Fédération internationale de football association

La Fédération internationale de football association[2] (souvent désignée par l'acronyme FIFA) est la fédération sportive internationale du football, du futsal et du beach soccer. Association des fédérations nationales fondée le à Paris, elle a pour vocation de gérer et de développer le football dans le monde. La Coupe du monde de football est créée en 1924 par Jules Rimet[3], président de la fédération internationale de 1920 à 1954. Le terme Football Association (en anglais : Association Football) est l'appellation originelle utilisée pour distinguer ce sport des autres variantes de football qui se développent à la même époque.

Pour les articles homonymes, voir FIFA (homonymie).

Fédération internationale de football association

Sigle FIFA
Sport(s) représenté(s) Football (depuis 1904)
Futsal (depuis 1989)
Beach soccer (depuis 2004)
Création à Paris ( France)
Président Gianni Infantino
Siège Zurich, canton de Zurich
Suisse
Affiliation Comité international olympique
Nations membres 211 associations nationales et 11 nations affiliées[1]
Site internet fr.fifa.com

Fondée par les fédérations d'Allemagne, de Belgique, du Danemark, d'Espagne, de France, des Pays-Bas, de Suède et de Suisse, elle compte, au 13 mai 2016, 211 associations nationales affiliées à travers le monde, qui doivent être reconnues par l'une des six confédérations continentales. Son siège est situé depuis 1932 à Zurich, en Suisse.

Bien qu'étant officiellement une association à but non lucratif, la FIFA brasse un chiffre d'affaires très important du fait de l'organisation des compétitions et de leur sponsoring. En 2013, la FIFA génère 1,3 milliard de dollars de chiffre d'affaires, et dispose de réserves évaluées à 1,4 milliard de dollars[4]. La FIFA est chargée de l'organisation des grands tournois mondiaux, et notamment des Coupes du monde masculines, depuis le , et féminines, depuis le .

Après plusieurs années de rumeurs et d'enquêtes de journalistes sur les affaires financières au sein de la FIFA, notamment autour de l'attribution de l'organisation des Coupes du monde de 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar, une enquête lancée par le département de la Justice des États-Unis pour des faits de corruption aboutit à un grand scandale en 2015, à la suite duquel le président Sepp Blatter, le 2015, trois jours après sa réélection pour un cinquième mandat, annonce qu'il convoque un congrès extraordinaire, prévu en février 2016, afin de remettre son mandat de président à disposition. Le , la commission d'éthique de la FIFA suspend Sepp Blatter de manière provisoire, pendant 90 jours[5]. Le , la commission suspend Sepp Blatter pour 8 ans[6]. Cette suspension est ramenée à six ans le 24 février 2016, peu avant l'élection de son successeur, Gianni Infantino, le 26 février 2016.

Histoire

La FIFA est fondée le à Paris au 229, rue Saint-Honoré dans les locaux de l'Union des sociétés françaises de sports athlétiques (USFSA), sous l'impulsion de Robert Guérin[7], secrétaire du comité football de l’USFSA. Les membres fondateurs sont : les Pays-Bas, la Belgique, la Suède, le Danemark, la Suisse, l'Espagne et la France.

Le congrès de la FIFA en mai 1923 (une croix : Jules Rimet).

Un an plus tard, l'Allemagne, l'Italie, l'Autriche et la Hongrie rejoignent la FIFA. Les Britanniques refusent d'abord d'être membres mais rejoignent finalement la FIFA quelques mois plus tard. S'engage alors un bras de fer entre l’USFSA française et la Football Association anglaise. La première est fondatrice de la FIFA et violemment hostile au professionnalisme. La seconde a donné son feu vert aux professionnels dès 1885. Le débat ne se fait pas sur cette question, mais sur l'interprétation des textes fondateurs de la FIFA, qui n'acceptent qu'une fédération et une seule, par nation. C'est la stratégie voulue par l’USFSA afin d'éliminer les ligues concurrentes françaises. N'étant pas reconnues par la FIFA, ces fédérations sont interdites de matchs internationaux. Ainsi, l'USFSA demanda à la FA de ne présenter qu'une seule fédération à la candidature à la FIFA pour représenter tout le Royaume-Uni, et non les quatre fédérations (Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord) qui demandent leur adhésion à la FIFA au même moment. Un vote des membres fondateurs tranche la question ; la France est mise en minorité. Vexés, les Français claquent la porte et l’USFSA quitte la FIFA. La France ne reste pas longtemps hors du giron de la FIFA et c'est le Comité français interfédéral, principal concurrent de l’USFSA, qui la rejoint. L’USFSA se retrouve alors dans la situation d'arroseur arrosé, car sa position hors de l'organisation l'a marginalisée.

