Europe de l'Est

Géographiquement, l’Europe de l'Est est la partie orientale de l’Europe, délimitée à l’est par l’Oural, la mer Caspienne, le Caucase, les mers Noire, de Marmara et Égée.

Cet article concerne l'Europe de l'Est dans sa conception géographique. Pour les pays de l'ancien bloc de l'Est (vision politique, idéologique et historique), voir Bloc de l'Est.

Europe de l'Est

L'Europe de l'Est et ses contours flous.
Les données suivantes diffèrent selon la définition retenue :
Pays De 3 à 14
Principales langues biélorusse, finnois, polonais, roumain, russe, ukrainien, tatar
Point culminant Elbrouz, 5 642 m ou Roman-Koch, 1 545 m
Cours d'eau Volga, Dniepr, Don
Principale étendue d'eau Lac Ladoga, Réservoir de Rybinsk, Lac Peïpous
Ville(s) Moscou, Saint-Pétersbourg, Lviv, Kiev, Minsk, Talinn, Riga, Vilnius, Varsovie

La plupart des États d’Europe orientale sont de langues slaves, baltes, finno-ougriennes ou romanes (et, historiquement, germaniques) voire, selon la définition retenue, de langue albanaise et grecque.

Repères conceptuels

La limite occidentale de l'Europe de l'est est discutée. Selon le World Factbook de la CIA, c'est l'ancienne frontière occidentale de l'URSS. Pour la division statistique de l'ONU, c'est l'ancien rideau de fer, sauf en Allemagne et sauf les pays baltes qui n'y sont pas inclus. Le magazine Time, lui, ajoute à la définition de l'ONU les pays baltes, les pays ex-yougoslaves, l'Albanie et la Grèce.

Czesław Miłosz analyse les débats concernant les limites de l'Europe de l'Est et de l'Europe centrale, qu'il décrit comme des mondes différents, le premier sous influence byzantine puis turque et russe, le second sous influence occidentale[1].

D'origine polonaise, ce concept est facilement accepté chez les géographes des pays européens non russes qui ont vécu l'expérience soviétique après 1945, mais qui ont cependant conservé, comme un palimpseste, leur culture antérieure : l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Moldavie et la Bulgarie. À ces pays, on peut ajouter les pays issus de la fragmentation de la Yougoslavie, et l'Albanie, qui ne faisaient pas partie du bloc soviétique, mais ont connu le même type de régime.

En 1969, Pierre Hassner définit l'Europe de l'Est comme l'ensemble des pays d'Europe « occupés par l'armée soviétique ou susceptible de l'être sans bouleverser l'ordre international », tout en rappelant que ce terme, utilisé par le camp occidental, est souvent rejeté par les populations concernées qui lui préfèrent, pour des raisons historiques et culturelles, celui d'Europe centrale[2]. De ce point de vue, l'Europe de l'Est n'est plus une notion géographique mais une notion historique et politique conjoncturelle, intimement liée à la période de la Guerre froide.

Cette région a de fait connu une très forte domination soviétique. Le terme de « Bloc de l'Est » est une notion idéologique et politique qui désigne un ensemble d’États membres du pacte de Varsovie et du Comecon, comprenant aussi la majorité des pays d’Europe centrale plus quelques pays d’Europe du Sud et d’Europe du Nord, auxquels peuvent être rattachés deux autres États communistes non-membres du pacte de Varsovie ni du Comecon : l’Albanie et la Yougoslavie.

Les expressions « Bloc de l’Est » et « pays de l'Est » sont tombées en désuétude depuis l’effondrement des régimes communistes et l’ouverture du rideau de fer au début des années 1990 : elles ont pu être remplacées par la notion de « pays d’Europe centrale et orientale » (les PECO), mais servent encore souvent à dénommer ces pays dont les structures socio-économiques et les mentalités ont été fortement marquées par un demi-siècle ou plus de totalitarismes successifs, d’abord nationalistes, puis communistes[Note 1].

