Famille de Tournemire

La famille de Tournemire est l'une des familles subsistantes de la noblesse française. Originaire du Cantal, elle compte parmi ses membres des officiers supérieurs et généraux, un chambellan des rois, un gouverneur d'une place forte, un capitoul de Toulouse, des Comtes, etc.

Pour les articles homonymes, voir Familles de Tournemire.

Famille de Tournemire

Armes

Blasonnement D'or à trois bandes de sable ; à la bordure de gueules, chargée de onze besants d'or ; au franc-quartier d'hermine[1],[2].
Devise « Aultres n'auray. »
Période XIe siècle au XXIe siècle

noblesse d'extraction chevaleresque sur preuves de 1259 [3].

Pays ou province d’origine Auvergne
Allégeance Royaume de France,

Évêques de Clermont d'Auvergne

Fiefs tenus Tournemire, Girgols, Laroquevieille
Demeures Tournemire, Muret, Leybros, Marzes, Vals, Malaric, Neyrebrousse, Voissieux, Pierrefitte
Charges Chambellan du roi
Panetier du roi
Capitoul de Toulouse
Preuves de noblesse
Admis aux honneurs de la Cour 1778

Histoire

Les origines

Raoul de Warren écrit dans le Grand Armorial de France : « On trouve en Auvergne, vers 1270, au moins six familles de Tournemire ayant peut-être une origine commune dont les unes possédaient des droits de co-seigneurie sur le "château supérieur" de ce nom et les autres sur le "château inférieur". Trois d’entre elles s’éteignirent avant la fin du XIVe siècle. Celle des Golfier de Tournemire, seigneurs de Marze, s’éteignit au XVIe siècle. Les deux autres autres sont rapportées ci-après :

  • La première ligne, toujours subsistante, remonte sa filiation prouvée à Rigaud, chevalier, co-seigneur du château supérieur de Tournemire, mort avant 1259.
  • La deuxième ligne est issue d’Aymeric de Tournemire qui aurait été père d’Antoine, capitoul de Toulouse en 1472 ; toutefois Chérin, tout en acceptant cette filiation, précise qu’elle ne s’accorde pas avec l’ordre chronologique et que l’on a attribué vraisemblablement les qualités de deux personnages à un seul. Il semble que la filiation de cette ligne ait été en réalité la suivante : Aymeriguet, co-seigneur du château inférieur de Tournemire, trouvé comme mineur en 1284, allié à Marguerite de Druyeur. »[4]

Les premiers Tournemire identifiés remontent au XIe siècle. On trouve Rigaud Ier de Tournemire (1015-1060), dont la légende raconte que Rigaud Ier aurait pris la Croix et serait parti pour Jérusalem, qu'une relation détaillée de son voyage aurait été écrite par un moine d'Aurillac qui l'accompagnait, et que Rigaud serait revenu porteur de l'épine de la Couronne du Christ conservée dans l'église.

Au commencement du XIVe siècle les tours de Tournemire étaient, comme les Tours de Merle ou de Carbonnières, possédées en indivisions par plusieurs lignages nobles portant soit le nom de Tournemire, soit celui d'autres familles comme les Via et les Montal[5]. À cette époque, les lignages nobles portant le nom de Tournemire formaient déjà plusieurs branches qui avaient fait souche dans plusieurs châteaux comme la tour de Marzes à Saint-Cernin (avant le XIIIe siècle), la tour de Leybros (en 1330), la tour de Muret à Polminhac, etc.

Les familles de Tournemire sont mentionnées à Tournemire, en Haute-Auvergne (de nos jours le département du Cantal), en particulier comme co-seigneurs de l'ancien oppidum de Bezaudun, où elles possédaient plusieurs tours et logis nobles, ainsi qu'en contrebas, une chapelle castrale qui est devenue l'église paroissiale de Tournemire.

Noblesse

Régis Valette, dans le Catalogue de la noblesse française au XXIe siècle mentionne l'actuelle famille de Tournemire comme de noblesse d'extraction chevaleresque sur preuves de 1259[6].