La Coupe du monde, compétition majeure de la FIFA, est créée en 1928 par Jules Rimet, alors président de la fédération internationale[8]. Enchanté par le spectacle donné par l'équipe d'Uruguay aux Jeux olympiques de 1924, Rimet rêve alors d'un véritable championnat du monde de football et travaille à sa mise en place. La création du Championnat du monde de football association est entérinée le 28 mai 1928 lors du congrès de la FIFA à Amsterdam, et la première édition du tournoi est planifiée en 1930. L'Uruguay, qui fête son centenaire en 1930 et dont l'équipe de football est double championne olympique, est choisi en 1929 pour accueillir l'organisation du premier rendez-vous mondial un an plus tard. Le trophée, intitulé à l'origine Coupe du monde de football association, est rebaptisé en 1946 Coupe Jules-Rimet. La Coupe Jules-Rimet prend définitivement la route du Brésil après son troisième titre mondial en 1970, comme le prévoit le règlement. Un nouveau trophée, nommé FIFA World Cup, est donc forgé pour l'édition 1974. La généralisation de l'expression « FIFA World Cup » qui en découle est plus récente. Jusqu'en 1990, il est en effet d'usage que la compétition adopte le langage local : Weltmeisterschaft en Allemagne (1974), Mundial en Argentine (1978), Espagne (1982) et Mexique (1986) puis Mondiale en Italie en 1990. Le crochet par les États-Unis met à mal cette tradition linguistique, et l'appellation « FIFA World Cup », qui est une marque déposée, devient ensuite générique.

La FIFA déménage à Zurich en 1932 en raison du statut de la Suisse et des graves soucis financiers de la Fédération depuis le krach boursier d’[9]. Avec l'augmentation importante des sources de revenus (droits TV, publicités et produits sous licence principalement), la situation financière est aujourd'hui excellente.

Ainsi, la FIFA annonçait en qu'elle prévoit un bénéfice de 144 millions de dollars pour 1,64 milliard de dollars de revenus sur la période 2003-2006 (cycle de quatre ans incluant la Coupe du monde 2006). Elle a réalisé un bénéfice de 631 millions de dollars sur la période 2007-2010 (cycle incluant la coupe du monde en Afrique du Sud). En 2013, à l'orée de la coupe du monde au Brésil, les réserves de trésorerie de la FIFA se montaient à 1,4 milliard de dollars[10].

Fin 2020, la FIFA indique vouloir ouvrir un nouveau bureau opérationnel à Paris afin de consolider les rapports avec la France et la francophonie[11].

Organisation

Statutairement, la FIFA est régie par les dispositions des articles 60 et suivants du Code civil suisse[12] sur les associations à but non lucratif[13]. Elle rassemble 211 fédérations[14] (nationales ou pas : cas du Royaume-Uni, par exemple). La dernière adhésion en date est celle du Kosovo le . Un certain flottement fut notable durant les vingt dernières années au niveau des adhésions. Les Féroé danoises ou certains DOM-TOM français reçurent l'autorisation de leur fédération d'origine (danoise, française) pour adhérer. Conscient des conséquences d'une telle politique (Catalogne, Pays basque, Québec…), la FIFA a décidé de mettre fin à ces pratiques. Elle n'acceptera désormais plus de nouveaux membres sans indépendance politique claire au préalable. Cette décision n'est évidemment pas rétroactive et les Féroé, Tahiti ou la Nouvelle-Calédonie conserveront leur statut actuel de même que l'Angleterre, l'Écosse, le pays de Galles et l'Irlande du Nord (qui sont à la fois considérés comme des nations, bien que le Royaume-Uni reste l'État souverain)[pas clair]. Huit États souverains (membres de l'ONU) ne sont pas membres de la FIFA : Monaco et le Vatican en Europe, les Kiribati, les États fédérés de Micronésie, les Îles Marshall, Nauru, les Palaos, et les Tuvalu, en Océanie[1]. Tous ces États non-membres ont bien une équipe nationale de football parfois inactives[15],[16]. Certains, tels les Tuvalu, cherchent à rejoindre la FIFA, mais peinent à remplir les conditions nécessaires en termes d'infrastructures[17]. A contrario, vingt-cinq associations membres de la FIFA ne représentent pas un État souverain membre à part entière de l'Organisation des Nations Unies : (Angleterre[18], Écosse, Pays-de-Galles, Irlande-du-Nord, Tahiti, Nouvelle-Calédonie, Îles Féroé, Îles Vierges Américaines, Îles Vierges Britanniques, Aruba, Curaçao, Anguilla, Bermudes, Montserrat, Samoa Américaines, Îles Cook, Îles Caïmans, Îles Turques-et-Caïques, Taïwan, Hong-Kong, Macao, Gibraltar, Kosovo, Palestine et Guam)[1].