Définition restrictive

Le plus strictement parlant[réf. nécessaire], les pays de l’Europe de l'Est seraient seulement :

Définition extensive

On peut toutefois y inclure, plus largement :

Culture

Histoire

Historiquement, cette région se caractérise par une forte présence slave depuis 1500 ans[6], par les nombreuses invasions notamment mongoles qu’elle a subies, par le fait d’avoir abrité la majorité du peuple juif pendant la Renaissance, par le non-respect des conventions de Genève pendant les deux guerres mondiales et par l’emprise des dictatures se réclamant du communisme durant soixante-dix ans en URSS et durant quarante à quarante-cinq ans dans le reste du « bloc de l'Est ». Dans la culture populaire francophone, en dépit de l'expression « Europe de l'Atlantique à l'Oural » et de l'élargissement de l'Union européenne, l'Europe de l'Est n'est pas pleinement « européenne », car la notion d'« européen » se confond surtout avec celle d'Europe occidentale et centrale[7]

Démographie


Voir aussi

Bibliographie

  • Witt Raczka, Aux confins de l'Europe de l'est : des rivages baltiques au pied des Carpates, L'Harmattan, 2009.

Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Le mot « totalitarisme » désigne selon Hannah Arendt (Le Système totalitaire, trad. Jean-Louis Bourget, Robert Davreu, Patrick Lévy, Seuil, Paris 1972 ; trad. révisée par Hélène Frappat, Gallimard, coll. « Quatro », Paris 2002 ; éd. poche, Seuil, Paris 2005, coll. « Points/Essais » n° 307, (ISBN 978-2-02-079890-7)) une organisation politique répressive à parti unique, police secrète et système carcéral à camps de travail forcé ou d'extermination, imposant à l'ensemble des citoyens une idéologie incompatible avec les droits de l'Homme et cherchant à contrôler étroitement non seulement la sphère politique et publique, mais aussi les sphères privée et même intime, soit la « totalité » de la société.
  2. Le cas de la Roumanie est particulier, car selon l’ancienne géographie des périodes antérieures à 1918, la Transylvanie appartient à l’Europe centrale, la Moldavie à l’Europe orientale et la Valachie (dont la Dobrogée) à l’Europe du Sud (Balkans), étant ainsi à cheval sur trois ensembles[3].
  3. Le cas de la Moldavie est discuté entre d’une part les soviétologues et les spécialistes du monde slave qui la rangent systématiquement en Europe de l’Est (et même sensu stricto en raison de son appartenance à l’Empire russe de 1812 à 1917 et à l’URSS de 1940 à 1991), et d’autre part les Moldaves eux-mêmes, les Roumains et les spécialistes des langues romanes qui la rangent en Europe centrale ou méridionale en raison de sa langue latine et de son passé moldave et roumain[3].

Références

  1. Czesław Miłosz : Une autre Europe, Gallimard, (ISBN 2-07-024488-1)
  2. Pierre Hassner, « L'Europe de l'Est entre l'Est et l'Europe », Revue française de science politique, vol. 19, no 1, , p. 102 (DOI 10.3406/rfsp.1969.393144, lire en ligne, consulté le )
  3. Michel Foucher (dir.) : Fragments d'Europe, Fayard 1993 et Czesław Miłosz : Une autre Europe, Gallimard, (ISBN 2-07-024488-1).
  4. International Geographic Encyclopaedia and Atlas. Springer, 24/11/1979, page 273
  5. (en) George Philip & Son, Encyclopedic World Atlas, Oxford University Press, USA, , 280 p., p. 104.
  6. L'Europe orientale, 1650-1730. Crises, conflits et renouveau, Cahiers du monde russe 2009/2 (Vol 50).
  7. Stella Ghervas et François Rosset (dir.), Lieux d'Europe : mythes et limites, éditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris 2008, (ISBN 978-2-7351-1182-4).
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