En 1778, Gabriel-Joseph-Hector de Tournemire (1744-1820) est admis aux honneurs de la cour par Louis XVI, pour ancienneté de la famille et faits de guerre notables, et porte alors le titre de Comte (titre de courtoisie). Sa branche s'étant éteinte peu après la Révolution, le titre est transmis à la branche d'Estillols (actuellement subsitante).

La rivalité entre les familles de Tournemire et d'Anjony

La branche aînée de la famille de Tournemire qui portait le titre de seigneur de Bezaudun et de Tournemire, fut durant deux siècles en lutte de rivalité contre la famille d'Anjony. En effet, en 1351, Bernard Johanni (plus tard d'Anjony), riche marchand pelletier d'Aurillac, avait acquis d'Arnaud de Lavie de Villemur, un quart de la tour de Tournemire et des droits féodaux au lieu de l'Armandie, sorte d'éperon en contrebas du village. Il en fit reconnaissance à Rigal de Tournemire, et épousa une de ses nièces. Ses descendants deviennent riches, puissants et contracteront de grandes alliances. Ils y font construire en 1439 l'actuel château d'Anjony, à côté de l'ancien château de Tournemire et de sa chapelle castrale, devenue église paroissiale, dont ils revendiquent les droits honorifiques.

Après deux siècles de rivalité, au XVIIe siècle, la famille de Tournemire n'est plus représentée sur la paroisse à la suite d'un duel en 1623 perdu face à la famille d'Anjony, puis du mariage en 1643 de Michel II d'Anjony avec Gabrielle de Pesteils, héritière des Tournemire[7],[8].

Généalogie et personnalités sous l'Ancien Régime

Branche de Tournemire

  • Rigaud de Tournemire, seigneur de Tournemire, Bezaudun, Girgols, Saint-Cirgues-de-Jordanne, La Peyre-en-Jordanne, épouse le 14 avril 1439 Jeanne de Dienne, fille de Louis, comtour de Dienne, et de Baranne d'Estaing. Il meurt le 14 août 1481 en laissant au moins deux fils, Guy et Louis :
    • Guy de Tournemire, seigneur de Tournemire et de La Peyre, épouse en 1469 Agnès de La Roque, fille de Pierre, seigneur de Roquenatou, et de Marianne Moysset, dont deux filles:
      • Antoinette de Tournemire qui épouse en 1495 Brandélis de Gontaut, fils de Gaston, baron de Biron, et de Catherine de Salignac.
      • Jeanne de Tournemire qui épouse en 1502 Jean Chauveron, fils de Robert, seigneur de Drussac, et de Marguerite de Gontaut
    • Louis de Tournemire, seigneur de Bézaudun, marié le 3 juin 1485 avec Catherine de Juzes, qui est donc l'ancêtre des différentes branches.

Branche de Leybros

On sait peu de choses sur la descendance de cette branche qui commence avec :

  • Aymeric de Tournemire, seigneur de Ruzols, marié avec Marguerite de Mazerolles, dame de Leybros.

En 1595, Leybros passe par héritage à Anet de Tournemire, fils de Pétronille de Nozières et d'une branche cadette, et ensuite à sa fille unique Louise de Tournemire, dont hérite son fils Claude de Ferrières comte de Sauveboeuf.

Ils portent comme armes une tour d'argent sur champ d'azur.

Rameau de Malaric et de Toulouse

  • Henri de Tournemire, fils d'Antoine de Tournemire (1647-1692) et d'Antoinette de Quinsac, maréchal de camp en 1704, puis lieutenant général
    • Pierre-Joseph-Hector de Tournemire (1711-1782), seigneur de Malaric, capitaine de dragons, gouverneur de Saint-Béat
      • Gabriel-Joseph-Hector de Tournemire (1744-1820), capitaine de cavalerie, lieutenant-colonel au Royal-Cravate. Admis aux honneurs de la Cour le 11 mars 1778. Comte.