La carte mondiale des six confédérations de la FIFA le 13 mai 2016 après l’intégration du Kosovo.

Afin de gérer au mieux le football au niveau continental, des confédérations ont vu le jour. On pourrait croire à une hiérarchie, mais ce n'est pas le cas. Les confédérations ont rang sur la FIFA quand il s'agit de problèmes internes au continent. Ainsi, la FIFA qui organise pourtant la Coupe du monde, n'est pas décisionnaire pour fixer les calendriers des préliminaires ni leur formule. La confédération sud-américaine est particulièrement sensible à ces problèmes, mais l'UEFA s'est également déjà illustrée dans le passé sur ce terrain. De même, elle n'a aucune emprise sur l'organisation de chaque fédération nationale. On évoquera ici l'éternel problème des calendriers que la FIFA n'est toujours pas parvenu à régler, faute de pouvoir forcer la main aux fédérations et autres confédérations, seules souveraines dans ce domaine.

  • l'AFC pour l'Asie
  • l'UEFA pour l'Europe
  • la CAF pour l'Afrique
  • la CONMEBOL pour l'Amérique du Sud
  • l'OFC pour l'Océanie
  • la CONCACAF pour l'Amérique du Nord, l'Amérique Centrale et les Caraïbes

En revanche, la situation est toute différente à propos des règles du jeu. Ici, pas de discussions, et le monde entier adopte le même jour les mêmes modifications du règlement. Sur ce point, la FIFA est inflexible. Les règles du football ne sont pas édictées par la seule FIFA, mais sont discutées et votées par une vieille institution britannique nommée International Football Association Board (IFAB). La FIFA y dispose de quatre voix tandis que les fédérations d'Angleterre, d'Écosse, du pays de Galles et d'Irlande du Nord y comptent une voix chacune.

Distinctions

La FIFA désigne chaque année le Meilleur footballeur de l'année FIFA depuis 1991 et ce jusque 2009 pour les hommes et depuis 2001 pour les femmes. Entre 2010 et 2016, la FIFA a désigné en collaboration avec le magazine France football, le FIFA Ballon d'or. Ce partenariat a pris fin en septembre 2016 et la FIFA a renommé son ancienne distinction en The Best - Joueur de la FIFA. Le prix sera remis pour la 1re fois en janvier 2017 pour récompenser le meilleur joueur de l'année écoulée.

Un classement des équipes nationales est perpétuellement effectué.

En marge de la création de la FIFA le 24 mai 1904, un match de gala opposa la France à l'Union Saint-Gilloise.

En 2004, la FIFA fête son centenaire et pour l'occasion est célébré un match entre l'équipe de France et l'équipe du Brésil le au Stade de France qui se conclura par un match nul (0-0). Au cours du match, les joueurs des deux équipes portaient des répliques des tenues utilisées sur les terrains avant la Première Guerre mondiale.

Toujours à l'occasion de son centenaire en 2004, la FIFA a demandé à Pelé de dresser une liste des 100 meilleurs joueurs vivants. Pelé en a donné 125 : FIFA 100.

Présidents de la FIFA

Siège de la FIFA, à Zurich.

