Fernand Baldet

Fernand Baldet () est un astronome français[1].

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Fernand Baldet
Naissance
Paris (France)
Décès
Paris (France)
Nationalité Française
Domaines Astronomie, Astrophysique
Institutions Président de la Société astronomique de France 1939-1946
Diplôme Docteur ès Sciences Physiques.
Renommé pour L'étude des Comètes
Le révélateur photographique « Baldet »
Le spectre de bandes du carbone « Groupe Baldet-Johnson »
Distinctions Premier ouvrier de France
Prix Pierre Guzman 1925 et 1940
Prix de la Société astronomique de France 1925, 1927, 1934 et 1946
Prix de spectroscopie Louis Ancel 1926.

Il travailla avec le comte Aymar de la Baume Pluvinel, observant Mars en 1909 depuis l'observatoire du Pic du Midi nouvellement construit. Les photographies obtenues étaient si nettes qu'ils purent démentir la théorie de Percival Lowell sur la présence de canaux géométriques sur la surface de la planète.

Éponymie

Le cratère Baldet sur la Lune et le cratère Baldet sur Mars ont été baptisés en son honneur.

1885-1903 : jeunesse[2],[3]

Rien ne prédestine Fernand Baldet à la carrière qui va être la sienne.

Après la défaite française de 1870, à bout de ressources, ses grands-parents, fabricants de chaussures à Millau, ont vendu tous leurs biens pour s’établir dans la capitale où, leur a dit le notaire, “les maisons sont en or”! Ils n’ont pas mis longtemps à comprendre qu’ils avaient été bernés. La famille Baldet s’est installée Rue Pascal dans le quartier des Gobelins, où Fernand est né le [4].

Le grand-père, lui, est devenu manœuvre. Le père de Fernand, corroyeur, a été embauché dans une tannerie, où il passe ses journées dans l’eau du lit de la Bièvre jusqu'à la ceinture.

En 1892, Fernand s’est retrouvé fils unique lorsque son frère cadet, âgé de 5 ans, est mort de diphtérie.

À 12 ans, il a passé son certificat d’études.

À 13, il a été placé apprenti bijoutier. Parce qu’il est doué pour le dessin, on lui a confié la réalisation de modèles pour des bijoux d’art en or. Dessinateur créateur en joaillerie et orfèvrerie il exécutera lui-même ses modèles.

Apprenti bijoutier de 1899 à 1903, sa maîtrise lui valut le titre de Premier ouvrier de France (l'équivalent à l'époque d'un prix de Rome).

Mais Fernand est aussi d’un naturel curieux et observateur. Il construit son propre appareil photo et réalise une photo de sa grand-mère en 1899. Il a une grande soif d’apprendre, une soif qui l’entraîne très souvent du côté des bouquinistes... Et c’est ainsi que ce jour de 1900, il tombe sur un livre du « maître », Camille Flammarion. C’est le début d’une passion qui ne se démentira jamais.

1903-1911 : apprenti astronome

À 18 ans, le 6 juin 1903 il est admis membre à la Société astronomique de France.

Par l’intermédiaire de M. Touchet, secrétaire général de la Société astronomique de France, il fit la connaissance de Camille Flammarion, dont l’immense rayonnement et la forte personnalité le frappèrent beaucoup.

Les observations qu'il entreprit alors à l'Observatoire de la rue Serpente révélèrent rapidement ses dons exceptionnels. Elles le firent connaître du spécialiste des éclipses solaires, Aymar de la Baume Pluvinel, qui le prit comme assistant en 1905 et l'emmena cette même année pour observer, en Espagne, l'éclipse totale du 30 août. C’est cette rencontre avec Aymar de la Baume Pluvinel, membre de l’Académie des Sciences, qui devait décider de sa carrière astronomique. En parallèle il poursuivit ses études et en 1907 il obtint le diplôme d'études du Conservatoire des Arts-et-Métiers dans le laboratoire du physicien J. Violle.