Branche d'Estillols

Branche cadette des seigneurs d'Estillols à Jaleyrac, qui était fixée à Moussages au commencement du XVIIe siècle :

Rameau des seigneurs de La Salide

  • Martial de Tournemire, fils de Robert, seigneur d'Estillols, et d'Antoinette de La Farge, épouse le 4 octobre 1651 Marguerite Deydier, fille de François et d'Antonette Dubois, qui lui donne quatre fils et quatre filles, dont :
  • Ignace de Tournemire, marié en 1692 à Catherine Croizet, qui font la souche de la descendance subsistante.

Généalogie et personnalités de l'époque contemporaine

La descendance contemporaine est connue via les documents recensés dans l'Encyclopédie familiale de la famille de Tournemire :

Pierre de Tournemire (1770-1846) épouse Jeanne Delphine du Bois de Saint-Julien et a onze enfants dont les deux branches subsistantes :

  • Antoine Guillaume de Tournemire (1799-1885), garde du corps du roi Louis XVIII et du roi Charles X. Il épouse en 1843 Michelle Dumas.
    • Antoine Alexandre de Tournemire (1838-?), arde du corps du roi Charles X. Il épouse en 1866 Amélie Vidal.
      • Alexis de Tournemire (1870-1955), épouse Marguerite Simon.
      • Berthe, Léonie, Marthe, Hippolyte, Claire de Tournemire
    • Magdeleine Hyacyinthe, Clément, Alexis, Joseph Adrien, Jean Alfred de Tournemire


  • Henri Louis de Tournemire (1804-1888), épouse en 1835 Éléonore de la Motte.
    • François Désiré Gabriel, comte de Tournemire (1840-1901) épouse en 1865 Berthe Seroux de Bienville.
      • Guillaume de Tournemire (1866-1959), capitaine de corvette, « châtelain » de Pierrefite. En 1914, il épouse Marie Goursaud de Merlis (1875-1959).
      • Jacques de Tournemire (1867-1948) épouse[9] Jeanne Dupuy (1879-1974) en 1898.
        • Pierre de Tournemire (1902-1984) diplômé de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr promotion Du Souvenir, épouse en 1930 Isabel Dibos de Menchaca (1909-1984).
          • Rigaud de Tournemire (1940) épouse en 1962 Annie Mioche (1942) puis en 1970 Carole Desprets (1947).
            • Antoine de Tournemire (1971) épouse Éloïse Turot, avocate.
            • Clémence de Tournemire (1980-), chanteuse (connue sous les pseudonymes de MiMüNiZ et La Minetta)[10].
      • Pierre de Tournemire (1869-1952) épouse en 1894 Marie Descubes du Châtenet.
        • Marie Louise de Tournemire, (1899-1970), artiste peintre[11],[12]
        • Marie-Louis-Guillaume de Tournemire, (1901-1970), propriétaire de Pierrefitte, commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur, animateur du mouvement des Compagnons de France en 1941, fondateur et membre dirigeant du sous-réseau de renseignement Druides au sein du réseau Alliance en 1943. Il épouse en 1932, Magdeleine Marie Anne de Secondat de Montesquieu[11].
          • Guillaume de Tournemire (1936), diplômé en 1961 de l'École polytechnique fédérale de Zurich[13]. Il épouse en 1968 Hélène de Gourcuff[14] (1939).
          • Pierre de Tournemire (1940) épouse en 1966 Sabine d’Hubert (1939)[11].
            • Grégoire de Tournemire (1974).
          • Alain Marie de Tournemire (1941-2012)[15], épouse en 1968 Nicole Marcelle Marie Claude Desrousseaux de Vandières[11](1946-1983)[16], puis Agnès Tassin[17].
          • Gaspard Dominique Marie de Tournemire (1971), master professionnel « Droit et pratique des relations de Travail » en 1997[18]. Il épouse en 1997 Florence Geneviève Pécresse (1972), sœur de Jérôme Pécresse et belle-sœur de Valérie Pécresse[19].
      • Robert de Tournemire (1882-1921) épouse en 1909 Thérèse Viénot de Vaublanc (1881-1949).
      • Jacques Raymond de Tournemire, (1911-1940), château du Lieuteret, lieutenant au 14e régiment de tirailleurs sénégalais, (14e RTS), mort pour la France le . Il épouse en 1935 Geneviève Marie Bénédicte Jeanne Delpech de Saint-Guilhem (1912-2001)[20].
    • Marie Ernestine, Silvio, Léon de Tournemire