Le Néerlandais Cornelis Hirschman occupe le poste de président par intérim de 1918 à 1920, maintenant à ses frais la FIFA en activité après la Première Guerre mondiale. Jules Rimet, qui est président de 1920 à 1954, exerce la fonction tout d'abord à titre provisoire jusqu'au . Arthur Drewry, président de 1955 à 1961, est tout d'abord président par intérim jusqu'au . Après la présidence d'Arthur Drewry, le Suisse Ernst Thommen assure un intérim de six mois.

À la suite du scandale qui a frappé la FIFA en 2015, un congrès devant élire un nouveau Président est organisé en février 2016. Sur 209 fédérations, 207 ont le droit de vote (Indonésie et Koweït sont suspendus). Au premier tour Gianni Infantino obtient 88 voix devant le cheikh Salman Al Khalifa, 85 qui était favori, le prince Ali ben Al Hussein 27 voix et Jérôme Champagne 7. Tokyo Sexwale s'était retiré juste avant le vote. Au second tour, Infantino est élu avec 115 voix.

Le titre de président honoraire est décerné, après leur présidence, à Jules Rimet, Stanley Rous et João Havelange.

Liste des présidents de la FIFA
Période d'activité Portrait Nom Nationalité
1 - (2 ans)Robert Guérin France
2 - (12 ans)Daniel Burley Woolfall Angleterre
Intérim - 1920 (2 ans)Cornelis Hirschman Pays-Bas
3 1920 - (33 ans)Jules Rimet France
4 - (1 an)Rodolphe William Seeldrayers Belgique
5 - (6 ans)Arthur Drewry Angleterre
Intérim 25 mars - (6 mois)Ernst Thommen Suisse
6 - (13 ans)Stanley Rous Angleterre
7 - (24 ans)João Havelange Brésil
8 - [6] (17 ans)Sepp Blatter Suisse
Intérim - (2 mois)Issa Hayatou Cameroun
9 Depuis le [19]Gianni Infantino
Italie et Suisse

FIFA et éthique

Lors de son 56e congrès (2006), la FIFA a fait de l'éthique l'une de ses priorités. Le thème général de cette campagne est de proposer une meilleure gouvernance et une meilleure transparence dans le monde du football afin de le protéger des dérives qui le menacent : relations entre fédérations et autorités publiques, propriété, influence et contrôle des clubs, transferts de joueurs, agents de joueurs, paris et harmonisation du calendrier, notamment[20].

En parallèle à cette action, la FIFA s'associe en 2006 à l'opération Unitaid, visant à taxer les billets d'avion afin de financer l'achat de médicaments pour les pays défavorisés. Les ballons de la Coupe du monde de 2006 sont ainsi floqués au nom de cette opération.

La FIFA n'a toutefois pas découvert la notion d'éthique en 2006, et elle mène notamment une campagne sur le fair play depuis 1978. Autre thème sur lequel la FIFA travaille depuis 1997 : le travail des enfants[21].

L’Organisation internationale du travail a lancé en 1997 une campagne contre le travail des enfants. L’UNICEF et la FIFA sont notamment également associés à cette campagne. En matière de football, c’est surtout la fabrication des ballons par les enfants qui est visée. Un accord fut signé par la FIFA sur ce point en 1997 concernant le district de Sialkot (Pakistan), particulièrement touché par ce phénomène. Entre 1997 et 2000, le programme a notamment permis de couvrir 95 % des fabricants de ballons de ce district en proposant une éducation à plus de 10 000 enfants. Comme le note les conclusions de l’OIT : « La population du district de Sialkot est désormais bien consciente que le travail des enfants est un fléau social qui doit être éradiqué par tous les moyens dont dispose chaque individu, famille ou communauté. » Depuis 1999, aucun cas de travail d’enfants n’a été signalé dans les ateliers de couture contrôlés. Fort de ce succès, cette opération sur le district de Sialkot fut intensifiée de 2000 à 2003 afin de couvrir 100 % des fabricants de ballons. La FIFA a investi plus d’un million de dollars dans cette opération entre 1997 et 2003. 540 000 dollars supplémentaires y sont investis depuis 2004 afin de mettre en place, notamment, des organismes locaux aptes à donner des soins médicaux.