1907 - Diplômé d’Etudes du Conservatoire des Arts-et-Métiers (Géométrie appliquée et Physique au laboratoire de M. Violle, 1903-1907).

La période qui suivit de 1905 jusqu'en 1911, alors qu'il continuait à travailler avec Aymar de la Baume Pluvinel, fut très laborieuse et aussi très fructueuse À cette époque commencent en effet sa observations et ses recherches sur la physique des comètes, domaine dans lequel il devait passer maître. En 1907. il obtenait au prisme-objectif le spectre de la comète Daniel et l'année suivante à l’Observatoire de Juvisy-sur-Orge, avec Ferdinand Quénisset, toute une collection de photographies et de spectrogrammes de la remarquable comète Morehouse.

D'autre part, il fut l'un des premiers astronomes à travailler à l'observatoire du Pic du Midi alors que les conditions de vie y étaient encore très dures. Au cours de deux campagnes, en 1909 et en 1910, il réussit plus de 1300 images de la planète Mars dont la plupart sont excellentes.

En 1911, il entrait à l'Observatoire de Paris en qualité de stagiaire et se familiarisait très vite avec les méthodes de l'astronomie de position.

Malgré ce programme déjà très chargé, il poursuivait ses études supérieures à la Faculté des sciences de Paris et les terminait en 1912 avec le grade de Licencié ès Sciences physiques.

1912-1922 : observatoire d'Alger

En 1912 il partait pour l'Observatoire d'Alger où il était nommé assistant, puis aide-astronome. Durant les dix années de son séjour en Algérie, il partagea son temps entre la direction du Service Méridien que lui confia F. Gonnessiat, des observations de géophysique sur le magnétisme terrestre, l'électricité et les parasites atmosphériques. et des recherches spectroscopiques au laboratoire de la Faculté des Sciences d'Alger.

Ses observations au grand cercle méridien de l'Observatoire d'Alger aboutirent à l'exécution d'un Catalogue d’Etoiles fondamentales. En 10 ans il effectua plus de 22 000 observations sur les 23 662 qui ont servi à obtenir les positions précises de 872 étoiles cataloguées, ceci par des méthodes strictement fondamentales. Chaque étoile étant, en général, observée plus de vingt fois. et les circumpolaires, bien davantage, souvent plus de cent fois. On aura une idée de la valeur de ce catalogue si l'on songe que sa discussion par le Rechen-Institut de Berlin et l'Astronomical Institute de Leningrad a conduit ces deux organismes à lui attribuer le poids 10, tandis que des poids allant de 1 à 4 seulement étaient donnés aux autres catalogues fondamentaux exécutés à l'étranger, à la même époque. A l'Observatoire d'Alger il fit également des observations régulières du Soleil et de la Lune. Il assura aussi le service de l'Heure (observations méridiennes, réception des signaux horaires et distribution aux usagers). Il mesura visuellement pendant plus d'un an (1912-1913) à l'équatorial coudé les positions de nombreuses petites planètes et surtout des comètes, car il envisageait de plus en plus de se consacrer à l'étude exclusive de ces astres.

Il avait entrepris, dans cette idée, au laboratoire de la Faculté, une série de recherches sur les spectres de bandes donnés par les gaz sous d’un bombardement électronique, en vue d'identifier précisément les radiations qu'il avait photographiées dans les comètes. Au cours de ses recherches spectroscopiques, il employa des électrons lents et fut amené à construire lui-même dès la fin de 1912 un tube contenant 3 électrodes : une cathode incandescente, une anode, les deux étant séparées par une grille dont il pouvait faire varier le potentiel à volonté. Malheureusement ces expériences avec le nouveau tube à 3 électrodes ont été interrompues par la guerre de 1914 et ce dispositif qui devait avoir tant d'importance dans l'avenir ne fut pas publié.

