes de finale Glasgow Rangers 4 - 1 2 - 0 (D) 2 - 1 (E)
Benfica Lisbonne 5 - 1 0 - 0 (E) 5 - 1 (D) Quarts de finale Dynamo Kiev 3 - 2 0 - 2 (E) 3 - 0 ap (D)
Real Madrid 3 - 1 1 - 1 (E) 2 - 0 (D) Demi-finales PSV Eindhoven 1 - 0 1 - 0 (D) 0 - 0 (E)

Contexte

Depuis 17 ans, et le Stade de Reims en 1959, jamais un club français n'avait de nouveau atteint ce stade de la compétition. Par ailleurs, l'AS Saint-Etienne suscite un engouement particulièrement fort en France. On parle d'« épopée des Verts » pour qualifier le parcours du club lors de cette Coupe d'Europe qui élimina des équipes prestigieuses telles que le Dynamo Kiev (avec le Ballon d'or 1975 Oleg Blokhine) et le PSV Eindhoven[1],[2].

Gérard Farison et Christian Synaeghel, deux cadres de l'AS Saint-Etienne, sont forfaits pour cause de blessure à la suite d'une âpre rencontre disputée le 4 mai face au Nîmes Olympique (match de retard comptant pour la 27e journée)[3],[4]. Ils sont remplacés respectivement par Pierre Repellini et Jacques Santini. Quant à Dominique Rocheteau, blessé à la cuisse en demi-finale, il est incertain jusqu'au bout. Le matin du match, Robert Herbin annonce que l'« Ange vert » est finalement inscrit comme remplaçant et qu'il ne pourra tenir que quelques minutes sur le terrain.

Le Bayern de Munich, double tenant du titre, apparaît quant à lui comme le favori du match. Le club aligne une équipe composée de grands joueurs, pour la plupart champions du monde en 1974, comme Gerd Müller, Hans-Georg Schwarzenbeck, et bien-sûr Franz Beckenbauer. De plus, le club allemand dispose de l'atout psychologique d'avoir éliminé les « Verts » en demi-finale de l'édition précédente de la compétition.

Le match

Plus de 25 000 supporters stéphanois (sur un total de 54 000) font le déplacement à Glasgow pour soutenir les « Verts » qui dominèrent les débats pendant les trente premières minutes et poussèrent même ensuite à plusieurs reprises les Allemands dans leurs derniers retranchements. Mais ils jouèrent de malchance puisqu'une frappe de 25 mètres de Bathenay et une tête à bout portant de Santini échouèrent sur la barre. À chaque fois, Maier était battu. Entre-temps, Ćurković avait failli l'être lui aussi puisqu'il dût s'y reprendre à trois fois pour stopper un tir terrible d'Hoeness.

En deuxième mi-temps, l'AS Saint-Étienne toujours aussi entreprenante, se procura une nouvelle occasion franche quand Sarramagna, sur un centre de P. Revelli, plaça un coup de tête qui échoua à quelques centimètres du but munichois. Bousculé, le Bayern fit alors preuve d'un réalisme exceptionnel. Après une charge de Piazza sur Müller, l'arbitre de la rencontre, M. Palotai, accorda un coup franc aux 20 mètres que Roth expédia, d'une frappe tendue, au ras du poteau droit de Ćurković (57e)[5].

Ce but fut loin de décourager les « Verts », qui repartirent de plus belle à l'attaque pour tenter d'égaliser. Larqué et ses coéquipiers eurent la possibilité d'y parvenir dans un dernier quart d'heure très animé mais la défense allemande fit bonne garde jusqu'au bout. M. Palotai n'accorda pas à Piazza le penalty qu'il demandait et Santini buta sur Maier. Les hommes d'Herbin avaient laissé passer leur chance, et l'entrée en jeu de Rocheteau à la 83e (en remplacement de Sarramagna), avec l'apport de son coup de rein, ne changea pas le cours de la partie. Après un dernier arrêt de Maier sur un tir de P. Revelli, la défaite des « Verts » était consommée. Pour la troisième année consécutive, la Coupe d'Europe des clubs champions prenait la direction de Munich[6],[7].

L'après-match

Les joueurs stéphanois, malgré la défaite, seront accueillis en héros à leur retour en France le lendemain. À la suite d'une idée spontanée venant de France Inter, ils défileront sur l'avenue des Champs-Élysées, suivis par cent mille supporters, de la place de l'Étoile jusqu'au palais de l'Élysée, où ils seront reçus par le président de la République Valéry Giscard d'Estaing[8].

Le club allemand organisera quant à lui un dîner festif le week-end suivant.