Depuis le , la FIFA et l’Organisation internationale du travail mènent une campagne intitulée « Carton rouge au travail des enfants ». Cette campagne de niveau mondial implique notamment d’anciens joueurs tel Roger Milla et se décline sous des formes très variées : marche de protestation ici, concours artistique là, et matches de football ailleurs. En 2006, date de mise en place d’une « journée contre le travail des enfants » (12 juin), le slogan de cette opération est : « La fin du travail des enfants : ensemble nous pouvons le faire ! ».

La FIFA dispose en interne d'un « Code disciplinaire », ensemble de règles qui peuvent conduire la FIFA à sanctionner une personnalité morale ou physique, via la Commission de discipline et la Commission de recours[22].

FIFA et corruption

Révélations

John Sugden et Alan Tomlinson signent en 1998 FIFA and the contest for world football: who rules the people's game?, ciblant la période 1970-1998.

David Yallop publie en 1999 How they stole the game (comment ils ont volé le jeu). Il y dénonce notamment la gestion de João Havelange.

Dans la même veine, Andrew Jennings publie en 2006 Carton rouge ![23], où il dénonce la gestion de Sepp Blatter en reprenant nombre de données déjà publiées par Yallop (élections « truquées » en 1996 et 1998 entre autres).

La FIFA tente, en vain dans les deux derniers cas, de faire interdire la publication des ouvrages.

En 2014, l'ancien président de la fédération anglaise de football David Triesman compare à la Chambre des lords Sepp Blatter à Vito Corleone, et déclare :

  • « La FIFA possède une longue tradition de pots-de-vin, de magouilles et de corruption. La FIFA se conduit comme une famille de mafieux. La corruption a été érigée en système et soutenue par l'absence d'investigations et où la plupart des accusés échappe aux enquêtes. Des douzaines de travailleurs immigrés tués dans la construction des stades au Qatar sont ainsi ignorées »10.

L'affaire ISL et le système Blatter

La faillite de la société suisse International Sport and Leisure (ISL), en 2001 avec des dettes de plusieurs dizaines de millions d'euros révèle le premier gros scandale de corruption touchant la FIFA. L'entreprise avait obtenu l'exclusivité de la vente des droits marketings de plusieurs Coupes du monde.

Dès l'année 2001, le juge d'instruction du canton de Zoug Thomas Hildbrand, spécialisé dans les crimes et délits économiques, mène son enquête sur la société désormais en faillite ISL. En mai 2002 déjà, le secrétaire général de la FIFA, Michel Zen-Ruffinen, avait publiquement dénoncé les dysfonctionnements au sein de l'association de football et critiqué le « système Blatter ». Un mois plus tard, il était contraint de démissionner.

Les investigations de la justice mènent aux perquisitions dans les bureaux de la FIFA à Zurich en novembre 2005, en raison de forts soupçons de détournement de fonds et de corruption. L’enquête de Michael Garcia accuse directement le président de la FIFA Joao Havelange et son gendre Ricardo Teixeira, puissant patron du football brésilien de 1989 à 2012 et vice-président de la FIFA. Les deux hommes auraient touché 40 millions d'euros de pots-de-vin dans les années 1990.

La BBC diffuse le 11 juin 2006 un reportage où apparaissent d'anciens employés d'ISL confirmant le versement entre 1982 et 2001 de pots-de-vin aux dirigeants de la FIFA. Sepp Blatter refuse de participer à ce reportage, mais nie les faits[24]. Les équipes de l'émission d'informations BBC Panorama sont mises à l'index par la FIFA, mais les journalistes britanniques de la BBC répliquent le en diffusant un reportage suivant l'affaire ISL/FIFA et dénoncent également des irrégularités dans les ventes des billets de match pour la Coupe du monde[25]. BBC Panorama poursuit sa série sur la FIFA avec un nouveau reportage diffusé le [26]. L'enquête a été bouclée en 2010 et aucune charge n'a été retenue contre la FIFA ou son président.

À la suite de la désignation de la Russie et du Qatar comme pays organisateurs des coupe du monde 2018 et 2022, de forts soupçons de corruption pèsent sur certains membres du comité exécutif de la FIFA. Soupçons confirmés en 2011 par le bannissement à vie de toute activité liée au football du Qatari Mohamed Bin Hammam, ce président de la Confédération asiatique étant accusé d'avoir acheté des voix dans le cadre de l'élection présidentielle de l'instance[27].