1922-1928 : observatoire de Meudon

Il devait poursuivre ces expériences à l'Observatoire de Meudon car, en 1922, il quittait l'Algérie pour être nommé aide-astronome à l'Observatoire de Paris et détaché à Meudon. Il y prépara sa thèse de Doctorat qu'il soutint en 1926. Elle exposait l'ensemble de ses recherches sur la constitution des comètes et les spectres du carbone entre autres résultats, il était parvenu à obtenir le spectre des queues de comètes avec une grande intensité en bombardant de l’oxyde de carbone à basse pression avec des électrons émis par une cathode incandescente de tungstène. Il donnait les longueurs d'onde précises de ce spectre qui reproduit très exactement celui des queues de comètes avec les intensités relatives des bandes, leur pureté et les diverses particularités qu'elles comportent.

1926 - Docteur ès Sciences Physiques.

Il découvrit, au cours de ces expériences, un nouveau spectre de bandes du carbone qui porte maintenant le nom de « Groupe Baldet-Johnson ».

Enfin l'étude Complète de 27 comètes lui permit de dresser la liste des radiations communes, observées avec certitude, parmi lesquelles figure le fameux groupe à 4050 À qui devait faire, par la suite, l'objet de nombreuses recherches pour être finalement identifié avec la molécule triatomique du carbone.

Tout le reste de sa carrière devait s‘écouler à. l’Observatoire de Meudon. En 1928 il fut nommé astronome-adjoint et en 1938 astronome-titulaire. Sous la direction de H. Deslandres, il fit construire la. Table Équatoriale avec sa Coupole de 11 mètres de diamètre et son plancher mobile, laquelle est toujours en service. Il y plaça divers instruments : chambres photographiques, nouveau prisme-objectif à rotation pour comètes, lunette de 32 cm d'ouverture, objectif spécial de 17 cm d’ouverture et de 17 cm de longueur focale destiné à l'équipement d'une caméra pour l'étude des mouvements rapides gaz dans les queues cométaires. Il installa également un laboratoire de spectroscopie avec générateur à tension constante de 125 000 volts et tubes spéciaux.

Il est malheureusement impossible dans cet article de citer toutes les observations auxquelles il se livra sur les comètes, les planètes et les novae, non seulement ces instruments, mais aussi avec la Grande Lunette de l’Observatoire de Meudon. Avec ce dernier instrument il obtint plus de 60 dessins complets de Mars pendant l'opposition de juin à octobre 1924 (L'Astronomie, janv. 1925. p. 34-35) qu'il devait Comparer aux photographies de Mars prises à l'Observatoire du Pic du Midi en 1909-1910 pour mettre en évidence le changements de la surface de cette planète. Toujours à la Grande Lunette de l'Observatoire de Meudon, avec des forts grossissements il rechercha des comètes passant relativement près de la Terre en vue d'étudier le diamètre du noyau. Il donna une valeur probable d'environ 400 mètres pour les noyaux des comètes Pons-Winnecke (1927 c) et SchwassmannWachmann (3) (1930 d).

Il obtint le Prix des Dames en 1927.

Il obtint le Prix Louis Ancel en 1926 par la Société française de photographie pour ses travaux de spectroscopie.

1928-1939 : membre de nombreuses sociétés, Sorbonne...

Membre de nombreuses sociétés scientifiques, il professa aussi à la Sorbonne de 1928 à 1936, traitant des questions essentielles sur l'astronomie de position et l'astrophysique.

Il obtint le Prix de Camille Flammarion en 1934.

L'importance de ses travaux lui valut d'être choisi par l’Union astronomique Internationale en 1935, comme Président de la Commission 15 sur I'Étude physique des comètes. Il garda cette présidence jusqu'en 1952.

Docteur ès sciences physiques, il gravit les échelons de la hiérarchie et devint astronome titulaire en 1938.