La « finale des poteaux carrés »

Les montants d'Hampden Park avaient la particularité d'être carrés, ce qui était assez rare car ce type d'anciens montants avaient été remplacés dans la plupart des grands stades par des montants ronds. Le match fut ainsi surnommé du côté français la « finale des poteaux carrés » en raison des deux tentatives de Bathenay et Santini. Pour certains, si les poteaux avaient été ronds, les Stéphanois auraient pu marquer, alimentant la légende autour de cette rencontre. Mais en réalité, personne ne peut vraiment dire si le ballon serait rentré[9],[10].

Commentaires de la presse européenne

Les quotidiens de l'ensemble de l'Europe ne titreront pas en faveur de la formation bavaroise mais salueront plutôt la performance du club français. L'espagnol Marca titrera : « Ce n'est pas le meilleur qui a gagné ». La presse écossaise écrit quant à elle « Un Larcin » pour qualifier la victoire allemande. Le britannique The Sun est sans équivoque : « Le Bayern vole la coupe aux Français »[11].

Feuille de match

12 mai 1976 Bayern Munich 1 – 0 AS Saint-Étienne Hampden Park, Glasgow
20 h 15 BST
Roth 57e (0 – 0) Spectateurs : 54 864
Arbitrage : Károly Palotai
Rapport
Bayern Munich
Saint-Étienne
G1 Sepp Maier
D2 Johnny Hansen
D3 Udo Horsmann
D4 Hans-Georg Schwarzenbeck
D5 Franz Beckenbauer
M6 Franz Roth
A7 Karl-Heinz Rummenigge
M8 Bernd Dürnberger
A9 Gerd Müller
A10 Uli Hoeness
M11 Jupp Kapellmann
Remplaçants :
G22 Hugo Robl
Entraîneur :
Dettmar Cramer
G1 Ivan Ćurković
D2 Gérard Janvion
D3 Pierre Repellini
D4 Osvaldo Piazza
D5 Christian Lopez
M6 Dominique Bathenay
A7 Patrick Revelli
M8 Jean-Michel Larqué
A9 Hervé Revelli
M10 Jacques Santini
A11 Christian Sarramagna 83e
Remplaçants :
A13 Dominique Rocheteau 83e 
G16 Jean Castaneda
Entraîneur :
Robert Herbin

Divers

  • En 2015, les dirigeants du club stéphanois décident d'acheter les fameux poteaux carrés qui étaient entreposés dans la réserve du Musée du football écossais à Hampden Park. Pour une somme estimée à 20 000 euros, ces poteaux rejoignent le Musée du club de l'AS Saint-Étienne situé au Stade Geoffroy-Guichard[12].

Bibliographie

Références

  1. Nicolas Roumestan, Les supporters de football, Anthropos, , p. 13
  2. David Valverde, « Il y a 40 ans les Verts allaient en finale de Coupe d'Europe, France Bleu se souvient », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  3. https://www.planetenimesolympique.fr/anecdotes-montpellier-reims-st-etienne-marseille/n%C3%AEmes-vs-st-etienne-1975-76/
  4. https://www.planetenimesolympique.fr/anecdotes-montpellier-reims-st-etienne-marseille/n%C3%AEmes-olympique-et-l-a-s-st-etienne-des-rapports-tumultueux/
  5. « "Qui c'est les plus forts ? Evidemment c'est les Verts!" » [vidéo], sur YouTube (consulté le )
  6. But! Saint-Étienne, n°79, mai 2006 ; p.18 « But! refait le match Bayern-Sainté », Laurent Hess et Gilles-Édouard Bideau.
  7. http://www.francefootball.fr/diaporama/Il-y-a-39-ans-saint-etienne-bayern-et-les-poteaux-carres-de-glasgow/2708/#3 (consulté le 15/08/2015)
  8. Denis Souilla, Alexandre Czuczman et David Valverde, « 1976, mémoire de supporters : le retour à Paris et à Saint-Étienne », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  9. L'Equipe, 50 ans de coupes d'Europe, Issy-les-Moulineaux, Hachette, , 384 p. (ISBN 2-9519605-9-X), p. 94, 95, 96 « Le Bayern c'est carré ; Bathenay puis Santini sur la barre ».
  10. https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/722/reader/reader.html#!preferred/1/package/722/pub/723/page/15
  11. L'Équipe, « 50 ans de coupes d'Europe », Issy-les-Moulineaux, Hachette, , 384 p. (ISBN 2-9519605-9-X), « Le Bayern c'est carré » p. 95-96.
  12. http://www.franceinfo.fr/sports/football/article/les-poteaux-carres-de-glasgow-arrivent-saint-etienne-293529 (consulté le 15/08/2015)

Voir aussi

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