Alliances

Les principales alliances de cette famille sont : 1258 de Dienne - 1269 de Scorailles - 1273 de Crestes -de Brezons - 1299 Hébrard de Saint-Sulpice - 1311 de Gourdon-Saint-Cirq - 1330 de Mazerolles - 1341 de Saint-Chamant - 1351 Adhémar de Grignan - de Beauclair - 1369 Roland de Cromières - 1405 de Ribier - 1495 de Gontaut de Biron - 1909 Viénot de Vaublanc - 1932 de Secondat de Montesquieu - 1968 de Gourcuff...

Armes, blasons, devises

  • Rigaud de Tournemire : Bandé d'or et de sable à la bordures de gueules et au franc canton d'hermine, à la bordure de gueules chargée de onze besants d'or. Cimier : Un cygne issant d'un vol de sable[21]. Devise : D'autre n'aura. ("Tu n'auras pas d'autre Dieu que Moi", Deuxième commandement de Dieu donné dans L'Exode, 20, 2–17)
  • Tournemire de Leybros (à Saint-Bonnet-de-Salers) : D'azur à la tour d'argent[22].
  • Jean de Tournemire (Tournemire de Marzes (à Saint-Cernin)[22]) : D'or à la tour de gueules accostée de 2 étoiles d'azur, au bâton de sable en bande, brochant sur le tout. Cimier : Une tour de gueules, issant d'un vol banneret d'or. Cri : Tournemire[23]


Le titre de « comte » (titre de courtoisie) est porté par la famille lors des honneurs de la cour en 1778 pour faits d'armes et ancienneté.

Pour approfondir

Bibliographie

  • Louis de Ribier, Preuves de la Noblesse d'Auvergne, Champion, Paris, 1907.
  • Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante au XXIe siècle, Robert Laffont, Paris, 2007, page 184.
  • Rozen de Kérangal-Tournemire,
    • Un mouvement de Jeunesse entre Révolution nationale et Résistance : Les Compagnons de France 1940-1944, Thèse de doctorat soutenue en 1999 à l'Université de Reims, sous la direction du professeur Maurice Vaïsse.
    • Des réseaux et des hommes : contribution à l'histoire du Renseignement, L'Harmatan, 2000.

Articles connexes

Notes et références

  1. J. B. Riestap, Armorial Général, Tome II, 2e édition, Gouda, 1887, p. 929.
  2. Représentations diverses des armes de Tournemire.
  3. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante au XXIe siècle, 2002, page 182.
  4. Grand Armorial de France, tome VI, page 337.
  5. Arnaud de La Vie (1304-1382), seigneur de Villemur, fils de Pierre Via, chevalier, neveu du pape Jean XXII, et de Bernarde del Mas, et Vésian de Montal, fils de Géraud de Montal, seigneur de Saint-Martin-Valmeroux, et de Yolande de Carbonières
  6. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française subsistante au XXIe siècle, 2002, page 182.
  7. Roger Grand, Une race, un château, Anjony, 1952.
  8. Autour des châteaux : Anjony.
  9. Bottin mondain, édition 1936, p. 533.
  10. Biographie de Clémence de Tournemire.
  11. Bottin mondain, édition 1969, p. 1590.
  12. Essai de catalogue raisonné des œuvres de Louise de Tournemire)
  13. Répertoire de l'IESF.
  14. Bottin mondain, édition 1978, p. 1556.
  15. Fichier Insee des morts en France depuis 1970.
  16. Fichier Insee des morts en France depuis 1970
  17. Alain de Tournemire.
  18. Gaspard de Tournemire.
  19. Le Monde.
  20. Fichier Insee des morts en France depuis 1970.
  21. folio 55, Armorial de Guillaume Revel, cité par Louis Lainé.
  22. Jean-Baptiste Bouillet, Nobiliaire d'Auvergne, tome VI, pl. 13.
  23. folio 54, Armorial de Guillaume Revel, cité par Louis Lainé.
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