Matchs truqués

En juillet 2011, le New York Times déclenche une nouvelle polémique. Le quotidien met en évidence l’existence de matchs truqués (profitant aux bookmakers), de détournements de fonds, et de corruption au sein de l'organisation (des cadres anglais et australiens se seraient plaints de demandes de pots-de-vin de la part des dirigeants de la FIFA)[28].

Trafic de billets

En 2014, un vaste trafic de billets d'entrées pour les matchs est démantelé par la police brésilienne. Un membre de la FIFA, Mohamadou Lamine Fofana ainsi que le directeur de la société Match Hospitality, Ray Whelan, sont arrêtés par la police. Le trafic pèse 70 millions de dollars et date des quatre dernières coupes du monde. La société suisse Match Hospitality est un prestataire exclusif de la FIFA, cette société suisse appartient à la société suisse Infront Sports and Media, dirigée par Philippe Blatter, le neveu de Sepp Blatter.

Arrestations pour racket, blanchiment et corruption

Le , sept hauts responsables de la FIFA sont arrêtés par la police à Zurich à l'occasion de leur rencontre annuelle. L'arrestation se produit à la demande des autorités judiciaires américaines et serait le résultat d'une enquête menée durant trois ans par le FBI sur « des faits présumés de racket, blanchiment d'argent et corruption dans le cadre notamment de l'attribution de plusieurs coupes du monde ou de contrats marketing » qui se seraient étalés sur une période de vingt ans. Les autorités judiciaires américaines demandent l'extradition de ces personnes pour les juger aux États-Unis[29],[30]. Au cours d'une conférence de presse tenue à New York en présence notamment de Loretta Lynch, procureur général des États-Unis, et de James Comey, directeur du FBI, la justice américaine a donné plus d'informations sur les faits reprochés aux personnes arrêtées. Avec cette enquête, la justice américaine entend s’attaquer à « un système vieux de vingt-quatre ans destiné à s’enrichir grâce à la corruption dans le football international ». Plus tôt dans la journée le ministère de la justice américain avait publié un texte décrivant une pratique « systémique » et ayant touché « au moins deux générations d’officiels du football, qui ont abusé de leur position pour toucher des pots-de-vin et des commissions occultes de plusieurs millions de dollars[31] ». Le , l'un des principaux sponsors de la FIFA, le groupe bancaire Visa demande la création d'une commission indépendante dans l'affaire de corruption qui touche l'instance[32]. Le groupe bancaire rejoint ainsi d'autres sponsors comme Coca-Cola ou McDonald's qui ont également demandé la création d'une commission indépendante et appelé à une réforme en profondeur de l'institution[33]. Mardi 9 mai 2017, la commission d'enquête a été dissoute par la direction de la FIFA pour cause politique et par le risque de voir d'autres personnes éclaboussées par la corruption.

Compétitions organisées par la FIFA

Compétitions masculines

Autres :

Compétitions féminines

Compétitions eSport

Co-organisé avec la FIFA

Tenants de titres

Hôtes de toutes les coupes du monde de la FIFA, masculines comme féminines.
Compétition Masculine Féminine
Coupe du monde France (2018) États-Unis (2019)
Coupe des confédérations Allemagne (2017)
Tournois olympiques Brésil (2020) Canada (2020)
Coupe du monde U-20 Ukraine (2019) Japon (2018)
Coupe du monde U-17 Angleterre (2017) Espagne (2018)
Tournois olympiques de la jeunesse Brésil (2018) Portugal (2018)
Coupe du monde des clubs FC Bayern (2020)
Coupe du monde de futsal Argentine (2016)
Coupe du monde de beach soccer  Portugal (2019)
Tournoi juniors FIFA/Blue Stars Boca Juniors (2019)
FIFA eWorld Cup Mohammed Harkous (2019)

