Féroé (cheval)

Le Féroé (féroïen : føroysk ross) est un poney de petite taille qui vit depuis plusieurs siècles sur les îles Féroé.

Poney des îles Féroé
Région d’origine
Région Îles Féroé
Caractéristiques
Morphologie Poney à sang froid
Taille 1,14 m à 1,25 m
Robe Généralement alezane, isabelle, baie ou noire
Le poney des îles Féroé est l'un des emblèmes de sa région d'origine.

Histoire

La race est connue en français sous les noms de « cheval » ou de « poney des îles Féroé », mais la notion de « poney » n'existe pas chez les Féroïens, qui parlent de føroysk ross[1]. Le nom en danois est faerøsk hest[1].

La présence de ce poney est attestée depuis des siècles sur les îles Féroé. Il y a deux hypothèses quant à son arrivée sur l'archipel : la première est qu'il serait arrivé avec les premiers ermites en 726, la seconde est qu'il serait arrivé avec les Vikings au IXe siècle[2].

Vers 1800, on compte environ 800 poneys de pure race[3]. De 1850 à 1920, un marché florissant existe pour le commerce des poneys en direction des mines britanniques[3]. Dans plusieurs villages, des paysans vendent l'intégralité de leurs poneys[4]. Puis c'est au Danemark que les poneys sont exportés, de 1900 jusqu'à la Seconde Guerre mondiale[3].

La modernisation de l'agriculture entraîne une nouvelle utilisation de ces poneys. Ils servent d'animaux de travail pour les fermes, beaucoup vivent en semi-liberté dans les régions montagneuses. Les Féroïens qui s'intéressent aux sports équestres importent des chevaux d'Islande et de Norvège, ce qui a pour conséquence l'apparition de races mixtes[3].

La race a failli disparaître durant les années 1950[5] et 1960. Il ne reste alors que 5 ou 6 individus recensés[6]. Dans les années 1970, Trond Hansen Leivur et l'Université d'Uppsala, en Suède, tentent d'isoler des poneys qui n'ont pas connu de mélanges avec les autres races nordiques. Ils isolent seulement 9 spécimens[3]. En 1978, afin de mettre toutes leurs chances de réussir à sauvegarder cette race en danger, des Féroïens créent l'association Felagið Føroysk Ross[7]. Le cheptel remonte à une trentaine d'individus[5]. Cependant, le programme de sauvegarde est abandonné en raison de l'embauche du jeune scientifique qui le gérait à Copenhague[8]. La dispersion sur plusieurs îles empêche l'accroissement du cheptel, du fait de l'impossibilité de former des troupeaux[5]. De plus, d'après Marc Mellet, les propriétaires d'animaux ne s'entendent pas et refusent de se regrouper pour sauver la race[5]. En 2001, 17 poneys sont répertoriés sur l'île principale des Féroé, pour une quarantaine au total[5].

Un poney des îles Féroé à Porkeri.

En 2004, on enregistre une augmentation de la population, 47 poneys, soit : 20 juments, 16 étalons et 11 hongres[3]. En septembre de la même année a lieu un congrès scientifique à Tokyo de The International Society for Animal Genetics. Il en est conclu que, génétiquement, le poney des îles Féroé est très proche de l'Islandais[9]. Avec beaucoup d'effort, les effectifs de la race sont stabilisés à une cinquantaine de chevaux[6]. Le poney des îles Féroé a récemment été reconnu comme race à part entière.

Description

C'est un poney de petite taille, qui toise généralement entre 1,18 m et 1,25 m au garrot[8], 1,14 m à 1,24 m selon le guide Delachaux[1]. Sa taille le fait classer comme poney, mais les habitants des îles Féroé l'appellent un cheval en raison de sa force. Il est très proches du Fjord et de l'Islandais. Les membres sont petits et robustes, terminés par un sabot dur[8].

Le Féroïen a fait l'objet d'une étude visant à déterminer la présence de la mutation du gène DMRT3 à l'origine des allures supplémentaires : l'étude de 21 sujets a permis de détecter la présence de cette mutation chez 14,3 % d'entre eux, et de confirmer l’existence de chevaux avec des allures supplémentaires (tölt et amble) parmi la race[10].

Robe

La robe est généralement baie sous toutes les nuances, plus rarement noire[8], et peut aussi être alezane avec des crins lavés, ou pie[1].

Tempérament et entretien

L'hiver, le poil devient très épais pour protéger les animaux des intempéries[8]. Le poney des îles Féroé est réputés pour être confiant et calme[8], pour son endurance, son courage, sa gentillesse et son pied sûr.

Utilisations

Il est désormais une monture d'équitation pour enfants.

Diffusion de l'élevage

Avec beaucoup d'efforts, les effectifs de la race sont remontés à 70 en 2015[6]. Le faible nombre de poneys existant ne permet pas au cheptel d'être exporté. La race est presque inconnue en dehors de son pays d'origine.

Notes et références

  1. Rousseau 2016, p. 80.
  2. (fo) « Søga [L'histoire des poney des îles Féroé] » (consulté le ).
  3. (da) « Føroyska rossið (Færøsk hest) », Heste-nettet, site danois sur les chevaux (consulté le ).
  4. (da) « DEN FÆRØSKE HEST », felagið føroysk, article sur l'histoire du poney (consulté le ).
  5. Mellet 2003, p. 122.
  6. (en) « The Faroese Pony: Føroyska Rossið », Felagið føroysk, résumé des autres articles en féroïen (consulté le ).
  7. (fo) « BROT ÚR SØGUNI UM FØROYSKA ROSSIР», felagið føroysk, article sur l'histoire de l'association et du poney (consulté le ).
  8. Mellet 2003, p. 123.
  9. (en) « Genetic diversity of the Faroe Pony and the relationship to other breeds », (consulté le ).
  10. (en) M. Promerová, L. S. Andersson, R. Juras et M. C. T. Penedo, « Worldwide frequency distribution of the ‘Gait keeper’ mutation in the DMRT3 gene », Animal Genetics, vol. 45, no 2, , p. 274–282 (ISSN 1365-2052, DOI 10.1111/age.12120, lire en ligne, consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • [Mellet 2003] Marc Mellet, « Poneys des îles Féroé : en voie de disparition », Cheval Magazine, no 383, , p. 122-123 (ISSN 0245-3614). 
  • [Rousseau 2016] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Guide des chevaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02437-9), « Féroé », p. 80. 
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