Tout au long de sa carrière d'astronome, en s'acquittant des tâches multiples qu’il devait accomplir, il a consacré une partie de son activité à la Société astronomique de France qui lui était particulièrement chère. Ses nombreux articles dans L'Astronomia, le livre V de l'édition refaite de l'Astronomie Populaire de Camille Flammarion qu’il rédigea, en sont le témoignage.

1939-1946 : président de la Société astronomique de France

Après avoir assuré le secrétariat pendant plusieurs années, il fut élu président de la Société astronomique de France le 14 juin 1939, à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, succédant au Duc de Gramont. Il devait conserver cette présidence jusqu'en 1946, dans les conditions difficiles et délicates créées par l'occupation. Il ne ménage pas sa peine pour que la Société survive.

Il eut le Prix Jules-Janssen en 1946.

1946-1955 : nombreux travaux scientifiques

Membre du Bureau des Longitudes depuis 1946, il participait aux séances avec assiduité et on lui en confia le secrétariat pendant plusieurs années. Tous les ans figurait dans l'Annuaire du Bureau des Longitudes un article important de lui sur les comètes dans lequel étaient réunies les principales observations effectuées sur chacune d'elles. Tous les quatre ans, dans le même annuaire. Il publiait un article sur les météores. Son dernier travail comporte précisément une étude étendue sur les météores, météorites, micrométéorites, etc., qui fut publiée dans l'Annuaire pour 1965.

Depuis ses premières recherches de sensitométrie dans le laboratoire de A. de la Baume, il portait un vif intérêt à la photographie et à ses multiples applications. C’est à ce titre qu'il présida la Société française de photographie et de cinématographie de 1946 à 1949 et qu'il fut amené à composer un révélateur encore utilisé dans les laboratoire de photographie sous le nom de « révélateur Baldet ».

Nous ne pouvons pas entrer ici dans les détails des 230 notes et mémoires qu’il a pu publier[5],[6]. Nous citerons cependant les travaux de photométrie des comètes en collaboration avec M. Ch. Bertaud, et son catalogue général des comètes publié en deux parties, en collaboration avec Mlle de Obaldia. Dans la première il donne la liste des 1 619 comètes connues d’après les annales chinoises depuis l’an 2315 av. J.-C. jusqu’à la fin de 1948. Dans la seconde il a publié les orbites de 763 comètes depuis l’an 466 av. J.-C. jusqu’en 1952.

Il poursuivit des observations spectroscopiques de Nova 1934 et enfin ses observations photométriques de la tête des principales comètes par la méthode extrafocale. On lui doit également une Liste générale des comètes de l'origine à 1960 et un Catalogue général des orbites de comètes de l'an 466 av. J.-C. à 1952 qui comporte 763 comètes.

En 1951 il fut officier de la Légion d’honneur.

1955-1964 : retraite active

Jusqu'en 1955, il dirigea le Service de Physique cométaire de l'Observatoire de Meudon. Son activité ne s'arrêta pas au moment de sa mise à la retraite. Il continua à prêter son concours bénévole, notamment pour l’observation des comètes exceptionnelles. Ce fut le cas de la comète Mrkos en 1957. Il publia sur son spectre une note (C. R. Acad. Se. 2 sept. :957, t. 245, p. 923—924) qui montre la nature des deux queues de cette comète.

Il participa à la grande plaquette du Centenaire de Camille Flammarion en 1962 par la Société astronomique de France.

Pour récompenser la fidélité et l'intérêt de l'un des plus anciens sociétaires de la Société astronomique de France, elle lui a décerné la Médaille du Soixantenaire en 1963.

En été 1964 il termina un dernier travail comportant une étude importante sur les météores, les météorites, les micrométéorites, etc., qui jouent un rôle primordial dans la recherche spatiale.

Il meurt le au sein de l'Hôpital de la Salpêtrière dans le 13e arrondissement de Paris[7].

Distinctions honorifiques

Notes et références

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