Sponsors

Notes et références

  1. 21 Maps.
  2. (en) About FIFA : who we are, FIFA.com.
  3. « Historique de la Coupe du Monde de Football - FOOTBALL - Coupes du Monde de Football », sur www.footforever.com (consulté le )
  4. FIFA Financial Report 2013, FIFA
  5. FIFA: Blatter suspendu 3 mois, Radio télévision suisse, 8 octobre 2015.
  6. « Michel Platini et Sepp Blatter suspendus 8 ans par le comité d'éthique de la FIFA », sur L'Equipe.fr (consulté le ).
  7. Thierry Terret, Histoire du sport, Presses Universitaires de France, , p. 57
  8. Jean-Yves Guillain, « La Coupe du monde de football, l'œuvre de Jules Rimet », Paris, Éditions Amphora, 1998.
  9. FIFA - De Paris à Zurich, 30 ans de tribulations..
  10. FIFA et trésorerie.
  11. « Coronavirus : trois phases sur deux mois et demi, l'ISL présente son format 2020 - Natation - Coronavirus », sur L'Équipe (consulté le )
  12. Statuts de la FIFA, Zurich, , 84 p. (lire en ligne [PDF]), article 1.
  13. Associations « qui n'ont pas un but économique », selon les termes du Code civil suisse (lire en ligne [PDF]), article 60.
  14. « Associations », sur FIFA.com (consulté le ).
  15. (it) « Calcio e altri elementi », sur mds70.blogspot, (consulté en )
  16. Classement Elo, répertoriant les résultats des équipes nationales.
  17. (en) « Tuvalu still dreams of joining Fifa's world football family », BBC, 9 décembre 2013.
  18. Pour rappel, l'Angleterre n'est pas un État souverain mais une nation constitutive du Royaume-Uni, au même titre par exemple que l'Écosse.
  19. Gianni Infantino devient le neuvième président de la FIFA, www.lemonde.fr, le 26 février 2016
  20. France Football, no 3140 du , p. 60-61 : « L'éthique, invitée d'honneur du congrès ».
  21. FIFA - Carton rouge au travail des enfants.
  22. Code disciplinaire, site de la FIFA
  23. Play the Game - FIFA gets partial ban on sale of new book by Jennings.
  24. (en) « The Beautiful Bung: Corruption and the World Cup », le 11 juin 2006, sur le site de la BBC.
  25. (en) « What happened next », le 10 décembre 2006, sur le site de la BBC.
  26. (en) « FIFA and Coe », le 29 octobre 2007, sur le site de la BBC.
  27. Fabrice Coffrini, « Corruption à la FIFA : carton rouge pour Bin Hammam, banni à vie du football », sur L'express.fr, .
  28. « FIFA: Le scandale des matches amicaux », sur Chrono Foot, .
  29. FIFA: plusieurs hauts responsables de la Fédération arrêtés en Suisse pour corruption à la demande des États-Unis, Romain Herreros, Huffington Post, 27 mai 2015.
  30. Des responsables de la FIFA arrêtés en Suisse pour corruption, Le Soir, 27 mai 2015.
  31. La justice américaine dénonce la culture de la « corruption » à la FIFA, Adrien Pécout & Stéphane Lauer, Le Monde, 27 mai 2015.
  32. Corruption à la FIFA: Visa la joue comme Coca-Cola
  33. Coca-Cola et McDonald's exhortent la FIFA à "se réformer en profondeur"
  34. FIFA.com, « Tournoi Juniors FIFA/Blue Stars 2019 - Infos - Trois choses à savoir sur le Tournoi FIFA/Blue Stars - FIFA.com », sur www.fifa.com (consulté le )
  35. (en) « adidas », sur Fifa.com (consulté le )
  36. (en) « COCA-COLA », sur Fifa.com (consulté le )
  37. (en) « Hyundai / Kia Motors », sur Fifa.com (consulté le )
  38. (en) « VISA », sur Fifa.com (consulté le )
  39. (en) « Wanda Group becomes Fifa partner », sur SportsProMedia
  40. (en) « Qatar Airways announced as Official Partner and Official Airline of FIFA until 2022 », sur Fifa.com

Voir aussi

Bibliographie

  • Arbitrage vidéo. Comment la FIFA tue le foot, Jacques Blociszewski, L’Ara, 2019.

Liens internes

  • Andrew Jennings (journaliste d'investigation - enquête sur la corruption au sein de la FIFA)

Liens externes

  • Portail du football
  • Portail du canton de Zurich
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