Filippo Pacini

Filippo Pacini, né le à Pistoia, Toscane, mort le à Florence, était un anatomiste italien, devenu célèbre après sa mort pour avoir isolé le bacille du choléra (Vibrio cholerae) en 1854, une trentaine d'années avant que Robert Koch ne refît cette découverte avec un beaucoup plus grand succès dans l'opinion.

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Biographie

Pacini était né dans une famille modeste qui le destinait à la prêtrise. Il renonça cependant à la carrière ecclésiastique et, en 1830, il entra comme boursier à l'école de médecine de Pistoia, où il s'intéressa particulièrement à la dissection et à la microscopie.

En 1831, alors qu'il suivait un cours de dissection, Pacini découvrit dans le système nerveux de petits organes sensoriels qui peuvent détecter la pression et les vibrations. Il en fit une étude détaillée à partir de 1833 et en discuta pour la première fois en 1835 à la « Società medico-fisica » de Florence, mais ne publia ses recherches (« Nuovi organi scoperti nel corpo umano ») qu'en 1840. En peu d'années, l'ouvrage devint largement connu en Europe et les corpuscules furent nommés corpuscules de Pacini.

Il fut l'assistant de Paolo Savi à Pise de 1840 à 1843, puis travailla à l'Institut d'anatomie humaine (Istituto di Anatomia Umana). En 1847, il commença à enseigner l'anatomie descriptive au lycée de Florence, puis, dans cette même ville, fut nommé en 1849 directeur du musée anatomique et professeur d'anatomie générale et topographique à l'« Instituto di Studi Superiori » (Université de Florence), où il resta jusqu'à la fin de sa carrière.

La troisième pandémie de choléra (1852-1860) mit cette maladie au centre des préoccupations de Pacini. En 1854, dans un article intitulé « Observations microscopiques et déductions pathologiques sur le choléra asiatique »[1], il décrivit le bacille de la maladie et argumenta à l'appui de son rôle d'agent pathogène, mais, à cause de l'adhésion de la majorité des scientifiques italiens à la théorie miasmatique des maladies, le mérite de ce travail ne fut pas reconnu avant la mort de Pacini, malgré des publications additionnelles de 1865, 1866, 1871, 1876 et 1880, où Pacini identifiait la cause de la létalité de la maladie, à savoir la déshydratation, et proposait des traitements[2]. John Snow, qui réfuta la théorie des miasmes dans un ouvrage publié en 1855[3], et Robert Koch, généralement crédité de la découverte du bacille en raison d'un travail postérieur de trente ans à celui de Pacini, n'étaient certainement pas au courant des résultats de leur prédécesseur.

Quand, en 1884, Koch, qui, grâce à des réalisations comme l'identification du bacille de la tuberculose, était devenu un savant beaucoup plus en vue que Pacini, présenta ses découvertes à la Commission choléra du Bureau impérial de la Santé de Berlin, la commission le félicita, mais reconnut aussi la priorité de Pacini dans la découverte du bacille. En 1965, le Comité international de systématique bactérienne donna au bacille le nom « Vibrio cholerae Pacini 1854 ».

Durant sa carrière, Pacini publia aussi des études sur la rétine de l'œil humain, l'organe électrique du silure du Nil, la structure de l'os et le mécanisme de la respiration.

Pacini ne se maria pas. Il mourut à Florence le , dans un hospice de pauvres, ruiné par ses recherches scientifiques et par les soins médicaux qu'avaient nécessités ses deux sœurs malades.

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

  1. F. Pacini, « Osservazioni microscopiche e deduzioni patalogiche sul cholera asiatico. », Gazzetta medica italiana federativa toscana, Florence, vol. 4, déc. 1854; réimprimé dans Lo Sperimentale, Florence, 1924, 78: 277-282.
  2. En 1831 et 1832, les médecins William B. O'Shaughnessy et Thomas Latta avaient déjà compris le rôle létal de la déshydratation dans le choléra et proposé des perfusions intraveineuses d'eau salée, mais cette méthode entraînait des thromboses et des phlébites. Ce n'est qu'à partir de 1940 que l'importance de la déshydratation fut redécouverte et qu'on trouva des moyens efficaces pour la combattre. (Voir Patrick Berche, Une histoire des microbes, Paris, 2007, pp. 72-73, partiellement consultable sur microbes-edu et sur Google Books.)
  3. John Snow, On the Mode of Communication of Cholera.
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