Phillyrea angustifolia

Phillyrea angustifolia (ou Filaire à feuilles étroites[1]) est un arbuste de la famille des Oleaceae. Il est aussi appelé "Taradéou" en provençal traduit en Français par "Taradeau". Il appartient au genre Phillyrea qui regroupe trois espèces, les autres étant Phillyrea latifolia (Filaire à large feuille) et Phillyrea media (Filaire intermédiaire).

Pour les articles homonymes, voir Filaire.

C'est un arbuste méditerranéen anémophile, assez proches de l'olivier et dont l'habitat naturel est de type garrigue.

On a récemment démontré chez cette espèce un « nouveau » système de reproduction[2].

Mode particulier de reproduction

Cette espèce comprend un taux élevé de mâles en mélange avec des hermaphrodites (dont les fleurs, fertiles, portent des organes mâles et femelles). Or il existe deux groupes, morphologiquement a priori tout à fait identiques et les individus de chaque groupe sont stériles entre eux, tout en étant fertiles avec les individus de l'autre groupe. Autrement dit le pollen des hermaphrodites ne peut féconder qu'un individu sur deux alors que le pollen des mâles des deux groupes peut féconder n'importe quel hermaphrodite des deux groupes, ce qui permet que les mâles ne soient pas désavantagés et qu'ils n'aient pas disparu par sélection naturelle.

  • Ceci laisse explique que les mâles soient restés si nombreux par rapport aux hermaphrodites (jusqu'à 50 % des peuplements) ; Chez les végétaux, pour se maintenir dans une population contenant aussi des hermaphrodites, les mâles doivent un avantage en fertilité au moins double de celui des hermaphrodites, et plus élevé encore si comme c'est le cas avec Phillyrea angustifolia L. les hermaphrodites s'autofécondent facilement. Les espèces androdioïques semblent très rares chez les angiospermes ;
  • cela montre aussi que l'évolution a pu permettre le passage de l'hermaphrodisme à la dioécie (androdioécie ; coexistence de mâles et d'hermaphrodites dans une même population c'est un système de reproduction très rare, contrairement à la gynodioécie).

Habitats et répartition

Cette espèce est présente en France autour du bassin méditerranéen et dans le Sud-ouest en mélange avec le chêne vert,et aussi au Maroc dans l'entrée des régions du Moyen-Atlas (JBEL HELLOUK) c'est la deuxième espèce dominante après Quercus ilex (Chêne vert).

Espèces proches

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Christine Vassiliadis : Évolution et maintien de l'androdioécie. Étude théorique et approches expérimentales chez Phillyrea angustifolia L. ; Thèse de Doctorat Biologie et Génétique des populations, Université Lille I, 1999, 123p. + annexes.
  • Saumitou-Laprade P., Vassiliadis C., Epplen J.T., Hardt C., 2000. Isolation of microsatellite loci for paternity testing in Phillyrea angustifolia L. (Oleaceae). Molecular Ecology 9 : 107-118.
  • Vassiliadis C., Valero M., Saumitou-Laprade P., Godelle B. 2000. A model for the evolution of high frequencies of males in an androdioecious plant based on a cross-compatibility advantage of males. Heredity 85 : 413-422.
  • Vassiliadis C., Saumiou-Laprade P., Lepart, J., Viard F. High male reproductive success of hermaphrodites if the androdioecious Phillyrea angustifolia. Evolution 56(7) : 1362–1373.
  • Vassiliadis C., Lepart J., Saumitou Laprade P., Vernet P. 2000. Self incompatibility and male fertilization success in Phillyrea angustifolia (Oleaceae). International Journal of Plant Science 161(3) : 393-402
  • Vassiliadis C. 1995. Étude du succès reproducteur mâle chez une espèce androdioïque : Phillyrea angustifolia. Efficacité de pollinisation et recherche de marqueurs moléculaires. Mémoire D.E.A. Évolution et Écologie. Université Montpellier II, Université des Sciences et Techniques du Languedoc, Montpellier, 29p.

Notes

  1. Larousse des arbres et arbustes
  2. Travaux du laboratoire de Génétique et évolution des populations végétales (CNRS/Université de Lille 1) et du Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS/Université de Montpellier 1, 2 et 3/ENSA Montpellier/CIRAD/École pratique des hautes études) publiés en 2010 dans la revue Science

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